Le Féminin sacré
512 pages
Français

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Le Féminin sacré , livre ebook

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Description

« Papa, je suis maintenant une femme, parle-moi de maman. J’ai besoin de savoir, j’ai besoin de la connaître autrement qu’à travers les photos que tu gardes d’elle. »



C’est au décès de son père que Marie-Isabelle entreprend d’élucider le mystère qui entoure la disparition tragique de sa mère. Une quête qui la guide sur un chemin périlleux où se croisent faits historiques, secret d’église, sociétés secrètes, occultisme, crime.



Révélations, apparitions, lettres, précieux apocryphes plongent la jeune architecte et son ami Philippe dans une aventure qui les propulse au cœur d’un éveil spirituel, aux confins d’une philosophie qui sacralise la femme, réceptacle de la connaissance originelle, dans ce petit village de l’Aude où l’énigmatique et réfractaire abbé Saunière se livre à des dépenses inconsidérées, des actes blasphématoires et à une étrange fascination pour Marie-Madeleine...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414519637
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51964-4

© Edilivre, 2021
Dédicace
A ma petite maman, Elyane cornu, partie bien trop jeune,












Sur arrêté du 28/07/1961, les fouilles sont interdites à Rennes-Le-Château
 
Là où tout commence, Carcassonne, printemps 2015
Dans un coin reculé, sous un énorme saule pleureur, deux hommes assis dans une voiture sombre observaient la scène, près du petit cimetière. Le conducteur, voyant le cortège se disperser, s’empara de son téléphone.
— Ils vont partir, avez-vous terminé ?
— Oui, seul un tiroir renfermait des papiers.
— Rien d’autre, vous êtes sûr ? Ce n’est pas suffisant, mais nous sommes pris par le temps. Il va falloir surveiller la fille. Rapportez déjà ces documents, le Grand Maître avisera de la situation, nous nous retrouvons au hangar, il nous y attend.
L’homme mit le moteur en route et s’engagea dans l’allée qui menait du cimetière à la nationale. Décidément, cette famille risquait de tout compromettre ! Il y avait déjà eu la mère, qui avait fouiné durant de longues années pour ensuite disparaître sans que la confrérie ne sache où ; son mari, qui s’était ensuite lancé à sa recherche ; et maintenant la fille qui risquait bien de chercher elle aussi. Les éléments trouvés par Sylvain suffiraient peut-être à ne pas la lancer sur cette piste, mais il fallait être prudent. Le Grand Maître avait été clair : personne ne devait se mettre sur leur chemin ! La congrégation avait eu quelques années de répit, quand le père avait finalement abandonné ses recherches. Et Gérard se souvenait des longues journées de filature qu’il avait dû passer à fliquer Édith, celle que tous nommaient l’élue. Sa vieille carcasse ne lui permettait plus cela aujourd’hui, mais son fils était là pour prendre la relève. Sylvain était un bon garçon, le Grand Maître l’avait promu au statut de général. Le secret était gardé depuis deux millénaires et il fallait qu’il en reste ainsi.
Bien que présente, Marie-Isabelle assistait à l’enterrement de son père, plus qu’elle n’y participait. Beaucoup de gens étaient présents, dans le vieux cimetière de Carcassonne où elle était entourée de ce qu’il restait de sa famille, et mécaniquement, elle avait serré les mains qu’on lui tendait, incapable de remercier les personnes qui lui présentaient leurs condoléances. Il n’y eut pas, comme le voulait la tradition, de repas après le culte et chacun rentra chez soi. C’était beaucoup mieux ainsi, elle n’aurait pas pu, même en se faisant violence, écouter les propos des uns et des autres. Son oncle et sa tante l’avaient bien compris et personne ne chercha à l’imposer. Le reste de la journée, Marie-Isabelle le passa, enfermée dans la petite chambre d’amis en quête de solitude, à ressasser ces derniers jours qui avaient duré mille ans. L’appel en plein milieu d’une soirée passée avec Edwige dans l’appartement parisien qu’elles partageaient, son refus de comprendre, le regard pétrifié de sa cousine, puis, très vite, les décisions qu’il avait fallu prendre, la spirale des démarches, l’une impulsant l’autre, comme dans un engrenage, une sorte de mouvement perpétuel qui l’avait empêchée de penser : puis, la gare de Lyon, le trajet, interminable, l’arrivée à Carcassonne, l’accueil désolé de son oncle et de sa tante, les parents d’Edwige ; ensuite, la visite à la morgue, les papiers à lire, à signer, à remplir, l’organisation des obsèques, les questions : une crémation ou une inhumation ? Qu’est-ce qu’il aurait préféré ? Elle avait enchaîné les étapes de ce marathon morbide sans souffler. Et maintenant ? Marie-Isabelle se sentait oppressée par la perspective du vide abyssal qui s’étendait devant elle. Elle n’avait que cinq ans quand sa vie avait pris un tournant dramatique. Bien que petite, elle avait très vite compris que sa mère avait disparu et qu’elle ne reviendrait pas, même si son père avait, par tous les moyens, cherché à la préserver des médias friands de la situation. Perdue dans ces sombres évocations, elle sursauta quand son oncle frappa doucement à sa porte. Devant son air ennuyé, elle comprit qu’il devait lui parler et elle ouvrit plus grand, le laissant entrer. Il paraissait soucieux, elle lui laissa donc le temps nécessaire, s’asseyant sur le bord de son lit. Il préféra, quant à lui, rester debout, serrant nerveusement ses mains.
