La Prophétie de l Alcyone
214 pages
Français

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La Prophétie de l'Alcyone , livre ebook

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Description

" La fumée était là, partout. Elle habitait chaque espace du train, s’engouffrait dans chaque alvéole, enveloppait chaque visage, dérobant toute forme de vie.



Sauf une.



La mienne."



Après avoir survécu à un attentat au gaz dans le métro parisien, Linaline, une jeune éditrice qui possède un don très particulier, se voit confier un manuscrit des plus étranges car l’héroïne de cette fiction, c’est elle.



Certaine de découvrir les auteurs de ce crime affreux, grâce au mystérieux roman, la jeune femme se lance dans une quête aussi trépidante que dangereuse sur fond de mythologie grecque, à la recherche de son passé et de l’insaisissable prophétie qui l’entoure.



Enquête, fantastique, romance et aventure, avec la ville de Paris en toile de fond : bienvenue dans le tome 1 de La Prophétie de l’Alcyone.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juillet 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414521760
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52177-7

© Edilivre, 2021
Dédicace
A Michel et Nicole,
Les deux plus beaux esprits qu’il m’ait été donné de rencontrer et qui ont toujours cru au pouvoir de la Volonté.
Chapitre 1 : Je sombrai.
Ce jeudi était le jeudi le plus banal de tous les jeudis que j’avais dû endurer jusque-là. Il pleuvait des trombes d’eau sur la ville, et les caniveaux des trottoirs de Paris ruisselaient d’une eau putride emplie de déchets plastiques. L’été précoce amenait depuis quelques semaines une multitude d’orages lourds et changeants, et ce jour-là les gouttes me brûlaient la peau à travers mon chemisier fin en dentelle. Mon parapluie bon marché me rendait au centuple l’écho de l’eau tombant en averse sur le boulevard Haussmann, et plusieurs mèches de mes cheveux, pourtant rigoureusement noués en épis de blé, collaient inlassablement à ma nuque.
Ce jeudi s’annonçait comme tous les jeudis. Comme toutes les fins d’après-midi du jeudi, les employés parisiens bifurquaient à la gare Saint-Lazare vers une multitude de destinations en ayant l’air de ne savoir absolument pas pourquoi ni comment ils en étaient arrivés là dans leur vie, qui avait pourtant commencé par une belle promesse de carrière dans l’aérospatial ou l’ Entertainment à Hollywood. Comme tous les jeudis, j’avais quitté mon travail en avance, avec cette sensation épouvantablement désagréable de n’être ni en fin de semaine, ni en début, mais dans un espace-temps d’entre-deux interminable qui m’enlevait tout espoir d’envisager le moindre projet fantaisiste. Comme tous les jeudis, je me rendais chez Silène à Bibliothèque François Mitterrand, le jour de son congé, avec deux cafés du Starbucks, afin de comparer mes récentes lectures aux siennes et de discuter du temps qui passe. Comme tous les jeudis, à cette heure-ci le métro 14 était bondé ; les talons et les talonnettes claquaient, les fronts suaient, les adolescents se plaignaient de leur insurmontable journée au lycée, et les portes automatisées se fermaient plus doucement qu’à l’accoutumée. Comme tous les jeudis elles se fermèrent donc, le train sans chauffeur partit vers Olympiades, sa destination, et rien au monde n’aurait pu me faire penser, à moi ou à quiconque dans cette rame, que ce jeudi-là serait différent.
J’étais rentrée vers le milieu du wagon, qui n’était pas séparé des autres sur ce nouveau type de train, et étais partie m’appuyer contre les deux portes closes face à moi. Tout près, voire même trop près, un homme en costume classique accroché à la barre centrale fixait le plafond d’un air absent, tandis qu’un couple de touristes se disputait le plan du RER. Un peu plus loin, une jeune fille aux longs cheveux noirs et soyeux céda sa place à une vieille dame et à ses deux sacs de courses débordant de soupe Floraline, ce qui ne manqua pas de faire marmonner le quinquagénaire bedonnant et chauve assis en face. J’observai la scène un instant, puis retournai à des pensées sans but pour oublier la puanteur corporelle environnante. La chaleur, étouffante, était à peine dissimulée par le souffle faiblement climatisé sifflant de la ventilation grillagée près des portes coulissantes. Je pensai tout d’abord à mon rêve habituel. Allais-je le refaire ce soir ? Quel ennui. Ah ! Ne pas oublier d’acheter ce nouveau shampoing qui fait sentir si bon les cheveux de Silène. Je passerai peut-être aussi prendre du jus d’orange sanguine. Quand avais-je mangé pour la dernière fois déjà ? Si j’avais un animal de compagnie, peut-être qu’il me rappellerait l’heure des repas…
