Les Anormaux
254 pages
Français

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Les Anormaux , livre ebook

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Description

C'est un autre temps, une nouvelle ère. Les humains n'ont plus aucun contrôle et plus la moindre liberté : ils sont aujourd'hui réduits en esclavage par les Anormaux. Ces derniers, insensibles et cruels, sont dotés de nombreuses capacités surnaturelles qui leur ont permis de prendre le pouvoir. Radimir, Anormal capable de voler les dons de ses semblables d'un simple toucher, règne sur le monde par la force. Mais, dans l'ombre, il reste quelqu'un prêt à se battre : Athénaïs, mi-humaine, mi-Anormale, souhaite rétablir la paix... par la guerre. Elle fonde sa propre armée d'élite, choisissant ses éléments un à un, les soignant ou les torturant pour les persuader, tout en finissant par les aimer. Cependant, une vérité menaçante plane au-dessus d'eux : un tel combat n'est jamais sans pertes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juillet 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342026634
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Anormaux
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Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Anormaux
 
 
 
À Alexia.
 
 
 
 
 
 
 
Les humains n’avaient plus rien. Plus de territoire, plus de confort, plus de famille, plus d’amis, plus d’amour, plus de dignité, plus de liberté. La seule chose qui leur restait, c’était la vie. Et cette vie, c’était l’enfer. Ils n’étaient plus des hommes, ni des femmes, et encore moins des enfants. Ils n’étaient plus rien. Même les objets avaient plus de valeur aux yeux des Anormaux, ces êtres qui avaient pris d’assaut chaque pays, chaque ville, chaque quartier, pour en faire leur royaume. Et quel royaume, tout juste bâti de feu et de sang, de suie et d’os !
Avant que les Anormaux ne changent la donne, c’étaient les humains qui se moquaient et se servaient d’eux ; ils justifiaient donc leur cruauté par de la vengeance pure. Les humains, désormais soumis à ce système basé sur la colère et la force, regrettaient ce temps où leurs dictateurs cachaient leur existence.
Les enfants demandaient souvent : « Pourquoi s’appellent-ils comme ça ? » Toujours à cet instant, l’un des leurs passait par là, faisant face au questionneur, le vrillant d’un regard froid, un rictus se dessinant sur ses lèvres. Ce simple regard suffisait amplement à comprendre qui ils étaient. Des êtres surnaturels, peut-être même des extraterrestres, des élites de par leurs nombreuses capacités mentales ou physiques, tous dotés des dons les plus magiques et effrayants possibles, et marqués à vif d’une croix noire au niveau du cou. Selon les rumeurs populaires, qui s’étaient toujours avérées véridiques jusque-là, les Anormaux avaient tellement refoulé leur haine pour les autres, suite au rejet et aux moqueries antérieurs, qu’ils ne ressentaient strictement plus rien pour quiconque. Cela multipliait évidemment la vision répugnante et monstrueuse que l’on avait d’eux.
Cependant, tout le monde n’avait pas ce sentiment, comme cette jeune fille, assise au bord d’un pont quasi détruit, observant la mer fougueuse qui avalait les corps sans vie qui jonchaient le sol. Ses longs cheveux ébène tressés dans son dos, ses joues pâles couvertes de balafres et ses prunelles brunes emplies d’une maturité qui en disait long sur son passé, émerveillaient les quelques passants. Un petit garçon la montra du doigt à sa mère qui l’entraînait vers un abri sûr.
— Maman, regarde la jolie dame là-bas !
La femme, effrayée par la nuit tombée, acquiesça vivement.
— Oui, mon ange. Dépêchons-nous maintenant avant que…
— Il est bien trop tard pour réfléchir à une quelconque issue, Madame, siffla une voix dans l’obscurité.
Elle sursauta, serrant son fils contre elle, se tournant vers son interlocuteur qui, vêtu d’une chemise tâchée de sang, souriait d’un air sadique. C’était un Anormal. À plusieurs mètres de la scène, la jeune fille brune soupira.
— Je veux… l’enfant, susurra l’homme.
Il approcha lentement, sa langue fourchue léchant ses babines. Comme un radar, la brunette se redressa et sauta sur ses pieds.
— Pourquoi est-ce que ce sont toujours les enfants qui payent pour cette stupide guerre ? demanda-t-elle d’une voix douce.
Elle se retrouva avec trois paires d’yeux incrédules rivés sur elle. Bizarrement, c’était l’Anormal qui semblait être le plus surpris.
— Quelle guerre ? rugit-il. Il n’y a pas de guerre ! Vous, les humains, vous êtes nos esclaves, point !
En guise de réponse, la jeune fille explosa de rire. L’homme ouvrit grand la bouche, découvrant des dents pointues et pourries, sa langue fourchue s’agitant brusquement. Il n’y avait aucun doute, le petit garçon avait bien failli se faire engloutir l’âme par un démon.
— La ferme, stupide humaine !
— Mais qui a dit que j’étais humaine ? sourit la jeune fille.
Un silence pesant prit le démon.
— Tu es l’une des nôtres ? s’enquit-il finalement.
Elle réfléchit longuement, haussant les épaules.
— Non. Mais tu peux faire en sorte, toi, de faire partie des miens.
Il rit avant de faire la moue.
— Je ne comprends pas, bafouilla-t-il.
Elle prit sa main de façon amicale, souriante.
— Mon nom est Athénaïs et je peux te guérir de ce mal qui te ronge. Tu ne ressens plus rien parce que personne ne t’a donné envie de ressentir à nouveau. Parce que tu es seul. Laisse-moi t’aider.
Le démon la repoussa brutalement, comme si leur contact l’avait brûlé.
— Je ne suis pas malade, espèce de sale folle !
La mère et son fils, toujours là, frémirent, effrayés. Athénaïs soupira, lasse, fermant les yeux et se pinçant l’arrête du nez.
— Décidément, les démons sont les pires, marmonna-t-elle. Je ne pourrai rien faire de toi, alors je vais te tuer. (Elle leva les yeux vers les deux spectateurs déboussolés.) Partez donc, ne regardez pas ça ; ce ne sera pas beau à voir.
La femme acquiesça, saisit son enfant, et se sauva en courant. L’Anormal, pris d’un rugissement animal, voulut les rattraper, avant qu’Athénaïs ne le repousse sauvagement. Hébété, il tomba sur les fesses, écarquillant les yeux d’horreur.
— Je t’ai dit que je n’étais pas une Anormale, murmura-t-elle, parce que je ne le suis qu’à moitié. Et mon don à moi, c’est ma détermination et ma force mentale. Je suis capable d’une telle volonté que mes compétences physiques augmentent en flèche dès que j’en ai besoin.
Elle cessa de sourire, leva le poing, et l’abattit férocement sur le crâne de son ennemi. Celui-ci, hoquetant sous le choc, tomba de toute sa masse sur le sol, inerte. La jeune fille fit un signe de croix exagéré, tourna les talons et s’enfuit à pas gracieux et lents. Marchant dans la nuit noire, elle évitait chaque branche qui se trouvait sur son chemin, se baissant soudainement dès que son instinct le lui dictait, faisant mine de ne pas entendre les grouillements des créatures cachées dans les bois. Au bout d’un certain temps, elle arriva enfin devant l’immense manoir qu’elle recherchait. C’était exactement la même demeure que dans ses souvenirs : même toit en tuiles noires, même entrée arc-boutée, mêmes cheminées fumantes, même portail en fer forgé, même grosse cloche dorée… Le manoir de sa grande tante Sophie et de sa cousine Adeline, avec qui elle avait vécu suite au décès de sa mère. Elle se rua jusqu’au grand portail et tira sur la cloche dorée. Quelques minutes plus tard, Adeline, toute frêle et rayonnante qu’elle était, se ruait sur elle pour lui ouvrir.
— Athénaïs ! s’exclama-t-elle.
Les deux cousines s’étreignirent furtivement, entre rires et larmes de joie. Sophie arriva en souriant, serrant brièvement sa nièce dans ses bras.
— Bonjour Athénaïs, la salua-t-elle. Tu as fait bon voyage ?
La jeune fille hocha vigoureusement la tête, sans lâcher les mains tremblantes de sa cousine. Celle-ci, reniflant d’émotion, semblait au comble du bonheur.
— Je suis tellement heureuse de te revoir, cela fait si longtemps !
— Deux ans, oui, acquiesça la brunette.
Elles rentrèrent toutes les trois dans la vaste demeure, soupant et discutant près de la cheminée. Leurs paroles se basaient sur le travail, les études, l’argent, mais certainement pas sur le nouveau régime dictatorial ou sur les Anormaux qui s’étaient accaparés tous les pouvoirs. Pourtant, Athénaïs leur avait parlé de ses projets, du futur coup d’État qu’elle souhaitait mettre en place à l’aide d’une armée. Et pas n’importe laquelle : une armée d ’ élite , formée par elle, et seulement constituée de ces Anormaux au bon fond qui se fondaient dans la foule de monstres qui dirigeaient le monde.
— Euh, bredouilla-t-elle, pourrait-on discuter de…
— Ce n’est pas une bonne idée, l’interrompit Sophie. Je sais à quel point tu veux prouver au monde qu’ils ne sont… que vous n’êtes pas tous mauvais mais…
— Moi, je la suis dans ce projet ! s’écria Adeline. Ces salopards de dictateurs Anormaux ont fait brûler sa mère parce qu’elle était pacifiste ! Elle a le droit de se venger, maman !
Athénaïs frémit à ces mots. Elle n’avait pas peur de grand-chose, rien ne la dégoûtait vraiment, mais, ça , la mort de sa mère, c’était un sujet vraiment très délicat. Elle déglutit, s’efforçant de sourire.
— Ce n’est pas vraiment de la vengeance… C’est une façon de prouver que les Anormaux, dits les monstres, peuvent devenir bons. Ma mère en était le parfait exemple ; elle était une Anormale de sang pur, elle était capable d’aspirer les pouvoirs de tous ceux qu’elle rencontrait, mais elle restait quelqu’un de bien, quelqu’un qui aurait sauvé ces pauvres esclaves humains. Esclaves que vous pourriez être à tout moment.
— Les Anormaux qui sont au pouvoir sont cupides ; tant que je paye, ils nous laisseront tranquilles, dit Sophie. Et nous n’avons nullement besoin d’une nouvelle guerre.
Adeline, qui avait toujours suivi Athénaïs dans n’importe quel projet, voulut protester. Sa mère la vrilla d’un regard sombre.
— J’ai déjà perdu ma sœur, parce que c’était une Anormale et qu’elle ne voulait pas se servir des humains. Je ne perdrai pas ma fille et ma nièce parce qu’elles veulent se venger.
Adeline réfléchit un instant et finit par acquiescer. Athénaïs savait à quel point sa cousine écoutait sa mère, même avec tout le respect qu’elle lui portait. Elle venait de perdre une alliée en or. Soupirant, elle détourna les yeux en se levant.
— Je suis fatiguée, je vais me coucher.
Sophie voulut l’accompagner mais elle lui intima de se rasseoir d’un geste.
— Inutile, sourit-elle, je connais le chemin de mon ancienne chambre.
Elle monta les escaliers, alla jusqu’à la porte qui portait les in

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