Le destin de Lise
123 pages
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Le destin de Lise , livre ebook

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Description

Lise ne pensait pas que son destin aller être aussi transformé quand elle quitterait la France.


Elle a toujours rêvée d’aller vivre au Canada et ce jour est enfin arrivé.


Avec son compagnon et ces deux filles, ils allaient pouvoir vivre leurs rêves.


Mais suite à un grave accident de voiture, elle allait voir l’impensable. Un être angélique.


Perdue dans cette situation improbable, elle va devoir devenir plus forte et plus combattante que jamais.


Avec l’aide de Conoor et de Kyle, Lise est sur le point de se transformer en une puissante sorcière.


Va-t-elle réussir à concilier magie et la vie de sa famille ?


Va-t-elle réussir à se sauver elle-même contre les démons ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782490637263
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Laura fleury Le destin de lise
© Les éditions Ethen, 2019
ISBN numérique :9782490637263
Courriel : contact.editionsethen@gmail.com
Internet :www.leseditions-ethen.com
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le cons entement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contref açon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuell e.
Chapitre 1
Lise
Aujourd’hui, c’est la journée tant attendue, nous a vons tous hâte d’arriver à destination. Pour cela, il reste encore quelques pe tites choses à régler. Mon chéri et moi sortons les valises, pour les mettre dans le co ffre de la voiture de ma belle-mère. Heureusement que c’est une voiture assez spacieuse. Même si j’ai essayé de faire un minimum, les sacs prennent énormément de place. On a opté pour deux gros sacs de voyage, en essayan t d’en mettre le maximum dedans. Un adulte et une enfant par sac, ça n’a pas été une tâche facile, mais j’y suis arrivé. Certains membres de nos familles respectives sont v enus pour nous dire au revoir. Nous sommes parfaitement conscients que nou s ne reverrons peut-être jamais nos grands-parents. Ils ont déjà un certain âge, et la vie nous réserve des surprises un peu chagrinantes. Mais on ne voulait absolument pas s’arrêter pour ça. C’est notre rêve de partir, même si c’est tout auss i dur pour chacun d’entre nous, on en parle depuis notre rencontre; au moins un point où nous étions d’accord. Comme dans chaque couple, nous avons vécu des passages mo ins heureux. Des passages où l’on se faisait la guerre et la gueule pour un rien . Mais ce nouveau projet nous a énormément rapprochés. La joie est présente, mais aussi la douleur et l’in quiétude de devoir tous les quitter. Quand nous avions annoncé la nouvelle, cer tains étaient choqués, d’autres ont pleuré. C’était dur d’admettre que nous allions êtr e à des milliers de kilomètres d’eux. Ils devaient se dire qu’ils n’allaient jamais nous revoir, et même se disaient-ils que nous étions un peu égoïstes. Mais heureusement, la techn ologie a fait un grand pas en avant; on pourra se voir différemment, et puis de toute façon, c’est notre vie. À eux d’accepter, ou non. Les filles sont vraiment surexcitées, je n’arrive p as à les tenir en place. Je me demande si elles comprennent vraiment ce qui se pas se maintenant. Elles sont si jeunes pour imaginer le bouleversement qui va se pr oduire. Elles ont bien compris que nous partons faire un long voyage, loin d’ici. Que nous verrons de beaux paysages et qu’en hiver, elles pourront faire autant de bonshom mes de neige qu’elles le souhaiteront. Là où elles ont grandi, elles n’ont pas vraiment eu la chance de découvrir la neiget préparées pour ce départ.; ce n’est pas la bonne région. Je les ai énormémen Je m’y suis peut-être mal prise, mais je ne voulais pas non plus les brusquer au point qu’elles en aient peur. Elles ont tellement hâte de prendre l’avion et de découvrir leur nouveau pays. Moi, je rêve de découvrir le Canada, bien sûr. Je c rois que depuis que je suis adolescente, je l’ai dans un coin de ma tête. Je me vois encore préparer des petites réservations, et au dernier moment tout annuler. L’ avion m’a toujours fait peur. Lors d’un crash, il est rare que les passagers surv ivent. Et avec tous les films que j’ai regardés, ça ne me rassure pas vraiment, c’est plutôt tout le contraire. Je suis beaucoup mieux les pieds posés sur la terre ferme. C’est pourquoi, pour essayer de me détendre au mieux, j’ai pris quelques cachets d’hom éopathie. Et pour couronner le tout, je les prends aussi pour ma claustrophobie. L’heure du départ se rapproche rapidement, nous ren dons donc les clés au
