le dernier Ulysse
236 pages
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le dernier Ulysse , livre ebook

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Description

Adaptation contemporaine d'une œuvre parue en 2082 dans un monde très proche du nôtre, plusieurs fois primé en son temps, ce roman raconte l'étrange voyage d'Alexandre Mauvalant, auteur réputé pour ses poèmes et ses nouvelles, mais incapable d'écrire un roman, alors que son éditeur Paul Vandoven n'en démord pas depuis vingt ans : son auteur possède la fibre d'un grand romancier.


À l'occasion d'une vidéo en ligne, Alexandre se retrouve confronté à une polémique. Suit une émission de télévision qui déclenche une avalanche de courriers. Parmi eux, la lettre d’une inconnue qui vit sur une île lointaine. Elle affirme avoir compris ce qu’il tentait d’exprimer pendant l’interview et lui suggère de se rencontrer un jour pour en parler.


Alexandre, dont la vie vient d'être bouleversée, envisage cette femme comme une chance : “Mon idée lui répond-il, serait de venir vers vous en évitant les accélérations contemporaines. Cela risque d’être fort long.” L'inconnue accepte. Et lorsque Paul Vandoven prend connaissance du projet, il l'encourage fortement, y voyant l'occasion de déclencher l'inspiration romanesque de son auteur.


Alexandre voyagera quatre années. Nombre de rencontres et d’épreuves l’interpelleront. L'homme et l’auteur subiront des mutations qui délivreront, à l'un et l'autre, de surprenantes réponses.


Laurent LD Bonnet achève avec le dernier Ulysse le troisième roman d'un cycle Tétralogie de la Quête : la vengeance, avec Salone, roman plusieurs fois primé, qui a obtenu le Prix Senghor ; la rencontre, avec Dix secondes, roman hommage au poème de Baudelaire, À une passante ; la créativité, avec le dernier Ulysse où le voyage devient le vecteur d'une quête de créativitéte.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9791090971189
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

– les défricheurs –
éditeurs libres
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
collection explorateurs
 
 
 
 
 
Une collection qui accueille auteurs et artistes contemporains engageant leur écriture critique ou fictionnelle au service de la liberté, de l’originalité, et s’aventurent dans une vision anticipatrice des enjeux du futur.
 
 
 
 
 
 
du même auteur
 
 
Tétralogie de la Quête :
 
Salone (la vengeance) - Prix Senghor.
Vents d’ailleurs 2012 Dix secondes (la rencontre)
Vents d’ailleurs 2015 le dernier Ulysse (la création)
les défricheurs (2021)
 
 
 
 
L'engagé
un regard sur Jack London
les défricheurs (2022)
 
Ailleurs, Collectif 2016
Aux évadés . Nouvelles - revue Daïmon 2021
 
 
 
 
 
 
© les défricheurs – 2021*
Pour les éditions VandO'Ven 2082
ISBN 979-10-90971-04-2
www.editionslesdefricheurs.art
 
 
 
 
 
LE DERNIER ULYSSE
 
 
 
 
 
Pour Alexandre Mauvalant Une adaptation de Laurent LD Bonnet
 
 
 
 
 
 
 
À ma ballerine d’un autre monde,
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Être un homme   ! Risquer avant toute chose son corps et son sang, puis risquer son esprit, son moi intellectuel, pour devenir un autre moi, inattendu et impénétrable, autrement.
 
D.H. LAWRENCE - La destinée humaine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
2082 Prélude
 
 
 
 
 
Nous ne sommes pas précisément votre futur. Et vous n’êtes pas exclusivement notre passé. Nous sommes les uns et les autres riverains du même temps, naviguant sur des cours différents, comme apparentés. Nous sommes frères et sœurs de trames temporelles .
Chez VandO’ven Éditions, nous savons percevoir vos échos, les interpréter. Nous avons choisi d’y répondre avec un livre, pour vous dire que nos histoires et nos Histoires se ressemblent, qu’elles gagneraient à se connaître, à s’inspirer les unes des autres.
Et quel meilleur ambassadeur que le dernier Ulysse pour accoster sur les rivages de votre présent   !
 
Son chemin éditorial fut à la fois une histoire de famille et de temps retrouvé. Laissez-moi brièvement vous la conter.
 
Lorsqu’il y a deux ans, les équipes responsables du transcodage m’avertirent de la teneur volumineuse et très particulière du substrat de données mentales récolté à la mort de l’écrivain Alexandre Mauvalant, je n’en fus pas surprise. Paul Vandoven, fondateur de notre maison d’édition, m’avait souvent entretenue du caractère complexe de son auteur fétiche, combien celui-ci l’avait à la fois comblé et déçu. Il en parlait comme d’un inénarrable personnage, irréconciliable avec lui-même. Il fallait s’attendre, m’avait-il confié, à ce qu’un jour, l’homme honorât le contrat signé, acceptant ainsi de révéler les mystères de son grand voyage, de son retrait du monde, et de la nouvelle écriture qui le submergea.
En partie pour ces raisons, nous avions continué à financer les recherches initiées par la fondation Vandoven   ; un demi-siècle d’engagement qui s’avère aujourd’hui gagnant, bien qu’il fallût chaque année le reconquérir auprès de nos investisseurs.
Tout commença à la fin des années vingt.
Un esprit visionnaire animait l’éditeur Paul Vandoven. Il l’avait forgé dans l’expérience d’un début de siècle fondateur en matière de communication. Il aimait le partager, il aimait convaincre, et le phénomène de l’inspiration littéraire le fascinait. Il avait vraiment fait sien ce cliché séculaire du métier : “La plupart des auteurs s’ignorent, ce sont des icebergs   ; une part non négligeable de ce qu’ils ont à révéler reste immergée.” Lui ajoutait : “Être artiste, c’est accepter l’exploration, s’aventurer là-dessous, se rendre compte que rien n’est affaire de glace, tout n’est que boue et larmes à faire remonter en surface. Nous, notre job, c’est la récolte   !”
Il conçut sa fondation dans ce but : comprendre le secret de l’inspiration littéraire pour mieux en recueillir les fruits. Croyant   ! Paul Vandoven était un croyant en la survie possible de l’art d’écrire. Et dans celle de son corollaire, le désir de lire.
Vision et quête d’une vie.
Il crut la voir aboutir, lorsqu’au cours de son voyage, apparurent chez Alexandre Mauvalant d’étranges mutations de son écriture. Il les accueillit, tenta d’en extraire la moelle, aidant son auteur à accoucher – le mot est juste – de son premier et unique Roman. Or malgré l’immense succès obtenu, Paul Vandoven fut très vite gagné par l’intuition qu’il n’avait édité qu’un reflet. Son poulain recelait en lui la quintessence d’une tout autre œuvre, peut-être une épopée. Comment faire qu’elle naisse   ?
Du temps, il faudra du temps, se disait-il, beaucoup trop   ! Aussi, quand Alexandre Mauvalant vint lui apprendre qu’il se retirait du monde de l’écriture – et sans doute du monde lui-même comprit à demi-mot l’éditeur – fut-il gagné par une sorte de prémonition : cet auteur-là, quoi qu’il en dise, n’avait sûrement pas écrit son dernier mot   ! Et il lui arracha au dernier instant la signature d’une clause post mortem .
Gardée longtemps secrète, elle vous permet aujourd’hui de lire ce Roman.
 
