La Planète Cramoisie
152 pages
Français

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La Planète Cramoisie , livre ebook

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Description

Autrefois quand l’eau et la nourriture abondaient sur Terre, personne ne voulait croire qu’avec l’utilisation que nous en faisions, il viendrait un temps où les Hommes se battraient pour un litre d’eau potable et s’entretueraient pour un abri contre le soleil et le froid. Il y a eu bien sûr de temps en temps quelques personnes clairvoyantes pour sonner l’alarme et dire que nous avions abusé de notre belle planète bien au-delà de ce qu’elle pouvait supporter. Mais leurs cris n’ont pas eu d’écho, et on a continué à gaspiller l’eau et à empoisonner la flore et à brûler l’air sans se soucier de ce que nous allions laisser en héritage à nos enfants.
Mais la prophétie de ceux qu’on prenait pour de pessimistes il-luminés a fini par se réaliser. La disette s’est vite installée et s’est généralisée touchant tous les pays, même ceux-là qui se croyaient à l’abri du besoin. Les révoltes se sont multipliées, suivies de guerres civiles qui n’ont épargné personne. Les scénarios les plus catastro-phiques que l’on avait élaborés furent dépassés. C’était pire que dans les plus horribles des cauchemars. Et une cinquantaine d’années a été suffisante pour anéantir tout ce que les Hommes avaient mis six mille ans à édifier.
Il n’y a plus rien de tout cela maintenant. À présent, le monde n’est plus peuplé que par des hommes organisés en hordes qui écument la Terre à la recherche de la nourriture et de l’eau.
Dans ce monde ravagé, un grand-père, qui a été témoin de l’effondrement de la civilisation, se lance avec sa petite famille sur les dangereux chemins de l’exode à la quête d’un havre où il serait encore possible de survivre en paix.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029006258
Langue Français

