Intempor Elles
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Intempor'Elles , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Recueil de nouvelles - 327 pages



Dangereuse ou sensuelle, courageuse ou fragile, l’héroïne, et parfois victime, de chacune de ces histoires courtes vous entraînera dans le chaos de ses émotions, dans la tourmente de ses actes, tout près d’ici ou à des années-lumière de notre Terre, hier, aujourd’hui ou demain, là où le temps n’a plus aucune emprise, parce qu’Elle reste l’éternelle femme, alliée ou ennemie, animée d’une indestructible volonté ou d’un pouvoir de séduction infini.



D’uchronie en dystopie, de fantastique en fantasy, elle arborera les différents traits que le créateur a pu lui octroyer : Elfe convoitée pour son sang ; irrésistible androïde ; créature tapie dans l’ombre ; âme à l’esprit vengeresse ou simplement humaine... chacune devra tenter de survivre !



Mais n’est-il pas déjà trop tard ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782379611001
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Intempor’Elles




DIDIER DE VAUJANY
DIDIER DE VAUJANY








Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-100-1
Photographie de couverture : JumlongCh
Remerciements


L’exercice est toujours difficile. La crainte d’oublier quelqu’un d’important, de ne pas choisir les mots qu’il faut… jusqu’à réécrire cent fois ses paragraphes et ne jamais en être satisfait. Alors, je vais faire simple :

Merci à toi, Laetitia, la plus séduisante et courageuse des femmes, qui partage ma vie et supporte mes blagues à deux balles (il était temps que j’en trouve une qui les apprécie à leur juste valeur, à mon âge !).
Merci à toi, Chrys, pour tes ultimes corrections et tes commentaires spontanés en marge de ces histoires.
Merci aux auteurs et artistes qui nous accompagnent dans l’aventure des éditions Élixyria. Vous êtes les principaux acteurs de ce succès.
Merci aux lectrices et lecteurs qui lisent ces lignes. Je vous souhaite une lecture riche en émotions.

Bienvenue dans mes mondes imaginaires, bienvenue dans cet hommage aux femmes, aux héroïnes, aux reines et déesses de notre Histoire… Je vous rassure : je ne les martyrise que dans mes pages.
L’Enfant Cendrée


FANTASY


Nouvelle précédemment publiée dans un des recueils
ANTHIO-NOIRE de feue la cabane à mots , grâce à
COLINE GATEL dont vous pourrez découvrir
la plume à travers son polar historique
les suppliciées du rhône ..
Ne plongez pas dans ce récit lors d’une matinée radieuse. Préférez le crépuscule, belle et irréversible descente vers l’obscurité de la nuit, avec sa lumière vespérale, bien plus propice à la lecture que l’aube ou l’éblouissant zénith du soleil. Osez patienter jusqu’au soir pour mieux vous imprégner de l’histoire, de la pénombre de l’instant, sous un ciel cuivré par les nuages en fusion et les dernières lueurs du jour. Ou, pourquoi pas, au cœur du brouillard hivernal, car c’est là que le destin de deux âmes s’est joué…
Je suis le Dragon-Juge. Le dernier des dragons des landes du Nord. Les humains ont peur de moi. Ils m’évitent, telle une malédiction, ou me pourchassent, telle une bête féroce. Sans doute finirai-je sous la lance effilée d’un de ces traqueurs, comme expirèrent certains de mes frères d’âtre. Mais pour l’heure, je suis bien vivant et me ferai passeur de contes rien que pour vous. J’ai tant de légendes à délivrer encore. Lorsque je commence une histoire, les gens s’asseyent, les enfants écoutent. Ces derniers ne me craignent pas, malgré ma voix profonde, austère, mais chaleureuse. Peut-être un jour ferai-je écrire mes chroniques par un scribe. Les Chroniques du Dragon-Juge. Quel admirable titre pour un grimoire retraçant mes actes et sortilèges ! J’ai vu tant de choses sur ces terres d’Europe. Je suis intervenu tant de fois pour foudroyer les conflits et les injustices qui s’éternisaient. Certains disent de moi que je n’apporte que malheurs et désastres, m’accusant de quelques conséquences fâcheuses. Il y en eut, certes ! Ce sont les risques de ce rôle ingrat que le divin m’a confié…
Il me revient à l’esprit une de ces fabuleuses aventures. Suis-je réellement responsable de ce qu’il arriva ? À vous d’en juger… Laissez-moi juste quelques secondes, le temps de m’imprégner de cet instant, de ce début d’histoire... Voilà ! J’y suis !
Posons le décor avant de plonger au cœur de cette légende…
 
