L éternité au bout des doigts - Tome 1
172 pages
Français

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L'éternité au bout des doigts - Tome 1 , livre ebook

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Description

Générosa, jeune humaine de dix-neuf ans se voit, contre toute attente, transformée en Sanguisuga, une créature légendaire souvent associée au vampire. De Palerme à Venise en passant par Syracuse, elle fera connaissance avec sa famille de sang et vivra ses premiers émois amoureux. Sa personnalité s’épanouira au fil des rencontres, pour s’adapter peu à peu à sa nouvelle condition de femme et de Sanguisuga.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381533216
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’éternité au bout des doigts
Tome 1 Dix-neuf ans à jamais
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Joëlle J. de Corte
L’éternité au bout des doigts
Tome 1 Dix-neuf ans à jamais

 
 
En souvenir de Mamie Momo, Monique, ma belle-mère partie trop tôt....
Aux hommes de ma vie : mon mari et mes trois fils   !
 
PROLOGUE
Palerme, Sicile. Au cœur de l’hiver, décembre 1660. Un quartier pauvre, endroit de la ville où le rebut de la société vit. Un endroit tellement terrifiant de nuit que personne n’ose s’en approcher, même pas la police. Les cris, les hurlements divers, les bruits de vaisselle brisée sont ici monnaie courante. De jour comme de nuit, il n’y a jamais un moment de paix ou de silence. Personne ne s’occupe de ce qui se passe chez son voisin ou dans la rue, ce qui permet à ces quatre individus, tapis dans l’ombre d’une maison, de passer inaperçus. Chose étrange, car en les examinant de plus près on peut constater que leurs habits ne sont pas du tout du style du quartier, ils semblent plutôt aisés et leur présence dans ce quartier de Palerme est tout à fait incongrue. Ils regardent par une fenêtre crasseuse une scène qui paraît les hypnotiser, tant ils sont immobiles, attentifs et silencieux. Ce qu’ils regardent   ? Une scène comme tant d’autres dans cette partie de la ville.
La pièce est éclairée par une simple bougie située au centre de la table. Le père de famille rentré fin saoul insulte une femme courbée en deux et tenant un bol entre ses mains. C’est la mère qui, en y regardant de plus près, semble épuisée, mais aussi ivre que l’homme. Dans un coin sombre, trois garçons rient en se frappant les cuisses, encourageant cette bagarre en usant de phrases pleines de vulgarité et d’irrespect pour ceux qui sont, on le devine aisément, leurs parents. Très rapidement, ils poussent un cri de victoire lorsque la mère jette à la tête du père le bol de vin qu’elle tient en main. Jolie victoire, en effet   !
Devant le fourneau, dans un autre angle de la pièce, une jeune fille paraît égarée, ne pas être à sa place dans cette maison. Elle a les cheveux propres, la mine avenante, un doux sourire sur les lèvres et dans le regard une tristesse infinie. Elle serre autour d’elle un châle troué et ne prête aucune attention à ce qui se passe dans son dos. Elle semble concentrée, penchée sur la marmite dont elle tourne le contenu délicatement avec la grande cuillère en bois, perdue dans ses pensées… La soupe est claire ce soir, elle n’a pas trouvé grand-chose dans les détritus du marché ce matin… Il y a des mois que le père n’a plus trouvé de travail, son ivresse permanente faisant fuir les éventuelles embauches… Mais cela ne change pas grand-chose, lorsqu’il travaillait son salaire de journalier était déjà totalement englouti à la taverne du coin.
Ses frères, des idiots sans cervelle, suivent son exemple buvant, ripaillant et ne travaillant point. Enchaînant les bagarres à travers la ville, les larcins dans les quartiers aisés pour pouvoir boire encore et encore puis se payer du bon temps auprès des filles de petites vertus. Le travail ne manque pourtant pas au port, pour de jeunes et vaillants gaillards comme eux. Mais à quoi bon se fatiguer, les bourses des nantis leur suffisent . Leurs divers séjours en prison n’apportent de positif qu’un peu de paix à la maison… Ces détentions devraient les calmer, leur faire apprécier la liberté, mais au contraire en geôle ils apprennent de nouvelles techniques pour mieux voler, cambrioler et même désormais à tuer si nécessaire   ! Ils en sortent de plus en plus futés, doués dans leurs méfaits, s’échangeant entre eux leurs nouvelles connaissances afin de recommencer dans ce qu’ils disent de meilleures conditions. Ils tuent sans avoir le moindre regret de leurs actes, prenant toutes les précautions nécessaires pour ne laisser aucune trace pouvant les relier à ces meurtres   !
À l’origine, ils étaient quatre frères, l’un d’entre eux a été tué par la police quatre ans auparavant au sortir d’un cambriolage ayant mal tourné, les bourgeois avaient riposté ne s’étant pas laissés voler sans réagir. Ce frère mort n’avait que quatorze ans, il était le plus gentil, le dernier des enfants, né moins d’un an après elle. Il prenait en compte ses efforts pour rendre la vie de la maison plus agréable et avait toujours un mot agréable pour elle, allant jusqu’à l’aider… Son décès n’avait fait qu’encourager les autres à se venger, à continuer leur mode de vie, à devenir plus mauvais et donc meilleurs dans leurs pratiques. Ils allèrent jusqu’à s’allier avec une bande d’un autre quartier malfamé, se situant à l’autre bout de Palerme, élargissant ainsi leur terrain de chasse et leurs connaissances malfaisantes   !
La mère s’abime à servir dans une taverne d’autres ivrognes, les mêmes que ceux de sa maisonnée. Il y a bien longtemps que la honte et la mort de son plus jeune fils l’ont poussée à boire afin d’oublier   ! Aujourd’hui, parfois même, elle vend son corps pour pouvoir assouvir son vice et celui des hommes de sa famille… pendant que sa fille, pour nourrir toute cette racaille, court les poubelles du marché pour trouver quelques légumes, les moins pourris. Mais la pauvrette ne peut faire la difficile et prend ce qu’elle trouve. Souvent, elle se demande pourquoi elle fait tout cela, pour cette famille, des moins que rien sans aucune reconnaissance   ! Que deviendraient-ils tous si elle mourait   ? La mort lui semble si attirante parfois… Des idées noires qu’elle tente de sortir de sa tête en remuant sa longue chevelure d’un noir corbeau   ! Mais elle réussit de moins en moins bien à les rejeter loin d’elle…
Le père a tenté de vendre sa virginité, sa fleur précieuse comme il l’appelait   ! Il la proposa à de riches commerçants de la ville et fit affaire avec l’un d’entre eux, envisageant de la mettre au travail après ce coup de force… La prostitution, rien que le mot lui fait horreur… elle n’a pas cédé et s’est enfuie lorsqu’elle vit qu’un homme venait la chercher avec dans les mains une bourse bien rebondie qu’il faisait sauter dans sa paume. Ainsi, ils avaient osé la vendre comme un animal, une vache qu’on mène au taureau. Sans réfléchir, elle avait couru droit devant elle, ne s’arrêtant que lorsqu’elle fut sûre que l’homme, son père et ses frères n’étaient plus à ses trousses.
Au bout de quelques jours n’ayant pas trouvé où se réfugier en toute sécurité, elle était rentrée au logis, épuisée. Le père lui avait administré une bonne volée de bois vert, aidé de ses fils, tous enragés par la perte d’une petite fortune. Mais que lui importait   ! Qu’ils la battent tous lui était égal… Elle savait qu’un jour elle s’enfuirait sans se retourner, un jour elle franchirait le pas et irait se noyer dans la rivière… Elle partirait, comme souvent, laver son linge, ses cheveux et sa peau… Elle plongerait son regard dans l’eau puis se laisserait tenter par celle qui lui tend les bras depuis si longtemps… Pourquoi ne tombait-elle pas malade à en mourir   ? C’était pourtant le quotidien de son quartier : la maladie et la mort… Mais elle restait vaillante même lorsqu’elle provoquait le sort en aidant autour d’elle les gens atteints de maladie contagieuse et mortelle à partir de ce monde en souffrant le moins possible… Même ceux qui l’avaient insultée ou même pire, elle les aidait de son mieux malgré la haine qu’ils pouvaient lui inspirer… Elle n’était pas hypocrite et ne pleurait pas ces morts, car ils ne rêvaient pour la plupart que d’une chose pour elle : perpétuer le schéma de sa mère   ! Et cela…
Jamais elle ne ressemblerait à sa mère en se laissant imposer la loi par un homme monstrueux à l’image du père ou des frères   ! Elle ne serait pas comme ces femmes croisées dans les tavernes quand le père ou les frères sont trop saouls pour rentrer seuls, ces femmes échangeant leurs charmes contre de l’argent. Certaines sont même plus jeunes qu’elle, mais paraissent beaucoup plus vieilles… Elles sont, pour la plupart, gentilles et aiment discuter avec elle. Discussions qui tournent souvent court, interrompues par un homme aviné lui passant les bras autour de la taille, ce qui l’oblige à s’enfuir en courant. NON   ! Elle, Générosa, ne serait jamais l’une des leurs… elle se l’était promis et se tiendrait à sa promesse.
Elle se sentait tellement étrangère à cette famille… Depuis de nombreuses années déjà elle ne peut plus les qualifier de SON père et SA mère tout comme ces abrutis n’ont jamais été SES frères… Le, la, les ont remplacés ces termes possessifs, car elle n’est en rien l’une des leurs. Parfois, elle se prend à rêver que ce n’est pas la réalité, mais un affreux cauchemar. Elle se réveillerait dans une famille avec un père et des frères travaillants, une mère complice en compagnie de qui elle nettoierait la maison, le linge à la rivière, préparerait les repas, irait au marché… Une femme qu’on se plaisait à appeler maman, elle en avait croisé quelques-unes dans sa vie, mais bien peu… Mais elle retombe, bien vite, les pieds sur terre, les rêveries dans cette famille sont impossibles à garder bien longtemps… Hélas   ! Ce qui l’entoure n’est que la triste réalité, la seule et unique vie qui lui était imposée   ! Lors de sa fuite, elle s’était réfugiée dans une église pour la nuit. Depuis l’une de ses activités préférées est de se cacher dans ces bâtisses religieuses, près de l’entrée il y a toujours un coin sombre la protégeant des regards. Elle aime la fraîcheur de la basilique San Francesco d’Assisi 1 , située non loin du marché, bien

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