Le royaume meurtri
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Le royaume meurtri , livre ebook

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Description

Après avoir bravé moultes épreuves et mis la main sur la pierre d'Eau, les envoyés du roi se voient propulsés sur Thoragoste où ils remonteront la piste de Zarek, un Elfe aux sombres desseins dont la simple évocation du nom ramène Fareylia dans un passé gorgé de ténèbres et de souvenirs terriblement douloureux.

Sur Lythuste, les Hommes se relèvent péniblement des derniers affrontements. Véritable champs de bataille d'une querelle ancestrale entre les Elfes et les Dragons, les plaines ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes, noyées sous le sang et les cadavres de toutes espèces.

Plongé malgré lui dans un décor apocalyptique où tous ne rêvent que de raviver la flamme de la guerre, le roi Victor X aura fort à faire pour empêcher le Grand Monde d'imploser de nouveau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782924664308
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© CKR Éditions, 2023
Illustration de couverture : Delphine Splingard, 2023
ISBN : 978-2-924664-30-8
Dépôt légal : Dépôt effectué en février 2023 auprès de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
Première version
info@ckr-editions.com
http://www.ckr-editions.com
Rose Berryl

Le royaume meurtri
( Saison II, Épisode II )
Je dédie cette série à ceux et celles qui ont su conserver leur âme d'enfant.
Rose Berryl
Le soleil se levait peu à peu sur Thoragoste, noyant sous une multitude de petits bulbes teintés de rose, d'orange et d'or la végétation et les flancs d'une falaise abrupte à la pierre luisante de rosée. Sur la gauche, de hautes Sykenas offraient une vue impressionnante sur une palette de pourpre, de bleu et de vert si intenses et profonds que Mylvera s'en imprégna quelques secondes avant de poursuivre sur un sentier à peine visible, envahi par les mousses, les champignons et les touffes d'herbes poussant çà et là par touches subtiles (à y regarder de plus près, la nature ressemblait à une toile de maître ponctuée de magie originelle : brute, rebelle et magnifique).Sur la droite, en contrebas, un ruisseau chantonnait paisiblement, ponctuellement visité de frêles oiseaux aux plumes vives et lumineuses largement déployées pour accueillir le ruissellement d'une eau cristalline pure et tempérée.
– Je crois que je ne m'y ferai jamais. Au plus ça va, au plus ce royaume me donne envie de vomir.
– Tu exagères, Fareylia. Cet environnement est tout simplement paradisiaque.
– Tu parles! Et çà, c'est sans s'attarder sur cette odeur pestilentielle qui nous suit depuis tout à l'heure.
– Celle de l'herbe humide? Rien de bien dramatique à mon sens, sourit Mylvera en repoussant une branche pour demeurer sur le sentier. Je trouve cela très agréable au contraire. Cela change des relans des champs de batailles.
Un déplacement très rapide derrière elles interrompit leur progression. Instinctivement, Fareylia envoya une boule de magie qui pulvérisa instantanément une rangée d'arbres sur une dizaine de mètres.
– Si nous voulions dissimuler notre présence, c'est raté.
– Ferme-la! J'ai horreur que l'on me suive, grommela la jeune Elfe en voyant s'évaporer son pouvoir du creux de sa main gauche.
– Peux-tu me dire ce qui t'inquiète autant? Il ne s'agit très probablement que d'un animal, Fareylia.
– Mêle-toi de tes affaires! ragea la fillette en serrant les dents, furieuse.
Un faible sifflement passa à quelques centimètres au-dessus de sa tête. Fareylia se baissa avant d'envoyer une nouvelle faible boule d'énergie en direction de la source du projectile. Mylvera accourut pour la protéger de son bras.
– Montrez-vous, bande de saloperies, que je vous règle votre compte, hurla-t-elle alors en se défaisant de la protection de son aînée.
– Reste tranquille, Fareylia. Il est préférable pour l'instant de rester à l'abri.
– C'est mal me connaître.
– Arrête de faire l'imbécile! gronda l'Amazone en lui retenant le bras avec force.
Adossée à un rocher pointu et large renversé sur la droite, Mylvera se redressa lentement pour analyser les alentours.
– Surtout, ne bouge pas d'ici.
– Ne me dis pas ce que je dois faire. C'est un conseil que je te donne si tu veux rester en vie.
– Tant que nous ne saurons pas ce qui nous traque, je te demande de...
D'un bond, Fareylia se jeta vers elle pour la pousser au sol, juste avant qu'une pointe très finement aiguisée lui frôle la tempe pour aller se ficher derrière un talus dense et humide.
Sans piper mot, Mylvera avala un peu de salive, consciente que la fillette venait de lui sauver la vie. Aussitôt, d'autres projectiles les survolèrent de quelques centimètres à peine.
– Et maintenant? enchérit Mylvera, comme pour défier l'Elfe.
– Laisse-moi réfléchir, rétorqua froidement Fareylia.
– Si seulement nous pouvions les localiser...
– Ils sont partout. C'est bien là le problème.
– Qu'en sais-tu?
– Parce que ce sont ces saletés de plantes qui nous bombardent d'épines. Je peux sentir leur poison d'ici, ragea la jeune Mage.
– Je ne sens rien, se désola l'Amazone.
– Donne-moi ton arc.
– Que comptes-tu en faire?
– Donne, je te dis!
Mylvera s'exécuta, méfiante. Une fois en sa possession et sans ménagement pour la valeur de celui-ci pour sa compagne de route, l'Elfe le leva par-dessus la protection offerte par la roche, sous le regard médusé de Mylvera.
– Rends-le-moi tout de suite! s'énerva-t-elle aussitôt.
