Le Naufrage du Titan C
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Le Naufrage du Titan C , livre ebook

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Description

En 2412, la Terre est menacée par un astéroïde géant, l’Humanité n’a d’autre recours que l’exode. Les jumeaux Juliet et Kelvin Jayro, ainsi que de nombreuses personnalités, tel Krys Kart, le célèbre fightballeur, s’apprêtent à embarquer sur le centième vaisseau Titan pour un voyage sans retour vers Proxima du Centaure.
Dans les entrailles du vaisseau, Mertyn, jeune passager clandestin, tente d’échapper à la vigilance du quartier-maître Brett en se cachant parmi les animaux dont la belle Arja et son père sont responsables.
Sur la passerelle, le radio Redjy et le prodige de l’astrogation Dan sont les témoins de la tension qui règne entre le capitaine et sa second.


L’intelligence, l’héroïsme et la bravoure des uns suffiront-ils à compenser l’attitude irresponsable des autres ? Le Titan C atteindra-t-il Proxima du Centaure ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791097570989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À nos enfants
À mon ami Sébastien qui a accepté de m’accompagner dans ce naufrage
À mon ami Philippe qui m’a embarqué sur le Titan C à la place de Kate Winslet
Chapitre I : Mars
 
Kelvin avait collé son front contre le hublot de la navette qui achevait son voyage vers Mars. La plus vieille colonie humaine dans l’espace, après celle de la Lune, se dévoilait peu à peu, revêtue de sa parure ocre. Ce n’était pourtant pas ce qui fascinait l’adolescent. Où que portât son regard, des myriades d’objets stellaires convergeaient vers les chantiers spatiaux en orbite : du plus insignifiant ouvrier en scaphandre au plus gros train de minéraux propulsé depuis la surface par de gigantesques catapultes magnétiques, en passant par des navettes de toutes tailles. Tous semblaient se donner rendez-vous autour des berceaux des plus grands vaisseaux jamais construits par l’homme : les Titans. Alignés par groupe de six, ils présentaient différents stades de construction : au plus proche de la station se trouvaient les plus aboutis, tandis qu’à l’opposé, les plus éloignés n’étaient guère plus que des carcasses métalliques.  
– Hé, pousse-toi un peu, je veux voir moi aussi ! protesta une voix dans son dos.  
Le jeune garçon se déplaça – avec mauvaise grâce – pour offrir à sa sœur jumelle une vision, au moins partielle, de ce formidable spectacle.
– Tu crois qu’on peut le voir d’ici ? lui demanda-t-elle en scrutant les profondeurs insondables de l’espace.
– Qu’on peut voir quoi ?
– L’astéroïde qui viendra bientôt percuter la Terre !
– Pfff, ce que tu es bête ! Bien sûr que non, on ne le verra pas à l’œil nu avant des dizaines d’années, lui répondit-il d’un air supérieur.  
– Oh, ça va ! réagit-elle, vexée. Ce n’est pas parce que tu t’intéresses à l’astronomie que tu dois faire ton crâneur… Il doit quand même être vraiment gros pour que toute l’humanité soit obligée de déménager sur Nouvelle-Terre  !  
– En réalité, pas tant que cela, il ne fait que quelques centaines de kilomètres de circonférence, ce qui est énorme pour un astéroïde, mais relativement petit à l’échelle de notre planète. Par contre, il va tellement vite que la collision provoquera à coup sûr l’extinction de toute forme de vie animale ou végétale.
– Et on ne peut vraiment pas le faire exploser ou l’envoyer ailleurs ? insista sa sœur, qui avait une confiance aveugle en son jumeau dans tous ses domaines de compétences : astronomie, échecs et fightball.  
– Plusieurs essais vont être tentés quand il sera plus proche ; les pourcentages de réussite sont faibles. Une nouvelle étude scientifique vient de démontrer que, quand bien même on arriverait à le faire dévier un peu, il est plus que probable que son passage si proche de la Terre ne génère une série de catastrophes à même de provoquer l’extinction de l’humanité : tsunamis, raréfaction de l’atmosphère, pluie meurtrière d’astéroïdes, dérèglement climatique, voire même billard à trois bandes avec la lune. Enfin bref, c’est pour ça qu’il a été décidé d’évacuer le maximum de gens. On reviendra si la Terre échappe à ce cataclysme.  
– Et Proxima Centauri, c’est comment ? demanda encore Juliet.
– Pas terrible, honnêtement : beaucoup de radiations et un soleil bien moins brillant que le nôtre. Quant à Proxima B – Nouvelle-Terre , si tu préfères –, c’est une planète qu’il va falloir transformer pour la rendre habitable… On n’est pas près de quitter le Titan qui va nous emmener là-bas !  
Kelvin aperçut le nouveau mari de sa mère qui revenait de l’avant de l’appareil. Il se dépêcha de rechausser ses écouteurs Bluetooth ; il n’avait aucune envie de lui parler. Arvey faisait des efforts pathétiques pour se rendre sympathique, mais ça n’enlevait rien au fait qu’il avait pris la place de son père. La stratégie d’évitement ne fonctionna toutefois pas : Arvey lui tapota l’épaule pour attirer son attention.
– Vous savez qu’il y a des vedettes à bord, les enfants ?
– Des vedettes ? s’intéressa Juliet.
– Je suis sûr d’avoir reconnu l’ado chanteur, là, comment s’appelle-t-il, déjà ? Justin quelque chose…
– Justin Trumper ?
Kelvin leva les yeux au ciel : comment sa sœur pouvait-elle se passionner pour un tel crétin vaniteux ? Il n’eut pas le temps de lui exprimer son mépris qu’elle s’était déjà levée pour partir en quête de son idole…
– Je pense qu’il y a également un joueur du Paris Sainte Guerre, reprit son beau-père. Un grand noir aux cheveux rasés.
Kelvin ne put masquer son intérêt, quoi qu’il lui en coûtât : le fightball, ce lointain descendant guerrier du football d’antan, le faisait vibrer au plus profond de son être, et le PSG était son club de cœur. La description d’Arvey, si tant est que cet imbécile ne se soit pas trompé, ne pouvait correspondre qu’à un seul joueur : Krys Kart. L’immense, l’indomptable, l’invincible Krys Kart. Le bourreau des défenses, qui alliait un gabarit hors norme à une souplesse féline, la force brute à la vitesse de l’éclair, sans parler d’un courage à nul autre pareil. Son surnom : Krusher. Se pouvait-il que le Krusher soit à bord ? L’adolescent s’avéra incapable de rester en place sans savoir. Il détacha sa ceinture et se propulsa hors de son siège en profitant de l’impesanteur, bousculant quelque peu son beau-père au passage, avant de flotter vers l’avant de la navette en s’aidant des poignées installées sur le dossier des sièges. L’accès à la première lui était interdit, mais il n’en tint aucun compte. Son cœur s’emballa aussitôt : une silhouette massive dépassait toutes les autres, débordait du fauteuil qui tentait, en vain, de la contenir. Kelvin s’aperçut qu’il avait été repéré par un steward, qui lui intimait déjà de rejoindre sa propre cabine : l’adolescent accéléra son vol plané ; l’employé de la compagnie de transport tenta de l’intercepter. Il crut un temps qu’il ne parviendrait pas à parler à son idole, quand cette dernière se redressa soudain pour lui faire face. Le steward, surpris, ne put s’arrêter à temps et vint buter contre le fightballeur, sans que celui-ci s’en émeuve :  
– Désolé, émit-il en tournant à demi la tête, sans quitter Kelvin des yeux. Je peux faire quelque chose pour toi, petit ?
La question prit curieusement l’adolescent de court ; depuis le temps qu’il rêvait de rencontrer l’une de ces stars et qu’il fantasmait à propos de toutes les questions, les demandes – et même quelques conseils – qu’il pourrait alors poser, voilà qu’il perdait tous ses moyens une fois au pied du mur.
