La Plage
300 pages
Français

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La Plage , livre ebook

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Description

Yvernia. Couronnant les roches volcaniques de l’île d’une planète éloignée, les hautes murailles abritent cette cité gigantesque. Une communauté protectionniste y prospère depuis des années dans le luxe et la technologie, loin du regard des autorités galactiques. Ceux qui en sont exclus doivent vivre de ce qu’ils trouvent, ou de ce qu’on veut bien leur donner. Ils sont condamnés à survivre de l’autre côté de ces fortifications qui défendent la ville contre les caprices de la nature et les indésirables. Un seul endroit permet d’avoir les pieds au sec : une bande de sable de quelques centaines de mètres recouverte d’abris de fortune. Ses habitants l’appellent « la Plage ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9782312008417
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

L A P LAGE

J.M. Varlet
La Plage




















LES ÉDITIONS DU NET 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
Aux Femmes de ma vie





















© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00841-7
Avant-propos
Oh rassurez-vous, je fais-moi aussi parti de ceux qui tournent immédiatement la page qui porte ces mots : « avant-propos ».
Cependant, pour ceux qui ne l’ont déjà fait, laissez-moi vous tenir ce petit (tout petit) propos.

Alors que l’inégalité sociale se creuse un peu plus chaque jour, combien d’enfants, un peu partout dans le monde, semblent n’avoir pour destin que ce qui compose leurs horizons ?
Ces vies qui sont vouées d’office à la lutte pour une survie à tout prix. La vie même sans plaisir, mais la vie, quitte à donner la mort.
Et puis, curieusement, parfois, dans l’obscurité, une étincelle d’espoir jaillit. Une étoile filante dans un ciel terne qui attire les regards et vers laquelle les visages se tournent. Combien se surprennent alors à penser : « et pourquoi pas moi ? »
Je crois profondément en l’espoir. C’est la force qui permet de bousculer les certitudes, renverser les tyrans, changer le cours d’une vie, vaincre la maladie…
J’ai entendu une fois que lorsqu’il n’y avait plus d’espoir, on mourrait.
Moi, je reste persuadé qu’il reste toujours cette petite braise fragile qui luit faiblement dans les cœurs, cette voix qui nous murmure inlassablement et qui nous pousse en avant : « et si… ? »

JM

Livre I Ouragan

Compte à rebours
3…
Une secousse projeta l’homme de petite taille contre la cloison métallique du vaisseau alors qu’il cheminait péniblement dans la galerie vivement éclairée.
Tout en rondeur, Romuald Schmitt portait un scaphandre orange couvert de tâches. Le cerclage en acier poli qui devait permettre un verrouillage rapide et efficace du casque le gênait, il passait son temps à le recentrer autour de son cou. La trentaine à peine passée, son visage poupin était encadré par des cheveux bruns parsemés de blanc. Assez longs pour que sa frange le dérange quand ils passaient devant ses yeux, ils auraient bien mérité un coup de peigne. Ce soir-là, ce n’était pas un problème, car ils collaient à son front couvert de sueur.
Le scaphandre, une fois fermé, pouvait réguler la température, mais son casque était resté dans le pc tactique, à l’autre bout du couloir, et il avait fait suffisamment de chemin pour ne pas avoir envie de revenir sur ses pas le chercher.
Et puis il avait l’impression d’étouffer avec…
Un bruit de chute derrière lui, suivie d’un roulement, l’informa que, de toute façon, le casque venait de tomber et de rouler vers une destination inconnue, au gré des secousses de ce « foutu » appareil.
Malgré tout ce qui se passait autour de lui, il n’avait pas vraiment peur. Il avait cette inconscience propre à ceux qui sont trop concentrés sur leur propre tâche pour penser à autre chose. Et sa mission du moment consistait à régler les problèmes mécaniques du « Liberty », le reste ne le concernait pas. En outre, il ne manquait pas de travail et, depuis leur départ, lui et le pilote n’avaient cessé d’être confrontés à des incidents en chaîne.
Il s’agrippa comme il pouvait à des tuyaux qui passaient le long du plafond pour éviter la chute, et ne les lâcha plus jusqu’à sa destination : la porte du poste de pilotage.
En grognant, il écrasa du pied le bouton d’ouverture électrique. Il n’était pourtant pas souple et il dut son salut à la solidité des conduites qui lui permirent de s’y pendre, malgré de sérieux grincements de protestation.

La porte s’effaça devant lui en glissant vers la gauche.