propriétaire. Il a plutôt mal réagi quand nous lui avons appris que nous partions. Alors, nous lui avons trouvé ses nouveaux locataires, la p ilule est alors mieux passée. Et puis, nous ne voulions pas partir comme des voleurs , non plus. Les derniers détails réglés — coupures de l’eau et de l’électricité —, nous montons tous en voiture. Direction l’aéroport. La t ension est très présente, le trajet est long et très pesant. Du moins pour nous les adultes , car les filles ne tiennent toujours pas en place. J’avais prévu le coup et préparé les tablettes avec des dessins animés. Notre choix, nous ne le faisons pas sur un coup de tête. Une nouvelle vie s’offre à nous et ça nous rend heureux et optimistes. C’était un choix purement réfléchi et nous ne l’avons pas pris à la légère. Arrivés devant l’aéroport, c’est l’heure des adieux pour tout le monde. Des larmes coulent sur certaines joues, mais un mélange de sen timents s’empare de nous, car pour nous, ça signifie une grande aventure, une vie à reconstruire et de nouveaux horizons. Mais le départ est beaucoup plus compliqué que je n e l’avais imaginé, on doit leur promettre de revenir chaque année au moment des fêt es. Cela me semble assez difficile. Entre les vacances des entreprises qui n e sont pas les mêmes, les filles et leurs écoles, mais aussi le financement; car tout rêve à un prix et le nôtre est très coûteux. Je me suis permise d’appuyer sur le fait q u’eux aussi peuvent venir nous rendre visite. Nous avons énormément travaillé tous les deux penda nt ces six derniers mois afin de mettre un maximum d’économies de côté pour cette expédition. Nous avons enchaîné les petits boulots, et nous avons aussi fa it dublack. Oui... du black. Interdit par la loi, non déclaré, mais on partait de la France définitivement, donc on s’en moquait. Pour moi, des ménages, du repassage, de la garde d’ enfant, des promenades d’animaux ou même en garder chez nous. Lui, c’était des tontes, couper du bois puis le vendre, de la peinture et même construire des caban es en bois. Max est un touche-à-tout, mais vraiment à tout. On peut lui demander n’importe quelle structure, il la fait. Sa seule bête noire, c’est l’électricité, la seule chose qu’il refuse de faire. Il a tellement peur de faire une c onnerie et ensuite de provoquer un court-circuit, pour malheureusement arriver au poin t de l’incendie. Nous regardons une dernière fois nos familles et no us nous dirigeons pour l’embarquement. À bord, mon stress monte en flèche. Je commence à p aniquer et à me poser des questions. Et si on faisait le pire mauvais choix de nos vies? Si on regrettait, plus tard? Les filles vont peut-être nous en vouloir? C’est vrai, on va les priver de leur famille! Je me dis dans un coin de ma tête, que c’est pour n otre bien, que ça en est même vital pour notre couple. Pour nous, c’est l’aventur e de la dernière chance, j’ai beau montrer à tout le monde que je suis forte et que to ut va pour le mieux, c’est faux. Notre couple est au bord de la rupture, alors imaginez qu ’il me laisse en plan au Canada? Pire, qu’il prenne les filles et qu’il s’enfuit? Je ne sais pas comment je ferais là-bas, mais je l’aime et je ferai tout pour qu’on y arrive . Nous sommes plutôt bien placés, nous n’avons pas à nous plaindre, en comparaison à d’autres passagers. Nous avons placé les filles entre chacun de nous deux. – Ça va aller, ne panique pas, me dit-il tout en me souriant et me prenant la main. – C’est facile pour toi, tu as déjà voyagé, lui rép ondis-je nerveuse. – T’es pire qu’une enfanta main! me lança-t-il, tout en rigolant et en me tenant l
encore un peu plus fort. Mais je n’ai pas le temps de lui répondre que déjà ce message de l’hôtesse passe : « Mesdames et Messieurs, bienvenue sur ce vol. Vous voyagez en compagnie d’Air Canada. Nous allons dès à présent vous indiqu er les consignes de sécurité. Tout d’abord, les issues de secours sont signalées par u n panneau “EXIT”, et sont situées à l’avant, au centre et à l’arrière de l’appareil. Un marquage lumineux au sol vous indique le cheminement vers ces issues. Les ceintures s’att achent et se détachent de cette façon. En cas de dépressurisation de la cabine, des masques à oxygène tomberont automatiquement devant vous. Pourquoi dépressurisation? Oh, tu voulais me rassurer, là? C’est foiré! Tirez sur le masque pour libérer l’oxygène. Placez- le sur votre visage et respirez normalement. En cas de nécessité, prenez le gilet d e sauvetage qui se trouve sous votre siège, passez la tête dans l’encolure. Attach ez et serrez les sangles. Gonflez votre gilet à l’extérieur de l’avion en tirant sur les poignées rouges. La notice que je vous présente contient les consign es de sécurité, veuillez consulter l’exemplaire, placé devant vous. En vue d u décollage imminent, veuillez redresser votre siège et rangez votre tablette, merci de votre attention. » Oh, mon dieu, je vais mourir! Le vol est étonnamment court entre les filles à occ uper, mes cachets qui me font dormir et ma tête qui fuse de questions. Sans parle r des hôtesses qui ne font que nous demander : « vous désirez quelque chose », à chaque fois qu’on bouge le moindre petit doigt. J’ai juste envie de leur répondre : « oui, q ue vous arrêtiez de me le demander toutes les deux minutese suis une! ». Mais je prends sur moi, zen-attitude oblige. J femme de contrôle, et un scandale dans un avion, je ne pense pas que ce soit le meilleur endroit. Ils pourraient me prendre pour un e terroriste ou un truc du genre. Nous voilà arrivés sur les terres du Canada. Une fo is les papiers administratifs remplis (la France est compliquée, mais alors eux, je crois bien que ce sont les champions), nous prenons un minibus commandé par le centre, qui va nous emmener tout droit en Alberta. Nous ne restons pas à Québec , c’était simplement notre escale. Résultat, plus de trois heures encore sur les route s. La province est située à l’ouest du pays, et nous allons dans un établissement d’accuei l pour exilés. Nous ne sommes pas les seuls à avoir fait ce choix, deux autres jeunes couples espèrent tout comme nous, une nouvelle vie et un ch angement radical. Un autre jeune, lui, célibataire, veut devenir un homme dans des bo is. Vivre par ses propres moyens, aller à la chasse et pêcher. Il souhaite même const ruire des turbines à eau pour avoir sa propre électricité. Il veut simplement son indép endance. Ne rien devoir à personne et encore moins aux gouvernements. Il a de l’ambiti on et j’aime ça, même si je trouve qu’il devrait faire attention, et que partir seul c omme il va le faire est risqué. Avant de partir, nous avions fait beaucoup de reche rches sur le pays, l’Alberta nous a vraiment tapés dans l’œil. On a tout de suit e su que c’était lui et pas un autre État. Le coup de foudre total ! Les parcs nationaux, les parcs animaliers, les Gran ds Lacs et leurs cartes postales de rêve, les montagnes… J’avais donc contacté plusieurs centres d’accueil, et reçu plusieurs réponses négatives, car nous étions quatre au total. J’ai do nc compris que la tâche allait être plus délicate. J’ai eu une proposition, mais j’ai refusé ... ils voulaient nous héberger séparément. C’était juste impensable de me séparer de mon conjoint et de mes filles. L’aventure, on la vit tous ensemble, et pas chacun dans son coin. Nous sommes une famille, et on ne quitte pas sa famille, même pour un rêve. Après plusieurs jours de recherches acharnées, j’av ais enfin trouvé. Un centre à
Calgary était prêt à nous prendre tous les quatre. Calgary étant l’une des plus grandes villes de l’Alberta, on ne pouvait pas rêver mieux. Le centre d’accueil a pour mission de nous aider à trouver du travail, un logement, ainsi que dans la vie au quotidien, mais aussi de nous aider à nous intégrer plus facilement à la population canadienne. Les Canadiens ne sont pas racistes, mais nous allon s devoir, en quelque sorte, faire nos preuves pour leur prouver que si nous som mes venus ici, c’est pour vivre avec eux et non en solitaire. Car si cela ne marcha it pas, ils allaient tous nous le faire payer et nous n’avons pas le temps pour cela... nos économies vont vite partir. Direction donc, Calgary, une bonne destination pour les sports d’hiver et pour l’écotourisme. Mais elle est surtout centrée sur l’ exploitation pétrolière, l’agriculture et le tourisme. La langue maternelle est l’anglais. Très peu de personnes y parlent français, j’ai donc dû, réétudier les bases, histoire de ne p as être perdue sur place.
Chapitre2
Lise
Lors de ce petit voyage en bus, nous passons princi palement notre temps à observer derrière les vitres. En même temps, nous n e pouvons pas faire grand-chose. On aperçoit beaucoup d’immeubles d’activités, cela nous dépayse totalement de notre campagne. Les prairies, avec nos champs de blé et n os forêts de chênes à perte de vue... Nous habitions dans une ferme, avec nos animaux : c hèvres, lapins, volailles... Mais pour ce petit, enfin... important rêve, nous é tions obligés de nous séparer d’eux. Pour la majorité, nous les avons vendus. Nous ne vo ulions pas les donner, car les personnes ne se seraient pas vraiment intéressées à eux, que là, même à un petit tarif, ils se sentent obligés de s’en occuper comme il se doit. Nous nous sommes assurés qu’ils partaient tous dans une famille convenable. Avoir un animal n’est pas une décision à prendre sur un coup de tête. Qu’ils soie nt pour compagnie, reproduction, ou tondeuse naturelle. Nous leur avions tous donné un prénom original. Le petit poney, quant à lui, est resté dans la famille. Derrière les tours des immeubles, on aperçoit les m ontagnes Rocheuses. Pour le moment, pas de neige à l’horizon, mais vu l’avancée de la saison, cela ne devrait pas tarder. Un léger froid s’est installé et le givre e st présent un peu partout. Les forêts de pins et d’autres variétés nous offrent une palette de mille et une couleurs. Un spectacle magnifique, dont je pense ne jamais me lasser. Il y a aussi beaucoup de pigeons ou colombes, je ne sais pas trop, je n’arrive jamais à faire la différence. À vrai dire, ils rase nt le bus tellement vite que je n’ai pas le temps de bien les observer. Ça reste un oiseau, bla nc et gris, avec des plumes et un bec. La région organiserait beaucoup de festivals et j’a i déjà hâte de pouvoir y participer. Il y a aussi un grand carnaval, il para ît que de nombreuses célébrités viennent pendant cette courte période, peut-être qu e nous aurons la chance d’en croiser une et pourquoi pas deux, qui sait... J’ima gine déjà dans un coin de ma tête : des cracheurs de flammes qui jouent avec le feu. Le s filles, style brésiliennes à demi-nues, des costumes avec des couleurs éclatantes, et leurs plumes qui font un mètre de long et qui les suivent comme une ombre. Une fanfare tout habillée pareille, de grosses caisses, des saxophonistes... Mais aussi ces hommes , qui ont un air très triste et qui font croire qu’un miroir les sépare de nous. La nuit commence à tomber et ce panorama de couleur s laisse place à la pénombre, qui nous offre également un spectacle éti ncelant avec la réverbération des lumières publiques qui se reflètent dans les vitrin es des magasins. Les rues sombres et les étoiles qui éclairent ce ciel si bleu nuit qu’e lles paraissent plus grandes, ou bien plus proches de nous. Je n’avais jamais eu une vue aussi magnifique. La Lune est splendide, bien ronde et d’une couleur éclatante. O n peut même apercevoir ses cratères. C’est fou comme un changement géographique nous off re une version différente de ce que l’on connaît déjà. Comme quoi, il suffit de pas grand-chose pour redécouvrir le monde extérieur. Ici, on paraît tellement petit à côté de cette nature parfaite. Arrivés au centre, nous sommes immédiatement pris e n charge par Charles. Nous avons énormément dialogué lui et moi, durant nos éc hanges par mail et par téléphone.
Toutes les questions qu’il nous pose, il en connaît déjà les réponses. Je veux bien croire qu’il voit beaucoup de personnes, mais quand même... Il est trop curieux, à mon grand regret. Alors que nous sommes installés dans la pièce princ ipale, il poursuit avec les règles de vie et l’organisation du centre. Je suis contente de voir que tout ce que j’ai lu et vu sur la brochure est ressemblant. J’avais vrai ment peur d’arriver dans un centre hyper crade avec juste un lit de camp dans la pièce . Nous ne sommes pas obligés de manger au self avec les autres. Un couvre-feu est i nstauré pour faire un minimum de bruit à partir d’une certaine heure; et certains jours, ils interdisent même de passer l’aspirateur. Charles nous conduit dans notre chamb re et nous laisse prendre nos marques. Enfin tranquille. Je scrute le moindre détail. Au premier abord, elle semble vraiment petite pour y tenir tous les quatre. Il y a un lit superposé et u n canapé-lit juste en dessous. Les murs sont rouges et blancs; dans la salle de bain, nous avons une baignoire t oute bleue et un tout petit meuble dans l’angle du mur opposé. La décoration est de mauvais goût, je pense qu’ils auraient pu faire plus d’efforts. – Chéri! Ça y est! Nous y sommes! Je suis si fière! On a réussi. Dès demain, au boulot... on dépose des CV partout et on visite le coin. Il ne faut pas traîner, nous ne sommes pas ici en vacances, dis-je à Max, excitée. Oui, nous ne devons absolument pas perdre de temps, on ne peut pas se le permettre. Mon excitation pour une nouvelle vie se laisse sentir. Sûrement un peu de trop, mais je ne peux pas me contenir tellement que je suis heureuse d’être enfin là. – Oui, bah doucement, le voyage a été très fatigant quand même. On va se reposer, demain est un autre jour, me répond-il. Comme à chaque fois pour lui, il n’y a aucune préci pitation à avoir. Il ne changera pas. Il me répète souvent que je ne peux pas m’empê cher de tout contrôler. Mais si je ne le fais pas, qui le fera? Lui? Non, certainement pas. Je suis la plus jeune de n ous deux, mais la plus mature. – Allez, les filles, venez manger vos sandwichs et vous irez au lit juste après. Je vois bien que ce que je viens de dire ne leur fa it pas plaisir, mais tant pis. Je suis fatiguée du décalage horaire et du voyage, alo rs deux petites diablesses exténuées... je connais trop bien ce que cela donne et je n’ai pas envie de le vivre ce soir. Elles ronchonnent toutes les deux; elles veulent tout voir et tout savoir maintenant. Mais je leur explique, que nous-mêmes n ous ne savons pas, et qu’il faut laisser faire le temps, que tout se fera normalemen t, sans précipitation et sans accrocs, si possible. J’ai juste à dire qu’elles dorment sur le lit superposé, que déjà, elles vont beaucoup mieux. Non mais quelles comédiennes, on le s attire grâce à la carotte! Je commence à ranger nos affaires, dans le peu de p lace mis à notre disposition. On a donc un sac pour deux : un adulte et une enfan t, et ils contiennent absolument tout. Au fil du temps, on manquera de certaines cho ses. Les saisons changent et nous sommes arrivés en hiver, ce qui n’aide pas, car à c ette période on se couvre plus donc plus de vêtements à apporter. Les armoires pleines, je laisse quelques trucs dans les sacs et je les place sous le canapé, histoire de gagner un peu de place. Pour égayer le tout, ils auraient pu installer des étagères aux murs, créer une petite bibliothèque ou décorer avec un peu d’access oires, comme des bougies, des cadres... C’est un centre d’accueil, je suppose que pour eux ce n’est pas une priorité, mais là, ça nous donne vraiment envie de repartir d ans l’autre sens. J’ai l’impression que ces murs vont vite me faire sentir en prison.
