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Publié par
Nombre de lectures
33
EAN13
9782375211359
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Il n’existe pas d’espèces supérieures aux Raïsers.
Immortels, les mâles parcourent la Voie lactée à bord de leurs puissants vaisseaux entités et se livrent une guerre sans merci pour obtenir les faveurs de leur impératrice. Elle est la seule qui peut les autoriser à engendrer.
Dans leur quête de gloire et de domination, les Raïsers exploitent les mondes et leurs occupants. Rien ne saurait leur résister et la moindre rébellion est balayée. Ce fut le cas pour le système Solaris et le peuple d’Ishtar, décimé sans l’ombre d’un remords.
Xanto, lui, n’a que faire de ces rivalités et de ces jeux de pouvoir, car il poursuit son propre objectif : synthétiser l’ambroisie qui leur confère leur incroyable longévité.
Et les talents de son nouvel esclave, récupéré sur Ishtar, pourraient bien l’y aider. Le Raïser en est certain, l’humain est un survivant du génocide. Comment a-t-il pu y échapper, Xanto l’ignore, mais il compte bien se servir de lui pour réussir sa mission.
Dès qu’il lui aura appris à obéir, bien sûr...
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33
EAN13
9782375211359
Langue
Français
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1 Mo
Ishtar
K. HEVA
Ishtar
L’étoile de xénon
Tome 1
Mix Éditions
N° ISBN Papier : 978-2-37521-134-2
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-135-9
© Mix Editions 2020, tous droits réservés.
© Images : Mix Editions et Adobe Stock
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Juin 2020
Date de parution : Juin 2020
Mix Editions :
40190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
PROLOGUE
Planète Ishtar.
Colonie terrienne de Héliopolis.
Jashugan progressa lentement, glissant entre les feuillages luxuriants avec l’agilité d’un fauve à l’affût. En tant que guerrier sacré d’Ishtar, il portait un casque figurant une tête de jaguar orné de plumes noires et rouges. La moitié inférieure de son visage, ses avant-bras et ses mollets étaient recouverts d’une peinture sombre. Cela lui offrait un camouflage idéal dans l’obscurité. Il resserra ses doigts autour de la poignée de son bouclier et posa la main sur la garde du glaive qui pendait à sa ceinture ; accroupi sur l’humus, il observa le complexe des envahisseurs.
Les Terriens étaient arrivés par centaines à bord d’immenses machines volantes qui crachaient du feu et laissaient de grandes traînées de fumée dans le ciel. Les premières rencontres furent cordiales, mais les nouveaux venus refusèrent de verser le tribut de sang à la déesse Ishtar. Pire, ils prétendirent que la divinité n’existait pas et qu’il était hors de question que l’un d’entre eux perde la vie pour satisfaire une chimère. Le sol sacré d’Ishtar ne pouvait être foulé par des créatures aussi impies et arrogantes.
Cet incident était à l’origine du conflit qui opposait les Ishtaris et les colons terriens : puisque ces derniers n’entendaient pas se soumettre aux lois divines, ils devraient tous périr pour laver la statue de la déesse de la guerre avec leur sang.
Jashugan était à la tête d’une centaine de guerriers expérimentés. Ils avaient pour mission de surprendre les mécréants la nuit, pour en faire des captifs, ensuite, ceux-ci seraient sacrifiés dans la grande arène d’Ishtariastu. Les prêtres leur ouvriraient la poitrine pour excaver leur cœur et leur sang serait récolté. Enfin, les corps seraient préparés pour le grand festin en l’honneur de la terrible divinité d’obsidienne. Jashugan devait donc en capturer le plus possible, c’était une entreprise délicate et dangereuse, car les blasphémateurs possédaient des armes redoutables.
Les Terriens s’étaient installés dans une clairière en hauteur, à plusieurs kilomètres de la capitale de l’Empire ishtari. Dix vaisseaux habités s’étaient posés sur la planète verte, mais l’une des colonies avait été massacrée deux jours plus tôt par les autochtones. Les Terriens ne s’attendaient pas à rencontrer une culture aussi sanguinaire sur place. Des renforts avaient été sollicités, mais le voyage entre Terra et Ishtar durait trois mois. Les nouveaux venus s’étaient donc éloignés des zones peuplées par les indigènes pour éviter d’envenimer leur situation en attendant la deuxième vague de colons. Ils seraient alors assez nombreux et équipés en conséquence pour garder les Ishtaris à bonne distance. Pour l’heure, ils n’étaient pas suffisamment préparés.
Jashugan s’avança encore, dégaina son glaive et adressa un signe aux archers de sa petite armée. Ceux-ci surgirent des fourrées et se regroupèrent sans un bruit dans l’ombre des bâtiments. Deux gardes terriens approchèrent et ils furent abattus d’une flèche dans la gorge sans avoir le temps de donner l’alerte ou de lever leur fusil. Jashugan se redressa et tendit son glaive devant lui, donnant l’ordre silencieux d’attaquer.
Les guerriers ishtaris investirent le complexe, mais ils furent repérés par l’un des gardes qui tira avant de succomber à une flèche. Les coups de feu arrachèrent les colons à leur sommeil, les installations s’éclairèrent les unes après les autres. Jashugan ne perdit pas son objectif de vue et trancha la main d’un cadavre terrien avant de poser la paume ensanglantée contre le terminal extérieur d’un des bâtiments. La porte s’ouvrit et il s’y engouffra. La pièce était obscure, seule Sîn, la lune d’Ishtar, éclairait faiblement à travers l’unique fenêtre. Il s’avança prudemment, puis s’immobilisa.
