Les Dormeurs de Carrièse
484 pages
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Les Dormeurs de Carrièse , livre ebook

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Description

Comment oublier ce terrible flash et ce sifflement nous vrillant les tympans ? En une seconde, notre monde fut précipité dans les ténèbres. Comme pour les autres membres du G2Hubert-04-320, le sifflement dans les oreilles et les brûlures ressenties aux yeux me faisant craindre une cécité me plongèrent dans une torpeur douloureuse. Comment aurions-nous pu deviner ?

Notre civilisation venait de subir le feu infernal de la prophétie. Quatre-vingt dix-neuf pour cent de nos fières cités n’étaient plus que ruines. Sortant des décombres, de rares survivants hébétés et hagards hurlaient leur peur. Ces pauvres êtres tournaient en rond, ne sachant vers où fuir !

Emprisonnés dans l’énorme dôme, nous devions comprendre. Nos explorations nous firent découvrir l’inconcevable vérité : nous n’étions pas seuls !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332834393
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-83437-9

© Edilivre, 2015
Introduction


La vie des Sages et des Justes était douce…
Nous étions bien crédules !
Nos vies réglées par les décisions des représentants locaux de la caste supérieure ne nous laissaient que peu de perspectives.
Nos destins basculèrent le jour qui fut celui de la découverte du sanctuaire. Au fil de nos visites sous cet énorme dôme, nos certitudes s’envolèrent. Dès le premier jour, il nous avait paru opportun de garder le secret sur ce lieu magique. La vie qu’il proposait nous projetait dans un univers d’une agréable douceur. Dans cet environnement desservi par des machines à la technologie inconnue, je devais longtemps m’interroger sur les origines de ce paradis.
Dans ce lieu agréable, la joie ressentie à chacune de nos retrouvailles fut pourtant emportée en une fraction de seconde. Comment oublier ce jour dominé par la haine ancestrale qui balaya notre monde ?
Notre avenir dépendait-il de ces êtres venant du fin fond des étoiles ?
Étaient-ils les anges salvateurs de la prophétie oubliée ?
Nos croyances furent anéanties. Il nous fallut devenir des guerriers pour sauver nos corps et nos âmes.
Tristesse
Les sept années de présence, sur la nouvelle Carrièse, avaient changé ma vie. La chaleur bienfaisante de la tasse que je tiens dans la main me permet d’échapper quelques secondes au sentiment de tristesse qui m’étreint. L’odeur dégagée par ce breuvage amer dont l’origine se perd dans la nuit des temps me chatouille les narines, je hume les volutes de fumée avec délectation.
Bien protégé derrière l’immense baie solide comme l’acier et transparente comme le cristal, je survole d’un regard vide l’horizon rougeoyant. Avec nostalgie, je repense aux rires de cet ami venant du fin fond de l’espace. Cet être empli d’une intelligence rare avait su se mettre à notre portée et manifester de l’intérêt à nos blagues terriennes dont le sens lui échappait parfois.
Je cherche désespérément depuis mon réveil à me soustraire de la morosité qui m’oppresse. Les yeux embués, je plonge mon regard vers le sol en songeant à tout ce que nous lui devons. La vision enchanteresse que je perçois au pied de l’abrupt dans lequel notre appartement est creusé me fait du bien. L’immense et indestructible verrière qui couvre cette terre féconde étincelle de mille feux rougeoyants.
Portant paresseusement la tasse encore chaude à mes lèvres, je fais une légère grimace en avalant la dernière gorgée. De nouveau, je me sens attiré par le vide et par le spectacle offert par cette végétation coulant sous la coque de plexi-verre située soixante et onze étages plus bas. Je connais ce lieu dans ses moindres recoins. Les longues ombres produites par les premiers visiteurs matinaux que je distingue avec peine me font entrevoir la lenteur de leurs déplacements. Je pressens leurs prises de précautions. Se mouvoir sur les superbes dalles humidifiées en cette heure par une fine rosée due à l’arrosage automatique est parfois périlleux. Ces pierres d’une grande beauté ne seront jamais ni enlevées ni recouvertes. Bien qu’elles soient la cause de nombreux accidents, leur symbolisme en fait des choses sacrées : provenant de la dernière carrière de marbre exploitée sur Terre, celles qui forment ces allées majestueuses représentent le trait d’union entre les deux planètes.
Moi aussi j’apprécie cet endroit sublime empreint de sérénité. Avec Jeanne ma tendre compagne très souvent l’on s’y promène main dans la main. Nous aimons flâner dans cet univers enchanteur. On ne peut rester de glace devant les immenses parterres à la végétation constituée d’espèces issues de contrées lointaines. Ces derniers nous rappellent notre Ancien Monde. Ces incursions reposantes nous font invariablement passer par le Jardin zoologique pour dire un bonjour à la descendance de nos animaux familiers. Chaque fois, c’est un vrai plaisir de voir la progéniture de nos fidèles compagnons s’ébattre avec joie. Ces promenades bucoliques finissent toujours sur la petite place d’honneur et la grande statue qui porte dans ses flancs un dormeur qui jamais ne s’éveillera.