– Tu veux un autographe ? avança le Krusher.
Kelvin se contenta de hocher la tête, to ujours incapable de produire le moindre son.
– C’est quoi ton pseudo sur le Neuronet ?
– K… KelvJ, parvint-il cette fois-ci à prononcer.
Tandis qu’il recevait – et publiait aussitôt – son autographe sur Instanger , il reprit ses esprits :  
– Vous êtes un joueur incroyable ! J’étais au Parc pour votre dernier match, quand vous avez explosé le joueur d’en face ! Et puis ce n’était pas n’importe qui : Lionman Messaiah, rien que ça !
– J’ai été un bon joueur de fightball, c’est vrai… Mais c’est fini tout ça maintenant ; on n’est pas près de revoir un match avant longtemps.
– Vous croyez ?
– J’en ai bien peur… Et puis, de toi à moi : l’humanité a quand même de plus grands défis à relever, non ? Survivre, déjà. C’est pour ça que je suis là, petit, comme électromécanicien, pas comme fightballeur. T’es VIP 2 sur le Titan C à ce que je vois, continua le joueur du PSG en avisant le badge identificateur sur la poitrine de son vis-à-vis. On va faire la route ensemble ; ça nous donnera l’occasion d’échanger sur le bon vieux temps du fight’n’ball.
–  Fight’n’ball is infernal  ! clama Kelvin du tac au tac ; il avait saisi l’allusion de son idole. C’est promis, qu’on pourra se revoir sur le Titan ?
– Juré ! s’engagea le Krusher en traçant avec son index une croix imaginaire sur son cœur. Regagne ta place maintenant, je crois que ton père te cherche…
– Beau-père, corrigea machinalement l’adolescent sans faire d’effort pour retenir une grimace. À bientôt sur le Titan, m’sieur Kart, obtempéra-t-il néanmoins.
À peine eut-il rejoint la seconde classe qu’Arvey le harcela de questions :
– Alors, il est comment ? Sympa ?
– Ouais, ouais, fit Kelvin, sans s’étendre sur le sujet en regagnant sa place. Et toi, demanda-t-il à sa sœur pour couper court à la discussion avec son beau-père, comment s’est passée ta rencontre avec Justin Trumper ?
– C’est un gros nul !
– Je te l’avais dit ! ne put-il se retenir de fanfaronner. Pourquoi, qu’est-ce qu’il a fait ?  
– Je suis allée le voir pour obtenir un autographe ; normal, quoi ! Je lui demande gentiment, en lui expliquant à quel point je suis une fan absolue, tous les concerts auxquels j’ai assisté en réalité virtuelle et tout ça… Il baisse ses lunettes fumées pour me zyeuter, et là, avec un grand sourire, il me dit : « On va s’occuper de vous. » Là-dessus, il hèle le steward et il lui dit : « J’ai demandé à ne pas être dérangé. Vous pouvez ramener ça d’où ça vient et veiller à ce qu’elle me foute la paix. » Tu te rends compte ? « Ça », quoi ! Si je le recroise…
– Si tu le recroises, quoi ? Qu’est-ce que tu crois que tu peux lui faire ? se gaussa son frère.
– Je l’attrape par les crins de cheval qu’il appelle ses cheveux, je les lui arrache et je l’étouffe avec !
Kelvin éclata de rire :
– J’aimerais bien voir ça !
Il s’arrêta en voyant Juliet lui jeter un drôle de regard.
– Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai quelque chose coincé dans les dents ? lui demanda-t-il en portant l’index à sa bouche.
– Le gars qui vient de passer, là, il te ressemble drôlement… J’ai cru te voir en double !
Kelvin se retourna : la silhouette qu’il aperçut lui tournait déjà le dos, avant de disparaître derrière une cloison. Elle portait des cheveux longs et blonds comme les siens, sa stature filiforme était proche de la sienne, mais il n’eut pas le temps de se faire une idée.
– Ouais, lâcha-t-il en haussant les épaules. P’têt ben qu’oui.
– Je te jure qu’il te ressembl

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