L'arc d'or

Mylène Ormerod

Description

Les lunes tournoient, l’appellent, crient son nom dans le silence de la nuit. Les rêves hantent son esprit, l’instinct guide ses pas alors que la main du traître compresse son cœur.

Azallu doit tout quitter au péril de sa vie.

Pourra-t-elle échapper à ce mariage arrangé ?

La fuite semble inévitable, mais voilà que se dresse sur sa route, ce ténébreux sorcier, ce roi, cet homme aux tatouages changeants et qui, par sa simple présence, ravive d’anciens souvenirs.

Qui est-il ? Que veut-il ? Peut-elle lui accorder sa confiance alors que tout s’effondre autour d’elle ?

Sujets

• Fantastique
• Dark Fantasy
• Epic Fantasy
• Nouvelles de genre
• Romans de genre
• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Merveilleux
• Fiction
• Fantasy
• Épopée
• Littérature

Informations

• Publié par: editions-dreelune
• Date de parution: 14 novembre 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782925308003
• Langue: Français

Extrait

L’arc D’or

Série en 3 volumes
 
1. Les écailles de l’âme, la voix des lunes
2. L’arc d’or, le maître sorcier
3. L’arc d’or, l’éveil (sortie 2023)
 
Éditions Dreelune
6399 avenue Casgrain
H2S 2Z2, Montréal, Canada
email : [e-mail]
 
 
 
L’arc D’or, tome 2 : le maître sorcier © Editions Dreelune, 2022
Tous droits réservés
Illustration couverture © Mylène Ormerod 2022
 
 
 
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec 2022
Bibliothèque et Archives du Canada 2022
 
 
 
ISBN format imprimé : 978-2-925308-01-0
ISBN format PDF : 978-2-9816536-9-7
ISBN format EPUB : 978-2-925308-00-3
 
 
 
Auteur : Mylène Ormerod
Correction : Sandra Vuissoz
 
Mylène Ormerod
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’arc D’or
 
 
 
Tome   2   : Le maître sorcier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Éditions Dreelune
 
«  La mort n’a jamais eu de plus belle couleur que celle de la vie. »
Le Cercle
 
Lexique
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Travel : planète autour de laquelle gravitent trois lunes mystérieuses. Elle est peuplée de trois espèces bien distinctes  : les humains, les sorciers et les mages. Ces derniers se différencient des deux autres par une certaine complexité. Ils sont regroupés en trois grandes catégories  :
 
Les Ilemens : ce sont des êtres capables d’utiliser et de manipuler les ressources naturelles (eau, air, terre et feu) qui les entourent. Comme ces quatre éléments, ils sont instables. La soif de pouvoir noircit le cœur de certains, qui se transforment alors en mages corrompus. Ils abandonnent leur âme à seule fin d’acquérir toujours plus de puissance. En tuant leur humanité, ils deviennent incontrôlables. Pour en anéantir un, il faut parfois mobiliser toute une armée. Il est en effet très difficile d’en venir à bout, car ils ne ressentent plus rien.
 
Les Gyramens : ils sont plus robustes que les Ilemens. Les variations des éléments naturels ne les atteignent que très peu. C’est leur inébranlable volonté qui fait leur force. Ils se distinguent au combat au corps-à-corps grâce à des armes qu’ils créent eux-mêmes. Ils invoquent celles qu’ils ont imaginées et sont alors capables de les matérialiser. Cet art nécessite beaucoup d’entraînement ainsi qu’une idée très précise de ce qu’ils veulent réaliser. Les Gyramens ne se laissent pas facilement emporter par leurs cœurs. Ils sont entièrement dévoués à la protection de la loi et bien plus stables que leurs confrères ilemens. Il est très rare qu’un Gyramen abandonne son âme. Ce sont des guerriers redoutables qu’il vaut mieux ne pas provoquer.
 
