Imperium Stellae
176 pages
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Imperium Stellae , livre ebook

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Description

L'empereur de la galaxie meurt assassiné, déclenchant la chute de l'empire terrien... Un jeune archiviste doit résoudre l'affaire malgré tout...

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Informations

Publié par
Date de parution 04 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414338535
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marc Hofmann
Imperium Stellae
La mort de l’empire
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Deux âmes
Depuis des siècles, l’humanité les convoitait et les observait avec envie : les étoiles, disait le grand archiviste devant une carte de l’espace étendue sur le mur de son bureau, depuis les origines, son désir de puissance et de conquêtes le faisaient rêver à leurs frontières inaccessibles. Bien entendu, certains poètes parlaient d’elles dans leurs écrits, continua-t-il en invitant un jeune garçon d’une dizaine d’années, puis avec les âges, elles devinrent de plus en plus proches, étincelant toujours davantage l’humanité et son empire grandissant. Tout commença avec ce que les anciens nommèrent l’alliance des peuples, regroupant tous les pays de la terre en une seule armée capable de faire face aux agressions venus d’autres mondes. Puis peu à peu, les promesses de paix devinrent des paroles d’argent et de gloire, et l’homme crut à sa propre puissance. Peu à peu, il se lança à leur conquête, disait-il en pointant sur la carte différents points dans d’autres galaxies d’un main et posant l’autre sur l’épaule de l’enfant, une à une, il les conquit, puis se fût au tour des planètes et enfin de galaxies entières. À présent en notre an de grâce 4500 après le messiaque1, je
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crains que tout ceci ne s’écroule sur nous, Alan. Car à force de conquête et de paix imposée par la force aux peuples qui y vivent, un jour où l’autre tout retombera en poussière, comme jadis l’empire romain ou celui d’Alexandre le grand. Depuis toutes ses années au service de l’empereur Narion 5eme, continua-t-il alors que le petit Alan alla s’asseoir dans un coin et commença à s’endormir sans que le grand archiviste ne s’en rend compte, je me suis rendu compte que l’orgueil de notre espèce n’avait aucune frontière…
Alan s’était endormi et n’entendit jamais la suite. C’était la dernière fois que son mentor s’adressait à lui, avant son trépas, et le sommeil avait été le plus fort. L’enfant s’était réveillé le jour suivant en découvrant son corps froid écroulé sur son bureau, le crâne explosé par une balle de revolver. Cette arme l’avait marqué, car il n’en restait presque plus dans tout l’empire. Il pouvait se rappeler des événements qui suivirent : les officiers de la garde des archives dans leurs uniformes de velours rouges, la valse des gouverneurs venu rendre hommage au grand homme, mais surtout ce qui se passa le surlendemain. Alan avait eut besoin de prendre l’air aux premières lueurs bleutées du ciel artificiel, afin de pleurer en silence. Devant lui s’étendait une cité de pierres blanches peuplés de statues et de rares demeures de quelques proches de l’empereur, et résonnait un silence si plat que pour un peu, l’enfant aurait pu croire à une cité morte. Assit sur le rebord de la tour des archives qui surplombaient le tout et dont le toit servait de pilier aux réflecteurs du faux ciels, Alan entendit un murmure non loin de lui, puis se retourna et vit une silhouette dans l’escalier qui menait à son poste d’observation. La forme sortit de l’ombre et se précisa : il s’agissait d’une enfant de
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son âge tremblotant de froid, la seule preuve que la vie pouvait avoir un autre visage que celui de tous ses adultes dans leurs uniformes serrés et leurs protocoles…
Elle s’appelait Angeline et vint s’asseoir à ses cotés. Pour cette fillette, l’air du dehors semblait avoir une saveur particulière car jusque-là son univers se résumait à un chambre et au bureau de son père, le grand archiviste, ainsi qu’Alan l’apprit des années plus tard. Pourtant, elle n’avait pas peur car il lui avait longuement parler du monde et de ce qui l’attendait le jour de sa mort : la porte de sa chambre s’ouvrirait et son destin serait entre ses mains. En voyant Alan, sa surprise fût totale car elle se croyait la seule créature vivante de ce qui ressemblait désormais à un mausolée perdue au milieu de nulle part. Venant s’asseoir à ses cotés, elle parla au jeune garçon. Qui es-tu ? Je suis Alan, l’élève du grand archiviste et toi que fais-tu ici ? Je suis Angéline, sa fille.Sa fille ? Il n’a jamais parlé de toiJe peux rester ici, un peu ? Bien sur
Ce n’était que quelques mots, mais ils résonnaient encore en lui, bien des années plus tard alors qu’Alan se commémorait cet instant. L’enfant qu’il fût était devenu un archiviste à son tour, un maillon d’un empire qui avait suivi la prophétie de son mentor, étendant toujours davantage son ombre sur l’espace et ses peuples, toujours à la recherche de nouvelles richesses. Ce souvenir était remonté à la surface de son esprit, au milieu de la nuit. Peut-être était-ce simplement les chaleurs estivales dûes aux dysfonctionnements du
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générateur de ciel artificiel ou alors ce sentiment dont il ne parvenait pas à se défaire, de cette mélancolie. Les années avaient passés dans cette tour d’archives, au centre d’un empire devenu trop grand pour lui. Il pouvait voir le volume des étagères et des câbles reliant le grand ordinateur à tout un tas de circuits auxquels Alan ne comprenait rien. Pourtant, ce souvenir le rassurait, car il formait un avertissement, un de ses instants qui donnent un sens à tous les autres, pareillement à ce regard d’Angéline sur lui, ce matin-là. Qu’était-elle devenu ? Se demanda Alan.
