L Âme soeur du vertige
227 pages
Français

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L'Âme soeur du vertige , livre ebook

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Description

Jusqu’où iriez-vous pour gagner votre liberté?
Dans le coffre arrière d’une voiture quelque part en Indiana, l'enlèvement de Jerico A. Cleere tourne au cauchemar. Alors que tout prédestine la non-humaine à une fin atroce dans un laboratoire clandestin, elle fait appel à son unique espoir : le directeur d'un institut spécialisé dans le genre non-humain.
À des centaines de kilomètres de là, le docteur Samuel Ménard tente de créer un portail capable de ramener ses pensionnaires dans leur monde d'origine, afin d’éviter que des personnes mal intentionnées continuent de les maltraiter au nom de la science.
Quand le docteur Ménard rencontre la femme des falaises, ce sont deux vents contraires qui s'entrechoquent. Au fil des jours, Samuel découvrira cette créature forte et audacieuse qui ne négligera aucun stratagème pour garder sa place sous les étoiles. Mi-ombre, mi-lumière, Jerico pourrait causer la perte de ceux qu'elle aime ou, au contraire, fournir la clé devant permettre d'ouvrir la brèche intermondes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782925178439
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0725€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39

L’âme sœur du vertige

DOMINIQUE GÉLINAS
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre: L'âme sœur du vertige / Dominique Gélinas.
Noms: Gélinas, Dominique, 1983- auteur.
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20220004447 | Canadiana (livre numérique) 20220004455 | ISBN 9782925178415 (couverture souple) | ISBN 9782925178422 (PDF) | ISBN 9782925178439 (EPUB)
Classification: LCC PS8613.E4515 A62 2022 | CDD C843/.6-dc23

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.


Conception graphique de la couverture: Dominique Gélinas
Direction rédaction: Marie-Louise Legault
© Dominique Gélinas, 2022

Dépôt légal - 2022

Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Imprimé et relié au Canada

1 re impression, août 2022

À ma mère Lyne,
mon conjoint Steve,
et mes fils Olivier et Patrice,
pour leur soutien indéfectible
dans mes projets les plus fous.
Chapitre 1