Les Suprêmes : ce sont les mages les plus puissants de Travel. Très peu nombreux, ils utilisent l’ensemble des éléments et ont eux aussi la capacité d’invoquer leurs propres armes. Ils sont tellement impressionnants que tous les craignent. Ces êtres naissent pour diriger. Les Suprêmes règnent en maîtres incontestés sur le monde de Travel. Devant leur force, tous s’écrasent. Quand l’un d’eux accède au pouvoir, il acquiert l’intégralité des connaissances de ses prédécesseurs. Il ne pensera plus qu’à protéger Travel et peu lui importera alors les moyens qu’il devra mettre en œuvre pour y parvenir.
 
 
 
Prologue
 
 
 
 
Kecil et les ombres
 
 
 
I ls l’avaient repéré, lui qui ne craignait personne, lui que personne n’approchait. Pour la première fois depuis des décennies, ils avaient découvert son point faible. Pourtant, il s’était toujours montré très prudent. Depuis toutes ces années, il s’était évertué à ne rien dévoiler, à brouiller les pistes, mais il lui semblait que cette fois-ci, il devrait les affronter.
Au cœur d’une nuit opaque où les lunes elles-mêmes se cachaient derrière des nuages dantesques, il courait à perdre haleine, s’égarant dans les rues désertes d’une ville abandonnée. L’enfant se faufilait ici et là entre les bâtisses prêtes à s’effondrer. Son cœur martelait sa poitrine et il devinait dans son dos la présence d’adversaires redoutables. Lui, normalement capable d’ouvrir n’importe quel chemin, se retrouvait bloqué.
À l’affût de chaque bruit, il percevait seulement le souffle angoissant de sa propre respiration. Celle-ci s’échappait en une fine buée blanche et paraissait, chaque fois qu’il exhalait, révéler sa position. Il n’entendait rien, pas un son n’accompagnait ses ennemis. La peur le tenaillait tant et si bien qu’il tremblait. Depuis bien longtemps, ce sentiment n’avait plus fait partie de lui et le voir réapparaître aujourd’hui de la plus violente des façons n’augurait rien de bon.
Il s’arrêta à l’angle d’un mur défraîchi recouvert de mousse et se blottit auprès de ronces tranchantes. L’enfant, agenouillé, observa rapidement le ciel, espérant y distinguer les astres de nuit. Mais à sa grande déception, ceux-ci refusaient toujours de se montrer, cachés derrière un voile de noirceur. L’obscurité s’intensifiait à mesure qu’il avançait, les ténèbres l’encerclaient. Sans ses capacités, jamais il n’aurait pu voir à plus d’un mètre devant lui.
Pourquoi les lunes restaient-elles muettes ? Approuvaient-elles les actions de ses agresseurs ou n’avaient-elles aucune emprise ? Deux des siens avaient déjà péri. Il redoutait de subir un tel sort.
Non , songea-t-il, je ne disparaîtrai pas !
Il tenta de reprendre son souffle, d’apaiser les battements précipités de son cœur, ce cœur qui en vérité n’était que l’ombre de lui-même. Ses mains moites tremblaient. Il s’obligea à inspirer et expirer plusieurs fois afin de calmer ce rythme effréné qui le paralysait de l’intérieur. Il s’était trop hâté. Parce que ses semblables s’étaient volatilisés, il paniquait, mais cela ne voulait pas dire qu’il essuierait le même destin. Il avait fait tant d’efforts pour en arriver là, pour détenir un peu d’emprise sur ce monde que s’apercevoir que tout pouvait cesser maintenant l’affolait. Que se passerait-il s’ils l’attrapaient ?
Perdu dans les ténèbres, il se préparait à quitter son refuge improvisé lorsqu’un petit bruit le figea sur place. Encore agenouillé au sol, il eut un temps d’arrêt. Il n’osait pas relever la tête… Il savait ce qui l’attendait.
Le son s’accentua, toujours plus proche de lui.
