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Description
Sujets
Informations
Publié par | Distribulivre |
Date de parution | 21 septembre 2021 |
Nombre de lectures | 6 |
EAN13 | 9782897755331 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Elyse Charbonneau
La prison
Avec la collaboration d’Eric Gilbert
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Conception graphique de la couverture : GrafXXL
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur .
Distributeur : Distribulivre www.distribulivre.com Tél. : 1-450-887-2182 Télécopieur : 1-450-915-2224
© Les Éditions de l’Apothéose Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0 Canada apotheose@bell.net www.leseditionsdelapotheose.com
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
ISBN papier : 978-2-89775-502-7
ISBN Epub : 978-2-89775-533-1
La prison
Remerciements
Je voudrais tout d’abord remercier ma mère, Martine Dupuy et ma meilleure amie, Mélanie Parent qui sont là depuis toujours, qui me lisent, me corrigent, me conseillent et m’encouragent. Merci à mes bêta lectrices Valérie L-Blouin et Annie Desjardins. Une mention spéciale à Andra et Isabelle ainsi que tous les administrateurs-trices et tous les membres du groupe : Les lecteurs de romans « Noir-Horreur-policier » pour leur dévouement, leur passion et leur amour pour la littérature. Merci à mon copain, Eric Gilbert qui me comprend, m’appuie et m’aide énormément; sans toi ce ne serait pas pareil! Merci à Océanne Lefebvre qui s’est prêtée au jeu en me laissant utiliser ses expressions et sa façon d’être afin de créer un personnage que j’adore (qui ne reflète en rien sa réelle personnalité ni comportements qui sont absents de toutes formes de violence ou d’inconduites). Merci à tous les lecteurs, les nouveaux ainsi que ceux qui me suivent depuis le début, je vous adore. Sans oublier le seul et l’unique gars du câble, un fan incontestable; Mathew Paré!
Paniqué, Hugo se leva difficilement. Même si le couloir était très sombre, il devait à tout prix éviter de jeter un œil aux résidents du sous-sol; il n’y avait aucune chance à prendre. Voulant absolument atteindre l’interrupteur, Hugo monta tranquillement les marches, une à une. Hurlant à qui voulait bien l’entendre de le laisser sortir, il cribla la porte de coups. N’obtenant aucune réponse, il continua de frapper de toutes ses forces jusqu’à ce que l’épuisement lui suggère de laisser tomber. En s’assoyant sur la première marche, il courba l’échine de découragement et laissa choir son front sur ses bras déjà affalés sur ses genoux. C’est alors qu’Hugo releva la tête brusquement.
Cette voix… Elle était revenue, certes, mais cette fois elle avait un petit quelque chose de différent. Une certaine familiarité dans son ton, son air… ressemblant drôlement à celle… d’Isabelle. Sa douce voix mélodieuse et particulière qu’il reconnaîtrait parmi tant d’autres. C’était la sienne, sans aucun doute, mais comment cela pouvait-il simplement être possible? Son esprit et sa mémoire devaient être brouillés vu le nombre de coups reçus. Et pourtant, il fut incapable d’y résister.
Complètement envoûté, il descendit l’escalier. Bien que son corps fût présent, sa tête et son cœur étaient ailleurs. Il voulait à tout prix se laisser enlacer par cette belle mélodie rassurante, même si son prochain geste allait l’envoyer directement au milieu de tous ces monstres. De toute façon, le pire qu’il pouvait lui arriver désormais était de mourir, et il avait réussi à y trouver un côté positif.
Chapitre 1
Cinq semaines plus tôt
Assis à une table et avalant sa dernière bouchée de sandwich insipide, Hugo regardait distraitement dans tous les coins. Outre quelques affiches, la pièce était demeurée telle quelle depuis qu’il avait été engagé, il y avait de cela maintenant plusieurs années. Tout en passant la main sur son visage, il réalisa qu’il avait largement négligé son aspect physique, et ce, depuis trop longtemps. Sa barbe, habituellement trimée de façon régulière, ainsi que ses cheveux d’une longueur discutable en disaient long sur sa dernière visite chez le barbier et sur son niveau de lâcheté. Le changement de trou dans sa ceinture était également un signe de laisser-aller, mais Hugo était toutefois très loin de s’en préoccuper.
