Le Cycle du Graal (Tome 4) - La Fée Morgane
203 pages
Français

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Le Cycle du Graal (Tome 4) - La Fée Morgane , livre ebook

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Description

Après bien des aventures, des péripéties, des erreurs parfois, le royaume d'Arthur est maintenant solidement établi dans l'île de Bretagne. Grâce au courage et au dévouement des chevaliers de la Table Ronde, grâce aussi à l'enchanteur Merlin disparu dans sa prison d'air invisible avec la fée Viviane. Depuis, la prophétie du magicien s'est vérifiée : Lancelot du Lac a bouleversé le monde arthurien par ses exploits, et gagné l'amour de la Reine Guenièvre.Mais cet amour adultère, nécessaire à l'accomplissement du héros, l'empêchera de devenir le roi du Graal, ce roi tant attendu dans l'univers mystérieux du Roi Pêcheur. Lancelot devra se contenter d'être le meilleur chevalier du monde et de donner naissance à un fils Galaad, le prédestiné, qui accomplira son destin. Dans l'ombre, pendant ce temps, la fée Morgane, disciple de Merlin et demi-sœur du Roi Arthur, veille dans les sentiers tortueux de la forêt de Brocéliande. Sensuelle et ambiguë, énigmatique et perpétuelle provocatrice, elle trouble les cœurs, pervertit les âmes ou les sauve. À sa guise. C'est la Déesse, l'ordonnatrice suprême, celle par qui le scandale arrive, la maîtresse absolue de la Vie, de la Mort. Femme éternelle, mère, amante et fille tout à la fois, inspiratrice de toute destinée sur terre, Morgane demeure l'une des plus belles images mythologiques féminines que l'imaginaire humain ait créée.

Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782756431451
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean Markale
Quatrième époque La Fée Morgane

© 1994, Éditions Pygmalion/Gérard Watelet à Paris
 
ISBN Epub : 9782756431451
ISBN PDF Web : 9782756431475
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782857044185
Ouvrage composé et converti par Pixellence (59100 Roubaix)
Présentation de l'éditeur
 
Après bien des aventures, des péripéties, des erreurs parfois, le royaume d'Arthur est maintenant solidement établi dans l'île de Bretagne. Grâce au courage et au dévouement des chevaliers de la Table Ronde, grâce aussi à l'enchanteur Merlin disparu dans sa prison d'air invisible avec la fée Viviane. Depuis, la prophétie du magicien s'est vérifiée : Lancelot du Lac a bouleversé le monde arthurien par ses exploits, et gagné l'amour de la Reine Guenièvre.
Mais cet amour adultère, nécessaire à l'accomplissement du héros, l'empêchera de devenir le roi du Graal, ce roi tant attendu dans l'univers mystérieux du Roi Pêcheur. Lancelot devra se contenter d'être le meilleur chevalier du monde et de donner naissance à un fils Galaad, le prédestiné, qui accomplira son destin.
Dans l'ombre, pendant ce temps, la fée Morgane, disciple de Merlin et demi-sœur du Roi Arthur, veille dans les sentiers tortueux de la forêt de Brocéliande. Sensuelle et ambiguë, énigmatique et perpétuelle provocatrice, elle trouble les cœurs, pervertit les âmes ou les sauve. À sa guise. C'est la Déesse, l'ordonnatrice suprême, celle par qui le scandale arrive, la maîtresse absolue de la Vie, de la Mort. Femme éternelle, mère, amante et fille tout à la fois, inspiratrice de toute destinée sur terre, Morgane demeure l'une des plus belles images mythologiques féminines que l'imaginaire humain ait créée.
Jean Markale, écrivain, homme de radio et de télévision, ancien professeur de lettres, s'est consacré, dans une suite d'ouvrages qui font référence, à la redécouverte et à l'illustration des civilisations traditionnelles, en particulier la civilisation celtique et le grand cycle arthurien du Moyen Âge.
Le Cycle du Graal
La Naissance du Roi Arthur
Les Chevaliers de la Table Ronde
Lancelot du Lac
La Fée Morgane
Gauvain et les chemins d’Avalon
Perceval le Gallois
Galaad et le Roi Pêcheur
La Mort du Roi Arthur
Quatrième époque La Fée Morgane
Introduction
L'ombre de Merlin

Ce matin la fille de la montagne tient sur ses genoux un accordéon de souris blanches.
André B RETON (Fata Morgana) .