Alexandre Mauvalant disparu , Paul Vandoven redoubla d’énergie   ; animé de sa vision, il développa sa fondation, et dix années plus tard, les recherches aboutirent à un premier résultat tangible : existait en chaque être à la naissance (on le mesurait, on l’expérimentait), un vaste et puissant infraconscient créatif, un substrat qu’il fallait donc admettre comme inné, constitutif de la nature humaine. Banal   ! objectèrent certains, mais beaucoup au sein de la fondation ressentirent cette découverte comme majeure puisque ses conséquences interrogeaient l’espèce : détenait-on la preuve d’un Homo Sapiens avant tout créateur   ? La sauvagerie matérialiste de son expansion planétaire n’aurait-elle été que le résultat d’une longue et désastreuse dérive   ? Peut-être… Mais les lois de l’évolution n’offrant, par définition, jamais de seconde chance, qu’allait-on faire d’un tel constat   ? Il restait encore du domaine de la volonté de chacun, stimulé ou non par l’éducation, d’accéder à son propre potentiel. À ce stade de la recherche, la fondation Vandoven peinait encore à convaincre.
Quelques années s’écoulèrent et les expériences menèrent à une stupéfiante découverte.
Comprenant d’emblée l’enjeu qui en découlait, Paul Vandoven organisa un tour de table où il convia ses actionnaires principaux, ainsi que les plus influents   Business Angels de l’univers des medias. J’étais alors très jeune éditrice, travaillant d’arrache-pied à honorer la haute fonction à laquelle j’étais promise. Ce fut ce jour-là que j’appris à aimer vraiment mon métier.
Mon aïeul exposa longuement la nouvelle donne : oui, le substrat créatif existait à la naissance – toutes les recherches abondaient en ce sens – il se maintenait actif jusqu’au premier âge adulte, puis s’étiolait quand on en abandonnait la stimulation. Au contraire, pour ceux qui en menaient tôt l’exploration, s’y adonnaient chaque jour, s’y consacraient, le substrat demeurait vivace, disponible, foisonnant bien au-delà de ce qu’un artiste pouvait espérer créer au cours de sa vie.
Dans l’auditoire – une cinquantaine de femmes et d’hommes qu’on ne bernait plus avec des contes d’affaires à dormir debout – on commença à se jeter des coups d’œil à la dérobée : oui, et alors   ? On savait tous un peu ça, non   ? Paul Vandoven leur imposait-il une conférence   ? On avait d’autres chats à fouetter   !
Je me souviens de la fin de l’exposé. Elle me révéla la fine connaissance de l’esprit de ses contemporains que possédait Paul Vandoven. Il sembla conclure ainsi : “Mesdames et Messieurs, il est à présent certain que la part de substrat qu’utilise l’artiste de son vivant ne représente – même pour les plus prolifiques d’entre eux – que la part infime d’un potentiel plus vaste. Le reste, ah le reste   ! L’inestimable, le principal peut-être, ce pour quoi je vous ai réunis aujourd’hui, hélas il nous faut l’admettre, demeure à jamais inexploitable par l’artiste. Il l’emporte dans sa tombe.”
Puis il se tut.
Sidération dans l’assemblée, murmures, raclements de gorges, rires moqueurs, étouffés : on avait traversé l’Europe ou la planète, et signé un engagement de confidentialité, pour ça   ?
Après de longues secondes, Paul Vandoven ajouta : “Mais je vous apporte aussi la preuve que ce substrat sera techniquement récoltable – car nous devrons parler de moisson – au moment du décès de l’artiste.”
Je me souviens des cris, des rires, des soupirs. Certains ne bougeaient plus, se tenaient la tête, tripotaient nerveusement leur smartphone éteint, d’autres sortirent aussitôt de la pièce, puis revinrent. On prolongea la réunion qui se termina fort tard. Les actionnaires états-uniens et indiens, les plus réticents, accusèrent Paul Vandoven de se prendre pour Dieu, de vouloir accéder à l’âme. Argument qu’il repoussa aisément : tout d’abord, les capteurs de flux neuronaux ne seraient reliés qu’au cortex   ; l’âme, elle, siégeait en d’autres profondeurs. Non vraiment, seul le motivait pour la littérature, le potentiel d’un marché novateur qui la sauverait du déclin. On lui fit remarquer qu’il y aurait forcément collusion d’intérêts avec les découvertes en cours, notamment celle concernant de possibles diffusions temporelles. Il démontra qu’il suffirait d’en brider la puissance et la portée. Puis il exposa magistralement des perspectives financières d’une telle envergure, qu’in fine, il emporta une large adhésion. Le pool d’investisseurs se renforça et les nouvelles recherches débutèrent sous le sceau du plus sérieux et contraignant engagement de confidentialité sans doute jamais signé, dans toute l’histoire de la Recherche appliquée.
Cela fut long, très long. Trop pour Paul Vandoven qui dut admettre qu’il ne verrait pas le terme gagnant de son pari. Aussi voulut-il protéger, sceller sa vision. Il im

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