La Prophétie des Sept , livre ebook

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Depuis la mort de sa mère, survenue il y a près de 6 ans, Hazel s’est exilée à Londres avec sa tante, au cœur même des Ténèbres qui engloutissent peu à peu l’Europe. Sans nouvelles de son grand-père qui réside dans le Sud-Ouest de la France, Hazel décide de retourner sur ses terres d’origine pour résoudre ce mystère.

Sa rencontre avec Stellan, un vampire mandaté auprès d’elle par l’Union, la plus haute autorité en matière de créatures et d’êtres magiques, va quelque peu bouleverser ses plans. Elle apprend que son aïeul a été kidnappé, malgré la protection vampirique dont il bénéficiait, et qu’elle est reliée à une étrange prophétie.

Désigné pour l’aider et assurer sa protection, Stellan, qui ne la laisse pas indifférente, se joint à elle dans sa quête. Mais si Hazel est inquiète pour la vie de son grand-père, c’est en réalité le sort de l’humanité tout entière qui est entre leurs mains.

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Nombre de lectures

128

EAN13

9791097232863

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

© Christelle Da Cruz, 2020
© Éditions Plumes du Web, 2020
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 979-10-97232-86-3

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1. Hazel
Ça fait dix jours, Mary ! m'exclamai-je. Dix jours que l'on n’a aucune nouvelle de Grand-Père ! Qu'est-ce qu'il te faut de plus pour t'inquiéter, bon sang ?
Ma tante se renfrogna et je vis l'expression de son visage changer. Ses traits se firent suppliants.
Je t'en prie Hazel ! Tu n'as pas besoin de te rendre sur le continent. Je suis sûre qu’Arthur se porte comme un charme !
Mary me cachait quelque chose, j’en étais convaincue. Cette mauvaise foi ne lui ressemblait pas. J'accusai le coup sans broncher.
On n’a aucune nouvelle de son protecteur non plus, répondis-je d'une voix sombre. Tu sais très bien que ce n'est pas bon signe.
Les vampires aiment vadrouiller. Il s'est peut-être absenté, lui aussi.
Mary, arrête.
Mon ton s'était durci. Sa réponse resta suspendue au bord de ses lèvres et ses épaules s'affaissèrent tout à coup. Elle avait dû lire la déconvenue sur mon visage car elle se ravisa.
Tu as raison, déclara-t-elle, vaincue. Tout cela est préoccupant.
L'espace qui nous séparait fut comblé en quelques pas. Je l'étreignis avec maladresse avant de la saisir par les épaules et de planter mon regard dans le sien.
Un humain qui disparaît en même temps que son protecteur vampire... C'est très mauvais, ça veut peut-être dire que quelqu'un n'a pas respecté les accords inter-espèces. Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que tu ne me dis pas ?
Ses yeux verts s'écarquillèrent de manière quasi imperceptible.
Je ne te cache rien.
La déception et l’amertume me prirent à la gorge.
Tu mens. Et ça ne m'empêchera pas de partir.
Je grimpai au premier étage à grands pas, sautant une marche sur deux. J'attrapai le sac de voyage rangé sous mon lit et l'en sortis dans une envolée de poussière qui me fit éternuer. Je le balançai aussitôt avec négligence sur la banquette située contre la fenêtre en saillie de ma chambre. Je ne pus m'empêcher d'écarter les rideaux pour jeter un œil dehors. Peckham Road était lugubre, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit. Cette rue, Londres et le pays tout entier n'avaient pas vu la lumière du soleil depuis plus d'un an. Dans le meilleur des cas, un brouillard opaque recouvrait la ville, baignant les boulevards d'une clarté maladive et blanchâtre. Le reste du temps, la brume cédait la place aux ténèbres. Jadis, la maison située de l'autre côté de la rue avait été la parfaite jumelle de la nôtre. À présent, elle était désespérément vide. Le vent s'engouffrait dans les carreaux cassés de la fenêtre en saillie, malmenant les lourds rideaux qui l’encadrait. Le bois de la porte avait éclaté sous l'assaut d'un choc violent et je préférais ne pas savoir quelle créature en était responsable.
Un frisson parcourut mon échine et je me rendis compte que j'avais complètement laissé de côté la raison pour laquelle je m'étais ruée dans ma chambre. J'entassai à la hâte des vêtements et mes affaires de toilette dans mon sac. Au moment où j'allais quitter la pièce, mon regard s'arrêta sur le miroir accroché à la porte de ma chambre. Mon teint était plus pâle que jamais, un doux euphémisme pour une rousse. Une constellation de taches de rousseur soulignait mes yeux sombres. Je n'avais pas hérité du regard vert de ma mère, mais de celui de mon père, presque noir. De ce dernier, je ne pouvais pas dire grand-chose. Pour moi, il n'était rien d'autre qu'un inconnu.
Mary déboula dans la pièce en me bousculant presque. Ses yeux faillirent quitter leurs orbites lorsqu'elle vit le bagage sur mon épaule.
Hazel, non ! Tu ne retournes pas en France ! Je te l'interdis !
Trop estomaquée par son attitude, je mis quelques secondes à réagir.
Mais qu'est-ce qui te prend ? explosai-je. Pourquoi refuses-tu de me laisser partir ?
C'est bien trop dangereux ! Tu dois rester ici, avec moi.
On vit dans ce trou à rat sordide depuis la mort de Maman ! Cette ville n'est plus qu'un vestige qui se dégrade un peu plus jour après jour. Les rues grouillent de créatures immondes toutes plus dangereuses les unes que les autres et tu oses parler de ma sécurité ?
Ma tante se mordit la lèvre inférieure, sans doute consciente de l'incohérence de ses propos. Je pouvais lire l'infinie tristesse dans son regard, mais je ne la comprenais pas.
Tu dois rester, Hazel, c'est comme ça. Je t'élève depuis six ans, je te tiens loin des dangers. Il faut que tu demeures ici, au moins jusqu'à ton anniversaire.
Toujours le même refrain dont pas une note ne changeait.
Et que va-t-il se passer le jour de mes vingt ans ?
Je ne peux pas te l’expliquer.
Mary, dis-je d’une voix menaçante.
Je te jure que je ne peux pas.
Je fermai les yeux pour me soustraire à son regard suppliant et lâchai un profond soupir.
Je m'en vais.
Mary plaqua sa main sur sa bouche, les larmes aux yeux.
Hazel, ne fais pas ça. J'ai promis. J'ai juré à ta mère, ma propre sœur, de te protéger après sa mort.
Je sortis de ma chambre en la bousculant et dévalai l'escalier. Ma tante me suivit en m'implorant. Arrivée au bout du corridor, elle était presque pendue à mon bras, en larmes. À aucun moment, en six ans, je ne l'avais vue dans cet état. Il faut dire que je n'avais jamais été aussi près de la quitter.
Comment vas-tu t'y prendre pour regagner le continent ? me demanda-t-elle soudain. Tu sais très bien qu'il ne reste rien à présent. Pas un train, pas un avion pour rallier les côtes françaises.
À qui la faute, bon sang ! On aurait pu rentrer il y a un an, Mary ! Quand les derniers humains sensés ont fui l'Angleterre ! Au lieu de ça, nous sommes restés avec la lie de l'humanité et les derniers irréductibles qui refusent de voir la réalité en face.
Ma tante s'obligea à sourire et rétorqua, des sanglots dans la voix :
Tu es plus en sécurité ici qu'ailleurs. C'est comme ça.
Je décidai de faire comme si je n'avais pas entendu ses derniers mots. Je me raclai la gorge avant de poursuivre :
Quelqu'un m'a parlé de portails laissés ouverts par les fées. Il y en aurait un à King's Cross et un autre à Covent Garden. Covent est plus près, mais il paraît que celui de la gare est plus stable. J'irai là-bas.
Mary passa une main fébrile sur son visage défait. Ses cheveux, aussi flamboyants que les miens, s'étaient échappés de son chignon et, avec son regard égaré, elle semblait dans un état second.
Qui diable fréquentes-tu pour savoir des choses pareilles ?
C'est assez drôle comme question de la part d'une sorcière, répliquai-je d'un ton amer.
Résignée, elle s'empara de ma main et m’entraîna jusqu'au canapé défoncé qui trônait dans le salon. Assises côte à côte, nous restâmes silencieuses quelques minutes. Si c'était le temps qu'il lui fallait pour accepter ma décision, je pouvais au moins lui accorder ça. Tout à coup, elle sembla se ressaisir.
Tu veux vraiment le faire ?
Je hochai la tête.
Grand-Père et toi, vous êtes la seule famille qu'il me reste. Je ne peux pas demeurer ici, à attendre les bras croisés sans savoir ce qu’il se passe.
Mary frotta ses mains le long de ses cuisses. Les yeux fermés, elle se pinça l'arête du nez tout en débitant ses instructions d'un trait.
Il y en a un autre. Un portail. Beaucoup plus près et assez puissant. King's Cross est trop loin, c'est trop risqué. Il faut que tu ailles à Burgess Park. Tu en as pour un peu plus de quinze minutes, moins si tu marches très vite.
Je restai interdite quelques secondes, surprise qu'elle ait finalement pris la décision de m'aider.
Et l'entrée du portail se trouve où ? demandai-j

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