Quand, en décembre 1940, réfugié à Marseille dans une zone dite libre, André Breton écrivait un long poème d'amour auquel il donnait le titre latin de Fata Morgana , il savait inconsciemment très bien ce qu'il faisait. Car, sous les orages des débuts de la Seconde Guerre mondiale, à quoi, ou à qui, pouvait-on se raccrocher pour éviter de tomber dans le vide absolu, sinon à une figure mythique et symbolique surgie du plus profond de l'imaginaire humain ? Et la Fata Morgana , autrement dit la Fée Morgane, cristallisation de l'éternelle femme magicienne et enchanteresse, était sans doute la seule à pouvoir encore conjurer les mauvais sorts qui s'abattaient sur l'Europe et sur un monde toujours endormi dans l'hébétude.
Il faut bien avouer que la fée Morgane exerce une fascination particulière ; et c'est peut-être parce que c'est le personnage le plus mystérieux, le plus énigmatique de toute la tradition arthurienne. D'abord, Morgane est très mal connue, sans doute parce qu'elle semble trop « sulfureuse » et qu'elle a été souvent occultée dans les récits christianisés du Moyen Âge. Ensuite, on la confond sans raison avec la fée Viviane, la Dame du Lac 1 1 , et on en fait la mère de Mordret, destructeur de la société arthurienne, ce qui n'apparaît pourtant dans aucun texte. Tout vient de la confusion entretenue entre le nom de Morgause ( Margawse dans la compilation anglaise tardive de Thomas Malory), qui est, dans certains textes, la femme du roi Loth d'Orcanie, c'est-à-dire Anna, une autre sœur d'Arthur, et le nom de Morgane, ou Morgue, qui ne figure, au départ, que dans les textes continentaux. La fée Morgane est en effet totalement absente des récits primitifs gallois concernant le mythe arthurien et le cycle du Graal. Ce n'est que dans la version galloise de l' Erec et Enide de Chrétien de Troyes qu'on pourrait la retrouver : encore faut-il préciser qu'il ne s'agit pas d'une femme, mais d'un homme, Morgan Tut, chef des médecins d'Arthur, et bien entendu dépositaire de toute la magie héritée des druides. Qui est donc en réalité cette Morgane que les textes français chargent volontiers de tous les péchés du monde ?
Si l'on s'en tient à une étymologie celtique plus qu'évidente, le nom de Morgane provient d'un ancien brittonique Morigena , c'est-à-dire « née de la mer », dont l'équivalent en gaélique d'Irlande est Muirgen . Mais une telle interprétation ferait de Morgane une véritable fée des eaux, ce qui ne semble pas le cas. Pourtant, dans la tradition populaire de Bretagne armoricaine, on raconte souvent des histoires au sujet de mystérieuses marymorgans qui sont des êtres féeriques vivant dans les eaux de la mer. Et si l'on va plus loin, on découvre dans la toponymie française un certain nombre de rivières ou de fontaines qui portent des noms comme Mourgue, Morgue ou Morgon. Mais il s'agit d'eau douce, et non de la mer. Et cela ne correspond nullement au personnage décrit dans les romans arthuriens, femme-fée, vaguement « sorcière » au sens vulgaire du terme, et quelque peu nymphomane, ce qui n'est pas contradictoire mais contribue à la faire présenter comme un être maléfique.
Fait étrange, on ne la trouve jamais auprès du personnage primitif d'Arthur, sauf sous l'aspect masculin de Morgan Tut. Certes, on pourrait dire qu'il y a eu féminisation du sorcier, le médecin, appartenant autrefois à la classe des druides, étant considéré comme expert en magies diverses. Mais le cas se complique lorsque l'on constate, dans la tradition continentale, la présence d'un grand géant qui porte le nom de Morgant ; cependant, il n'a rien à voir avec Gargantua bien que Rabelais, bon connaisseur des légendes populaires, en ait fait l'un des ancêtres de Pantagruel, dans la plaisante généalogie dressée de celui-ci en son Second Livre . On trouve un récit très littéraire sur ce géant Morgant dans un ouvrage italien de 1466, dû au Florentin Luigi Pulci, ouvrage qui fut bientôt traduit et imprimé en français et connut un immense succès au cours du XVI e  siècle. Il s'agit de l'histoire de « Morgant le géant, lequel, avec ses frères, persécutait toujours les chrétiens et serviteurs de Dieu » ; mais ils furent, après de multiples péripéties, tués par le comte Roland, neveu de Charlemagne. Et si l'on en croit ce récit, Morgant habitait une grande montagne qui ne peut être que les Alpes, et l'action se prolonge dans le sud de l'Italie, dans les Pouilles très exactement, où se situe le fameux Monte Gargano qui porte le nom de Gargantua. Il faut évidemment prendre avec précaution ces récits de la Renaissance soi-disant inspirés de la tradition populaire : la tendance de l'époque est à la « fabrication » de mythes lorsque ceux-ci justifient l'invraisemblance du déroulement romanesque. Mais il n'y a pas de hasard. En Bretagne armoricaine, un géant nommé « Ohès le Vieil Barbé », dans la chanson de geste qui porte le titre de Chanson d'Aiquin , est devenu, dans la tradition orale, un personnage féminin, Ahès, très vite confondue avec Dahud (= bonne sorcière), fille du roi Gradlon de la célèbre ville d'Is. Et actuellement encore, les antiques voies romaines de Bretagne armoricaine sont connues sous l'appellation de « Chemins d'Ahès ».
Quoi qu'il en soit de ce problème, Rabelais n'a jamais confondu le géant Morgant avec notre fée Morgane. Dans le même Second Livre , on peut en effet lire : « Pantagruel ouït nouvelles que son père Gargantua avait été translaté au pays des Fées par Morgue, comme le furent jadis Ogier et Arthur. » Il ne fait d'ailleurs que reprendre un thème cher aux auteurs de son siècle, puisque, la même année 1532, un anonyme avait publié des «  Grandes Chroniques  » où l'on voyait naître Gargantua de Grandgousier et Gargamelle, ceux-ci étant créés par la magie de Merlin, puis Gargantua se mettre au service du roi Arthur : « Ainsi vécut Gargantua, en la cour du très redouté et puissant roi Arthur, l'espace de trois cents ans, quatre mois, cinq jours et demi, justement, puis porté par Morgain la fée et Mélusine en féerie, avec plusieurs autres, lesquels y sont encore à présent. » Cela montre l'importance des romans de chevalerie, des récits féeriques et du cycle arthurien au début de la Renaissance, en France. Quant à la différence entre les formes Morgue et Morgain, elle s'explique parfaitement : en vieux français, Morgue est le cas sujet (nominatif) et Morgain le cas régime (ancien accusatif latin) d'où est tirée la forme moderne Morgane.
Autre fait troublant à propos de cette héroïne féerique, et qui n'est pourtant que le résultat d'une kabbale phonétique qui prête à rire : le mariage morganatique. L'exemple type, au XVII e  siècle, en a été l'union contractée par Louis XIV, devenu veuf, avec sa maîtresse, Madame de Maintenon. Il s'agissait d'un mariage secret, uniquement religieux, donc valable sur le plan spirituel, mais sans aucun effet sur ce qu'on ne nommait pas encore le « droit civil ». En quoi donc le mariage dit « morganatique » a-t-il un rapport, même très vague, avec la fée Morgane ?
Henri Dontenville, grand spécialiste s'il en fut – et d'ailleurs très controversé – des traditions populaires françaises, a écrit sur ce sujet des réflexions qui ne sont pas à prendre à la légère. Dontenville part en effet du conte bien connu de Charles Perrault, La Belle au Bois dormant, conte d'origine populaire et remis au goût du jour par la grâce de cet écrivain considéré comme mineur par le tout-puissant maître des usages qu'était Boileau. On connaît le thème de ce conte, incontestablement initiatique : un jeune prince (le Prince Charmant, au sens fort

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