Le Livre des Origines - Tome 1
390 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Livre des Origines - Tome 1 , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
390 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tout d'abord, rien. Soudain l'eau jaillit d'entre les marches du temple. Simple ruisseau, il devient torrent furieux. Des arbres transpercent la roche, filent vers l'azur pour dresser deux murailles qui bordent le cours d'eau. La montée du temple se transfigure. Le vieux prêtre qui passait par là se tourne vers Spruclz. D'un doigt impérieux, il déclare :


« Acquiers la connaissance, maîtrise les dons, défie les dieux car le sort du monde en dépend ! » Mais Spruclz, simple garçon de ferme ne peut imaginer que cet oracle le concerne.


Pourtant, un soir, une monture approche au triple galop. Le destrier fourbu s'écroule. Et la terre se met à trembler...


C'est le grand échiquier qui s'organise. Les pièces se mettent en place. Tous savent déjà que la partie sera à l'Origine d'un ordre nouveau où régnera, c'est selon, le Tout ou le Néant...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414177615
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-17759-2

© Edilivre, 2018
Exergue

Ecrire est un acte incertain qui n’a de sens que dans le partage.
Les mots s’alignent peu à peu sur les feuilles blanches, mais ils ne prennent leur valeur que s’ils sont lus.
L’auteur est dans ce doute permanent de l’utilité de son travail.
Vous qui ouvrez ces pages, vous donnez vie à une création qui resterait stérile sans votre appropriation.
Ce livre vous est donc dédié, à vous lecteurs, avec une pensée particulière pour celles et ceux qui, les premiers, ont donné un peu de sens à cette histoire.
Que vous puissiez vous évader et vous imaginer luttant aux côtés de Spruclz.
SPRUCLZ IS YOURS !
Chapitre I
Le crépuscule d’hiver s’emparait de la forêt. Recouverte de ce manteau obscur et pesant, elle paraissait bien inhospitalière. Vue du ciel, elle s’étendait par tous les horizons, tel un champ de nuages végétaux. Quelques arbres plus majestueux perçaient cette couche, comme des cumulonimbus au cœur de cette strate informe et immobile. Le brouillard recouvrait l’étendue de feuillage. Avec lui s’accentuait le froid. Le givre exigeait ses droits, figeait tout être vivant. Seuls quelques oiseaux de nuit, silencieux, surveillaient les alentours, perchés sur les cimes des arbres ou volant au ras des buissons à la recherche de rongeurs impunément attardés. Le vent discret agitait les feuilles, s’insinuait parmi les branches, glissait silencieusement entre les troncs, traquait chaque être vivant, animal ou végétal pour imposer le règne de la froidure.
Brusquement un cri déchira le manteau de la nuit. Les plaintes d’une femme s’emparèrent des lieux, résonnèrent entre les troncs et les rochers. Un hurlement inhabituel en ces lieux si reculés.
Qui vient briser le calme de l’endroit ?
Qui vient défier le silence imposé par le gel ?
La femme courrait aussi vite qu’elle le pouvait, tentant de rallier le village voisin ou tout au moins un abri contre l’ardeur glaciale de l’hiver. Son ventre gonflé lui pesait, sa poitrine lourde la gênait dans ses mouvements. Parfois une contraction violente l’obligeait à stopper. De douleur, elle joignait les mains sur son ventre rond, tombait à genoux, priait le ciel et cet enfant de bien vouloir patienter un peu. Se relevant tant bien que mal, les genoux écorchés, les jambes ensanglantées, elle se redressait et se remettait piteusement en marche. Dans l’obscurité, elle se perdait, heurtait un arbre, vacillait contre un buisson, tombait dans un fossé. Les ronces s’agrippaient à ce qu’il restait de ses jupes, les racines affleuraient pour crocheter ses chevilles, les branches basses fouettaient ses mollets. Elle avançait cependant, mais ne parvenait pas à ignorer les crampes, les écorchures, les coups.
Les contractions de la vie qui s’annonçait eurent finalement raison de ses efforts. La poche des eaux se rompit. L’énergie maternelle fuyait le corps frêle qui luttait. Les contractions se firent alors plus violentes. La femme s’affaissa entre les racines aériennes de l’arbre le plus proche, elle se saisit d’une branche pour la glisser entre ses dents mais cela n’atténua en rien la puissance de ses hurlements. Elle releva ses jupes et tenta de dégager la tête de son enfant. Elle concentra ses dernières forces vers ses muscles abdominaux pour produire la poussée salvatrice, et dans un dernier cri, elle libéra la vie qui était en elle. Elle parvint à poser l’enfant qui, ne sachant ce qu’il advenait de lui, toussota un peu sous la poussée de l’oxygène s’engouffrant en ses poumons. Ses yeux qui ne voyaient pas semblaient étonnés de contempler la vie au sein d’une forêt si obscure et si hostile.
La mère épuisée s’efforça de remonter ses jupons pour couvrir le corps du nourrisson. Elle pleurait de ne pouvoir lui offrir un autre accueil en ce monde. Elle pleurait de n’être plus assez forte pour accompagner les premiers instants de son nouveau né. Elle pleurait de savoir qu’elle offrait la vie et la promesse d’une mort prochaine dans le même temps. Elle pleurait de savoir son petit être déjà abandonné ici bas. Elle pleurait de n’avoir plus d’amour encore à offrir. Elle pleurait… « Pardonne-moi mon enfant ».
Son dernier souffle tenta vainement de réchauffer le petit homme.
