Le Voleur de voix 3 - Les prima donna immortelles
269 pages
Français

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Le Voleur de voix 3 - Les prima donna immortelles , livre ebook

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Description

Quand j'approchai mon arme du corps rondelet du garçon, je vis tour à tour dans le regard de sa mère de la frayeur, de la haine et un soupçon d'espoir. L'âme morcelée, elle retomba à genoux. Des larmes mouillèrent ses yeux et ruisselèrent sur ses joues salies de sang et de khôl.

Mû par le désir frénétique de retrouver le diamant bleu, Maximilien rejoint Marie-Antoinette et le dauphin de France à la prison du Temple. Momentanément libéré de l'emprise du démon dont il est possédé, il traverse l'Europe pour faire la rencontre d'un mage puissant, enfermé dans les profondeurs d'une prison pontificale. Après avoir connu l'amour dans les bras de la Malibran et s'être réfugié à la cour du roi de Bavière, il fonce vers l'est dans l'espoir de dresser l'empire de Russie contre le concile des séraphins.

Maria Callas chante pour être aimée. Sa voix prodigieuse, son talent de tragédienne et sa silhouette sculpturale font d'elle une prima donna adulée. Mais, à ses yeux, la vénération des mélomanes ne suffit pas. Toujours en quête d'absolu, elle s'attache à un homme mystérieux qui lui ouvre son coeur. C'est à travers les souvenirs douloureux de son ami très précieux qu'elle est propulsée dans le monde des ténèbres.

Nathaniel est pourchassé par les immortels. Lorsqu'il apprend la disparition de la soprano Sofia, il sait que le voleur de voix a frappé. Dans l'esprit du prince Paul, il n'y a qu'une seule issue possible : Maximilien de Périgord doit mourir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782894358085
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0040€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

3. Les prima donna immortelles
Jean-Nicholas Vachon
Conception de la couverture et infographie :
Marie-Ève Boisvert, Éditions Michel Quintin
Conversion au format ePub : Studio C1C4

La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des Arts du Canada et de la SODEC .
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC .
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

ISBN 978-2-89435-620-3 (version imprimée)
ISBN 978-2-89435-808-5 (version ePub)

© Copyright 2012

Éditions Michel Quintin
4770, rue Foster, Waterloo (Québec)
Canada J0E 2N0
Tél. : 450 539-3774
Téléc. : 450 539-4905
editionsmichelquintin.ca
À mon Amour
Prologue