***
 
Je revenais des terres de l’est où il m’arrivait parfois de croiser mes cousins de Chine. Le soleil avait embrasé de sa lumière les nuages du matin. Au décompte de l’insignifiant calendrier des Hommes, nous étions alors en l’an 1096 après Jésus Christ. Période remarquable qui vit partir de nombreux chevaliers en pèlerinage, vers les terres de Jérusalem… le début des croisades, comme les appelèrent plus tard les historiens. L’Homme n’y fut pas toujours glorieux. Mais ce ne sont pas ces faits qui nous intéressent ici. À cette époque, au cœur d’une des plus belles forêts d’Europe — certaines de ses grottes me servaient de refuge — deux citadelles se querellaient depuis la nuit des temps, pour une raison qui semblait avoir été oubliée de tous. Qu’importe, cette opposition s’était peu à peu transformée en une guerre meurtrière, chaque seigneur voulant écraser l’autre, acquérir ses terres, asservir son peuple, imposer ses valeurs, survivre à l’autre. En cette région de Brycélianne, l’affrontement des deux armées avait maintes fois retenti. Les châteaux de bois étaient devenus châteaux de pierre… imprenables !
Ce jour-là, j’étais venu m’abreuver sur les rives d’un étang. Ses eaux étaient si claires que les habitants des lieux l’avaient appelé Le Miroir aux Dragons. Voilà bien la seule chose sur laquelle ils semblaient s’être mis d’accord, et ils ne croyaient pas si bien dire ! Pourtant, j’aurais pu passer mon chemin, ne rien entendre de ces tumultes guerriers qui, non loin de là, dérangeaient la sérénité de l’instant, les chants et les cris sauvages des animaux, le bruissement des arbres, le ruissellement de la rivière…
Des clameurs agressives, enragées, éclatèrent soudain. Puis l’acier s’entrechoquant résonna à mes oreilles, en même temps que les premières plaintes de douleur, derniers râles de vie pour certains, se propageaient à travers toute la forêt. C’en était trop ! On ne dérange pas un dragon qui se repaît. Déployant mes ailes, je pris mon envol jusqu’à dominer la canopée. Le bruit assourdissant de la bataille me guida au-dessus d’une immense clairière. Je découvris alors toute l’ampleur de cette rivalité dévastatrice. Le sang écarlate avait déjà grandement souillé la prairie verdoyante. Des hommes gisaient, à genoux ou allongés. Je vis quelques têtes tomber sous les lames aiguisées de chevaliers animés d’une fureur rare. Et j’entendis cette petite voix céleste que nous seuls, les dragons, savons interpréter. J’avais désormais une mission divine à remplir.
Mon ombre s’étendit sur une partie de la vallée. Reculant sous la poussière soulevée par mes battements d’ailes, ils cessèrent aussitôt les combats.
— Êtes-vous devenus fous, à vous entre-tuer de la sorte ? grondai-je.
L’un des capitaines osa quelques pas vers moi :
— Ce ne sont nullement tes affaires, dragon. L’ennemi doit périr ici même. Laisse les humains se faire la guerre.
— Je suis le Dragon-Juge. Donne-moi une raison valable à cet affrontement, digne d’être présentée à vos Dieux, et je vous abandonnerai à votre lutte sanguinaire.
Je n’eus que le silence pour réponse, puis quelques reproches insignifiants vinrent couvrir la lande, comme la rumeur étouffe la sagesse, comme la haine pourfend la paix. Rien ne pouvait justifier ce bain de sang, mais tous n’attendaient qu’une chose : mon départ pour reprendre les hostilités, pour répandre la mort… Je n’avais pas d’autre choix !
— À compter de cet instant, par le pouvoir que m’octroie le divin, je vous condamne à l’isolement absolu. Aucune attaque ne pourra être perpétrée par l’une ou l’autre de vos patries, aucune âme ne pourra traverser la frontière de cendres, s’égarer au-delà de vos terres sans subir l’embrasement par ma colère, l’étreinte par le feu.
Ils ne comprirent pas, ils ne croyaient pas en la magie… pas encore !
Je m’élançai vers le ciel, et déversai mon feu en remparts ardents, ceignant chaque royaume d’une frontière de flammes. Lorsque ces dernières s’essoufflèrent, il subsista une barrière de cendres, ensorcelée. Je revins me poser en cet endroit singulier, là où les deux immenses cercles obscurs, exhalant encore leur fumée, se rejoignaient :
— Chaque année, au solstice d’hiver, depuis les premières lueurs de l’aube jusqu’au douzième coup de minuit, cette clairière deviendra le passage éphémère entre vos deux peuples. À vos souverains de savoir en faire bon usage. Si leur désir d’une paix durable se révèle sincère, la malédiction sera levée. Mais dans le cas contraire, celle ou celui qui tentera de franchir cette démarcation, ou qui se sera égaré hors de ses terres, finira comme cette limite enchantée : en cendres !
Un des officiers fit front, la cendre chaude à ses pieds :
— Tu veux faire de nous des prisonniers de nos propres terres ? Je ne crois pas à un tel sortilège.
— Alors, rejoins-moi de ce côté !
Il hésita, mais il ne voulait pas perdre la face devant ses hommes. Confiant, prêt à user de son épée contre moi, il fit un pas, puis deux, puis d’autres. Il traversa la limite encore incandescente, soulevant la braise. Lorsqu’il arriva à quelques mètres de moi, fier de son exploit, les clameurs s’élevèrent des rangs de son bataillon… puis ce fut le silence. Il ne cria pas. Il n’en eut pas le temps. Sa silhouette tout entière se figea, sa peau devint grisâtre. La brise dispersa peu à peu son corps en d’innombrables et fines particules, infligeant le même sort à son armure. Il n’était plus que poussière.
Ainsi commença la légende, celle de l’enfant cendrée… Mais il fallut attendre bien des années avant que le cœur de cette histoire ne se révèle. Attendre que les boucles rousses d’une fillette, aperçues au loin à travers les arbres, au-delà de la frontière de cendres par un tout jeune héritier, deviennent celles d’une jeune femme… Attendre qu’un nouveau siècle accompagne la folie des Hommes.
 
***
 
Le roi Lantfrid de la resplendissante cité d’Azulyss avait une fille magnifique, Éroïa. Sa chevelure rousse, ses éphélides et ses grands yeux verts se confondaient avec les couleurs d’automne de la frondaison. En cette saison, elle s’en amusait, se dissimulant du regard des chevaliers qui cherchaient à la séduire. Rebelle, elle refusait tous les prétendants qui lui étaient proposés, au grand dam du roi, riant de pouvoir se rendre aussi invisible qu’une fée.
— C’est grâce à un philtre magique obtenu de Myrddin l’enchanteur lui-même, avançait-elle souvent.
Allégation totalement fausse, bien sûr, car nous le savons tous très bien : ce magicien Merlin n’a jamais existé ailleurs q

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents