L Exilé
286 pages
Français

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L'Exilé , livre ebook

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Description

Sur le territoire Kramlock, quatre tribus se disputent la suprématie et ambitionnent de conquérir Maëlia, la riche terre du sud. Autant les clans Maëliens sont unis, autant les tribus kramlockes sont désorganisées, jusqu’au jour où Yormuund, le tongor de la tribu des Crânes, impose sa domination. Dès lors, cette nouvelle cohésion représente un danger pour les Maëliens.
Le clan du Grizzly, situé en première ligne, doit faire face. Il arrive à repousser l’ennemi, mais Korom, le fils du chef Grimar, est laissé pour mort par le terrible Yormuund. Chose étrange, une meute de loups enlève son corps et l’emmène dans la forêt. Après plusieurs lunes, Korom est retrouvé vivant. Cependant, quelque chose en lui a changé et les membres de son clan commencent à le craindre. Pour lui éviter l’exil et tenter de mettre fin à la guerre, son père lui donne pour mission de partir en territoire ennemi pour retrouver et tuer Yormuund.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414022076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02205-2

© Edilivre, 2017
L’Exilé




Un cri bouleversant déchire la nuit, un cri de peur et de douleur. Ses poumons le brûlent, ses entrailles le torturent, son sang bout dans ses veines. Il écarte les bras, bombe le torse, penche la tête en arrière et hurle. Son hurlement crève le silence et dans la clarté argentée de la lune, son cri se perd dans la nuit. Puis, tandis qu’il laisse le silence l’envahir, un hurlement lointain lui répond. Un second, puis un troisième. Bientôt ils sont des dizaines à s’élever dans le ciel, en réponse à son appel. Alors, lentement, un sourire se dessine sur ses lèvres. Il sent la forêt prendre vie.
Les gestes lents, il se dirige vers la rivière. Il traverse le sous-bois, les branches des arbres lui griffent les jambes et le visage, ses pieds se prennent dans les racines. Chaque mouvement est une source de douleur, mais pour la première fois depuis une éternité, il se sent vivre. En arrivant au bord de la rivière, il s’agenouille péniblement. Les mains posées devant lui, ses doigts s’enfoncent dans la terre humide. Une fois encore il lève les yeux vers la lune blanche. Dans cette clairière, elle semble veiller sur lui, le protéger de sa douce et réconfortante lumière. Rasséréné par cette vision, il plonge le regard dans l’eau. Entre la pénombre de la nuit et les feuillages épais de la forêt, il n’aurait rien du voir, rien d’autre qu’une onde noire reflétant les secrets de la nuit. Pourtant, les quelques rais de lumière argentée lui suffisent. Il voit aussi bien qu’en plein jour. En contemplant ce visage qui se reflète dans le cours d’eau, il a un mouvement de recul. Prudemment, il se rapproche à nouveau et se force à regarder plus longuement. Ses cheveux blancs sont maculés de sang et de terre ; son visage contusionné est recouvert de boue et de sang séché. Ses pommettes sont trop saillantes et ses joues trop creuses. Ses lèvres et le contour de sa bouche sont couverts de sang. En retroussant ses lèvres il découvre une rangée régulière de dents blanches, un blanc laiteux rappelant la neige. Ses canines semblent un peu plus longues, un peu plus pointues. Pourtant, plus que tout cela, ce qui l’interpelle, ce sont ses yeux. Un regard sauvage et carnassier. Des yeux aux reflets dorés.
Mal à l’aise, il plonge la tête dans la rivière. L’eau glacée lui donne des frissons. Se redressant sur la berge, il inspecte rapidement ses vêtements. Ils sont en lambeaux. Ses chausses et ses bottes sont déchirées. Sa veste et sa chemise ne sont plus que des morceaux de tissus épars pendant de ses bras comme autant de lambeaux de chair. Par endroit, on devine encore les vestiges de ce qui avait été son armure. Le cuir qui enserre ses mollets est le dernier vestige de ses bottes. Il est pieds nus dans la boue. Inspectant rapidement aux alentours, il ne voit personne. Aussi, il ôte ses guenilles et les laisse choir sur le sol. Il entre tout entier dans l’eau et s’allonge dans le lit de la rivière. Avec une grosse pierre et une poignée de feuilles, il se frotte vigoureusement et lorsqu’enfin il se sent propre, il sort de l’eau. Sans un regard vers ses affaires, il court dans la forêt, revigoré par ce bain. Il ne sait pas où il court, il ne sait pas pourquoi, pourtant il court. Dans la nuit, il entend encore l’appel des loups. Alors, foulée après foulée, il se dirige vers eux. Parfois, il s’arrête pour reprendre son souffle ou pour lancer lui aussi un appel. Enfin il les trouve. Ils sont là, dans une clairière, ils l’attendent. Il est épuisé, mais heureux. Sans un mot, il se couche parmi eux et s’endort.
Chapitre 1 Tongors
Avant de rentrer dans le grand Tiamak du chef de toutes les tribus, Turok époussète la fourrure de loup gris qu’il porte sur son armure. Les lourds grêlons des premiers mois d’automne restent collés aux poils de sa cape. Son voyage depuis Eternia s’est avéré long et pénible, mais les nouvelles qu’il apporte sont bonnes.
L’entrée de la grande tente est gardée par deux colosses en armes. En voyant arriver le Tongor de la redoutable tribu des Vorlocks, les deux gardes s’inclinent. Après avoir échangé un bref regard, celui de droite prend la parole : « Bienvenu seigneur Turok »