Ainsi futilement préoccupée, je remarquai à peine que l’atmosphère se faisait de plus en plus opaque tout à coup, à mesure qu’une odeur différente pénétrait par l’arrivée d’air. Après que cinq personnes se soient mises compulsivement à tousser en même temps, je réalisai soudain qu’une fumée des plus étranges se propageait à travers la rame. Ses volutes avançaient rapidement, flottant d’une manière de plus en plus vaporeuse et diffuse à mesure qu’elles se mélangeaient. Nous étions alors à mi-chemin entre Madeleine et Pyramides lorsque, sans crier gare, le train freina brutalement, nous envoyant tous embrasser le sol noirci par la crasse. La suite se passa comme au ralenti. Sonnée, je me relevai péniblement. Le train restait à l’arrêt, sans qu’aucun message ne nous transmette la moindre information. Les passagers qui le pouvaient commencèrent à s’agiter, expectorant toujours, certains enfants poussèrent des cris de panique, tandis que les adultes les plus en forme tentaient de relever les blessés. En tâtant mon crâne qui me lançait faiblement, je sentis une légère entaille qui me fit grimacer de douleur. Personne près de moi ne semblait physiquement trop mal en point, mais tout le monde dans le train semblait souffrir atrocement à cause de l’épaisse fumée qu’ils respiraient. Au bout de quelques secondes, une masse incroyable de gens commença à s’effondrer lourdement sur le sol, la main sur la gorge, les yeux révulsés, presque étonnés de voir leur vie s’achever aussi rapidement. D’épouvante, je criai, deux fois, puis arrêtai, d’abord incapable d’esquisser un mouvement ; enfin, je me précipitai vers la grand-mère Floraline qui gisait elle aussi sur le sol, et tentai de la réanimer, sans succès. Elle rendit son dernier souffle dans mes bras, près de la fille aux cheveux de soie, dont les paupières n’avaient même pas eu le temps de se fermer. Le souffle court, je ne parvenais pas encore à englober l’absurdité de la situation. Les passagers autour de moi tombaient comme des mouches, asphyxiés, sans que je ne puisse rien tenter pour les en empêcher, tel un circuit de dominos qu’on regarderait s’écrouler sans percevoir quelle pièce il suffirait de retirer de la chaîne pour arrêter l’engrenage en marche. Bientôt, quelques quintes de toux encore, puis plus rien. Je me retrouvai seule, agenouillée au milieu des corps, l’épaisse fumée du gaz toxique flottant dans l’air moite de la rame, s’agrippant à mes cheveux et collant à la peau découverte de mes bras. Une furieuse et irrépressible envie de vomir m’envahit, accompagnée de violents acouphènes qui résonnèrent comme deux tambours au creux de mes tympans. Hadès, depuis les profondeurs de son royaume de cendres, émit un rire mauvais. La fumée était là, partout. Elle habitait chaque espace du train, s’engouffrait dans chaque alvéole, enveloppait chaque visage, dérobant toute forme de vie.
Sauf une.
La mienne.
Petit à petit, l’idée se fraya dans mon esprit embrumé jusqu’à prendre la forme de l’effroyable évidence : j’étais la dernière personne de ce train encore en vie. Ou plutôt, nous l’étions. Plus loin à l’avant de la rame, un homme grand et mince aux cheveux bruns mi-longs regardait dans ma direction, totalement paniqué. Sur son T-shirt, le bébé de Nevermind essayait vainement et intemporellement d’attraper son billet de banque suspendu à l’hameçon dans la piscine. Les acouphènes m’empêchèrent de saisir ce que l’homme me cria. De là où je me trouvais, la perspective enfermait sa silhouette derrière les nombreuses barres d’appui du wagon, tels les barreaux d’une cellule. Soudain, la rame s’ébranla, et les battants du fond s’entrouvrirent pour laisser le passage à quatre hommes vêtus de combinaisons immaculées et de masques à gaz. La dernière fois pourtant, j’aurais juré qu’elles étaient bleues… La dernière fois ?
Je secouai la tête, perdue. Sur leur poitrine, comme un logo cousu sur leur combinaison, la silhouette d’un homme enchaîné à une roue m’hypnotisait. Par terre près du corps inanimé de grand-mère Floraline, je restais dissimulée derrière la hauteur des sièges, mais l’homme au T-shirt Nirvana continuait de vociférer et attira immédiatement l’attention des visiteurs. Ils s’avancèrent alors rapidement dans sa direction, et donc inévitablement, dans la mienne. Muée par un réflexe de survie, je m’allongeai sur le ventre pour cacher ma respiration et jouai le cadavre. J’essayai de calmer les petits spasmes incontrôlables parcourant malgré moi mon échine, sans succès. Toutefois, la feinte fonctionna. Un par un, ils passèrent près de moi en me scrutant sans me voir, et arrivèrent à la hauteur du jeune homme. Immédiatement, deux d’entre eux le saisirent par les bras, tandis qu’un troisième tentait de lui injecter une substance inconnue à l’aide d’une immense seringue. J’ignorais alors s’ils avaient l’intention de le tuer ou non, mais penser qu’ils allaient le ramener chez lui pour le border dans son lit après cette terrible épreuve était exclu. J’ignorais également combien d’hommes en combinaison attendaient à l’extérieur du train, ou avec quel type d’arme létale, tout comme j’ignorais combien de temps encore mon métabolisme rejetterait les effets du gaz mortel. Cependant, je doutais de pouvoir regarder cet homme mourir sans bouger. Je me remis donc sur mes pieds avec le peu de force qu’il me restait, et, toute chancelante et nauséeuse, je rassemblai toute la Volonté que mes tripes possédaient encore et leur hurlai de le lâcher. Je n’aurais su dire si un son sortit effectivement de ma bouche ; toujours est-il que tous les regards se tournèrent alors vers moi, sauf celui du pauvre Monsieur Nirvana, désormais dans les vapes. Enfin, je réussis à leur beugler de partir. Je les sentis résister, d’abord avec acharnement ; après quelques secondes enfin, ils devinrent miens. L’instant d’après ils le lâchèrent, puis, lentement, rebroussèrent chemin et ressortirent par la porte du fond, aussi silencieusement qu’ils étaient arrivés.
Je retombai sur le sol, l’air hagard. Il me fallut quelques minutes supplémentaires pour reprendre pied dans l’horrible

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