L Oraison des immortels
195 pages
Français

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L'Oraison des immortels , livre ebook

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Description

Science-fiction - 338 pages



New York, de nos jours


— Lieutenant Budcart. J’ai cru que vous vous étiez barrée aux Seychelles. Vous rappliquez au 350, 5e Avenue, en quatrième vitesse.


— Chef, je suis de repos.


— Plus maintenant. Vous avez un admirateur... un admirateur qui s’apprête à sauter du soixante-neuvième étage de l’Empire State Building et qui semble vous connaître. Grouillez, Kalista, sinon, votre fan, on va le ramasser à la petite cuillère.


Ce jour-là, le lieutenant Kaliska Budcart n’aurait pas dû répondre. Ainsi commence une aventure qui va bouleverser son existence et celle de la planète Terre tout entière.



Entre thriller, fantastique et science-fiction, un voyage par-delà l’univers.


Accrochez-vous ! Oui... mais à quoi ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 août 2023
Nombre de lectures 33
EAN13 9782379615474
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Oraison des Immortels


JEAN VIGNE
JEAN VIGNE

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-547-4
Corrections : Nord Correction
Concept de couverture : Didier de Vaujany
Illustrations : Evgenii Ivanov
Une vie inutile est une mort anticipée.
Johann Wolfgang von Goethe

Chapitre 1

Casus Belli
New York, de nos jours

— Monsieur Valdier, voulez-vous bien m’écouter ?
— Pourquoi ? Vous me racontez que des bobards depuis tout à l’heure.
— Nous sommes là pour vous aider, croyez-moi. Ne commettez pas l’irréparable. Parlons…
— Discuter, avec un flic ? Vous déconnez ? Ma petite copine s’est tirée avec ce gros con de Patrick. Patrick, merde, mon pote… et vous, vous prétendez vouloir m’aider ? Vous allez faire quoi ? La remplacer ?
— Monsieur Valdier, calmez-vous.
— M’emmerdez pas avec votre psychologie à deux balles. J’en ai ma claque de tout ça !
— Valdier, descendez, s’il vous plaît.
— Descendre ? Ouais, je vais descendre. Vous avez raison !
— Valdier, non !


— Budcart…
— Non…
— Lieutenant Budcart.
— Hmm.
— Bordel, lieutenant, vous allez me répondre ou je viens vous déloger de votre plumard à coups de pied dans le cul !
La policière grimace, jette un œil désespéré sur son réveil. Nouveau rictus pour marquer sa triste découverte : il n’est que onze heures trente. Onze heures trente et l’autre qui hurle dans son répondeur pour la troisième fois. Ce n’est pas humain de la réveiller à une heure pareille.
Elle s’assied, bâille, s’étire. L’image renvoyée par sa psyché n’est guère valorisante. Les traits fatigués, la chevelure en bataille, la mine des mauvais jours, rien ne va. Pourquoi diable répondrait-elle à cet abruti ? À l’autre bout du fil, son supérieur continue d’aboyer un mélange de menaces et d’insultes, fidèle à ce bon vieux cliché de chef misogyne. Ah, si seulement il ne s’agissait que d’un cliché !
Lasse d’entendre ce parasite achever sa dernière parcelle de grasse matinée, la jeune femme attrape l’objet du crime, à savoir son smartphone, posé sur la table de nuit. Son pouce sur le symbole rouge, elle hésite entre deux options, couper la communication et, par là même, ruiner sa carrière, ou lui répondre et, ainsi, démembrer son orgueil.
Ne pas céder aux exigences de Dekerk, c’est signer son arrêt de mort. Alors, un doigt d’honneur planté devant son écran, elle finit par réagir, la voix ensommeillée :
— Chef, pitié, c’est mon jour de récup.
Elle clôt son plaidoyer d’un second bâillement sonore.
— Ah, tout de même. J’ai cru que vous vous étiez barrée aux Seychelles, Budcart.
J’aurais mieux fait.
— Rien à foutre de vos états d’âme. Vous rappliquez au 350, 5 e  Avenue, en quatrième vitesse.
— Chef, j’ai terminé cette nuit à une heure du mat’.
— Parlons-en ! Rappelez-moi votre exploit de la veille, justement. Le type qui menaçait de sauter du pont de Brooklyn, c’est ça ?
Ces évènements explosent en Kaliska. Loin de jouer dans la subtilité, son supérieur poursuit :
— Et qu’est-ce qu’il a fait, ce gros con ? Rappelez-moi, agent Budcart ?
— Chef, je suis crevée. Vous ne pouvez pas trouver un autre pigeon pour la journée ? Garlmen, il est dispo, lui.
— Crevée ? C’est le bon mot, mais précisez un peu, Budcart. Il a fait quoi, ce rigolo ? C’était comment déjà, son nom, au type ? Ah, oui, Valdier. Alors, il a achevé sa belle carrière comment, le père Valdier ?
La policière avale sa salive, pleinement réveillée par cette question. À contrecœur, elle finit par avouer :
— Il a sauté.
— Et ?
— Et on l’a repêché.
— C’est ça, repêché, mort, direction le frigo.
Kaliska peut deviner le sourire narquois sur les lèvres de cet emmerdeur. Une victoire pour lui qui ne voulait pas de femme dans son service, de quoi agacer Kaliska, mais une fois le pitbull lancé, rien ne peut l’arrêter. C’est donc d’un ton accrocheur qu’il poursuit :
— Et le mois dernier, comment qu’elle s’appelait, cette fille, déjà ?
La jeune femme évite de répondre, ne voulant pas alimenter cette boîte à tortures, boîte qui semble pleinement autonome, à l’écouter :
— Lisbeth Rolanski, oui, c’est ça. Petite secrétaire harcelée par son patron qui décida un jour, comme ça, de séquestrer le boss dans son bureau, en menaçant de le tuer. Là, vous avez fait un excellent boulot, Budcart.
— OK, OK, j’ai compris, pas la peine d’en rajouter.
— Vraiment ? Dans ce cas, rappliquez au 350, 5 e  Avenue.
Kaliska s’apprête à couper son portable, l’homme précise aussitôt :
— Ah, au fait, vous m’avez demandé pourquoi vous, Budcart, et pas Garlmen, par exemple ? Croyez-moi, si j’avais pu, je me serais bien passé de vos services, mais figurez-vous que le type a exigé votre présence, et personne d’autre.
Kaliska ravale une boule d’angoisse.
— Ma présence ?
— À croire que vous avez un admirateur, le genre franchement suicidaire à mon avis. Faudra d’ailleurs m’expliquer comment il vous connaît. Grouillez, Kaliska, sinon, votre fan, on va le ramasser à la petite cuillère. Votre CV est déjà suffisamment entaché, vous ne croyez pas ?
Son chef raccroche, plongeant la jeune femme dans un singulier mélange, entre lassitude et confusion.
— Merde…



