La prophétie d Opoul
152 pages
Français

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La prophétie d'Opoul , livre ebook

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Description

Julien, le héros du livre, résuma ses vacances : « Le vingt-trois août, rendez-vous programmé depuis dix ans avec le vieux fantôme d’une dame morte d’un coup de foudre, au sens propre du mot. Le vingt-quatre, c’est à mon tour d’en être victime, heureusement au sens figuré ! Le vingt-cinq, je suis fiancé ! Le vingt-six, ma fiancée tombe dans le coma et une ravissante petite fille de quatre ans m’adopte comme papa ! Ajouter à cela une entrée en fraude dans un service de réanimation, une histoire de grenats du Canigou, ma fiancée qui ressuscite... Ah ! J’allais oublier : je suis l’exécuteur testamentaire de ma lointaine aïeule Jehanne de Trencavel officiellement décédée le huit juin 1343, mais officieusement dans la nuit du vingt-six au vingt-sept de ce mois. Il y a de quoi écrire un roman ! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332656209
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-65618-6

© Edilivre, 2015
Dédicace


À Monique, mon épouse qui a su m’aimer depuis près de cinquante ans et qui m’a transmis le « virus » de l’écriture.
A mes fils et à mes belles filles, Jean-Christophe et Jana, Éric-Olivier et Camille.
À mes petits-enfants Emily et Philip.
À Patrick et Raymonde, à Charlotte et Christian mes premiers lecteurs enthousiastes.
À ma famille.
À mes amis.
À mes nombreux élèves de nos cours de théâtre durant vingt-deux ans.
À tous mes futurs lecteurs auxquels j’espère apporter quelques heures d’évasion dans le royaume de l’imaginaire.
Chapitre I Le six juin 1342
À huit heures, en ce beau matin de juin, il régnait une grande effervescence dans la cour du Palais des rois de Majorque à Perpignan. Deux ans plus tôt, le roi Jacques III avait nommé son fidèle compagnon Guillaume de Trencavel gouverneur de la forteresse royale d’Opoul située à la frontière nord du royaume. Guillaume inspectait les deux chariots lourdement chargés. L’un contenait des vivres et l’autre du matériel militaire : dix arbalètes à étrier avec leurs flèches, deux à tourniquet, des frondes, des casques, des crocs neufs, quelques boucliers avec écusson royal et des cordes de chanvre. Une dizaine d’hommes de troupe commandés par un capitaine, allait accompagner le convoi à pied. En tête de cortège, deux chevaux attendaient leur monture. Guillaume enfourcha le premier, suivi de peu par une belle jeune femme brune qui attirait les regards. Jehanne de Trencavel était la cousine de Guillaume. Elle avait supplié son cousin de l’emmener, car elle supportait mal l’étiquette rigide du palais régie par « les lois palatines ». Celles-ci, rédigées en latin par le souverain lui-même, devaient être apprises par cœur par les plus de trois cents membres de la cour. Depuis six mois, Jehanne était demoiselle d’honneur de la reine Constance, mariée à l’âge de trois ans alors que Jacques III en avait neuf.
Le convoi s’ébranla lentement. Chaque chariot était tiré par deux bœufs. La descente du Palais vers le fleuve côtier, le Têt, était périlleuse, vu l’étroitesse des rues sinueuses et encombrées de la métropole du Roussillon. Perpignan, capitale du royaume et cité prospère, abritait de nombreux drapiers. Il fallait à chaque instant rentrer les étals dans les échoppes exiguës pour laisser passer les lourds attelages. La porte de Vernet qui sera démolie quarante ans plus tard pour faire place au Castillet, monument emblématique de la ville, fut enfin franchie. La troupe se trouva en dehors des solides remparts. Le passage à gué de la rivière présentait moult difficultés, mais grâce à l’habileté des bouviers et la force des soldats, les chariots se retrouvèrent sur la route de Salces. Par ce temps sec, ils ne devraient plus rencontrer d’autres problèmes jusqu’à l’étape du soir.
Jehanne admirait la campagne de la vaste plaine, bordée au sud par la masse sombre des Albères et à l’ouest par la masse plus claire des Corbières. Le sommet du pic du Canigou au sud-ouest était encore couvert de neige. Jehanne retrouvait les sensations de son enfance, elle qui, toute jeune, chevauchait pendant des heures autour du modeste château de ses parents à côté d’Ortaffa. Elle était une femme libre et cultivée grâce à l’éducation éclairée de son honorable précepteur qui avait en charge ses cinq frères et sœurs. Elle avait refusé tous les prétendants que sa famille lui présentait, mais savait qu’à bientôt vingt ans, il lui faudrait se plier.
Vers midi, le convoi atteignit les rives de l’Agly, dernier fleuve côtier à traverser avant l’arrivée à Salces. Heureusement, un vieux pont de bois épargné par les crues du printemps permettait d’éviter le passage à gué toujours périlleux pour les chariots aux grandes roues de bois cerclées de fer. Une halte fut organisée pour le repas des hommes et le repos des attelages. Jehanne avait remarqué qu’un des soldats la fixait du regard depuis le départ. Cet arbalétrier de haute taille et d’allure négligée portait une large cicatrice sur la joue droite. Jehanne eut un mauvais pressentiment. Elle alla s’asseoir à côté de son cousin et engagea la conversation. Guillaume lui confia ses inquiétudes sur l’avenir du royaume convoité par le puissant voisin espagnol. En effet, le roi d’Aragon et de Catalogne, Pierre le Cérémonieux, cousin et ennemi juré de Jacques III, était sur le point de terminer la conquête des iles Baléares. Guillaume pensait que celle du Roussillon allait bientôt commencer. Jehanne écoutait et ses réponses montraient sa culture politique, rare chez les femmes de cette époque. Guillaume, étonné par la justesse de ses propos, ne regrettait pas d’avoir emmené sa cousine. Elle lui tiendrait compagnie pendant son séjour à Opoul qui allait durer un mois.