— Ma chérie, tu as rendez-vous chez le notaire mercredi à 10 heures, si tu le souhaites, je peux t’y accompagner. Je sais que ce que tu vis est tragique et j’aimerais pouvoir t’aider davantage.
Marie-Isabelle leva le regard vers lui, surprise de ne pas avoir envisagé les conséquences juridiques du décès de son père. Il était pour moitié propriétaire du domaine de Carcassonne, « son bébé » comme il s’amusait à l’appeler, qu’il administrait avec son frère. Combien de fois, petite fille, elle l’avait entendu prononcer, en balayant de la main l’étendue des vignes : « Ma fille, tu vois, un jour, tout sera à Edwige et à toi. C’est votre héritage familial ! »
En définitive, son parcours avait été différent puisqu’elle avait choisi de partir pour Paris à l’ENSA afin de suivre des études d’architecte. Ce métier la passionnait et son père avait respecté son choix. Edwige, quant à elle, l’avait suivie à Paris, ce qui leur avait permis de prendre un petit studio toutes les deux et elle s’était lancée dans la géologie, complétant son cursus dans les sciences de la terre par une option en céramologie. Ses parents avaient, eux aussi, accepté son choix, et Marie-Isabelle était sûre qu’ils devaient être rassurés de les savoir ensemble dans la lointaine capitale. Tout à la douleur du drame qui venait de se jouer, elle n’avait pas songé à cela.
— Oncle André, pour le domaine, comment allons-nous faire ?
Brièvement, il le lui expliqua. Elle héritait d’une moitié, ainsi que de la maison, et aurait un choix à faire : vendre sa part ou lui laisser le soin de poursuivre le travail de leurs ancêtres, avec l’aide d’une personne compétente pour le seconder. Il était évidemment hors de question qu’elle vende ce qui représentait toute la vie de son père. Son oncle parut soulagé par sa décision, ce domaine lui tenait autant à cœur qu’à son père. Les deux frères en avaient hérité de leur propre père, et la plantation était située à quelques centaines de mètres de la cité de Carcassonne. Bénéficiant du label IGP, leur vin blanc avait une saveur fruitée, propre à la région, très appréciée pour l’apéritif ou les desserts. Il arborait fièrement l’étiquette du Domaine Richardot reconnu sur la liste des vins de « La Cité de Carcassonne ».
Mercredi arriva très vite, et, le cœur serré, la jeune femme poussa la porte de Maître Denabis. Elle se présenta au secrétariat à une jeune femme au sourire avenant. Elle devait, en comparaison, avoir une mine épouvantable, mais c’était bien le dernier de ses soucis. À son entrée, de façon très courtoise, le notaire se leva, lui serrant la main tout en l’invitant à s’asseoir face à lui. Elle entendit de nouveau les éternelles condoléances, s’obligeant d’un air poli à le remercier.
— Mademoiselle Richardot, nous allons, au vu des circonstances, procéder à la lecture du testament de votre père. Ce dernier a été établi le 14 janvier 2010, et même si cette formalité va très certainement être pénible pour vous, je me dois, au regard de la loi, de vous en faire la lecture en totalité et vous en remettre ensuite une copie ainsi que les actes de propriété.
Marie-Isabelle fit un effort pour se concentrer sur la lecture du testament, qui était somme toute des plus classiques. Furent énoncés la propriété qu’ils occupaient ainsi que la petite dépendance, la moitié de l’exploitation, le compte bancaire qui avait été bloqué à la date du décès pour lui être restitué par les soins du notaire, mais l’annonce de la suite la fit tressaillir. Son père avait, depuis de nombreuses années, souscrit une assurance vie d’un montant de 150 000 euros. Il ne lui en avait jamais parlé, et elle demeura stupéfaite de l’apprendre, d’autant plus concernant une somme aussi importante. Elle le savait économe, ne vivant que pour elle et son travail, mais entre le compte bancaire bien rempli et l’assurance vie, il s’était montré incroyablement prévoyant. Marie-Isabelle signa, l’esprit absent, les documents que lui tendait le notaire, et allait se lever quand ce dernier lui fit signe gentiment de se rasseoir.
— Mademoiselle Richardot, ce cas arrive parfois et je respecte toujours les volontés de mes clients, votre père m’a confié une lettre à ne vous remettre qu’après son décès.
Il lui tendit une enveloppe cachetée à la cire, comme on le faisait autrefois. Les doigts de Marie-Isabelle tremblaient en la prenant, mais elle s’abstint de tout commentaire. Maître Denabis lui remit l’ensemble des documents qu’il avait rassemblés à l’intérieur d’une grande enveloppe et elle prit congé. Songeuse, elle rejoignit son oncle qui l’attendait dehors. Il ne lui posa aucune question, mais la nervosité de sa nièce qui tripotait une petite enveloppe cachetée à la cire ne lui échappa pas. Certes, il se sentait assommé par la mort brutale de son frère et ces derniers jours avaient été un cauchemar, mais son malheur se doublait de la peine que Marie-Isabelle lui inspirait. Il l’avait discrètement gardée à l’œil depuis son arrivée en gare de Carcassonne, deux jours après la mort d’Albert, et le moins qu’il puisse en dire, c’est que la petite s’était montrée courageuse et qu’elle avait assuré. Elle était plutôt du genre taiseux, l’exact inverse d’Edwige, jamais un mot en trop, et on voyait bien qu’elle déployait de gros efforts pour suivre les conversations, y participer, pren

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