La Matræ
128 pages
Français

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Description

Dans l'Univers, il y a des milliards de planètes habitées, mais une seule comme Altura. Dans l'Univers, il y a des milliards d'humanoïdes vivants, mais une seule La Matræ. Chaque civilisation a donc ses notions de respect, d'amitié, d'amour, de liberté... différentes.


Pour Fleur, la liberté, c'est une cage dorée. Pour Yvane, ses limites sont les limites physiques de sa planète. Pour La Matræ, celles de son jilbeb blanc. Quant à Iatus, tout est dans la tête. Et pour vous, la liberté s'arrête où?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342361551
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36154-4

© Société des Écrivains, 2022
La Matræ
 
Mon histoire ne va pas commencer par la formule « Il était une fois… » comme dans les beaux contes d’autrefois. Mon histoire va simplement débuter par l’énumération de faits authentiques, banals en sorte, comme : « Il faisait chaud ! »… car oui, il faisait chaud, très chaud en ce mois d’août 705 sur Altura, ma planète natale. Il faisait même si chaud que tous les Alturiens restaient tranquillement chez eux, commodément installés dans leur baignoire, à regarder sur leur transcripteur les joueurs de planètes entamer leur éternel jeu de destruction… Il faisait si chaud que toutes les activités avaient été interrompues, suspendues aux conditions météorologiques qui devaient revenir à la norme d’ici à quelques jours. Animaux et hommes attendaient tranquillement le vent frais du nord qui chasserait cette torpeur. Un vent léger, une brise douce qui irait, s’épaississant comme un nuage de lait dans le Tuaz, jusqu’à tout recouvrir d’une agréable fraîcheur, jusqu’à devenir la tornade salvatrice qui balaierait tout ! On attendait ! C’est tout ! Et seuls les étrangers avaient fui, rapatriés sur leur planète, en urgence, pour éviter d’avoir à subir ce désagrément…
Tout le monde sait, depuis la Grande Conquête, qu’Altura est une planète modèle à tous points de vue. Son sol y est si prospère que toutes les richesses des mondes s’y trouvent réunies en abondance. Des plaines immenses où le blé blondit tranquillement au soleil. Des montagnes hardies où seuls les grands arbres peuvent se tenir droit. Des gorges profondes où coulent des rivières aux eaux claires et poissonneuses. Et des vallées ombragées où pousse, brun, acéré, tortueux, le Tuaz, un arbuste miraculeux qui nous donne, par ses feuilles et ses fruits, la Tuaz, notre boisson nationale, vénérée comme l’hydromel des anciens dieux grecs… Altura regorge de richesses, mais ce n’est pas une planète d’une dimension disproportionnée. On peut la parcourir sans problème et ne s’y perdre que si on le veut vraiment. Je crois que la nature nous a offert là un véritable petit paradis. Peut-être bien le primitif jardin d’Éden !
Mais en contrepartie, cette abondance nous a valu la convoitise des mondes extérieurs, avides de tant de beautés, avides de tant de richesses… et tout a bien failli disparaître lors de la Longue Guerre. Tous voulant s’octroyer la planète et ses richesses… Tous voulant réduire les autres pour éliminer des rivaux potentiels. Tous voulant planter un fanion sur le sol de la planète pour s’accaparer ses richesses. Qui le premier a déclenché cette guerre ? Est-ce que cela a de l’importance maintenant ? Mais tiraillée entre les peuples, notre planète aurait pu devenir un vulgaire caillou, sans vie, que l’on presse comme un citron pour en extraire son jus et que l’on jette ensuite quand il n’y a plus rien à prendre… Notre peuple originel, périclitait, disparaissait. Souffrait. La vie aurait même pu être rayée complètement de sa surface à cause de l’utilisation massive d’armes destructrices utilisées pour se combattre les uns les autres dans une escalade toujours plus meurtrière, jusqu’au jour où quelques anciens irréductibles émirent une idée (loufoque) avant de s’éteindre. Cette idée que le Grand Conseil, dans son infinie sagesse, avait pris le temps d’entendre puis de remanier et qui, finalement, avait donné lieu à une décision surprenante et pourtant sans équivoque, connue sous le nom de loi numéro un : Altura ne devait appartenir à personne ! Altura devait appartenir à tous ! Elle se devait de rester inaccessible, unique, interdite… Une sorte de planète idéale, conservée dans un bocal et sous la responsabilité de tous… 
Bien sûr, toutes ces résolutions, toutes ces réglementations, c’était beau sur le papier, mais dans la réalité, ce fut tout autre chose ! Mais j’en parlerai plus tard.
En tout cas, cette décision avait permis de sauvegarder notre planète et même de sauver la paix entre les mondes. Et c’est pourquoi Altura restera à jamais la même. Éternellement. Immuablement.