Assise sur son fauteuil roulant, les poignets menottés aux accoudoirs, Jerico se laisse pousser dans le couloir du centre de recherche. Elle tourne la tête vers le vieillard qui manœuvre son moyen de locomotion. Il s’agit du directeur de l’institut, qu’elle se plaît à surnommer N°9 . Gonflés par l’arthrite, les doigts de l’homme se crispent sur les poignées, alors qu’il se plaint.
-Ce serait plus simple si tous les non-humains apprenaient les langues secondes avec autant de facilité que toi. Mais, Gabriello ne t’arrive pas à la cheville. J’ai tout essayé pour me faire comprendre de lui: l’anglais, le français, les gestes, les pictogrammes… Chaque fois, il me dévisage avec des yeux hébétés, comme si c’était moi l’extraterrestre. Mais toi, tu communiqueras sans mal avec lui. À la condition, du moins, que les différentes peuplades de votre monde s’expriment dans une langue commune. C’est le cas, n’est-ce pas?
Jerico redresse les épaules, fière d’apprendre quelque chose à ce biologiste qui a passé la majeure partie de sa vie le nez plongé dans les livres.
-Soyez sans crainte, je suis la mieux désignée pour vous servir d’interprète. Mis à part quelques termes propres à chaque communauté, notre vocabulaire s’étend des terres inondées jusqu’aux plus hauts sommets sudistes.
Sous le coup d’une hâte qui frôle la torture, Jerico se tortille sur son siège. Comment sera ce prisonnier auprès de qui on la conduit? Est-il originaire des falaises, comme elle? À moins qu’il soit un membre du mystérieux peuple de l’eau, réputé pour la beauté de leurs hommes. Ou un de ces nomades charismatiques dont le sourire charmeur vous happe et vous invite à tout quitter pour lui?
Ces questions la font frémir tant elle anticipe. On lui a fourni de plates informations au sujet de Gabriello, ce spécimen non-humain capturé par des voyous trois semaines plus tôt à Joliette, une municipalité québécoise. Il aurait été emmené aux États-Unis pour être ensuite vendu à l’armée. C’est ainsi qu’il a fait son entrée à Ovsky Reseach Center, un institut du Minnesota qui, sous le sceau de la confidentialité, se spécialise dans l’étude du genre non-humain. Jerico, leur unique sujet jusque-là, y est détenue depuis treize ans. Le directeur de l’établissement a été contraint de prendre Gabriello en charge. Et il n’a pas aimé, loin de là.
N°9 immobilise le fauteuil roulant devant une porte métallique. Il plaque sa main sur le lecteur biométrique, et le verrou se déclenche dans un claquement sec. Jerico s’étire le cou pour voir au-delà du battant qui s’ouvre avec une abominable lenteur. Le mur de gauche de ce nouveau corridor est muni d’une vitre de deux mètres par deux mètres qui donne sur la cellule de Gabriello. Cette pièce modeste contient un lit aux couvertures lissées, une table à dîner, une chaise, une commode en mélamine, une toilette et un lavabo sur colonne.
N°9 arrête le fauteuil devant la vitre, leur destination, pendant que Jerico hume l’air dans l’espoir de détecter le parfum du prisonnier à travers les relents de produits désinfectants. Rêve-t-elle? Perçoit-elle bel et bien une note musquée et sauvage? Ce dont elle est certaine, c’est qu’une présence émane de cette cellule, comme si un magnétisme inexplicable traversait les trois centimètres de la paroi translucide.
Le vieil homme cherche Gabriello des yeux, mais en vain. Il se précipite alors devant le haut-parleur vissé au mur, et empoigne le microphone qui se trouve dessus. Une fois le volume au maximum, il tonne:
-Lâche cette saleté de grille d’aération!
Aussitôt, une silhouette humanoïde se déplie de l’autre côté du lit, révélant sa stature musculeuse d’un mètre quatre-vingt-quinze. Un poitrail large, des épaules fortes et des lèvres charnues au pli rieur, Gabriello est sans doute le plus bel homme en ce monde, humains et non-humains confondus. Son teint respire le grand air et déborde de vitalité, alors que ses yeux entièrement noirs, dépourvus d’iris et de pupilles, brillent d’intelligence. Pour seule imperfection, le gaillard, tout comme Jerico, souffre, d’une carence en certains nutriments exclusifs à leur monde d’origine. La femme en reconnaît le symptôme le plus évident, soit la déficience en mélanine, qui décolore leur carnation et leur pilosité. Mais, peut-on qualifier d’imperfection la chevelure de neige de Gabriello, nouée à la nuque et qui frôle ses omoplates? Certainement pas. Jerico se sent humiliée de se présenter devant lui avec son sempiternel pyjama blanc et sa tresse défraîchie. Elle aurait tant voulu faire bonne impression auprès du premier compatriote qu’elle rencontre depuis sa captivité!
Gabriello désigne du menton la grille d’aération du plancher en exposant une vis, pincée entre son pouce et son index.
«Les vis s’enlèvent», fait-il remarquer. «J’en ai trouvé une. Désirez-vous la récupérer?»
Pour N°9, cette tirade se résume à une série d’onomatopées inintelligibles, car le mâle s’est exprimé dans sa langue natale.
-Qu’a-t-il dit? s’enquiert le vieil homme à l’adresse de Jerico.
-Il a remarqué que sa cellule comporte des failles, répond la non-humaine. Il y a, entre autres, ce poignard miniature qui servira tôt ou tard à vous crever un œil.
Le biologiste grogne d’un air méfiant. La femme blaguait, ou peut-être pas. Considérer les non-humains, et plus particulièrement Gabriello, comme une menace constitue un raccourci que N°9 se permet souvent à tort. Quand il s’approche du captif, il perçoit dans son physique imposant une promesse d’agressivité et de destruction, mais néglige l’aura de bonté qui émane de lui. En être empathique, Gabriello ressent la peur de son gardien à son égard. S’il tente parfois de le rassurer au moyen de ses connaissances rudimentaires en français, les syllabes butent dans sa bouche, s’encrassent d’un accent haché, et le message qui se voulait pacifique ressemble davantage à une menace. N°9 comprend à peine les mots.
Gabriello abandonne la vis sur la commode, puis, à la façon d’un adulte qui s’abaisse à la hauteur d’un enfant, il s’accroupit devant le fauteuil roulant. Jerico se sent fondre à la vue de son visage empreint de patience.
-Je jurerais qu’il s’agit d’un nomade, croit-elle deviner. Oh, oui… Quoique… il est beau, il pourrait appartenir au peuple de l’eau. Non. Un nomade. J’en suis certaine.
-Laisse de côté tes envies amoureuses, râle N o 9, et concentre-toi sur ta mission.
Cela dit, il déroule le fil du microphone et dépose l’outil de communication dans la main de Jerico. Puis, il se poste à côté d’elle en exhibant son pistolet à impulsion électrique.
-Vas-y, ma petite. Traduis: quand j’arrive avec ceci dans la main…
-Me prêteriez-vous votre joujou afin que je le lui montre? le coupe Jerico.
-Non!
Connaissant bien sa pensionnaire, N°9 sait que tout ce qui s’apparente à une arme peut se retourner contre lui une fois placée entre ses mains. Il y a une limite à l’affection qu’elle lui porte.
-Comme je le disais, reprend-il, explique-lui que chaque fois que j’entrerai dans sa chambre avec…
-Je refuse de lui mentir, interrompt encore une fois la captive. Ceci ne ressemble pas à une chambre. C’est une cellule, un isoloir. Vous auriez pu au moins lui installer une télévision.
-Bon sang, peste N°9, finiras-tu par m’obéir?
Le vieil homme s’accroupit à côté du fauteuil roulant, et braque ses yeux dans ceux de son interlocutrice.
-J’ai volé le chargeur de ton portable pendant que tu prenais ton bain, susurre-t-il avec délice. Quel pourcentage reste-t-il à ta batterie, déjà? Quarante-six pour cent? Souviens-toi qu’en en mode veille, chaque heure d’inactivité fait perdre trois pour cent à la batterie. Et chaque heure d’utilisation… J’imagine que tu devines le temps qu’il te reste.
Aussitôt, le cœur de Jerico se serre dans sa poitrine. Son ordinateur. Son unique lien avec le monde extérieur. La seule idée de le voir tomber en panne sèche lui est insupportable.
-Terminez vos phrases si vous souhaitez que je les traduise, réplique-t-elle froidement.
Satisfait, N o 9 se redresse et reprend sa place derrière sa protégée.
-Quand je me présenterai avec mon taser,

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