Extrait

La Planète Cramoisie
Rachid El Attar
La Planète Cramoisie
Roman
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur
Visions , Nouvelles ; Édilivre , 2013
© Les Éditions Chapitre.com, 2017
ISBN :979-10-290-0625-8
Avant - propos
Autrefois quand l’eau et la nourriture abondaient sur Terre, personne ne voulait croire qu’avec l’utilisation que nous en faisions, il viendrait un temps où les Hommes se battraient pour un litre d’eau potable et s’entretueraient pour un abri contre le soleil et le froid. Il y a eu bien sûr de temps en temps quelques personnes clairvoyantes pour sonner l’alarme et dire que nous avions abusé de notre belle planète bien au-delà de ce qu’elle pouvait supporter. Mais leurs cris n’ont pas eu d’écho, et on a continué à gaspiller l’eau et à empoisonner la flore et à brûler l’air sans se soucier de ce que nous allions laisser en héritage à nos enfants.
Mais la prophétie de ceux qu’on prenait pour de pessimistes illuminés a fini par se réaliser. La disette s’est vite installée et s’est généralisée touchant tous les pays, même ceux-là qui se croyaient à l’abri du besoin. Les révoltes se sont multipliées, suivies de guerres civiles qui n’ont épargné personne. Les scénarios les plus catastrophiques que l’on avait élaborés furent dépassés. C’était pire que dans les plus horribles des cauchemars. Et une cinquantaine d’années a été suffisante pour anéantir tout ce que les Hommes avaient mis six mille ans à édifier.
Il n’y a plus rien de tout cela maintenant. À présent, le monde n’est plus peuplé que par des hommes organisés en hordes qui écument la Terre à la recherche de la nourriture et de l’eau.
Dans ce monde ravagé, un grand-père, qui a été témoin de l’effondrement de la civilisation, se lance avec sa petite famille sur les dangereux chemins de l’exode à la quête d’un havre où il serait encore possible de survivre en paix.
P REMIÈRE PARTIE
L’exode
Chapitre 1
« Nadia, ne va pas dehors ! » Cria le grand-père.
Nadia avait environ seize ans. Elle avait les cheveux longs et blonds et les yeux bleus de sa mère décédée depuis trois ans d’une étrange maladie qui attaquait la peau avant d’emporter les gens dans de terribles souffrances. À ses traits fins et harmonieux, on devinait sa beauté sous la couche de crasse qui recouvrait son visage. Son regard était serein. Elle paraissait heureuse malgré les haillons sales qui ne couvraient son corps qu’à moitié. L’absence d’une mère ou d’une autre femme près d’elle pour l’instruire la laissait dans l’ignorance de sa féminité. Alors, malgré son corps de femme, elle avait la candeur d’un enfant et n’avait donc pas besoin de grand-chose pour son bonheur.
Elle revint vers son grand-père. Celui-ci était adossé à un mur décrépi et allongeait ses jambes vers le feu qui crépitait entre trois pierres disposées en triangle et au-dessus desquelles une vieille marmite toute cabossée fumait sans dégager aucune odeur. Les cheveux argent-jauni du vieillard lui tombaient sur les épaules en formant à leurs racines un demi-cercle parfait autour du sommet du crâne dégarni. Une longue barbe de la même couleur que les cheveux lui cachait presque entièrement le visage où on apercevait, quand il parlait, une fine bouche avec toutes ses dents malgré ses quatre-vingts ans. Sur ses mains aux doigts longs et fins apparaissaient de petites taches aussi noires que de l’encre.
Près du foyer une vieille femme était occupée à écraser quelque chose dans un autre ustensile aussi mal en point que celui qui était sur le feu. C’était la grand-mère. Elle était enveloppée d’une couverture qui avait dû être noire ou bleue autrefois et dont dépassaient deux mains squelettiques aux phalanges longues et une mèche de cheveux orangés. Son visage était dans l’ombre, mais, de temps en temps, quand la flamme montait, on pouvait voir une peau ridée, tannée et couverte des mêmes taches noires qu’il y avait sur les mains de grand-père. Un peu plus loin, deux enfants dormaient sous une lourde couverture rayée dont les bords étaient tellement usés qu’on n’arrivait plus à en deviner la forme. La grand-mère versa ce qu’elle écrasait dans la marmite, touilla longuement puis se mit à appeler d’une voix cassée : « Yoseph, Meriem ! Venez si vous voulez manger ! »
Yoseph fut le premier debout. C’était un jeune garçon de treize ans, mais qui paraissait en avoir beaucoup plus. Il était bien maigre, mais on devinait sa puissance et son agilité au bond qu’il fit en direction du dîner qu’on venait d’enlever du feu. La grand-mère s’appuya sur un bâton et se leva pour aller secouer la lourde couverture. Une fillette d’environ six ans en émergea. Elle se leva, rajusta une vague robe qui n’avait plus de couleur et qui n’était en fait qu’un ensemble incohérent de pans de tissu qui voilaient à peine son corps malingre. Elle se frotta les yeux du dos des mains, et rejoignit le groupe qui ne l’avait pas attendue pour commencer à manger. Ils mâchaient avec un grand bruit. Elle ne prit que deux ou trois bouchées avant que les ongles ne commencent à racler le fond de la ferraille. Yoseph avait la main pleine et il s’écarta un peu des autres pour finir de manger. Ses sœurs lui lancèrent un regard terrible, et il se mit en boule en grognant. Elles renoncèrent à aller lui disputer la bouchée qu’il avait encore dans la main.
Le repas fini, la concorde régna de nouveau, et le groupe se réunit autour du feu. Le grand-père porta sa main à son gousset et sortit une gourde qu’il déboucha avant de la tendre aux enfants. Il la leur retirait avant qu’ils n’eussent étanché leur soif. Puis , s’étant disposés en étoile autour du feu, avec les pieds au centre, tous s’endormirent.
Dans le vaste hangar désert où la petite famille se reposait régnait un lourd silence qui n’était troublé que par les ronflements intermittents de la vieille. Dans le foyer, il n’y avait plus que quelques courtes flammes qui dégageaient encore un peu de chaleur. Le grand-père se retournait dans son sommeil afin de reposer ses côtes qui n’avaient plus assez de chair pour les protéger de la dureté et du froid du sol.
À l’entrée éclairée par la lueur de la pleine lune, se dessina tout à coup une silhouette courbée et flanquée d’une sorte de cape. La silhouette avançait lentement et lourdement en s’appuyant sur un gros bâton. Elle arriva à hauteur du groupe endormi et se mit à fouiller tout ce qui traînait du bout de son bâton. Elle se pencha sur le récipient où le repas avait cuit, le porta à sa bouche et se mit à le lécher. Ensuite, elle aperçut la gourde que le grand-père serrait sous son aisselle. Elle bondit dessus sans ménagements et réveilla le vieillard. Celui-ci se dressa, mais reçut un coup sur la tête. Il hurla. Yoseph se leva d’un bond et, voyant son grand-père en difficulté, il ramassa un morceau de brique et l’écrasa sur la nuque de l’intrus. Celui-ci tomba par terre et essaya de reprendre le bâton qui lui avait échappé des mains. Mais Yoseph enchaîna son action en lui envoyant sur le front un bout de brique qui lui était resté dans la main. L’intrus ne demanda pas son reste et se rua vers la sortie en grognant et en traînant une jambe.
Tous étaient réveillés à présent et entouraient leur grand-père.
– Ça va grand-père ? Tu n’as rien ? demanda Yoseph en s’accroupissant devant le vieillard.
– Non, dit-il en portant la main à son front et en la ramenant couverte de sang. Rien de grave, assura-t-il en tâtant de nouveau sa blessure.
Grand-père jeta ensuite un coup d’œil autour de lui et sursauta : « L’eau ! La gourde ! Où est la gourde ? » Yoseph ramassa le gros bâton que l’agresseur avait abandonné et allait s’élancer à sa poursuite. Grand-père le retint. « Ce n’est pas la peine, il doit être loin maintenant, dit-il. Il ne faut pas prendre de risques inutiles ! » Tous reprirent leurs places autour du feu dans lequel on ajouta quelques bouts de bois avant de se coucher. Grand-père qui se retourna longtemps avant de succomber à la fatigue et de sombrer dans le sommeil à son tour.
Le soleil ne s’était pas encore levé lorsqu’il réveilla tout le monde. « Allez, il faut partir ! »
Trois jours auparavant, grand-pè

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