Deux disques mordorés luisaient dans l’obscurité. Le guerrier ishtari avança prudemment en pensant faire face à un jaguar. L’animal sacré était-il retenu prisonnier ? Il s’approcha et vit surgir un enfant qui cherchait à rejoindre la sortie pour s’enfuir. Jashugan le percuta avec son bouclier, le projetant au sol, puis il fonça sur lui, prêt à l’assommer, mais se figea en croisant son regard.
D’immenses yeux dorés le fixèrent avec effroi. Jashugan jubila, ce garçon au regard de jaguar ferait une offrande de premier choix pour la déesse, il le lui fallait vivant ! Il remit son glaive dans son fourreau et lui assena deux coups de poing au visage. L’enfant était encore conscient, mais sonné par l’agression.
L’Ishtari se redressa et examina son prisonnier, intrigué par ses traits peu communs. Soudain, une Terrienne fit irruption et lui tira dessus avec son lourd fusil à onde de choc. Jashugan leva son bouclier, mais ce dernier vola en éclats en se heurtant au mur d’air comprimé. L’euphorie le galvanisa, c’était aujourd’hui qu’il mourrait, la déesse Ishtar l’invitait à la rejoindre à sa table. Il brandit son arme et poussa son cri de guerre avant de se ruer sur la grande femme blonde, mais elle tira une seconde fois. Il eut la sensation d’être percuté par une immense sphère invisible.
Le temps ralentit. Ses pieds décollèrent du sol, son buste et sa tête s’écrasèrent contre le mur d’air, emportés par l’onde de choc. Il se vit enfant, jouant dans la forêt qui bordait la rivière Itztlicoatl et il entendit la voix de sa mère. Elle l’appelait.
Jashugan perdit connaissance et son corps fut projeté contre le mur de la pièce avant de s’écrouler aux pieds du garçon aux yeux dorés.
I - OMBRES
Mille ans plus tard.
Xanto traversa le hall principal d’Eyja, le vaisseau-mère, d’un pas décidé, escorté par ses meilleurs guerriers. Le bruit de ses bottes résonnait et remontait le long des parois vertigineuses qui traversaient le bâtiment dans toute sa hauteur en desservant les étages. Des piliers organiques diffusaient leur lumière au gré des pulsations des fluides qui y circulaient.
Sa longue chevelure argentée fouetta l’air. Il était irrité, mais n’en laissa rien paraître. L’impératrice Noctula l’avait convoqué à un moment crucial, au beau milieu d’une expérience de physique planétaire sur le point de fournir des résultats. Il ignorait la raison de sa présence et appréhendait d’avance : il était rare d’être ainsi sommé de se présenter devant la souveraine de l’Empire nécludéen.
Alors qu’il entrait dans la salle du trône, Deilugjarn lui lança une pensée agressive, mais il resta de marbre : ce dernier ne méritait pas qu’il lui accorde de l’intérêt. Xanto n’était pas un habitué du vaisseau-mère, il ne faisait pas partie des favoris des femelles, aussi ne put-il s’empêcher d’admirer une fois de plus l’immensité de cette entité vivante. Il songea à recruter l’un de ses ingénieurs pour l’aider à optimiser son croiseur, Amæþnog 1 .
La salle du trône était une pièce profonde au plafond haut, duquel pendaient d’imposants lustres faits d’alvéoles bioluminescentes. Les colonnes de cette pièce formaient un enchevêtrement d’artères et rendaient perceptible plus que partout ailleurs le rythme cardiaque du vaisseau-entité. Lorsqu’il se tint devant l’immense trône, Xanto mit un genou au sol et baissa la tête en signe d’allégeance.
Xanto fut parcouru d’un frisson, il n’avait pas l’habitude d’entendre une voix féminine.
— Certains parmi nous t’accusent de mener des recherches en secret. As-tu quelque chose à nous cacher ?
Certains ? Ce ne pouvait être que Deilugjarn et son clan de guerriers dégénérés. Xanto demeura impassible sous le rideau de ses cheveux blancs, ne laissant rien paraître de son irritation avant de répondre calmement :
— Sa Majesté est omnipotente, je ne peux rien lui dissimuler.
Le bruissement soyeux des drapés lui caressa les tympans et il sut qu’elle s’était levée. Il se surprit à espérer qu’elle lui permette de poser les yeux sur elle et ses suivantes. Un rugissement surgit dans son dos et Deilugjarn fit irruption devant le trône.
— Il ment, Majesté ! Xénoson 2 passe son temps à fuir mes escadrons d’escorte ! Il nous cache quelque chose !
La voix de la souveraine claqua comme un fouet.
— À genoux !
Deilugjarn s’écroula comme s’il avait reçu un violent coup derrière la nuque. L’impératrice Noctula avait châtié son impudence d’un puissant choc mental. Xanto le vit reprendre son souffle et se délecta de la souffrance qu’il lisait sur le visage de son rival. Le patriarche de Deilugjarn était le mâle alpha et le premier favori. Il jouissait de quelques privilèges en présence de la souveraine, comme celui de pouvoir se tenir debout ou de la regarder, mais ses droits ne s’appliquaient pas à sa descendance.
Elle descendit les quelques marches de son trône, son déplacement embauma la pièce d’un parfum délicieux à mesure qu’elle s’approchait de Xanto. Il tressaillit en sentant de longs doigts fins se poser sous sa mâchoire pour lui relever doucement le visage.
— Regarde-nous.
Le commandant d’Amæþnog leva ses yeux dorés sur elle et retint sa respiration.
L’impératrice le transperçait de ses iris d’or, sa pupille aussi affutée que les griffes ornementales fixées à ses phalanges. Il la détailla et tenta de graver son image dans sa mémoire comme une relique.
Elle portait la cotte de mailles impériale, un lourd voile de dentelle en platine qui lui recouvrait la tête et la poitrine, laissant seulement apparaître son visage et sa gorge. Quelques mèches de cheveux aussi noirs que le v