L EFFET KAIROS
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Description

Dans la mythologie grecque, Kairos est l’un des trois dieux du temps. Celui de l’occasion opportune. Le dieu du bon moment pour agir. C’est le fil conducteur de ce récit.
1976
Marie est une magnifique jeune femme hantée par une enfance torturée et habitée d’étranges passions qui ne cessent de croître en elle. Elle fait la rencontre de Reno, un jeune homme en qui elle reconnaît immédiatement son âme sœur.
Cette rencontre avec Reno permettra-t-elle à Marie de vaincre ses cauchemars tout en assouvissant les pulsions qui la dévorent ?
Pour y arriver, quel sort devra-t-elle se résigner à lui faire subir? La dernière chose qu’elle désire, c’est lui faire du mal.
Et pourtant...
En supposant qu’il existe, si Kairos se manifestait à vous, sauriez-vous le reconnaître? Et dans ce cas, vous permettrait-il de modifier un destin tragique qui, jusque-là, vous semblait inéluctable?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 janvier 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898311017
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Chroniques d’un vieux couple… qui ne se prend pas au sérieux ! (Tome 1) 2018
Éditions de l’Apothéose




Merci à mon amie et fidèle lectrice Denise H. Pour un défi stimulant que je ne suis, hélas, pas convaincu d’avoir su relever dans son intégralité.
À la grande Véronique Sanson, dont la voix unique et intemporelle a bercé mes personnages et m’a fidèlement accompagné tout au long de la rédaction de cet ouvrage.


Quiconque aime la musique ne peut jamais être tout à fait malheureux. Franz Schubert , Artiste et compositeur autrichien


Introduction
Dans votre vie de tous les jours, quel est votre rapport avec LE TEMPS ?
La mythologie grecque recense trois dieux du temps. L’un d’entre eux, Kairos , est celui de l’occasion opportune. Le Larousse encyclopédique le définit comme une allégorie de l’occasion favorable . C’est ce qu’on appelle aussi : le Temps Kairos.
Le Temps Kairos est un temps métaphysique. Il se ressent. C’est le point de basculement décisif avec une notion d’avant et d’après où quelque chose de spécial peut arriver à condition d’agir immédiatement.
Utilisé en philosophie, en théologie, en psychologie et en pédagogie, le terme Kairos , traduit en français par occasion et en latin par opportunitas (opportunité, saisir l’occasion), est l’instant fugitif mais essentiel soumis au hasard, mais lié à l’absolu, au déroulement imprévisible des choses et à un savoir antérieur.
Dans Le Nouveau Testament, le mot Kairos est mentionné à quatre-vingt-six reprises.
Il signifie Voici maintenant le moment favorable, ou encore Le moment est arrivé . C’est l’instant précis où il faut choisir et agir sans tarder.
La perception du Kairos , moment divin opportun, invite à l’urgence.
* * *
Avez-vous déjà ressenti une motivation inexplicable, subite et profonde à poser un geste sans qu’il n’y ait aucun élément objectif et concret pour le valider ?
Avez-vous déjà éprouvé la sensation que c’était le temps , pour vous, d’accomplir une action précise et immédiate sans nécessairement en connaître toute l’ampleur et la raison exacte au moment où vous le ressentiez ?
Bref, vous êtes-vous déjà fait la réflexion suivante : Je ne sais pas pourquoi, mais JE SENS que c’est le bon moment pour agir ?
Si vous avez répondu par l’affirmative à l’une de ces questions, il est fort possible que Kairos se soit déjà manifesté à vous. Soyez vigilant, car s’il le fait à nouveau, il pourrait avoir un effet déterminant sur le reste de votre vie…
… en supposant qu’il existe !




Bien que ce récit soit une œuvre de fiction, toute ressemblance avec des situations ou des lieux réels de même qu’avec des personnages existants ou ayant existé n’est ni fortuite ni involontaire.


Prologue
1953
Bellerive est une petite ville forestière et ferroviaire de l’Abitibi située sur les rives de la grande rivière Bell.
Elle fut fondée comme poste de traite des fourrures et d’abord connue sous l’appellation Rivière-Bell en raison de l’actuelle rivière qui traverse la ville et coule sur plus de 230 km. Le célèbre géologue Robert Bell (1841-1917), l’un des plus grands explorateurs scientifiques de l’histoire canadienne, aurait ainsi nommé cette rivière lorsqu’il l’emprunta, en 1896.
En 1953, grâce à l’implantation récente d’une base militaire, Bellerive compte près de 3 000 habitants.
* * *
En ce chaud samedi soir de septembre, le cinéma Royal de Bellerive est rempli au maximum de sa capacité.
La chaleur étouffante qui y règne, de même que l’épaisse fumée de cigarette qui flotte en permanence dans la salle, ne diminue en rien le plaisir qu’éprouvent les spectateurs à visionner la plus récente comédie américaine qu’on y présente. Il s’agit de Les hommes préfèrent les blondes , mettant en vedette un duo explosif formé de Jane Russell, une brune foudroyante, et de la plantureuse Marilyn Monroe, sex-symbol incontesté de l’époque.
Trois amies inséparables — Madeleine, Nicole et Lucille — prennent place parmi l’assistance. Elles sont accompagnées pour l’occasion de trois jeunes soldats fraîchement débarqués sur la nouvelle base militaire de Bellerive, une station radar 1 érigée à proximité de la petite municipalité et dont la construction a débuté trois ans plus tôt. Elle a été inaugurée en grande pompe par les dignitaires de la ville et les représentants du gouvernement canadien, il y a quelques mois à peine.
Les trois couples se sont formés lors de sorties au Club Canoë, le bar de prédilection des jeunes adultes de Bellerive, nouvellement fréquenté par de nombreux membres des Forces armées. Ceux-ci profitent de leurs fins de semaine pour descendre en ville dans le but de se divertir et dans l’espoir d’y faire d’agréables rencontres.
L’ouverture de cette base militaire a apporté un vent de fraîcheur et d’effervescence en plus de contribuer à l’essor et à la vitalité retrouvée de la petite localité dont l’économie stagnait depuis quelques années. Le personnel de la Base, formé de plus de 350 militaires majoritairement anglophones, est complété par des résidents de Bellerive qui occupent les 110 emplois indirects qui découlent des opérations de la station. Ainsi, menuisiers, peintres, concierges, électriciens, secrétaires et enseignants s’y rendent tous les jours.
À la fin de la représentation, après les applaudissements d’usage, la foule se disperse nonchalamment alors que le soleil est déjà couché sur la petite municipalité. Les trois jeunes couples s’engouffrent dans la Meteor Custom 1950 conduite par Johnny, le nouveau petit copain de Lucille, pendant que ses confrères soldats, René et Chuck, n’ont d’yeux que pour leurs compagnes respectives, Madeleine et Nicole.
Après que les jeunes gens eurent quadrillé les principales rues de la ville sans destination précise, Johnny, sur la suggestion de Madeleine, stationne son véhicule devant le Café Radio, autre endroit très populaire auprès de la jeunesse locale.
— René et moi, on a le goût d’un bon milkshake 2 , indique cette dernière. Est-ce que vous venez ?
— Of course 3 ! Hein, chéri ? s’empresse de répondre Nicole, toute fière de s’adresser en anglais à Chuck, son cavalier anglophone pour qui la langue de Molière est encore très approximative.
— Why not 4 , ma belle Nicôôle ! approuve ce dernier, qui aurait sans doute répondu la même chose à n’importe quelle remarque provenant de ladite Nicole.
— Allez-y sans moi ! indique Lucille, à regret. Je suis fatiguée.
Johnny, surpris, ne peut s’empêcher d’insister :
— Quoi ? Voyons Lucille ! La soirée est encore jeune ! Allons manger un petit quelque chose…
— Je suis sincèrement désolée. La fumée de cigarette m’a donné mal à la tête. Je préfère rentrer. Tu serais gentil de me ramener à la maison…
— Bon. Comme tu voudras ! grommelle Johnny. Visiblement contrarié, il glisse la main dans la poche intérieure de sa veste d’où il extirpe une petite flasque 5 . Après s’être envoyé une généreuse rasade de whisky, un geste qu’il a répété à plusieurs reprises tout au long de la représentation et que Lucille n’a pas particulièrement apprécié, il s’essuie la bouche du revers de la main en grimaçant et lance, à l’intention de ses passagers :
— Allez-y, vous autres ! Je vais reconduire Lucille et je vous rejoins. Que ça vous plaise ou non, vous aurez un chaperon 6 pour terminer la soirée !
— What did he say ? What means cha-pe-ron 7 ? demande Chuck en prononçant ce dernier mot de façon laborieuse.
Nicole, qui entend bien profiter au maximum du fait que son petit copain ne comprend pas le français, y va d’une traduction de son cru qui ne laisse place à aucune équivoque :
— In fact, « chaperon » means: Johnny will come back to watch us. So, if you wish to kiss me, do it before, my sweet Chuck 8 ! s’esclaffe-t-elle en y allant d’un clin d’œil explicite en direction de Madeleine.
— Of course ! répond ce dernier, qui ne se fait pas prier pour embrasser Nicole passionnément.
En riant, les deux couples s’extirpent du véhicule. Avant de refermer la portière, Nicole, à regret, interpelle sa meilleure amie Lucille :
— Salut pareil, Lucille Constant, la casseuse de party ! Soigne bien ton mal de tête, je t’appellerai demain !
Sans attendre de réponse, elle court rejoindre son cavalier et l’entraîne à l’intérieur du Café où Madeleine et René se sont déjà engouffrés.
Johnny, de toute évidence, est loin d’apprécier la situation. Il peine à contenir sa colère car il anticipait un bien meilleur dénouement à cette soirée. Lucille, désenchantée devant le comportement et la frustration évidente de celui-ci, sent l’inquiétude monter en elle. La bonne humeur qui régnait dans l’habitacle a fait place à un silence embarrassant. Tant bien que mal, elle tente de détendre l’atmosphère en s’excusant tristement :
— J’espère que tu n’es pas fâché, Johnny, mais je t’assure que je ne feel pas très bien. On se reprendra, d’accord ?
Ignorant complètement la remarque, ce dernier, des éclairs dans les yeux, pousse rageusement l’embrayage de son auto en marche arrière avant d’exécuter un virage en U au beau milieu de la chaussée afin, croit-elle, de la ramener à la maison.
Maintenant arrivée à l’embranchement de la 4e rue et de la 13e avenue qu’elle devrait normalement emprunter, la grosse cylindrée américaine fonce droit devant elle, avant de traverser la 14e avenue et de s’engager sur la route graveleuse qui croisera bientôt le 9e rang. Lucille, se rendant bien compte qu’on vient de dépasser la rue où résident ses parents, et pire, qu’on s’éloigne de la ville, s’exclame :
— Johnny ! Qu’est-ce que tu fais ? Où est-ce que tu m’emmènes ?
Ce dernier, impassible, réplique :
— On peut au moins prendre un p’tit quinze minutes tranquilles pour se souhaiter bonne nuit , non ?
— Ben voyons ! Qu’est-ce qui te prend ? Je t’ai dit que

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