Tétanisé, mais incapable de résister plus à la curiosité, il leva lentement les yeux vers le ciel et recula de stupeur. Un visage crayeux l’observait à deux doigts du sien. Suspendu par les pieds, un homme le narguait avec une malice à peine voilée. Parce qu’il se tenait au toit effrité sans la moindre peine, l’enfant en apprit énormément sur sa force. Ses vêtements lui amenèrent une grimace. Il comprit sans mal que cet homme était originaire d’un seul et unique endroit. Un endroit auquel il refusait de penser.
Il avait voyagé dans de nombreux pays et connaissait même certaines villes cachées, mais un lieu lui était défendu. Complètement désemparé, la peur le paralysait. Il avait l’impression que ses muscles se chargeaient de plomb et qu’effectuer un mouvement lui demanderait une trop grande dose d’énergie.
Son adversaire bougeait avec une telle précision qu’il n’émettait aucun bruit. Ses prunelles, d’un noir d’encre, le plongeaient dans le néant et ses longs cheveux obscurs pendaient vers le sol, assombrissant davantage encore son expression.
— Je t’ai trouvé ! décréta l’homme avec malveillance.
Il avait parlé avec une certaine fierté, comme s’il venait de gagner à un jeu amusant. Son air enjôleur avait quelque chose de sournois qui ne fit qu’intensifier les craintes du garçon.
L’enfant jeta un coup d’œil aux alentours, sans rien voir, mais il pouvait deviner d’autres présences. Leurs odeurs lui amenèrent maints frissons avant qu’il ne parvienne à se ressaisir. Il pensait tant à fuir que, par réflexe instinctif, son corps tenta de se dissiper dans l’atmosphère. Son adversaire, peu impressionné ni même inquiété par ses capacités, se laissa tomber avec la grâce et la beauté d’un félin. Puis, en un mouvement rapide, presque invisible, il se retrouva à ses côtés.
— Cette technique ne fonctionnera pas ici, susurra-t-il, proche de son oreille.
Il releva le coin de sa bouche en un sourire sarcastique.
— Mais…
À peine le jeune garçon avait-il prononcé un mot, qu’il sentit toute son énergie lui échapper. Devant son désarroi de plus en plus évident, le combattant en face de lui ricana. De son air supérieur, il lui annonçait ainsi clairement ne pas le redouter, le connaître sur le bout des doigts. Il parvenait à le surpasser d’une manière tout à fait inattendue. Que lui voulait-il ? Quel intérêt y avait-il à le détruire, lui qui vivait pacifiquement depuis si longtemps ? Qui était cet ennemi à la peau soyeuse et aux vêtements exotiques ?
— Des cheveux argentés, commenta l’homme en lui tournant autour tel un rapace vorace assoiffé de chair fraîche. Je ne me suis pas trompé, tu en fais bien partie, mais tu es le plus fragile… Quel est ton rôle ? Les autres suivaient les ordres des lunes… Que fais-tu donc, toi, Kecil ?
Comme il gardait le silence, son adversaire grinça des dents.
— Est-ce que cela t’affaiblit d’avoir perdu tes deux moitiés ? Tu sais, je ne fais pas ça contre toi… C’est simplement que tu dois y retourner, tu n’as pas ta place ici !
— C’est faux, ma place est ici. Là-bas, je ne peux rien faire, riposta le jeune garçon, la voix tremblante.
— Mais parce que tu es là, il est malade. Parce que tu es là, il n’ouvrira jamais les yeux. Parce que tu es là, son sommeil durera éternellement, contredit l’homme avec hargne.
Son regard noir s’accentua et Kecil, incapable de parler, finit par fixer le sol.
— Tu es sûrement sa part enfantine, reprit le combattant, le côté doux qui l’habite toujours. Mais tu es si petit ! Un gamin comme je n’en ai jamais vu. Tu me rappelles sa forme au commencement de la vie, sur les tableaux qui en gardent encore sa trace…
— Je ne fais pas partie de lui, je ne sais rien de ce que tu racontes, se récria Kecil,