Pendant ce temps à l’autre bout de l’univers, quelque part dans la galaxie, Angeline conduisait à toute vitesse sur une autoroute vulcanienne, ce qui signifiait un désert rose à perte de vue. Comme Alan, elle avait grandit et la vie l’avait mené bien loin de cette nuit-là, vers une existence pleine d’aventures à travers des mondes dont son ami d’enfance n’avait nulle conscience. Sa moto taillait la route à grande vitesse en dégageant un épais nuage de poussière bleu et rose. 1 Derrière elle, une techno mobile gagnait du terrain à chaque seconde qui passait jusqu’à la talonner. En actionnant l’accélérateur qui propulsa sa moto à une vitesse proche de celle de la lumière, Angéline cherchait une issue pour rejoindre son commanditaire, un vulcanien très puissant mais il fallait avant toute chose semer cette patrouille impériale qui avait, elle aussi, actionner la vitesse-lumière sur ses circuits internes. La jeune femme était devenue depuis longtemps une habituée de ce genre de dilemme et connaissait exactement la marche à suivre. Les techno
1  Il s’agit d’une forme avancée de voiture blindée d’épaisses plaques de métal et nanti de canons nucléaires. C’est le véhicule favori des patrouilles humaines pour les interventions en surface.
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mobiles n’ayant pas été conçu pour les courses-poursuites trop longues et encore moins les pentes trop aigues, Angéline mit les gaz pour atteindre la montagne de sel au plus vite. Sa moto devint une sorte de projectile s’élançant à grande vitesse dans un décor proche de celui-ci des cartoons de notre époque. Son regard fixant l’horizon avec intensité d’un fauve observant son diner.
Peu à peu, la montagne fût en vue. Angéline pouvait la distinguer malgré la tempête de sable qui se levait. Une main sur l’accélérateur et l’autre sur le bouton de son retro canon à plasma, Angéline se préparait à disparaître de leur champ de vision en quelques secondes, et après, son butin remit à son commanditaire, elle serait riche. Déjà la voleuse songeait à tout ce que ses crédits impériaux offraient comme possibilité. La montagne se rapproche. Peut-être s’offrir un voyage au centre de l’empire sur la planète des archives ?La montagne se rapproche, se dit-elle. Peut-être de nouvelles armes ? Ou alors une moto plus rapide ?La montagne est presque là.D’un coup d’œil, elle put voir que ses poursuivants étaient toujours sur ses talons, mais son objectif était assez prêt à présent pour allumer ses derniers accélérateurs et tenter une escalade verticale de toute beauté. En un instant, sous un déluge de coups de canons et de nuages de poussières, la voici parvenu de l’autre coté. Quant à la techno mobile, elle mordit la poussière sans surprise… Angéline était véritablement la voleuse la plus douée de l’univers, se flattait-elle en silence, filant vers la cité la plus proche, Organa.
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Les lignes se croisent
De l’autre coté de la montagne, s’étendait la cité d’Asgalit, vestige d’une ancienne civilisation dont le nom avait disparu à présent. Fonçant sur sa moto noire, Angéline filait au milieu des ruines des guerres passées, des cimetières et des vautours venant se repaitre des corps que nul n’avait eut le temps d’enterrer alors. Le regard rivé sur la route, la jeune femme faisait de son mieux pour ne pas pleurer, même si son cœur s’était durci avec le temps, chaque coup d’œil vers les ruines ce qui fût la capitale d’un pays pacifique. Tandis que sa moto approchait d’une cité qui ressemblait davantage à un amas de métal et de néon qu’à un lieu de vie. La lumière agressive l’empêchait presque de se concentrer sur la route, de même que le vacarme assourdissant des clubs. La vie de cette planète ne semblait n’avoir continuer que pour se vautrer dans la débauche humaine, faites de jeux de hasard et de spectacles aveuglant, songeait-elle tout en accélérant encore et encore jusqu’à arriver à sa destination : le big aquarium club. Dans sa combinaison de cuir noir moulante, et son long manteau sombre, elle ressemblait à une héroïne de film et cela lui donnait de la
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force. Son butin dans la poche, Angéline pouvait soutenir le regard des créatures du club avec confiance tout en repérant les issues de secours… Puis une main serra son bras droit avec force et une voix humaine lui murmura à l’oreille : Mademoiselle, vous avez rendez vous sur terre.
Pendant ce temps, Alan recevait une enveloppe en papier. Tout d’abord, l’objet lui sembla étrange car cela ne s’utilisait plus depuis des siècles sauf pour certains cas d’extrême urgence. La dernière fois qu’une telle chose s’était vu, fût en 2050 après l’attentat qui coûta la vie à plusieurs consuls terriens, dans la base stellaire alors en orbite au dessus d’Asgalit. Considérant l’étrangeté de l’objet à une époque où la communication se faisait par onde sonique en quelques secondes. D’un geste sur, il l’ouvrit et déplia la missive : l’empereur venait de mourir avec tout le gouvernement impérial quelques heures plus tôt, et sa connaissance des coutumes de tous les peuples le désignaient pour guider plusieurs individus engagés clandestinement par les autorités pour trouver et ramener le coupable. Cette perspective le plongeait dans une mélange de doutes et d’exaltation, car enfin il pourrait quitter cette tour au cœur d’une planète sans vie, pour aller à la rencontre de cet univers dont sa seule connaissance lui provenait des volumes peuplant les grandes allées de la tour, ainsi que les ventres des ordinateurs qu’il ne connaissait que trop… Et pourtant, la peur de se perdre dans l’infini le tiraillait comme à l’aune d’un rêve trop grand pour lui. En descendant les escaliers le menant dans le grand hangar à vaisseau, en pesant l’implication de chaque pas, le poids de sa mission ainsi que la perspective d’un échec possible. Autre chose l’inquiétait de manière plus diffuse et lointaine : l’empire vivait sans doute
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