Malgré le faible taux d’occupation à l’intérieur de la cantine, il réussit à se sentir jugé et épié par ses collègues. De là l’une des principales raisons pour laquelle il ne leur adressait plus la parole depuis quelques semaines. De toute évidence, il était le sujet de conversation de l’heure, mais vu la situation, il ne pouvait les blâmer. Il n’avait envie ni de partager avec eux ses malheurs ni prendre la chance de leur fournir l’opportunité d’alimenter les cancans. En restant discret sur sa vie privée, il évitait ainsi de provoquer des ragots mensongers et altérés résultants d’une mauvaise interprétation de paroles qu’il aurait pu prononcer. Il n’avait pourtant surpris aucune conversation le concernant ni eu vent de quoi que ce soit et tous donnaient l’impression de respecter son silence ainsi que son besoin de solitude. Au début, tout un chacun venait lui témoigner de l’empathie, mais Hugo restait incapable de leur répondre, préférant s’éclipser et se vautrer dans un mutisme malaisant. Il n’éprouvait plus de plaisir, et de sa flamme intérieure ne restait qu’un tison ardent.
Perdu dans ses pensées, il regarda l’horloge pour la énième fois. L’heure du lunch s’étant presque entièrement écoulée, il se leva, ramassa ses effets personnels et sortit de la cantine. Tel un zombie, il erra ensuite dans les couloirs ternes menant vers la sortie, désirant épuiser les dernières minutes de sa pause à l’extérieur. Malgré la perte de temps évidente, il fit volontairement un large détour afin d’éviter de croiser le poste des infirmières. Il était encore trop tôt. Hugo souffrait encore et toujours trop pour se trouver à proximité de leur local sans que sa détresse émotive qui persistait à se prolonger ne soit exhibée devant tous.
En poussant la porte qui donnait dans la cour extérieure réservée au personnel, il fut accablé d’une grande déception, puisque les bienfaits de se retrouver dans la nature lui apportèrent tout sauf l’effet escompté. Malgré la température parfaite sous un ciel rayonnant et le doux vent qui caressait son visage, Hugo demeurait privé de son sourire jadis omniprésent. Depuis ce jour fatidique, plus rien ne lui semblait beau, apaisant ou joyeux. Il comprenait désormais comment les daltoniens percevaient la vie et se surprit à les envier. On ne peut regretter les couleurs vives que la vie nous offre si on ne les a jamais vues. Malheureusement pour Hugo, il n’avait pas que sa vision qui était déficiente; ses quatre autres sens l’étaient également. Tout ce qu’il touchait était absent de chaleur et de finesse tandis que l’acidité et l’amertume avaient remplacé toutes les saveurs. Son ouïe ne percevait dès lors que les sons agressants et suraigus. De plus, il redoutait que son odorat soit complètement détraqué, puisque de tout ce qui existait ne semblait s’exhaler que la douce odeur de son parfum. Si au moins, on lui avait laissé la chance de lui dire au revoir.
Le fil de ses pensées fut brusquement coupé lorsqu’un bruit étrange vint solliciter son attention. Intrigué, il chercha du regard la provenance de ce râle étouffé, scrutant le terrain boisé qui l’entourait. C’est alors qu’une silhouette se présenta à lui. Au loin, derrière un arbre, se terrait un homme. Enfin, l’ombre d’un homme. Ce dernier, qui semblait le fixer, donnait l’impression d’être décédé depuis longtemps. Étonné et croyant halluciner, Hugo se frotta les yeux. Mais l’homme était toujours là. Malgré qu’il ne se trouvât pas à proximité, Hugo put constater qu’il était atteint d’une maigreur morbide et si extrême que l’ensemble de ses os étaient visibles. Sa peau grisâtre et sèche ainsi que l’absence de près de l’entièreté de ses cheveux suggéraient que cet homme avait atteint une étape cruciale dans le processus de décomposition d’un corps, proba