– Cela ne sera pas très long, sourit Fareylia tandis que les premiers sifflements se faisaient entendre derrière les branchages voisins.
– Tout de suite!
Mylvera attrapa le poignet de la fillette pour lui faire baisser son appât mais l'acharnement de cette dernière à lui tenir tête manqua de peu de leur coûter cher.
Les épines se mirent à pleuvoir de toute part, suivies de peu d'un vent et d'une pluie torrentielle (surgis de nulle part) qui déclenchèrent une succession de craquements secs dans les hauteurs alentours.
– Qu'est-ce qui se passe encore?
– Aucune idée. Mais je sens que nous ferions bien de ne pas nous attarder ici.
Au-dessus de leur tête, les cimes bougeaient à présent avec force, ballottées de droite à gauche par des rafales d'une puissance incroyable.
Cramponnées tant bien que mal à la végétation, Mylvera et Fareylia sentirent bientôt la terre trembler sous elles, provoquant l'effondrement de plusieurs arbres déracinés par les éléments.
C'est alors que l'impensable se produisit. En retrait sur leur gauche, partiellement dissimulé sous les ramifications sinueuses d'un arbre difforme, la boue fraîchement formée glissa, repoussée par une chose capable de repousser les pierres et la végétation sur plusieurs mètres.
À plusieurs reprises, Fareylia fit évaporer l'eau accumulée, dans le seul et unique but de rendre la tâche plus ardue à ce qui approchait rapidement d'elles. Ce qui, au fond, ne fut qu'une perte de temps sans conséquence aucune sur la progression de la créature qui s'en extirpa bientôt.
Sous une carapace robuste couverte d'inscriptions scintillantes, cet insecte redoutable avait la taille d'une barque destinée à pas moins de quatre personnes tandis que sa hauteur avoisinait les deux mètres. Équipée d'antennes longues et souples, elle se mouvait aisément sous la terre grâce à deux gigantesques pinces situées à l'avant de son corps.
– Fareylia, recule!
– Pas tant que je n'aurai pas pulvérisé cette horreur, éructa la jeune Elfe en dirigeant son énergie vers la bête, prête à attaquer.
– Non, attendez. Par pitié, intima soudain une voix familière.
– Quoi? Mais...
Fareylia baissa la main, étouffant par la même occasion les vestiges d'une boule vaporeuse qu'elle s'apprêtait à lancer.
S'extirpant de sous ce qui s’apparentait aux ailes couleur pétrole de l'animal, une main s'agita soudain avec vigueur pour confirmer sa présence.
Puis, lentement, Jayf apparut au niveau du sol, le front couvert de sueur, apeuré à l'idée même de se faire pulvériser sous la puissance de la fillette.
– S'il vous plaît. Ne nous tuez pas.
– Encore vous? Je croyais que nous étions enfin débarrassées de votre infecte présence.
– Je me devais de vous prévenir, inspira-t-il péniblement en remontant du fond du gouffre creusé par le Scrobbok, en nage comme s'il avait courut sur des kilomètres.
– Nous n'avons pas besoin de vous, coupa Fareylia en croisant les bras, sourire aux lèvres.
– S'il te plaît, râla Mylvera à son encontre.
– Si j'étais vous, ajouta Jayf en débarrassant ses vêtements tant bien que mal de quelques traces de boue, j'éviterais de me surestimer, Mademoiselle. Ce royaume possède suffisamment de ressources pour vous remettre à votre place avant même que vous ne compreniez l'origine de l'enseignement.
Fareylia fulminait. Son sang ne fit qu'un tour avant qu'elle ne s'élance vers l'Elfe qui retint son souffle en découvrant malgré lui la violence avec laquelle s'approchait ce petit corps frêle et si vulnérable au premier abord. Mais sa colère fut bientôt tempérée par un tremblement si intense que tous trois manquèrent de tomber.De part et d'autres, une vingtaine de troncs se brisèrent sur leur voisin, engendrant craquements sur craquements, tous plus forts et impressionnants les uns que les autres. Au-dessus d'eux, les rafales s'intensifiaient, tant et si bien que Jayf paniqua.
– Nous devons nous mettre à l'abri sans tarder. Montez là-dedans, conseilla-t-il en montrant le Scrobbok qu'il maintenait péniblement par la base de la pince droite, comme s'il l'implorait de ne pas les abandonner à leur triste sort.
– Hors de question que je me glisse là-dedans! se défendit Fareylia, statique.
– On a pas le temps de négocier ce genre de détails, ragea Mylvera en l'attrapant par la taille pour la glisser sous la carapace de l'insecte géant qui gesticulait sans cesse, horrifié par le grondement de la terre sous ses pattes pourtant robustes.
D'un geste, l'Amazone assit la fillette, se glissa à ses côtés et se déplaça sur la gauche pour laisser à Jayf l'occasion de les rejoindre. Sous eux, le corps de l'animal grouillait, plein de vie, tel celui d'un serpent.Chaud et gluant, il offrait une assise confortable qui ne suffit toutefois pas à ôter sa nausée à Mylvera.
Sans attendre, le Scrobbok aplatit ses ailes au-dessus de leur tête et s'enfonça sous terre, brassant de ses pinces des quantités impressionnantes de pierres, de boue, de végétation et de petits insectes dont il retira un somptueux repas au passage.
– Allez-vous nous expliquer ce qu'il se passe à la fin? râla la fillette de plus belle.
– Après votre départ, je me suis dirigé vers le sud, histoire de continuer ma ronde habituelle. Tout était normal mais lorsque je suis arrivé à quelques mètres de la plage, j'ai été alerté par le cri de détresse d'un Arawa Chose qui ne devrait pas se produire, vous en convenez. N'est-ce pas? demanda-t-il, désemparé.
– Oui, bien entendu, acquiesça Mylvera, incapable de déterminer ce dont il était en train de parler.
– Le pauvre malheureux souffra

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