Une heure plus tard, le convoi reprit son chemin et le reste du voyage au milieu des champs, des vignobles, des oliveraies et des vergers, se passa sans encombre.
Vers dix-huit heures, le château de Salces était en vue. Ce château, dont il ne subsiste de nos jours que quelques ruines, n’a rien à voir avec l’immense forteresse qui fait maintenant le bonheur des touristes. En effet, ceux-ci envahissent chaque été les merveilles d’architecture des Pyrénées Orientales et en premier lieu le fort actuel. Celui-ci, chef d’œuvre de l’ingénieur Francisco Ramiro Lopez, ne sera construit qu’un siècle plus tard. Le village de Salces, dont le nom vient des sources salées qui jaillissent dans le lac marin du même nom comptait à l’époque à peine une centaine de maisons d’agriculteurs et de pêcheurs. Guillaume supervisa l’installation de la troupe et invita sa cousine et le capitaine à l’auberge. Une « bollinade » d’anguilles de l’étang combla leur appétit, aiguisé par le voyage en plein air.
Chapitre II Le sept juin 1342
Dès l’aube, Guillaume et Jehanne, qui avaient dormi à l’auberge, rejoignaient le château. Les chariots avaient été déchargés. Faute de route carrossable, c’est avec une caravane d’ânes et de mulets qu’ils allaient poursuivre le voyage. Tous les habitants du village étaient assemblés pour voir ce spectacle si inhabituel.
Pendant plusieurs minutes, quelques dizaines d’enfants entourèrent la troupe. Quelques jurons bien sentis du capitaine ramenèrent l’ordre. La montée sur le mauvais chemin muletier et sous un soleil de plomb était harassante. Il fallait gravir plusieurs centaines de mètres de dénivelé dans un paysage chaotique de roches et d’éboulis. La végétation devenait de plus en plus rachitique et sèche. La garrigue sentait bon le thym, le romarin et le serpolet.
En milieu de matinée, Jehanne s’écarta du petit groupe pour assouvir un besoin naturel. Le soldat balafré la suivit discrètement et quelques minutes plus tard, la jeune femme poussait un cri strident en voyant bouger un buisson non loin d’elle. Ce cri fit fuir le voyeur et Jehanne regagna la caravane sans avoir pu identifier le coupable. Elle resta désormais sur ses gardes.
Après avoir franchi trois lignes de crête, Guillaume ordonna la halte pour déjeuner. Ils étaient arrivés dans le petit village d’Opoul qui ne comptait à l’époque que quelques pauvres habitations. La partie la plus pénible du voyage allait commencer. Ils devaient ensuite gravir un dénivelé de plusieurs centaines de mètres pour atteindre le haut plateau calcaire sur lequel avaient été construits la forteresse et le village fortifié de la Salvaterra « la terre qui sauve ». Un siècle plus tôt, Jacques Ier, premier roi de Majorque avait ordonné de bâtir cette citadelle sur les ruines d’une fortification des Wisigoths. Il avait fallu octroyer de nombreux privilèges pour faire venir dans cet endroit aride, quelques centaines d’habitants représentant tous les corps de métier. D’énormes citernes en pierres maçonnées recueillaient l’eau des rares pluies sur ce plateau si sec.
La montée avait été épuisante sous un soleil haut sur l’horizon, mais le spectacle naturel était grandiose. Le regard embrassait toute la plaine du Roussillon, du cap Creus en Espagne jusqu’à la côte catalane et l’étang de Salces. La grande falaise, surmontée de la muraille blanche entourant le village fortifié, fut gravie dans un dernier effort. Tous les habitants s’étaient rassemblés pour accueillir Guillaume et sa petite troupe. C’est au milieu d’une belle cohue que Jehanne et son cousin franchirent la porte de la forteresse ceinte de son propre rempart. Le capitaine de la garnison, qui avait passé tout l’hiver dans ce nid d’aigle, les conduisit dans leurs chambres situées dans les étages du donjon. Il redescendit ensuite pour donner les consignes à la relève. Guillaume le rejoignit quelques minutes plus tard pour présider un conseil de guerre et informer de la situation la troupe sur le départ. Elle allait regagner Perpignan afin de défendre la capitale contre le puissant roi d’Espagne.
Jehanne fit monter sa malle de voyage et donna ses instructions à la servante attachée à son service. Elle gravit l’escalier en colimaçon jusqu’à la terrasse qui dominait un vide impressionnant. Elle se pencha entre deux créneaux, mais eut vite un petit mouvement de recul, car saisie d’un léger vertige. L’expédition dans les plaines de son cher Roussillon et les contreforts des Corbières l’avait rendue heureuse. Elle humait l’air du soir rempli des parfums de la garrigue.
Un dîner en l’honneur de Guillaume et de sa cousine avait été organisé par le capitaine. Aussi, Jehanne fit extraire de sa malle l’une de ses robes de cérémonie, en velours bleu. Elle se fit coiffer et poudrer puis sortit d’un petit coffre un superbe collier en or, héritage de sa grand-mère. Elle mit également à son annulaire dro

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