Finalement, les filles se sont endormies assez rapi dement. Nous, nous sommes allongés sur le canapé ou du moins, ce qui sert de canapé. Mon Dieu! Le matelas est une tuerie. Veuillez bien sentir la petite pointe d’humour à ce moment précis. On se blottit l’un contre l’autre, on discute un pe u, puis Max s’endort. Moi, je tourne pas mal de temps dans le canapé, impossible de trouver le sommeil. Après avoir mis du temps à émerger et avec ce mal d e dos que j’étais sûre de me chopper, je pars chercher les petits déjeuners au s elf. Je prends donc le nécessaire, qui est mis en évidence sur une grande table. Je re mplis les bols de lait chocolaté. Ne sachant pas exactement quoi prendre, je pioche un p eu partout. Entre le sucré et le salé, mes yeux se battent pour savoir où ils doiven t regarder. Je prends également une carafe et la remplis d’eau, car le jus de fraise ne me dit absolument rien, et je ne me sens pas d’humeur à innover ce matin. Je me demande bien comment je vais faire pour tout transporter jusqu’à la chambre. Je regarde, au tour de moi, un peu perdue, et là, un homme me dit : – Vous m’avez l’air bien embêtée avec vos plateaux, je me trompe? – Oui, en effet. Je vais faire plusieurs tours. Ça ne dérange pas si je laisse les autres plateaux ici, pour qu’ils ne gênent pas? dis-je en montrant les autres dans le coin de la table. – Non, ils ne dérangent pas, mais vous voyez là-bas , me dit-il en me montrant du bout du doigt des chariots. Ils sont mis à votre di sposition, vous pouvez donc en prendre un et le ramener ensuite. – Merci, Monsieur, je n’avais pas vu. Je le salue et pars rejoindre ma famille dans la ch ambre. Évidemment, sur le trajet, je renverse du lait un peu partout... en mê me temps, une certaine blonde idiote a trop rempli les bols. Je ne peux donc m’en prendre qu’à moi-même. Arrivée devant la porte, je frappe et Max vient m’ouvrir. – Non, mais es-tu sérieuse? Tu as vraiment cru qu’on allait manger tout ça? En tout cas, on ne risque pas de mourir de faim, me di t-il en regardant le chariot tout en se moquant. Je vous présente mon premier grand défaut de maman, je prends toujours plus que nécessaire, de peur que l’on manque. Tous les j ours, nous voyons à la télévision des programmes qui expliquent que la fin est proche ou que nous allons vivre l’apocalypse de notre planète Terre. Sans oublier l es histoires qui nous sont sûrement cachées par les gouvernements. Par exemple les mort s-vivants, les extraterrestres, les démons... Oui, mon deuxième défaut est bien que j’a i une grande imagination. Mais on peut tout de même se poser la question : vérité ou intox? – Ça ne va pas se perdre, lui dis-je. En plus, je t e rappelle que nous devons aussi commencer à faire des économies. Je me sens sans cesse obligée de devoir lui répéter, et ça peut vite être pénible. Il prend toujours tout à la légère. Ça a déjà été source de disputes dans notre couple.
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