L'Ère des astres - Tome 2 , livre ebook

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En dépit d'une prophétie muette à ce sujet, Eltanin et Kanu ont entrepris un long périple à travers les Fiefs du Monde. Ils le savent, les Astres rebellés doivent nécessairement s'unir s'ils veulent parvenir à vaincre Menkar. Malheureusement, cette union rêvée ressemble vaguement à une triste utopie. Les Astres vivent chacun de leur côté depuis bien longtemps, retranchés dans d'imprenables forteresses ou par-delà des océans de brume et de sable. La méfiance est de mise, les espions agissent dans l'ombre, les intérêts personnels priment sur le bien commun. Dans le même temps, Siyel accroît sa puissance et affirme chaque jour sa supériorité. La capitale sait tout, voit tout. Face aux armées d'Incarnats et de Naükebirs qui prennent progressivement possession du Monde, le combat semble perdu d'avance. Oui, pour vaincre Menkar, les Astres rebellés doivent nécessairement s'unir. Mais pour s'unir, parviendront-ils à vaincre leurs divergences ?

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Publié par

Date de parution

30 novembre 2016

Nombre de lectures

0

EAN13

9782342058482

Langue

Français

L'Ère des astres - Tome 2
Sébastien Gallot
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Ère des astres - Tome 2
 
 
 
 
Le Prélude
La vieille avait les yeux clos. Elle avait besoin de se concentrer, de ne penser à rien d’autre qu’aux événements qui allaient bouleverser le Monde sous peu. Bientôt, la grande marche vers l’avènement de l’Astre Ultime commencerait. Bientôt, les premières gouttes de sang inonderaient les Fiefs. Bientôt, chaque pièce de l’immense puzzle qu’elle avait partiellement bâti depuis des temps immémoriaux se mettrait en place.
Tout se passerait-il ainsi qu’il était prévu ? Rien n’était moins sûr. La vieille connaissait l’avenir dans ses grandes lignes, mais les acteurs lui réservaient parfois des surprises. La plus récente était sans doute cet étonnant périple entrepris par Eltanin de Naizhur, le Septième Astre, en compagnie de son Maïdan Kanu, un Gnome imprévisible. Jamais elle n’avait imaginé que l’un des Astres décide de forger une alliance contre Menkar. Cela signifiait-il pour autant que cette tentative était vouée à l’échec ?
L’Information
Alors qu’il se restaurait enfin convenablement aux cuisines, après de longues journées de diète, l’espion évalua tranquillement sa situation. À Debel, il serait désormais châtié comme le traître qu’il n’était pourtant pas. À Nowar, il ne recevrait jamais les honneurs qui lui étaient logiquement dus.
Il ne pouvait pas révéler aux débélians qu’il n’œuvrait pas foncièrement contre eux en désertant leur armée, tout comme il lui était impossible d’avouer aux nowariens que son retour entre les murs de la cité du Noir témoignait de grands événements à venir.
Mais voilà, sa vie d’espion se résumait à cela. Il devait rester silencieux, toujours, et accepter le déshonneur de la cité qui l’avait accueilli en son sein, il y avait bien des ellipses, tandis qu’il renonçait aux éloges de celle qui l’avait vu naître il y avait plus longtemps encore.
Cependant, l’espion était amplement satisfait de sa situation. Il n’avait peut-être pas droit aux grandes effusions ni aux regards reconnaissants du peuple nowarien, ignorant de sa mission, mais il avait mieux. Il était certainement maudit par la cour débéliane et tous ceux qu’il avait côtoyés, là-bas, mais cela valait le coup.
L’espion, avalant goulûment de grandes bouchées d’un excellent ragoût de mouton, se laissa aller à sourire. Oui, il avait mieux. Oui, cela valait le coup. Car l’indifférence des nowariens et la rancœur des débélians étaient plus que compensées par le hochement de tête discret de son Maître, qui avait ainsi marqué son approbation suite à la nouvelle que l’espion lui avait apportée.
Car cette nouvelle, il fallait bien le dire, surpassait de loin toutes les autres qu’il avait en réserve. Cela faisait de nombreuses ellipses qu’il gardait les oreilles et les yeux attentifs à tout ce qu’il se passait à Debel, mais rien n’avait jamais été aussi crucial que ce qu’il avait appris vingt jours plus tôt. En conséquence, il avait déserté le poste qui lui servait de couverture, à Debel, et s’était rendu à Nowar, sa mère patrie, aussi vite que possible. L’information qu’il apportait au Maître ne pouvait souffrir aucun retard.
Un ermite avait quitté Debel et s’était lancé dans un périple autour du Monde en vue d’unir tous les Astres rebellés contre Menkar de Siyel. C’était à peu près en ces termes que l’espion s’était adressé à Schedar. De prime abord, cette information ne paraissait pas avoir de grande valeur. Mais lorsque l’espion l’avait couplée au fait que cet ermite avait gagné l’accord et la confiance d’Ankaa, voire un peu plus, il avait obtenu toute l’attention de son Maître.
Il lui avait alors révélé l’intégralité de ce qu’il savait au sujet de cet ermite. La façon dont il était arrivé à Debel. Les victimes qu’il avait faites dans une auberge – des cultivateurs et des mercenaires. L’Alaknot qu’il avait absorbée sans plus de dommages apparents que quelques maux d’estomacs suivis de vomissements. La sensation qu’il avait créée en pénétrant dans la salle de réception du palais d’Ankaa sans y être encore invité. La démonstration qu’il avait faite devant la cour en sectionnant un cheveu de l’Astre avec l’une de ses flèches, malgré l’interdiction formelle de porter une arme au cœur du palais. Et, enfin, les acclamations du peuple débélian, tout acquis à sa cause. Peut-être davantage, même, qu’à celle des Astres rebellés.
À ces mots, Schedar s’était agité. C’était imperceptible, mais l’espion avait passé suffisamment de temps à observer les autres pour que cela ne lui échappe pas. Malheureusement, c’était surtout la suite de son récit qui avait de quoi alarmer son Maître.
Car l’ermite avait une particularité notable : il gagnait la confiance des gens avec une telle facilité que cela en devenait inquiétant. Pour exemples, l’espion avait cité tous ceux dont il avait connaissance. En premier lieu, l’homme en question avait acquis le respect de Korian, le Maïdan de Debel, bien qu’il l’ait humilié en combat singulier. Quelques heures seulement après avoir franchi la muraille, il avait tué trois innocents ; peu de temps après, pourtant, tous les témoins buvaient à sa santé. Le lendemain, il s’était aliéné le Conseiller Mësystorn en méprisant les règles du palais, mais le vieil homme avait fini par se ranger du côté de la cour, conquise par le franc-parler et l’audace de l’ermite. Enfin, il avait quitté Debel alors même qu’Ankaa venait juste d’officialiser son alliance, ce qui aurait dû être perçu comme une désertion, une insulte, un affront. Au contraire, l’ensemble de la cité soutenait le périple insensé qu’il avait entrepris au nom des peuples opprimés du Monde.
Et l’espion avait gardé le plus incroyable pour la fin. Car cet ermite était parvenu, sans qu’on ne comprenne par quel prodige, à faire agenouiller Ankaa de Debel à ses pieds dès les premières minutes de leur rencontre.
À la demande pressante de son estomac, un peu trop sollicité après une si longue inactivité, l’espion interrompit son repas et s’accorda un instant de répit. Il observa attentivement les cuisines, mais personne ici ne lui prêtait attention. Il était devenu transparent. Sans identité. Comme un spectre. Étonnamment, c’était quand il jouait son rôle d’espion qu’il était le plus apprécié. Lorsqu’il était lui-même, comme à cet instant précis, se repaissant innocemment aux frais de Schedar dans la cité où il était né, on ne se souciait pas de lui. Haussant les épaules, il attaqua le dessert.
Lorsqu’il avait énoncé le dernier exemple de la facilité avec laquelle l’ermite gagnait le cœur des gens, Khömas, le Maïdan de Schedar, avait laissé échapper une exclamation incrédule. Réflexion faite, c’était certainement ce qui s’approchait le plus d’un rire dans la bouche de ce sombre personnage.
L’espion, qui n’avait pas quitté son Maître des yeux, n’avait pas bronché. Et l’interruption de Khömas s’était bientôt étranglée dans sa gorge quand il avait lui aussi distingué cette lueur d’incertitude dans le regard du Maître.
— Cet homme n’a aucune importance, ni aucun poids, avait assuré Khömas. Ce n’est qu’un opportuniste.
— Mais si on le laisse agir à sa guise, avait coupé l’espion, il est capable de conquérir le Monde par la seule force de ses mots.
— Des mots ? avait ironisé le Maïdan. Voilà tout ce que cet importun compte opposer à Menkar ? Eh bien qu’il s’y essaye. Lorsque le Rouge l’étouffera dans les mailles de son filet, peut-être se rappellera-t-il que ce n’est pas un homme qui doit survivre, mais bien un Astre.
Khömas était orgueilleux. Il en était tout à fait conscient, toutefois, ce qui constituait précisément la raison pour laquelle tout Nowar avait depuis longtemps renoncé à lui faire la moindre remarque à ce sujet. L’espion s’en garda donc pareillement. La réaction belliqueuse du Maïdan à l’égard de l’ermite lui avait néanmoins prouvé que son orgueil était tel qu’il n’acceptait même pas que quelqu’un en ait apparemment encore davantage.
— L’ermite n’a cure des bribes prophétiques, avait lâché l’espion. L’Astre Ultime n’a aucune valeur à ses yeux, semble-t-il.
Cette fois, Khömas n’avait pas répondu. Schedar, quant à lui, s’était contenté de congédier son espion, inclinant la tête. Les nouvelles étaient inquiétantes, mais le Maître était content. Cela suffisait à assurer à l’espion qu’il avait fait du bon travail.
Il finissait à peine son dessert que Khömas le Maïdan vint le retrouver aux cuisines. Il lui annonça sans préambule qu’il devait partir sur-le-champ afin de prévenir les autres cités rebellées de la venue d’un idéaliste aux idées dangereuses. Schedar et Khömas étaient arrivés à la conclusion qu’ils ne pouvaient laisser cet homme entraver la marche vers Siyel telle qu’ils l’avaient prévue. Le moment venu, il faudrait également raisonner Ankaa afin qu’elle se rappelle que c’étaient les armées qui détruisaient les cités, pas les idées.
À la demande de Khömas, l’espion devait reprendre la route vers Sinkh. Avant cela, toutefois, il lui fallait prévenir les troupes nowariennes sillonnant les Monts Hebr’tenn : elles avaient maintenant pour ordre d’intercepter cet ermite et d’étouffer ses idées dans l’œuf. À Nowar, on lui ferait vite comprendre à quel point il était vaniteux de se croire assez important pour proposer quoi que ce soit à des Astres. À des dieux. À des immortels.
Le Brouillard
Le Monde était plat et carré.
Ce simple postulat avait quelque chose de perturbant, Kanu devait bien l’admettre, mais dans une

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