Jour de chance pour les salauds
116 pages
Français

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Jour de chance pour les salauds , livre ebook

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Description

« Alors il lui raconta tout, avec une joie féroce, et toute cette gloire qu'il venait de vivre, qui continuait à l'envelopper de son cocon douillet, qui lui était nécessaire, certes, qu'il ne réfutait pas, bien au contraire, lui semblait bien mièvre, bien peu de chose, à vrai dire presque rien, par rapport à la rage qui grondait et exultait en lui au fil de son récit et de ses souvenirs... Le bruit des vertèbres qui craquaient ; l'explosion du crâne sous sa chaussure ; le scalpel qui s'enfonçait dans l'œil, les oreilles découpées, les cafards qu'il faisait avaler au gosse avec son vomi, les membres déchiquetés, le sang, les viols, les meurtres, les tortures !... C'était cela, la vie ! » "Jour de chance pour les salauds"?est un livre à contre-courant. L'auteur y fait preuve d'une imagination et d'un cynisme franchement réjouissants, et ficelle à merveille son intrigue au milieu de décors hauts en couleurs et en horreur. Original et délicieusement satirique, ce roman évoque malgré lui la question de la justice, celle de l'équilibre des forces entre le bien et le mal. Un texte léché qui se dévore sans interruption tant la prose et l'univers de l'auteur sont addictifs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342156553
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jour de chance pour les salauds
Amy Shark
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Jour de chance pour les salauds

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
« La vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. »
Rimbaud
 
 
 
« Facta, non verba »
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je tiens à remercier tous ceux qui, par leurs conseils, leurs commentaires, leurs suggestions, leur imagination, et surtout leur soutien sans faille, ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce livre.
 
À l’écrivain Jérôme Camilly, qui le premier m’a encouragée à persévérer dans l’écriture,
Au maître de l’horreur Graham Masterton, qui m’a tenu la main tout au long des difficultés rencontrées au cours de ce récit, en me livrant quelques secrets sur son art,
Au dessinateur et ingénieur Kira, créateur d’univers, qui a mis sa plume au service de mes personnages,
À Nicolas Alfonsi, pour ses conseils et son aide technique,
À la chanteuse Kim Colette, pour son inspiration musicale,
À Cécile Daguerre et Hélène Mamberti, pour leurs suggestions,
À mes amies et fidèles lectrices Rita Baquis, Sylvie Mattei, Samia Hakem, Christine Berti, Francesca Ceccaldi, Marie Christine Bernard, Julia Albertini, Elain Sohier, Marylin Earls, Gilda Emmanuelli, Anaïs Versini, Lydie Fouache,
À mes amis Kathleen Steele, Brigit Kubiak, Serge Nogues, Salomé Bry, Nacera Guérin, Lisah Horner,
À ma famille enfin et surtout, mon père Antoine Luciani, ma fille Amandine et mon fils Don-Antoine, pour avoir toujours cru en moi.
 
 
 
 
Préface « pour des salopards heureux »
 
 
 
Si vous pensez qu’il existe une autre réalité que celle que vous avez sous les yeux, si vous croyez que les notions de bien et de mal ont été inventées pour que nous demeurions dans les rails du socialement correct, enfin, si vous êtes persuadé que le crime parfait existe…, vous savez, celui qui demeure non élucidé à ce jour, alors, ce livre vous concerne.
Pour toutes ces raisons et, sans doute, quelques autres, « Jour de chance pour les salauds » mérite son titre, et plutôt deux fois qu’une. La preuve ? La morale y est de sortie. La morale, a dit Rimbaud, est la faiblesse du cerveau. L’homme aux semelles de vent, qui s’y connaissait parce qu’il avait tout expérimenté, ne se faisait aucune illusion sur les bonnes intentions et les honnêtes résolutions dont on nous a nourris depuis le biberon. L’auteur de ce livre est sur la même longueur d’onde que le poète de Charleville. (Flatteur, non ?) A croire que les salauds fascinent ! C’est l’écriture qui charpente ce bouquin, une écriture de constats, sans effets de style, sans vocabulaire excessif, sans adjectifs redondants, les faits, rien que les faits qui se succèdent et qui vous secouent sans ménagement. Outre la culture française qui affleure dans ces pages, on sent bien, quand on pratique une lecture attentive, qu’il y a l’imprégnation d’une pensée anglo-saxonne qui donne à ce texte une efficacité qui dynamise l’action immédiate.
Rien n’est téléphoné, effets de surprise garantis. En un mot, c’est jouissif !
Il paraît – et depuis longtemps – que l’on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. Une chose est sûre, avec des personnages tordus, pervers, déglingués, on crée une société à part et même à part entière qui a quelque chose à voir avec la nôtre. Toute ressemblance…, vous connaissez la suite de ce mot d’excuse hypocrite. Encore que, en cherchant bien, on trouve des traits communs avec des salauds, bien sous tous rapports, que nous côtoyons en permanence.
Les « dormants » de ce livre vont vous tenir éveillé. Ils appartiennent à un univers décalé et l’air qu’ils respirent est de l’ordre de l’imaginaire.
Pas question de vous raconter l’histoire, d’ailleurs, il s’agit seulement d’une série d’ellipses qui électrisent le récit, une série de courts circuits qui vous titillent les neurones. Le plus étonnant, dans ce texte, c’est qu’il est intemporel, et pourtant, implanté dans notre « bel aujourd’hui ». Les niveaux de lecture se superposent si bien que la froideur des sentiments et l’efficacité des technologies se confondent sans hiatus. Pas de décors, pas de descriptions inutiles, mais des mots accouplés qui créent un climat toxique. Exemple : il est question de contamination et l’expression, ciblée là où il faut, finit par nous gagner comme si nous étions atteints d’un virus inguérissable.
Dans « Jour de chance pour les salauds », tous les coups sont permis, certains personnages ne s’en relèvent pas, c’est la règle de cette loterie sans concession.
Dans cette aventure, le seul à qui la chance sourit c’est le lecteur qui, à la dernière ligne de la dernière page, se sent soulagé d’être honnête…, à peu près honnête, enfin, pas complètement salaud.
Jérôme Camilly
 