Tout en essuyant l’eau qui dégouline de sa pelisse, Turok grommèle : « Je viens voir notre seigneur »
« Si tu veux bien attendre ici, Soric va aller le prévenir tout de suite, seigneur Turok. »
« Alors qu’il ne tarde pas, Yormuund m’attend ! »
Tandis qu’il fait entrer le Tongor dans une étroite antichambre pour lui permettre de se mettre au sec, un jeune garçon d’une dizaine d’années sort de derrière une des peaux tendues à l’entrée de la grande tente de guerre. Il passe sous une autre peau tendue et après seulement quelques secondes, revient en courant « Seigneur Turok, le maître vous prie de venir le rejoindre »
« Est-il seul ? »
« Non seigneur. Les Tongors Crom, Grum, et Aaron sont déjà là. »
Turok a été pris de vitesse par les autres Tongors et il est agacé d’apprendre qu’il est le dernier arrivé. Son regard se durcit et sa bouche se pince, mais il ne dit rien.
Yormuund le maître de la tribu des Crânes et de toutes les autres tribus Kramlockes a réuni les chefs de tribus. D’un pas décidé, Turok entre dans la large pièce éclairée par des braseros qui dégagent une chaleur moite et étouffante. Il ne remarque pas les trois jeunes femmes étendues lascivement sur la fourrure de grizzly, ni le vieux chaman assis en tailleur dans un coin sombre à l’écart. Son regard se pose machinalement sur eux, mais ne s’attarde pas, ils ne représentent pas de danger, à part peut-être le vieil homme. En revanche, son regard fixe de longues secondes le centre de la pièce.
Dans un large fauteuil de bois dont l’imposant dossier est recouvert d’une peau de loup noir, se tient le chef de toutes les tribus Kramlockes. Simplement vêtu d’un pantalon brun en peau et de longues bottes souples de la même couleur, il ne porte ni armure ni cape. Son torse nu laisse apparaître une puissante musculature, ainsi que de nombreuses cicatrices. Un bandeau couvert de sang drape la totalité de son ventre et un second bandage entoure son épaule et son bras gauche. Les six premiers mois de guerre ne lui ont pas coûté une seule égratignure mais au cours du dernier combat il a pris trois coups dont celui au ventre qui a bien failli s’avérer mortel. Selon les rumeurs, il aura fallu l’intervention de cinq chamans pendant douze jours et douze nuits pour lui permettre de tenir la séance de ce soir.
Au pied du trône, son immense marteau de guerre repose presque négligemment. Turok ne s’y trompe pas, dans les mains de cet homme sombre, même amoindri par des blessures, cette arme reste mortelle. Manié par Yormuund, ce marteau de plusieurs livres semble être aussi léger et maniable qu’un poignard. Une arme redoutable dans les mains d’un homme redoutable. Turok s’est souvent interrogé sur la manière dont Yormuund pouvait soulever un tel poids. La carrure du chef de toutes les tribus n’a rien d’exceptionnelle pour un Kramlock, mais alors qu’il faudrait à Turok ses deux mains pour manier ce marteau, Yormuund peut le faire tournoyer au-dessus de sa tête d’une seule main !
Il est là, les coudes posés sur les cuisses, la tête penchée comme s’il était absorbé par ce qu’est en train de lui raconter son interlocuteur. La sueur lui dégouline sur son visage. Tout porte à croire que l’homme est sans défense. Et tout étranger qui verrait ainsi le souverain des Kramlocks se dirait qu’il est infirme, négligent et à sa merci, mais Turok sait qu’il n’en n’est rien. Il est en présence d’un prédateur désinvolte et sanguinaire, sûr de sa force et de ses capacités. En avançant vers le centre de la pièce, Turok croise son regard. Yormuund n’a pas bougé un muscle. Seuls ses yeux se sont tournés vers lui mais sans hésitation, Turok s’incline devant ce regard. Il vient de rentrer sur le territoire du prédateur et sous ce regard inquisiteur, une partie de sa confiance et de sa bonne humeur s’envolent. Yormuund trouvera-t-il ses nouvelles suffisamment bonnes ? Dans le feu de son regard, Turok a l’impression d’être soupesé, mesuré, jugé. Il croit déceler également l’esquisse d’un sourrire. Cela le rassure.
Des années plus tôt lorsque Yormuund s’était présenté devant lui en exigeant que la tribu des Vorlocks se joigne à la sienne et se soumette à son autorité, Turok l’avait affronté lors d’un combat singulier. Après avoir vaillamment résisté, il avait fini par mordre la poussière. Au lieu de l’achever comme le veut la coutume, Yormuund l’avait épargné ne réclamant de lui que sa soumission. Très vite, Turok comprit à quel point son chef était un homme exceptionnel qui les conduirait à faire de grandes choses.
Yormuund reporte son attention sur Crom. Le Tongor de la tribu des Flars est assis sur un petit tabouret, et parle à voix basse. Le contraste avec Yormuund est saisissant. Il porte une lourde armure de cuir clouté ornée de dents d’ours et une peau de loup en guise de cape. Une belle et épaisse fourrure grise, sur laquelle se détachent ses longs cheveux blonds. Ses yeux d’un vert profond sont plissés, signe chez lui d’une grande concentration. Dans son dos dépasse la poignée d’une épée à deux mains et à sa taille pend une masse érigée de pointes. Son armure ne suffit pas à cacher son embonpoint. A trente ans, ses yeux portent les stigmates de nombreuses batailles. Tandis que Yormuund est grand, brun avec des yeux d’un noir profond et une mine sévère, Crom est petit, blond, bedonnant avec des yeux verts rieurs et un visage avenant. Pour lui, la vie est faite de ripailles et l’alcool doit couler à flots. P

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