— Lieutenant.
Les trois hommes postés dans l’appartement lui offrent un bref salut, le minimum syndical. Pour être honnête, Kaliska ne s’attendait pas à mieux de la part de ses collègues. Sa réputation la précède comme la peste. « La Faucheuse », voilà le doux sobriquet attribué par les autres flics du Police Plaza. Pas de quoi se sentir aimée par cette belle confrérie de la police new-yorkaise. Pour dire vrai, elle n’espérait pas mieux de leur part, en tant qu’arrière-petite-fille de Cheyenne, au physique légèrement typé – des cheveux d’ébène, lisses et longs, un regard noir digne d’une nuit sans étoiles. Les vieilles rancœurs demeurent, l’éradication de la race indienne n’est pas totalement terminée. Et puis, être une femme au sein d’une institution réputée pour un patriarcat prononcé, n’en parlons pas.
Elle lâche un bâillement sonore en guise de réponse. Enfin, c’est toujours mieux que d’être noir dans cette belle démocratie blanche et bien-pensante.
— Ah, Budcart, je ne vous attendais plus. Qu’est-ce que vous avez foutu ? Les soldes sur la 5 e  avenue ?
Dekerk apparaît, affublé de sa sale trogne de cabot nerveux. Son imperméable délavé à la Colombo finit l’allure du personnage. Ne manque que le chien. Pour l’intelligence, il repassera. Le supérieur jauge d’un regard méprisant sa collaboratrice – plutôt classée dans le rang d’esclave inutile –, avant d’achever sa triste répartie :
— Vous avez du pot que notre client soit du genre patient. À croire qu’il tient vraiment à vous rencontrer. Moi, à sa place, j’aurais sauté depuis longtemps. Bref, j’espère pour lui que vous saurez user d’arguments plus convaincants, cette fois.
Kaliska, encore perdue, cherche à comprendre les raisons de sa présence ici. Certes, un imbécile semble décidé à se précipiter du haut de l’Empire State Building, fait assez rare pour voir la 5 e  Avenue et la 34 e Rue totalement bouclées, le monument vidé de ses touristes et les ascenseurs bloqués depuis plus d’une heure. De quoi agacer le maire, le chef de la police et pas mal de monde sur une liste interminable de grands décideurs. Pour preuve, le portable de son supérieur claironne toutes les deux secondes, ce qui risque de rendre fou cet abruti. Et quand Dekerk devient fou, il mord.
— Bon, Budcart, je m’en tape comment vous allez vous y prendre, mais vous me délogez ce type en quatrième vitesse, par le haut, par le bas, comme vous voulez. Bougez-vous. On a la moitié des caméras du pays postées en bas, à attendre qu’il saute, et ce n’est pas le genre de publicité que j’apprécie.
Il lorgne sa montre et lance d’un ton abrupt :
— Vous avez dix minutes.
— Dix minutes ? s’agace la jeune femme. Vous savez ce que signifient « profil psychologique », « empathie », « espoir », chef ?
— Dix minutes, répète l’intéressé tel un automate.
La sonnerie de son téléphone résonne. Il s’agit de la musique du film Spiderman . Il décroche sous le regard crispé de sa collaboratrice pour aussitôt lancer :
— Monsieur le maire… oui, la situation progresse. Notre spécialiste est arrivée (coup d’œil glacé sur ladite spécialiste). Elle va immédiatement se mettre au travail. Tout sera réglé dans les plus brefs délais…
Son chef disparu, Edgard rejoint Kaliska pour lui dresser un rapide topo de la situation.
— Bon, notre oiseau a découpé la vitre blindée. Va savoir comment…
Il pointe l’ouverture à deux pas d’eux, par laquelle s’engouffre un souffle d’air bienvenu dans cette ambiance moite.
— Ensuite, il a enjambé le bord pour se planter sur la corniche, à cinq mètres.
La jeune femme visualise le parcours de l’aliéné.
— Je vais sauter !
Pour la première fois, elle entend sa voix. Un timbre ferme, loin de trembler malgré le vide sous ses pieds. Un policier, penché par la fenêtre, tente de l’apaiser d’un signe de la main :
— Calmez-vous, calmez-vous, monsieur. Ne commettez pas un geste que vous pourriez regretter par la suite.
— Je vais regretter quoi, une fois ma tronche éclatée deux cents mètres plus bas, tête d’enclume ?
Kaliska ne peut retenir un bref sourire face à la remarque pertinente de son nouveau client , non pour l’humour noir contenu dans sa réponse, mais bien parce qu’elle est drôle. Ainsi, l’homme n’est pas prêt à en finir avec la vie, pas maintenant. Cette simple réplique suffit à le prouver à ses yeux. Tout en s’approchant de l’ouverture, elle pose une ultime question à Edgard :
— On en sait plus sur lui ?
— Rien, pas de papiers retrouvés dans cette pièce, pas de nom, que du vent. Mais toi, tu dois le connaître.
— Pourquoi ? demande la policière, suspicieuse.
Une voix couvre le souffle du vent :
— J’ai demandé à voir Kaliska Budcart. Si elle ne débarque pas dans les cinq minutes, j’apprends à voler et vous resterez comme des cons quand la séquence tourner

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