Le poste de pilotage comportait trois sièges confortables côte à côte derrière la large console de commande qui revenait vers eux comme une table inclinée.
La multitude de commandes et d’interrupteurs faisait concurrence au nombre de leds et d’écrans qui berçaient l’endroit dans une atmosphère chaleureuse.
Sur une sorte d’estrade, derrière les trois sièges, se trouvait un quatrième fauteuil, avec son propre pupitre de contrôle.
La place du commandant.
Elle était vide.
Et pour cause : le Liberty venait d’être terminé, équipé et armé. Le chantier de construction, pressé par le commanditaire, avait dépêché deux hommes pour le livrer à Yvernia, son port d’attache, où son équipage l’attendait. Un pilote et un mécanicien. C’était le minimum… par beau temps.

Tous les panneaux techniques clignotaient et illuminaient la pièce de tous les cotés jusqu’au plafond.
Le long de la paroi avant, à près de un mètre devant le pupitre de commande, l’épais vitrage d’une hauteur de 50 cm allait d’un bord à l’autre en suivant la forme de l’immense panneau de contrôle.
La place du milieu était occupée par Timothy Fergusson, un homme mince, la trentaine, vêtu d’un pantalon sombre et d’un t-shirt beige clair. Au niveau des aisselles et du dos, des auréoles de transpiration se dessinaient parmi les traces noires laissées par leur dernier dépannage. Les deux hommes se connaissaient depuis de nombreuses années, et ils passaient souvent leur temps ensemble entre deux vols. Exceptionnellement, la ceinture ventrale était serrée autour de sa taille athlétique pour le maintenir à sa place. Le fauteuil pivotait et s’inclinait sur son axe pour amortir un peu les sollicitations du pilote qui s’agitait accroché à ses commandes.
– Comment ça va là-dedans ?
– À peu près comme d’habitude Rom’
– Si mal que ça ?
– Ben… on dirait que le drôle de bruit que tu as entendu tout à l’heure provenait d’une partie de notre bouclier thermique arraché par le vent…
– Attend Tim’, cet appareil est neuf ! Il sort de sa période d’essai et doit partir en mission pour Tyclon. C’est peut être normal, il faisait déjà un bruit il me semble…
– Ben maintenant il n’en fait plus…

Un long grincement de plus en plus fort fit vibrer tout le vaisseau. Un choc sourd puis une sorte de détonation y mit fin. Le patrouilleur se mit à tanguer de plus en plus.
Timothy s’emporta, cramponné aux tubes, toujours sur le seuil de la porte.
– Au retour j’attrape l’équipe qui s’est occupé de ce bouclier et je les pends avec leurs tripes !
– Au train où on va, je crois que le bouclier thermique sera le cadet de nos soucis. Tim’, cette foutue tempête va déchiqueter cet appareil morceau par morceau, il faut regagner l’espace !
– C’est trop tard maintenant. Les parties qui restent de notre bouclier pendent le long de la coque et nous ralentissent comme des aérofreins. On va manquer de vitesse, on ne peut plus remonter. Va plutôt vérifier si tout va bien dans les autres compartiments.
L’homme en scaphandre secoua vigoureusement la tête de droite à gauche.
– Certainement pas ! C’est le meilleur moyen pour se prendre quelque chose sur le coin de la figure en ce moment ! Il y a des caisses de plus de cinq cent kilos derrière. Si elles se promènent, c’est trop tard, tant pis ! … Et puis s’il y avait un souci, notre « ami » en soute nous aurait déjà mis au courant par l’interphone.

Ils échangèrent un regard complice en pinçant les lèvres de travers. Ils n’aimaient pas ce qu’on leur avait imposé au moment de partir : un chargement de dernière minute, avec, à la prime, un gars à la mine patibulaire pour veiller à ce que personne ne s’en approche de trop près. Ils n’avaient même pas pu savoir de quoi il s’agissait, tout juste avaient– ils pu obtenir des informations sur le poids afin de pouvoir organiser la soute. La caricature de mafieux était restée avec les caisses, à leur grand soulagement. Au moins le reste du vaisseau était tout à eux.
Romuald reprit.

– Et puis avec toutes ses secousses de toute façon, je suis bien incapable de bouger. Même le générateur de gravité n’arrive pas à compenser les G {1} ! Si je lâche ces conduites, c’est moi qui vais voltiger à travers le vaisseau.

Le pilote l’écoutait à peine et observait, l’air soucieu

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