Donc c’est là, sur cette planète idyllique que moi, Iatus, je suis née… J’ai eu la chance d’avoir été programmée pendant la Grande Paix. C’était en Jan 696, juste après le Grand Ouragan, l’ouragan le plus meurtrier qu’Altura ait connu, ouragan qui malheureusement a emporté tant des nôtres en une seule fois que l’ordinateur a dû programmer en masse le repeuplement de notre planète… J’ai la chance d’avoir découvert la vie à la belle saison et de faire ainsi partie du deuxième gros groupe d’enfants nés sur Altura. En conséquence, nous avons donc tous quasiment le même âge ! Mais il faut que je m’explique : après tous ces conflits provoqués par la Longue Guerre et la quasi-éradication du peuple primitif d’Altura, il avait fallu envisager de procéder au repeuplement de la planète. Et de nouveau, les tensions avaient recommencé à poindre. Qui serait finalement désigné pour gouverner cette planète ? Quel peuple aurait le privilège d’être choisi ?
Les querelles de suprématie entre les peuples du Monde émergèrent de nouveau. Des tractations, des traîtrises, des duperies, des pots-de-vin, toute la vilenie des êtres ressurgit. On replongeait vers la guerre… inévitablement. Alors, pour essayer d’y mettre un terme, le Grand Conseil prononça la loi numéro deux. Pour eux, comme il n’y avait pas de race dominante, ou de minorité, ou de peuple inintéressant, aucun peuple ne pouvait être mis en avant pour peupler Altura sans provoquer rancœur et jalousie… Continuant dans l’optique d’une planète pour tous, ils décidèrent alors d’une façon drastique, aléatoire et cosmopolite, de la création d’un nouveau peuple, le peuple d’Altura, les Alturiens. Ils demandèrent à ce que, dans tout l’Univers, un grand recensement soit effectué. Que toutes les races humanoïdes soient consignées sur le papier. Toutes, quelles qu’elles soient, sans prendre en compte leur puissance, leur nombre, leur localisation ! Sans en oublier une seule ! Et à toutes, il fut demandé la même chose : de déterminer, de rechercher et de trouver, parmi tous leurs membres, celui et celle, qui, selon leurs critères, seraient « l’être parfait » et pourraient représenter leur peuple au Grand Conseil : l’homme (et la femme) les plus beaux, les plus forts, les plus agiles, les plus grands ou les plus petits, bref, on leur demandait de trouver et de sélectionner deux êtres, un homme et une femme, pour représenter à eux deux, leur peuple, leur race, leur monde…
Ceci prit du temps, mais le résultat fut là, un jour, couché sur le papier.
À ces heureux élus, nouveaux Adam et Ève, on demanda alors leur semence pour participer au repeuplement d’Altura… Bien sûr, aucun ne se déroba ! Fiers d’être les élus ! Pensant aussi sans doute, en leur for intérieur, que leurs gènes, si purs, si parfaits, allaient supplémenter les autres dans ce qu’ils pensaient être une sélection.
Il est intéressant de penser un instant à toutes ces fioles, précieusement conservées au secret dans la Maison des Naissances. Tous ces précieux flacons où est recueilli le précieux patrimoine de l’Univers humanoïde. Les Albinos de Misoul, Les Girons verts de Rubens, les Diaals ocres des plaines des Baals, les Noirs d’Arac, mais aussi, et proportionnellement, les minorités rouges de Vénasus, les hommes bleus du Sael…
À partir de là, ce fut le mystère de la conception. Mais ce fut quelque chose d’inédit. Et d’impensable. Et qui demanda une très haute technicité à une équipe de trente scientifiques durant de longues années. Car telle était la demande extravagante du Grand Conseil ! Ils voulaient « Un vrai melting-pot » ! Et là aussi le résultat fut à la hauteur de leurs espérances ; toutes ces semences, mélangées aléatoirement par un ordinateur séquentiel, créèrent une nouvelle race, une race à part, la race d’Altura. Un métissage comme on n’en avait jamais vu. Et comme on n’en verra plus jamais. La plupart du temps, les génotypes originaux disparaissaient, carrément mélangés, malaxés, écrasés par ce mixage. Et des phénotypes extraordinaires en sortirent ! Des personnes atypiques ! Pourtant c’était toujours un jeu (stupide) auquel s’adonnaient et s’amusaient les étrangers de passage que de rechercher chez nous des caractéristiques physiques semblables aux leurs. Des indices qui les mettraient ainsi sur la voie de nos premiers géniteurs. Comme s’ils en sortaient vainqueurs d’une quelconque guéguerre des gènes. Ainsi, la présence de certaines soies blondes cendrées, rigides et drues sur nos têtes, visibles comme du chaume fraîchement coupé et qui nous viendraient du peuple des Misoul. Ou les longs fils roux, échevelés et touffus comme la crinière d’un grand fauve, parfaitement reconnaissables, soi-disant, du peuple des Sapis… Et les longues tresses, torsadées, bleutées, ondulantes comme les eaux des lagons des mers chaudes de Caribes… Les cônes roses, droits et durs plantés comme les coquillages des rochers de Vénasus. Des chevelures parfois sophistiquées, parfois sauvages, faites de poils, d’écailles ou de plumes qui peuvent recouvrir entièrement le corps, comme une seconde peau, ou à l’inverse, le laisser complètement glabre, imberbe. Alors que nous vivions nus, sans rien avoir à cacher, en fait, pour les étrangers, notre couvre-chef nous révélait. Mais pour nous, ces différences n’avaient aucune incidence. Nous étions tous uniques !
Ainsi eurent lieu les premières naissances de la nouvelle race d’Altura. Ce fut notre année zéro. Le vrai début de cette aventure. De l’histoire de notre planète. Le vrai commencement du repeuplement de notre planète. Cela avait pris du temps, beaucoup de temps, avant d’arr

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