Le calme revint lourd, terrible et mystérieux en cette forêt épaisse.
Ami, dis-moi quel avenir un petit homme peut-il espérer quand à l’aube de sa vie, le voilà déjà perdu dans le crépuscule hivernal d’une immense forêt ?
Ami, rassure moi et montre moi quelle est la destinée d’un être si faible, abandonné et sans défenses.
Seul en ces bois, un nouveau petit cœur luttait pour battre, noyé, englouti dans une masse végétale.
Autour du petit homme, quelques mouvements imperceptibles se firent sentir. Probablement les premiers carnassiers scrutaient-ils les alentours avant de prendre le risque de s’approcher. Les cris de la femme apaisés, la faune ne craignait plus de rôder au plus proche d’une proie facile.
Quelques branches bougeaient davantage, mais aucun son ne trahissait l’approche des prédateurs. Les remous des feuilles se faisaient plus sensibles. Les bêtes approchaient. Les branches plus grosses frissonnaient témoignant de la présence d’un animal décidé.
Cependant… Etait-ce illusion ? Etait-ce réalité ? Etait-ce magie ou bien simplement le vent ? Quel animal posséderait une force capable d’imprimer un tel mouvement à un arbre au point qu’il se répercuta sur toute sa ramure ? Quel prédateur en chasse était assez imprudent pour signaler si distinctement sa présence ?
Les branches vacillaient dans un mouvement lent qui ne semblait pas désordonné. Les racines du grand arbre au pied duquel la femme était venue donner la vie paraissaient se mouvoir elles aussi. Les ramures du marronnier se déployaient, poussaient plus vite qu’en un printemps. Les feuilles croissaient follement et prenaient des proportions exagérées. Peu à peu, l’arbre s’animait et se mouvait. Les racines courraient sur l’humus frais, progressaient vers le corps inanimé de la femme, délicatement rampaient sur ses épaules, s’enroulaient autour des membres décharnés. Les bras maternels étaient écartés pour libérer l’enfant. Les basses branches s’allongeaient encore. Les feuilles surdéveloppées se croisaient entre elles et venaient recouvrir le petit corps d’un doux manteau. Des ramifications apparaissaient et s’étiraient enlaçant maternellement l’enfant. Dans son sommeil, le nouveau né était délicatement soulevé du ventre de sa mère. Les doigts de la défunte s’agrippaient toujours à son petit, mais quelques lianes vinrent séparer les deux êtres à tout jamais. Les feuilles se firent plus nombreuses et plus épaisses autour du corps de l’enfant, lui procurant une protection contre les assauts du froid. Les fleurs alentours émirent leurs plus belles senteurs pour masquer le parfum de nouveau né à l’odorat des prédateurs. Peu à peu, un cocon végétal prit soin du petit être.
Ce faisant, le corps de la mère fut entraîné par les racines dans l’humus chaud et doux. S’enfonçant lentement dans la terre meuble, elle y fut délicatement accueillie. Ne resta bientôt de visible qu’une main tendue vers le fils confié à la nature.
Va mère digne et courageuse, repose en paix, ton enfant n’est plus seul, la forêt offre un répit à ton petit.
Alors qu’il dormait dans sa chrysalide feuillue, insouciant du danger omniprésent, déjà les carnassiers reprenaient leur traque, profitaient du masque complice de la nuit pour se repaître des chairs des malheureux qui n’avaient su trouver à temps un abri efficace. Dans ce silence profond le moindre son trahissait et annonçait la mort prochaine. Le froid rivalisait avec les chasseurs. Il glissait immuablement, rôdait, fouillait chaque recoin pour saisir les plus faibles.
La loi de la forêt était à celui qui tuerait le plus vite.
Dans ce combat contre la mort, tremble avec moi, ami, pour le petit homme ! Implore les cieux pour son secours ! Fais qu’il soit épargné, fais que les efforts de sa mère n’aient pas été vains. Fais qu’une âme charitable lui vienne en aide et ne le laisse plus seul.
Chapitre II
Seul, certes non ! Les arbres innombrables de cette forêt profonde étaient, pour l’instant, autant de protecteurs qui tentaient de dissimuler l’enfant. Cependant d’autres yeux, des yeux divins veillaient sur le petit homme. Du sommet de sa tour cristalline, si haute qu’elle dominait toute la Terre sans pouvoir être aperçue du sol, le Divin Créateur, l’Origine des Origines, le Seigneur des Eléments observait la scène. Cette tour n’en était d’ailleurs pas réellement une. Aucun homme ne lui connaissait de fondement. Elle prenait pourtant appui aux deux pôles terrestres. Ses piliers étaient si fins sur la banquise qu’ils étaient semblables à deux fils d’araignée en cristal. Leurs bases s’étiraient droit vers le ciel, s’évasant graduellement vers le firmament. Loin au dessus des hommes, cette fine paroi de verre, d’une pureté immaculée, d’une transparence parfaite s’étalait en une plateforme qui surplombait toute la planète.
Dans l’inspection permanente de sa création, Le Seigneur des Divins déplaçait les nuages au grès de ses observations. Les explorations paisibles se traduisaient par de légères brises, quand les recherches éperdues généraient des typhons violents.
Pour l’heure, il observait avec attention et compassion la naissance perturbée du petit homme des forêts.
– Pauvre petit être, les souffrances de ta naissance sont loin d’être les plus cruelles de ton existence à venir. Profite de cet abri aussi spartiate puisse-t-il être car la Terre ne te semblera pas toujours si accueillante.
J’ai besoin de toi petit être

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents