Le châtiment d Altaï
129 pages
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Le châtiment d'Altaï , livre ebook

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Description

Le châtiment d'Altaï - Tome 2 : Scherzo

Libérée de la quarantaine de Shirolite, Yuna renoue avec son activité de toujours : voyager. Mais le périple qui s'annonce n'a rien de familier. C'est un voyage en territoire étranger qui l'attend, au milieu d'êtres mystiques et inconnus. Un voyage initiatique où elle devra se chercher et s’apprendre, épaulée par Jade et Perle, ses sœurs d’armes, Heath, son ami de toujours, et Lysandre, leur mentor à tous.

Venger les morts, défendre l’Ikkai, renvoyer les nephilims vers leur prison, tels sont les objectifs de l’équipe. Mais le mal a un esprit en proie à la folie et l’âme corrompue d’un ancien compagnon. Il connaît leurs peurs, exacerbe leurs faiblesses. Affronter le visage de la damnation demande de s’affronter soi-même et, consentis ou non, les sacrifices seront inévitables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782493078612
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Avertissements
Cette œuvre comporte des scènes explicites susceptibles de heurter la sensibilité : Violences physiques Violences sexuelles Sang, mort
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Éditions l’Abeille bleue — 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection l’Imaginative
Retrouvez toutes nos parutions sur : https://editions-abeillebleue.fr
Illustration couverture : Marine Aimar
 
 
 

Tome 2 ScherzO
 
Flora Lune
 
Lexique
  Ikkai : mondes dits « d’en bas ». L’Ikkai comprend les terres des humains, des fées, des sorciers… Altaï : monde des anges. Ce monde se divise en plusieurs dimensions indépendantes : L’Héliomone , qui est une dimension privilégiée dans laquelle les anges ne connaissent aucun besoin. En échange, les lois y sont très strictes et une obéissance sans faille est exigée. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont séparés de leurs parents et placés dans la Famille sous la tutelle d’un ani (parrain) ou d’une ane (marraine). Pour devenir de bons défenseurs d’Altaï, la Famille estime que les anges doivent refouler leurs passions, leurs émotions, voire toute volonté propre. Un ange qui désobéit ou n’entre pas dans ce cadre est banni jusqu’aux frontières de la Koskia. La Koskia , où les anges s’organisent et luttent pour leur survie. Le mode de vie est beaucoup plus libre pour le bonheur de certains, mais pour la perte des autres ; en effet, sans aucun cadre pour les préserver, certains anges finissent par se corrompre ou commettre un acte impardonnable. Ils sont alors emprisonnés à Mandlier Lith. Mandlier Lith , qui est la dimension carcérale des nephilims. Elle se présente sous la forme d’une petite île située au milieu d’un océan infini. Le soleil y est brûlant de jour comme de nuit, n’autorisant aucun repos, et les détenus ressentent toujours la faim, mais n’ont plus rien pour se nourrir. Leurs très faibles besoins caloriques et leur résistance extraordinaire les maintiennent malheureusement en vie. Il n’y a aucun gardien à l’intérieur de Mandlier Lith, les prisonniers sont donc livrés à eux-mêmes, à leur désespoir et à la perversion de leurs pairs.

Épisode 1 La chute
 
En ce matin de Froidebise, la brume, tel un immense nuage, enveloppait dans sa robe glacée les plaines de Shirolite. Dans le ciel, l’aube s’étirait et s’alanguissait des premiers rayons d’un soleil tardif. Pas un son dans les arbres aux branches nues, seulement encombrées de nids d’oiseaux abandonnés ; et si un museau timide s’aventurait à l’orée d’un terrier, ce n’était que pour replonger aussitôt dans la douceur du sommeil. 
Seules venaient troubler le calme de la campagne endormie les rumeurs d’une course pédestre dont la trajectoire délaissait progressivement les sentiers pour disparaître entre les premiers arbres visibles du Bois perdu. Ils étaient deux. Menait la marche une jeune femme, grande et sèche, qui n’avait pas encore vingt ans. Sa longue tresse blonde se balançait au rythme de ses pas sous l’œil attentif de son compagnon, ce dernier contenant ses foulées pour demeurer à environ un mètre derrière elle. Un exercice qu’il n’appréciait guère, mais qu’il pratiquait fréquemment : un camarade lent valait mieux qu’un camarade épuisé. Et, en réalité, Yuna était loin d’être lente malgré la convalescence dont elle sortait à peine. 
Elle s’immobilisa et s’arrêta lorsqu’il l’appela par son prénom. Les derniers vestiges des chemins balisés venaient de disparaître et les arbres commençaient à se resserrer dangereusement autour d’eux. Sans qu’il eût besoin d’en dire plus, Yuna hocha la tête et déclara :
— Je te laisse passer devant.
Heath acquiesça et saisit sa main. Si le contact la troubla, elle n’en montra rien, ou plutôt, il ne chercha pas à observer une quelconque réaction. Déjà, il se concentrait. Ange affilié à l’air, il entretenait une affinité particulière avec les esprits du vent, lesquels lui avaient offert leur amitié et leur soutien sitôt qu’il avait mis les pieds en Ikkai. En cette saison, ils étaient nombreux à se manifester, même aux mages les plus novices. En réponse à son appel muet, un sylphe glissa dans son champ éthérique et passa près de son épaule avant de s’élancer entre les arbres. Entraînant Yuna à sa suite, Heath se mit en marche, veillant à maintenir le lien que l’esprit avait tissé avec lui en acceptant de l’aider. Bientôt, un jeune dragon fondit sur eux et se mit à tournoyer autour de Yuna. Cette dernière se crispa légèrement, tournant la tête à gauche, puis à droite. 
— Tu n’as pas senti quelque chose ? s’informa-t-elle.
Il sourit. Contrairement à lui, elle ne voyait rien de la population qui les entourait. Toutefois, au cours des dernières semaines, son énergie angélique s’était suffisamment éveillée pour qu’elle la perçoive. 
— C’est un dragon, répondit-il. Un bébé. Je crois qu’il veut jouer avec toi.
— C’est qu’on ne doit plus être loin alors. Phi m’a dit qu’il y en avait beaucoup autour du Pont Invisible.
De nouveau, elle chercha la présence du dragon, mais ce dernier s’en fut entre les branchages et ne reparut que lorsqu’ils eurent repris leur marche. Ainsi qu’elle l’avait deviné, ils atteignirent leur destination au bout d’environ dix minutes. Là, Heath leva les yeux. À quelques centimètres de sa tête, le sylphe, acquitté de sa tâche, semblait attendre la suite des événements. Le jeune homme tendit la main vers lui. Un halo argenté l’illumina un instant et s’en détacha, se dispersant en petites particules luminescentes. 
— Merci, dit-il à voix haute.
Par ce mot, il venait de libérer le sylphe qui s’en retourna, béni, à sa forêt. Son regard se perdit à l’horizon. Devant eux, se dessinait, bordé par une rangée d’arbustes faméliques, un large et profond ravin au-dessus duquel flottaient quatre ou cinq dragons, bien plus grands que celui qu’ils avaient croisé un peu plus tôt. Maintenant, leur voyage commençait. Dans quelques minutes, ils quitteraient la terre des humains pour celle des sorciers. Et c’était en compagnie de Yuna qu’il s’apprêtait à effectuer ce périple.
Machinalement, sa main lâcha celle de son amie et il entoura ses épaules de son bras. Son bras à elle glissa autour de sa taille et elle se serra contre lui. Sous sa fine chemise de lin blanc, sa peau s’échauffa et anéantit les frissons que le froid lui arrachait. Peu importait l’homme qui l’avait caressée cette nuit et peu importait que lui-même ait frémi sous d’autres doigts que les siens ; le lien qu’ils partageaient depuis leur enfance survivait aux pires épreuves et l’avoir auprès de lui en cet instant comptait plus que tout. 
— Je suis heureux que tu sois venue, souffla-t-il.
Yuna leva la tête vers lui et sourit. Lorsque leurs regards se rencontrèrent et qu’il plongea dans ses yeux bleus, sa respiration se raccourcit. Comme à chaque instant depuis qu’il l’avait retrouvée, il invoqua tout son courage pour résister à l’envie de lui voler un baiser, de sceller leurs lèvres comme il l’avait si souvent fait autrefois, de meurtrir cette bouche ronde et insolente jusqu’à ce qu’elle le supplie de la posséder entièrement… Cette pensée suffit à animer un feu ardent au creux de son ventre et il se détacha de sa compagne. Nul doute qu’elle était consciente de son effet sur lui, mais tant qu’elle n’y répondrait pas pleinement et entièrement, tant que son cœur resterait tourmenté par l’humain dont elle avait partagé le lit, il ne la toucherait plus. Il se l’était promis. 
— Le pont est un peu plus au nord, annonça-t-il.
En silence, ils se remirent en marche. Au bout d’environ un kilomètre, Heath commença à apercevoir ce que les humains nommaient le Pont Invisible… et qui ne l’était en réalité que pour les plus faibles d’entre eux. À ses yeux, la passerelle menant à la terre des sorciers se présentait sous la forme d’un pont ogival bordé de colonnes de pierre et surplombé de voûtes.
La voix légèrement tremblante de Yuna résonna derrière lui :
— On va vraiment devoir traverser… ça ?
Le jeune homme considéra son amie et sourit.
— Que vois-tu exactement ?
— Des cordes et des planches de bois… et il y a des trous partout.
— Ton énergie est instable, expliqua-t-il. Mais suffisante pour que tu puisses le traverser.
Il s’engagea le premier sur le pont, puis se tourna vers Yuna qui le fixait toujours avec appréhension, immobile. 
— Heath… Je sais pas voler, moi, je peux pas…
— Je ne vole pas, coupa-t-il. Je marche sur « mon » pont. N’essaie pas de suivre mes pas, marche là où tu vois un appui. Viens, je vais t’aider.
La jeune femme se mordit la lèvre, hésitante. Heath soupira. C’était à prévoir, après tout. Yuna vivait depuis bien trop longtemps parmi les humains. Elle était devenue humaine. Du moins en était-elle profondément convaincue et aujourd’hui, cette conviction la freinait. Le chemin serait long avant qu’elle ne retrouve pleinement sa nature et qu’elle reprenne confiance en elle. Il lui tendit la main. 
— Yuna… Allez, viens.
— Tu me lâcheras pas ?
— Non, mais par contre, je pars sans toi si tu ne m’as pas rejoint dans les trois secondes.
Heath lui-même ignorait s’il pensait réellement ces dernières paroles, mais celles-ci eurent l’effet escompté. Saisissant sa main, Yuna s’engagea à son tour, avançant son pied gauche qui tâtonna un instant avant de se stabiliser. Bientôt, le pied droit doubla son frère et Heath recula pour donner de la marge à son amie. Jamais encore il ne l’avait vue aussi nerveuse. Ses doigts serraient les siens à lui faire mal, son dos était voûté, et ses membres raides comme des bâtons. 
— Heath… pourquoi est-ce qu’on ne vole pas ? Tu sais voler, non ?
— Tu te doutes bien que ce serait trop facile. Si je déployais mes ailes, nous serions repérés tout de suite. Quant à la magie humaine, elle ne fonctionne plus depuis que nous sommes sortis du bois. Les esprits de la nature qui vivent aux

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