Cimetière Certosa, Bologne, le 12 juillet 2006

— Je suis dégoûté, souffla un grand homme au visage poupin avant de détourner le regard.
À ces mots, une femme menue au teint méditerranéen et à la chevelure noisette glissa sa main dans celle de l’homme. Il lui fit un sourire incertain et recula d’un pas afin de demeurer dans l’ombre de l’arche de pierre et d’ainsi se protéger des rayons du soleil.
— Ne soyez pas ridicule, grogna un autre homme aux épaules larges et à la silhouette élancée. Ce n’est pas votre corps qu’ils sortiront de terre, Charles.
Devant eux, un essaim de chercheurs revêtus de sarraus blancs creusaient méticuleusement la terre depuis plus d’une heure. Ils avaient d’abord circonscrit un périmètre de sécurité et activé la caméra de télévision qui capterait toutes leurs activités. Trois ouvriers s’étaient ensuite approchés pour soulever les lourdes dalles qui recouvraient le sol du cimetière, pendant que les scientifiques préparaient les instruments nécessaires à leur opération. Un soleil de plomb rendait la chaleur presque insupportable et les chercheurs, en nage, s’épongeaient le front avec de grands bouts de chiffons.
Un éclat de voix attira l’attention des badauds rassemblés dans le cimetière. Une femme d’âge moyen aidée d’un homme beaucoup plus jeune venait de découvrir des éclats de bois, derniers témoins du cercueil qu’on avait enseveli à cet endroit bien des années plus tôt.
Un homme aux cheveux grisonnants s’approcha et se pencha au-dessus de la fosse peu profonde. Pendant que la femme déplaçait avec mille précautions quelques pelletées de terre, il put distinguer les premiers ossements.
— Il y a bien deux corps, annonça la femme, visiblement excitée par la découverte.
Sous le regard fasciné de celui qui devait être son supérieur, elle continua à dépoussiérer les restes humains. Après de longues minutes à gratter, frotter et balayer le fond de la fosse, elle déposa des fragments d’os dans un grand plateau de plastique qu’elle tendit à son collègue.
— Je préfère partir, annonça Charles en se retournant vivement. Ce spectacle me met mal à l’aise.
— Attendez! objecta fermement l’homme qui se tenait à ses côtés. Le professeur va parler…
Comme il prononçait ces mots, l’homme aux cheveux gris s’avança vers la foule rassemblée dans le cimetière. Il jeta un coup d’œil à la caméra et, lorsqu’il fut bien certain qu’elle était braquée sur lui, il se mit à parler.
— Mesdames et messieurs, c’est un grand jour pour la science, mais surtout pour la musique, clama-t-il fièrement. Au moment où je vous parle, les membres de mon équipe effectuent dans le plus grand respect une tâche qui requiert rigueur et minutie.
L’homme marqua une pause afin de mesurer l’impact de ses paroles sur l’assistance. Son regard balaya la foule, puis se perdit sous l’arche de pierres où se tenaient trois personnes légèrement en retrait. Il plissa les yeux pour mieux voir les traits du plus grand d’entre eux, mais il y renonça lorsque l’autre baissa la tête.
— Le mélomane moderne ne peut qu’imaginer la voix prodigieuse des castrats à travers les descriptions que lui en font les témoins de cette époque évanouie, poursuivit-il. Grâce à un fonds de recherche privé et aux récentes percées scientifiques en matière de génétique, nous en saurons bientôt davantage sur les étonnantes capacités vocales de ces hommes à la voix d’ange.
— Je souhaite que jamais votre sépulture ne soit profanée ainsi, murmura Charles en serrant plus fort la main de sa compagne.
— Mon tombeau est vide, mon petit chou à la crème, répondit-elle tristement.
— Ma pauvre nièce…
— Mais taisez-vous donc! pesta le troisième. Votre sentimentalisme m’horripile.
Un murmure parcourut la foule quand la femme, qui continuait à fouiller la tombe, en extirpa un fémur démesurément long.
— L’étude des ossements du divin Farinelli nous permettra sans doute de découvrir les capacités physiologiques exceptionnelles qui ont fait de ce chanteur une véritable légende, reprit le professeur. De plus, nous espérons que les restes du castrat seront en assez bonne condition pour nous renseigner sur son état de santé et nous fournir des indices sur son mode de vie.
Le professeur s’éclaircit la gorge et tamponna son front ruisselant de sueur.
— La tombe de Farinelli ne contient pas que les restes du chanteur, exhumés une première fois il y a près de deux siècles 1 . En effet, ceux de sa petite-nièce, Maria Carlotta Pisani-Broschi, ont aussi été inhumés au cimetière Certosa en 1850. En raison du transfert de la tombe du célèbre castrat, un doute persiste dans l’esprit de plusieurs personnes quant à l’identité de l’homme enterré sous cette dalle. Les ossements de madame Pisani-Broschi nous permettront bien évidemment de comparer l’ADN du chanteur à celui de sa nièce, et ainsi de nous assurer que nous sommes bel et bien en présence des restes de Carlo Broschi…

1
E ntre le jour où mon père me révéla la promesse de notre famille et celui où Maximilien apparut devant Sofia à la Scala de Milan, je fus happé par une vague fantaisiste où horreur et enchantement se rejoignaient pour une valse macabre. Puisque je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait et que, pendant des années, on m’avait tout caché, je réagis la plupart du temps comme un âne. Parce que je craignais constamment de mourir sous les crocs des principautés, je laissai Carlo et Paul décider de tout et je subis les conséquences de leurs actes sans trop me rebiffer. Un tel comportement ne pouvait plus durer, même si je devais en mourir.
Mes souvenirs de cette soirée d’opéra sont imprécis, car, en raison de ma captivité rue de Laune, j’étais toujours extrêmement faible. De plus, toutes mes pensées convergeaient vers Viviane, abandonnée aux frontières de la mort sur le pas d’une porte. Ce dont je me souviens, c’est que, avec la témérité qui caractérise un homme désespéré, je me jetai sur Maximilien en criant comme un dément. Rien n’aurait pu m’empêcher de faire pareil esclandre.
— Assassin! hurlai-je à pleins poumons.
L’échauffourée qui s’ensuivit permit à Maximilien de fuir. Je n’en vis rien, car deux agents de sécurité se jetèrent sur moi pour m’immobiliser, mais le voleur de voix disparut comme il était venu, comme une ombre furtive impossible à saisir. Carlo et Marie la première, effrayés à l’idée d’être interpellés par les forces de l’ordre, se mêlèrent à la foule et nièrent qu’ils me connaissaient. Après que Sofia eut disparu dans les coulisses du théâtre, des policiers italiens furent appelés et ils m’embarquèrent sans ménagement. J’eus beau protester, les invectiver et même les menacer, ils se rirent de moi. Quelques minutes plus tard, après une discussion sommaire dans un anglais approximatif, ils saisirent le faux passeport qui m’avait permis de quitter le Canada à bord du jet privé de Paul et ils m’enfermèrent dans la cellule de leur poste.

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