 
 
 
 
 
I
À cinquante-deux ans, le commandant Kevin Kowinski se sentait au mieux de sa forme : à l’apogée de sa carrière, il pouvait se permettre un train de vie sinon luxueux, du moins très confortable.
Il n’avait pas eu à lutter pour cela. Non qu’il fût brillant : c’était un esprit plutôt grossier et moyen. Mais la chance lui avait toujours souri, et avait fait en sorte qu’il se trouve toujours au bon endroit au bon moment. Par exemple, quand il était étudiant, c’était invariablement l’unique sujet qu’il avait un peu bûché qui tombait à l’examen ; ou bien il avait accès à la feuille des réponses et trichait à son aise alors que les autres se faisaient prendre.
De même, son avancée fulgurante dans la police était due aux événements qui avaient transformé la ville plus qu’à son mérite personnel. Lorsque l’arme toxique avait explosé, que la contamination s’était répandue et qu’il avait fallu scinder en deux la cité, avant d’exiler les contaminés dans une sorte de camp hermétiquement clos en rase campagne, son capitaine avait succombé à la maladie et il ne s’était trouvé personne d’autre que lui pour prendre sa place ; puis le supérieur de son supérieur était parti à la retraite, et il avait été promu.
Rien de bien sorcier, au fond ! Il lui suffisait de laisser faire la vie, et elle pourvoyait.
La nature l’avait en outre doté d’un physique agréable, et ses galons ajoutaient à son charme. Grand et musclé, il n’affichait ni la bedaine des collègues de son âge ni leur calvitie naissante ; au contraire, loin de grisonner aux tempes, ses cheveux restaient d’un noir corbeau qui le rajeunissait.
Mais c’était surtout la foi inébranlable qu’il avait en sa chance qui faisait sa force, une force brute et tranquille qui irradiait de sa personne et lui attirait la confiance et la sympathie de tous. C’était elle, aussi, qui faisait planer sur son visage un éternel sourire qui lui conférait cet air content et sûr de lui.
 
Aujourd’hui, dans le train qui le menait de sa ville natale de Maskette, qui ne comptait plus qu’un demi-million d’habitants, soit la moitié de sa population initiale, ville-monstre, ville-cube, ville-mouroir, affublée par la presse et la rumeur populaire d’autres qualificatifs tout aussi attrayants, à la ville voisine à peine plus clémente et dépeuplée de Vignole, où l’attendait un groupe d’amis avec qui il comptait fêter son anniversaire, la chance était avec lui, comme d’habitude.
Il la sentit le frôler avec un parfum de femme. Une silhouette frêle et furtive, presque insignifiante ; un de ces parfums de savon bon marché qui démarque la pauvreté décente de la misère noire. « Une comme je les aime », pensa-t-il en jetant un regard dans le wagon où elle venait de prendre place, seule. Pas une pute, non (il se méfiait des prostituées, parce qu’elles étaient toutes soigneusement fichées et connues des services). Non, à tous les coups une de ces très prochaines sans-abri, mère célibataire et anonyme ; elle s’était faufilée dans le wagon comme une voleuse, certainement sans carte de transport. Il se la sentait bien.
— Belle journée, hein ? On a décidé de se faire une petite balade ?
Un regard timide sous la vague de cheveux lisses. La fille hésitait. Elle ne savait pas trop encore à quoi s’en tenir. Il adorait ce sentiment. La peur suscitait son désir ; adrénaline partagée. Il s’assit lourdement près d’elle. Le wagon était toujours vide.
Il calcula que dans quelques minutes tous les hublots et portes se verrouilleraient automatiquement pour trois bons quarts d’heure, le temps de la traversée du pont qui enjambait la zone contaminée. Une sage décision des autorités qui empêchait que des passagers inconscients s’exposent au virus ou ne soient éjectés dans la zone par accident. Il était arrivé au début que certains d’entre eux fassent ce vol plané par erreur. Il y avait eu aussi des cas de suicide qui avaient entraîné la mort d’autres personnes, les suicidés négligeant de fermer les portes derrière eux. Désormais, un passe permettait le déverrouillage des portes en cas d’urgence, que seuls les agents de sûreté et les conducteurs de train possédaient… et les flics, bien sûr.
Il se pressa contre elle jusqu’à l’écraser contre le hublot :
— Je parie que tu as oublié quelque chose, non ?
— Non… Quoi ? Que voulez-vous dire ?
— Tu veux me faire croire que tu as payé ton passage ? On ne me la fait pas, tu sais…
— Si ! Si, j’ai payé. Je vais à Petipas. J’ai payé jusque-là… J’ai mon ticket.
La peur lui agrandissait les yeux, pendant qu’elle faisait semblant de

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