La faim
212 pages
Français

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La faim , livre ebook

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Description

Rien ne va plus. Cette saloperie de fin du monde n’en finit plus de finir, et l’enfer est bien loin de ressembler au pays des merveilles. Mimi, Sandy, Mathieu et moi, aidés de Rachel et Lulu, sommes prêts à en fouiller les moindres recoins pour retrouver Félix. Des promesses ne pourront pas être tenues ; des innocents vont être abandonnés ; des vies vont être sacrifiées. Moi, Dany, guidé par une voix surgie du passé, je jure pourtant au nom de tous ceux que j’aime qu’Hogan, ce diable d’homme qui a pris la fuite avec notre petit bonhomme adoré, va bientôt payer de sa vie et de son âme. En attendant, les individus contaminés nous traquent sans relâche: ils nous observent, nous attaquent, nous brutalisent et nous mordent. Notre survie ne tient plus qu’à un fil, et un insidieux désespoir risque bientôt de rompre celui-ci.
Verrons-nous un jour la lumière au bout du tunnel?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898085215
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2015 Yvan Godbout
Copyright © 2015, 2020 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Matthieu Fortin
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Carine Paradis, Catherine Vallée-Dumas, Matthieu Fortin
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Photo de la couverture : © Gettyimages
ISBN papier 978-2-89808-519-2
ISBN PDF numérique : 978-2-89808-520-8
ISBN ePub :978-2-89808-521-5
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
À mon cher Stephen.
PROLOGUE
Fuir. Combattre. Tuer. Survivre. Cela résume ma vie, celle de mes amis et probablement la vôtre. Que reste-t-il de notre monde, mis à part le chaos ? Mes mots noircissant ces pages, peut-être bien… Le mal se répand sur notre planète, alors que le bien s’en efface un peu plus chaque jour. Dieu n’en a plus rien à foutre des humains, cette race si décevante qui est pourtant la mienne. Il nous a abandonnés entre les mains de son supposé ennemi juré, et Il en a probablement profité pour aller faire joujou avec les habitants d’une autre bille de l’univers.
Comment pourrait-on Lui en vouloir ? J’en aurais eu marre bien avant Lui de tous ces crétins qui sèment la destruction sur Terre depuis des millénaires ! Parce qu’il faut bien se le dire : les monstres étaient là bien avant l’apparition des grogneurs aux yeux jaunes. Des individus sains de corps, mais torturés dans l’âme. Des types violents et vicieux, des hommes vils et immoraux. Il n’aura d’ailleurs fallu que l’un de ces personnages immondes pour détruire la cellule familiale que nous avions si amoureusement bâtie, Mimi, Sandy, Rachel, Lulu, Mathieu, Félix et moi. Qu’un Hogan pour tout anéantir.
Nous subissons tant de pertes depuis le début de la fin du monde ; nous ne méritions certainement pas celle de notre benjamin. Ça a été la goutte d’eau soufrée de trop dans notre vase déjà bien rempli de merde. Cette vicieuse vipère de Hogan a pris la fuite avec Félix en utilisant notre Cadillac, et ça m’est insupportable.
En voyant le visage pâle du petit derrière la lunette arrière du corbillard, sa main tendue vers moi, mon cœur a ressenti une vive brûlure, marqué à jamais par le tisonnier du diable. Celui-ci accordait d’ailleurs son rire démentiel aux grondements du ciel — ainsi qu’aux grognements des individus contaminés qui surgissaient de toutes parts —, bien calé derrière le volant de la voiture funéraire. Hogan se couvrant la tête de la casquette rouge de Mathieu oubliée sur le siège de la Cadillac le jour de son arrivée est la dernière image que je garde de cette brute infâme. Le monstre qu’il est nous a abandonnés sans vergogne au beau milieu du terrain de jeu de la Faucheuse.
Je suis à bout. La fin du monde ne finira-t-elle donc jamais ?
LA FAIM
La pluie tambourinait rageusement sur le sol, la terre gorgée d’eau se transformant presque en sable mouvant. Au-dessus de nous, le ciel en colère semblait éclater en milliers de morceaux, laissant s’échapper des éclairs aveuglants et des coups de tonnerre assourdissants qui ne parvenaient toutefois pas à masquer les grognements significatifs des individus contaminés. La forêt était prise d’assaut par une meute d’yeux jaunes, et Mathieu et moi devions foutre le camp de là au plus vite.
Ce n’était pas avec nos armes de fortune, pour ne pas dire « de pacotille », que nous allions pouvoir y faire face. Rachel nous avait bien gentiment prêté la carabine de feu son mari, Liam, mais j’avais été assez stupide pour la laisser à la traîne dans la Cadillac ; elle se trouvait donc, par le fait même, entre les mains de mon pire ennemi. Une gaffe qui risquait de nous coûter la vie. Et rien qu’à entendre le raffut engendré par ces sales charognards de cannibales, nous savions qu’ils étaient nombreux. Trop nombreux. Moi qui croyais que ces foutues hyènes grogneuses n’aimaient pas chanter sous la pluie, j’étais bien baisé. Les trombes d’eau glacée qui nous trempaient jusqu’aux os semblaient au contraire les avoir bien réveillées, et un tango mortel avec l’une d’elles ne me tentait guère.
Nous nous sommes donc enfoncés au cœur de la forêt, espérant que la densité du feuillage parviendrait à nous camoufler un tant soit peu. Mon cœur se serrait à chacun des pas qui m’éloignaient de Félix, et je ne pouvais m’imaginer ce que devait ressentir ce pauvre Mathieu. Son filleul se trouvait entre les mains du diable, et nous étions pour le moment totalement impuissants. Pour délivrer le petit des horribles griffes de Hogan, nous devions d’abord réussir à sauver notre peau. Sa survie, fatalement, dépendait de la nôtre.
Mathieu et moi peinions à avancer, nos pieds s’enfonçant bien malgré nous dans le sol boueux. Seul réconfort, les monstres au regard jaune pisse devaient être aux prises avec le même embêtement, puisqu’aucun d’eux ne nous était encore tombé dessus. Cela, malheureusement, ne devait pas tarder.
Le premier salopard contaminé est soudainement apparu sur ma gauche, au détour d’un sapin anorexique dont les branches dénudées ne parvenaient pas à nous dissimuler. Pour une fois, ce n’était pas une armoire à glace qui me faisait face, mais plutôt un jeune éphèbe qui devait avoir été plutôt mignon avant sa contamination. Il était mince, de taille moyenne, et manipulait gauchement une superbe hache rouge, de celles utilisées par les sapeurs-pompiers. Je l’imaginais très bien entre nos mains.
Mathieu a réagi promptement en se jetant sur le bellâtre au teint blême sans la moindre hésitation, le tisonnier prêt à frapper. La pointe métallique de l’arme contondante s’est enfoncée dans l’orbite droite du beau gosse, faisant éclater son œil comme un jaune d’œuf pas assez cuit, pour ensuite pénétrer au cœur de sa matière grise. Le sosie d’Edward le vampire s’est effondré à mes pieds, le manche du tisonnier dirigé vers le ciel tel un paratonnerre. Je l’ai retiré vite fait d’un coup sec avant que la foudre ne s’abatte dessus et ne parvienne à le ressusciter. Une pensée tout à fait abracadabrante, j’en conviens, mais un certain Jason était revenu à la vie de cette manière dans sa sixième aventure cinématographique, alors valait mieux ne pas prendre de chance.
Je n’ai même pas pris la peine d’enlever le fragment de cervelle accroché sur la pointe du tisonnier avant de le rendre à mon acolyte, plaquant également ma machette dans sa main libre, m’octroyant la permission d’utiliser plutôt la hache de feu Edward l’apprenti pompier. Un éclair aveuglant a déchiré le ciel, aussitôt suivi d’un coup de tonnerre fracassant. Quand je vous dis que j’avais retiré le tisonnier juste à temps…
Avec tout ce boucan provoqué par dame Nature, j’avais la réelle impression de me retrouver sur un champ de bataille, avec ses coups de semonce et ses multiples explosions. Sauf qu’ici, le camp ennemi préférait utiliser ses dents plutôt que des engins explosifs. Les soldats de l’armée zombiesque étaient peut-être mal accoutrés et désorganisés, mais ils étaient malgré tout diablement efficaces. Nous n’avons pas eu le temps de nous mettre à l’abri ; quatre d’entre eux nous sont tombés dessus sans crier gare, éructant des feulements disgracieux à vous glacer le sang. Merde !
J’ai fermé les yeux une seconde, laissant l’image de ma belle Mimi m’envahir et me transmettre une bonne dose d’énergie. Elle était si jolie, avec ses grands yeux vert émeraude pétillants de malice et ses cheveux flamboyants et vanillés dans lesquels j’aimais fourrer mon nez. Elle était mon amie, et bien plus que cela encore. Je l’aimais, c’était tout simple. Je tenais à la revoir pardessus tout. J’avais

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