Les bergers des Loups
185 pages
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Les bergers des Loups , livre ebook

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Description


... « Au contraire, je sais exactement ce que je dis. Vous aimez monologuer ? Vous aimez discourir ? Moi aussi. Je me rappelle l’un de vos discours d’ailleurs, sur le sens de l’Histoire. C’était à l’époque des élections présidentielles que vous avez d’ailleurs perdues. Un très beau discours, il m’inspire. Je vais vous raconter une histoire toute bête, Monsieur le Ministre, sur le sens de l’Histoire. Vous, dans vos meetings, souvent, vous aimez parler du sens de l’Histoire. L’Histoire d’hommes différents, mais semblables : Luther-King, Gandhi, Mandela, Savonarole, Jésus. Tous pacifistes, tous ont appelé à l’amour, à la paix, à la compassion, à la concorde. Ce qui les rassemble ? La balle, le feu, la prison, la croix. Quatre condamnations pour cinq noms synonymes de paix. C’est drôle, ça me fait l’effet de talons de bottes qui claquent. La balle, la prison, le feu, la croix, on croirait entendre un slogan du troisième Reich. C’est ça, le sens de l’Histoire. C’est le sens qu’ordonne celui qui tient le couteau. Le sens de l’Histoire, c’est moi. Demain, je cesse de payer la CAAP, demain j’appelle la presse, et je m’arrange pour que les parias soient lâchés comme des fauves dans les rues. Ça ne me coûtera que quelques mots. Vous voyez ? Moi aussi, je sais les armer. Les mots ne bloquent pas les balles, mais ils peuvent tuer. Ni la France, ni l’Allemagne, ni personne ne régnera sur le Bannissement Social et vous aurez vingt mille Gardiens en furie à gérer dans ce pays. Si ce n’est pas dans toute l’Europe pour peu qu’ils se réunissent. J’en ferais les victimes d’un système que vous cautionnez pour ne plus avoir à négocier avec le peuple que vous prétendez gouverner. Je vous renverrai au visage, le sens de l’Histoire. Je suis, le sens de l’Histoire, Monsieur le Ministre. Alors Monsieur le Ministre, permettez-moi de vous reposer la question. Puis-je compter sur votre indéfectible soutien, à vous et ceux de votre caste, dans la partie qui va se jouer contre nous à Bruxelles ? »...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782493316608
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gayl Vagr
 
 
 
 
LES BERGERS
DES LOUPS

 
LIVRE 2 : LE SCHISME DES PARIAS
 
 
 
 
 
 
© 2021. ©GAYL VAGR, Editions Encre de Lune. 
Tous droits réservés.  
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
  
Crédit photo : ©canva.com
 
ISBN Numérique 978-2-493316-60-8
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.

 
 
 
 
 
LE SCHISME DES PARIAS
 
LIVRE
II
 
 
 
 
 
 
Gayl Vagr
 
Gravé sur un mur de pierre d’un château abandonné, l’on trouve ceci
 
«   Arrête   ! C’est ici l’empire de la Mort
Chez nous, l’absolu n’existe pas
Ici, personne n’a tort
D’avenir, ce n’est que trépas
 
Mayrbek, Jezabelle, Cléa   »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
TROISIEME PARTIE : LES EPREUVES DU MAITRE-GARDIEN
 
CHAPITRE 1 : LE RETABLISSEMENT D’AUGUSTIN
 
 
 
 
Aujourd’hui était un autre jour, lointain songe du passé situé dans un ailleurs, un autre temps, un autre endroit, où un petit garçon d’à peine quatre ans dessinait sur une feuille de papier un œil au centre d’une roue. À côté de son bureau, une fenêtre donnait sur un jardin fleuri illuminé par le printemps. Lorsqu’il leva la tête, à travers la vitre de la fenêtre, il vit un papillon rouge vagabonder parmi les fleurs du jardin qu’entretenaient depuis longtemps ses parents. Il le trouva splendide et saisi d’une fougue qu’il ne s’était jamais connue, décida de courir jusqu’à ce dehors afin de le voir de plus près, peut-être même de pouvoir le prendre entre ses mains. Si beau, si attrayant, qu’il voulut le posséder tout entier. Après la porte d’entrée, il y avait une extension en bois sous un colossal toit ouvert. Il n’a fait pourtant que deux pauvres petits pas, mais cela suffit à lui faire, force du hasard, écraser un escargot lors de cette course. Attristé, il allait pleurer, c’est alors que son père en sortant au même moment lui pressa l’épaule : «   Ne pleure pas, ce n’est rien, si tu fais toujours attention à ce que tu écrases sur ton chemin, tu n’avanceras plus   », tenta-t-il pour le consoler. Le père obtint l’effet contraire de ce qu’il avait désiré obtenir, car son fils, loin de s’en calmer, fut alourdi d’une chose que nul ne pouvait discerner, quelque chose qui ne fut qu’a lui et qu’en lui, que nul autre que lui ne comprendrait. Alors il pleura, il pleura si vigoureusement, qu’il pleura jusqu’à n’avoir pour un temps plus aucune larme dans le corps. Son cœur saignait de l’entièreté de ses malheurs. Sa mère sortit de la maison. Elle aussi, elle avait entendu son chérubin verser ses eaux salées jusqu’à plus de raison : «   Mais qu’est-ce que tu lui as dit   ?! s’en prit-elle directement au père.
— Juste la vérité   », ne sut-il quoi répondre d’autre.
 
«   Mayrbek ?   », fut réveillé le Gardien par son maître. En ouvrant les yeux, il vit Cléa penchée sur lui, enjouée et gaie. Elle porta sa propre main jusqu’à sa joue, la caressa délicatement : «   Tu dors vraiment peu depuis trop longtemps. Tu en es même à dormir sur un trottoir maintenant… Ne t’en fais pas, après celui-là on va prendre un peu de repos. On en a tous les deux besoin, je crois.
— Il faut croire que le bitume est plus confortable qu’il n’y paraît. À se demander pourquoi les clodos préfèrent les bancs. Je me suis juste assoupi et je ne sais pas, je me suis endormi, désolé.
— Je me suis pas mal reposée sur toi ces derniers temps. Beaucoup trop. Je te dis qu’on va lever un peu le pied. Lève-toi, des gendarmes vont arriver. On va rétablir Augustin.
— Je me lève.
— Tu avais l’air d’un gros bébé là. Tu bavais, c’était trop mignon   ! Pour arriver à pioncer avec tout ce boucan, il faut être sacrément balèze. Tu n’entendais pas les voitures   ?
— Je rêvais.
— À quoi   ? C’était un si beau rêve que ça   ?
— Je ne sais pas trop. C’était peut-être un souvenir. Plutôt un souvenir fantasmé. Je ne sais pas. Je me sentais en sécurité, et en même temps…
— En même temps   ?
— Non, ce n’est rien. Laisse, on s’en tape.   »
 
Cinq ans avaient passé depuis l’épisode du champ de violettes. Depuis, Janisse avait été rétablie et la routine avait repris son cours. Ces quatre dernières années, le duo de Gardiens avait eu à charge un homme d’environ quarante ans   ; il avait été condamné au Bannissement Social pour vol à main armée. Augustin Desparge devait être dès aujourd’hui rétabli en tant que civil étant donné qu’il avait enfin purgé sa peine. Il avait été un cas ardemment difficile, pas mauvais homme, mais turbulent, toujours à tenter de s’enfuir, d’échapper à la surveillance de ses geôliers. Cet après-midi-là, il était cependant profondément docile, car il attendait avec impatience que les gendarmes officialisent enfin son rétablissement vers ce que les exclus appellent la vie active, ou la vie civile. Du statut de parias, il allait donc bientôt en être absous.
Le trio attendait que des agents se pointent au milieu de la rue, en face d’une librairie. Sur le même trottoir, il y avait Cléa, Mayrbek et leur banni. La voiture de la gendarmerie ne traîna pas, comme l’avait déclaré la jeune femme prévenue d’un SMS de l’heure du rendez-vous. Celle-ci se gara sur la chaussée d’en face et il en sortit quatre agents tout à fait aimables et charmants en apparence. Immédiatement, les costumes bleus eurent l’air fort bienheureux d’avoir affaire à Mayrbek et Cléa lors de cette ré inclusion. C’était que la légende des Invincibles ne tarissait pas depuis toutes ces années, bien au contraire. Dans toute la France et même bien au-delà de ses frontières, on connaissait le duo des Louveteaux à cause du lamentable jour où on avait filmé la boucherie qui avait eu lieu dans les Alpes. Un macabre épisode gravé dans la mémoire de l’opinion publique. Conséquemment, ils n’avaient plus rien d’anonyme depuis quelques années.
À cela, s’additionnait une réputation jusqu’ici jamais démentie et capable de forcer ceux qui rencontraient les deux jeunes manteaux blancs à une certaine retenue. La prouesse guerrière, lorsqu’elle était unanimement reconnue, conférait à ses possesseurs ce genre d’avantages. Toujours surnommés les «   Louveteaux   » parmi les leurs, ils demeuraient aussi les «   Invincibles   » aux yeux du reste du monde, ce qui avait joué bien souvent en leur faveur d’ailleurs   ; des agents de la force publique qui respectaient un minimum des aptitudes martiales exceptionnelles dont ils firent la preuve internationalement ne pouvaient qu’être sujets aux mêmes élans de reconnaissance.
 
«   C’est enfin l’heure   !   », ne cacha pas sa jubilation Augustin lorsqu’il vit ses libérateurs traverser la voie. «   Du calme, du calme   », le tempéra Cléa déjà en train de sortir son téléphone pendant que Mayrbek s’assagit sur sa faux en demeurant un peu en retrait. Étrangement, le gendarme fit un salut militaire dès qu’il arriva adéquatement près. Cléa sourit tout en les saluant simplement à son tour de «   la main de justice   », un geste désormais prévalent parmi les Gardiens   ; une sorte de marque de fabrique que tous les membres de l’Ordre avaient aujourd’hui adoptée. Mayrbek en fit autant. En revanche, le salut militaire du gendarme, par ailleurs imité par ses collègues, lui fit aussi froncer les sourcils, quoique comme son maître, il ne le commenta pas : «   Si on m’avait dit que je rencontrerais les Invincibles en personne, j’aurais amené de quoi prendre un autographe   ! s’enjailla l’officier dès qu’il fut à leur niveau.
— Tout ce que vous voulez, mais d’abord scannez son téléphone   !   » ne perdit pas le nord Augustin.
Les gendarmes en rirent, sauf l’un d’eux, lorsqu’il fut renvoyé au véhicule par son supérieur avec ordre de ramener un calepin. En attendant, après les échanges conventionnels de mondanités dus à l’application convenue de la politesse, on scanna le téléphone de la Gardienne   ; cela confirma officiellement que le banni fut remis à des officiers assermentés et qu’il était désormais totalement rétabli en tant que citoyen français à part entière. Augustin n’en dissimula pas son agrément, il en aurait presque dansé. Cependant, il n’omit pas pour autant de remercier ses deux Gardiens. Malgré toutes les difficultés qu’il leur avait imposées, ils avaient toujours été révérencieux et doux avec lui. Il n’aurait pu l’oublier. Ils furent enchantés de recevoir ses remerciements, mais ne semblaient pas non plus mécontents que cette garde prenne fin. À partir de là, Augustin fut libre d’aller et venir, c’est ce qu’il comptait faire très rapidement : «   Essaye de te tenir tranquille à l’avenir… lui conseilla gentiment Cléa avant tout. Parce que si tu récidives, tu ne seras pas certain de tomber sur nous. D’ailleurs, je pense qu’on te tuera si ça doit arriver. C’est bien compris   ? se força-t-elle enfin à la menace.
— Je peux appeler quelqu’un avec ton téléphone   ? ignora le propos l’ancien banni plus préoccupé de son avenir.
— Non… À partir de là, on ne te doit plus rien, nous ne sommes plus responsables de toi. Tu avais hâte d’être rétabli, non   ? Des semaines que tu nous tannais pour qu’on se dépêche de venir dans cette ville. C’est chose faite, désormais ton destin t’appartient. Ça veut dire que maintenant, tu te démerdes   !
— Mais on n’est pas du tout dans ma région là… Je fais comment pour rentrer chez moi   ? Je n’ai pas de CB,

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