En cette belle matinée, le visage de l’immense sculpture dominant ce monde végétal est illuminé par le soleil levant. De mon perchoir, je ne peux en voir les traits qui se parent d’une teinte rosée offerte par les premiers rayons de notre étoile, je suis sûr qu’ils doivent paraître vivants. Je me souviens de chacun des mots, de chacun des gestes d’encouragement que ce héros nous avait adressé en ce jour qui devait changer le destin pour des millions de vies. Cet ami sincère me manque : onze ans se sont déjà écoulés…
Le présent me rattrape et me fait brusquement entrer dans la réalité !
Venant du grand salon, le bruit d’une conversation animée m’avait fait tourner la tête. Je ne peux réprimer le sourire qui se dessine sur mon visage. Le spectacle donné par la connivence de Jeanne et de Skern m’emplit de bonheur. Assise sur l’imposant sofa blanc trônant au centre de la pièce, tout en rejetant une mèche de sa longue et soyeuse chevelure noire, ma complice de toujours fixe vers moi ses magnifiques yeux émeraude. Elle retient contre son buste notre unique enfant. Cette affection semble embarrasser le petit monstre qui essaie de toutes ses forces de repousser celle qui le couvre de baisers. Le pauvre n’a aucune chance, cette grande sportive le maitrise avec douceur tout en lui chuchotant à l’oreille ses recommandations. Elle savait qu’il était dur de lutter contre son impatience, son ami Varg de six ans son ainé devait venir le rejoindre.
Une mélodie vieillotte m’arracha de ma contemplation et me fit regarder en direction du sas d’entrée. Du portier-communicateur nous parvint une voix familière. S’échappant de l’emprise maternelle notre petit monstre se précipite vers la porte dont Jeanne ordonnait l’ouverture. Skern qui se préparait à sauter dans les bras de son parrain s’immobilisa impressionné par ce dernier en grand uniforme.
Cette visite nous faisait plaisir, notre ami Skerno avait fait un détour pour qu’ensemble l’on rejoigne les autres membres du G2/Hubert-04-320. En cette journée commémorative qui allait réunir les deux planètes, nous allions honorer une nouvelle fois celui qui fut notre frère : le commandeur Varg.
J’avais troqué depuis cinq années ma tenue guerrière pour le costume plus décontracté de professeur d’histoire. Des pensées tristes firent ressurgir le passé comme une gifle douloureuse, les images déferlant dans ma tête sont pleines de sang et d’horreur. Elles ne m’apportent aucune réponse bienfaisante. Le sacrifice même consenti est toujours injuste !
La prophétie
J’aime à me retrouver devant des étudiants friands d’histoire. Je sais que certains d’entre eux recherchent dans mes cours bien autre chose. Je ne les encourage pas, mais je ne peux les empêcher de vouer pour mes actes commis dans le passé un véritable culte : pourtant je ne suis plus le guerrier qu’ils voudraient imiter.
Dans ma nouvelle vie, je me contente de parfaire leur éducation en leur exposant des faits. Ces jeunes êtres sont comme des fers que je forge, je ne souhaite que les ouvrir sur le monde et leur offrir des bases qui leur permettront de faire face à leur destinée.
Je n’oublierai jamais ce premier jour dans cet immense amphithéâtre clairsemé !
Devant moi, dans les premiers rangs, une cinquantaine de visages interrogatifs attendaient sagement. Sur le minuscule bureau trônant sur cette gigantesque estrade, les documents que j’y avais posés m’avaient semblé n’être qu’une bouée peu secourable. Après ma présentation sommaire et bredouillante, j’eus droit à une ovation qui me surprit. Quand le silence revint, c’est accompagné par le trac que commença mon tout premier cours. Je savais qu’il en faudrait beaucoup d’autres pour dérouler les évènements qui conduisirent à notre existence.
Je me souviens de mon enthousiasme à expliquer la Genèse de notre colonie, tout en leur faisant revivre la PROPHÉTIE de TANG.
Cette dernière venait du fond des âges. Au cours de la vingt-deuxième année du vingt et unième siècle de l’ère de la croyance chrétienne, une prédiction annonçant de grands bouleversements s’était fait connaître : elle dépeignait avec beaucoup de détails une incroyable malédiction.
Je pouvais attester que dans cette période et dans ce monde dominé par la technologie nul sur terre n’avait échappé à la connaissance. Du plus misérable au plus riche, même dans les endroits les plus reculés, chaque homme avait su.
Les messages informatiques parcourant le globe annoncèrent sans ambiguïté le jour de la naissance d’une nouvelle ère : la date du dimanche 22 février 2178 portée sur le calendrier grégorien serait celle qui scellerait définitivement le sort de l’humanité.
Grâce à une surprenante donation et à des recherches personnelles effectuées dans les vestiges des bibliothèques du monde des Anciens, je pus retracer l’histoire de cet ouvrage conçu pour synchroniser la vie de millions de croyants jusqu’à la fin des temps.
Écrit sous l’égide du pape Grégoire XIII, cet ouvrage précieux répertoriait les préceptes qui instauraient dès le 15 octobre 1582 l’harmonie temporelle pour tous les chrétiens et une grande partie de l’humanité. Il n’en restait qu’un exemplaire, ce dernier confiné dans les sous-sols du complexe universitaire de la nouvelle Carrièse y était protégé. Je faisais partie des très rares êtres à pouvoir s’en approcher : cet énorme ouvrage d’une grande fragilité offrait aux regards des privilégiés une porte sur la connaissance des anciens. D’autres manuscrits avaient subi la colère et la bêtise des hommes : nombreux avaient dis

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