Les Fées Mères du Temps : Les Bois de Vents Couverts
97 pages
Français

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Les Fées Mères du Temps : Les Bois de Vents Couverts , livre ebook

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Description

Trois femmes, trois destinées liées à une forêt maudite.



Cadinaline, Représentante de la Cité de Kenora, est déclarée ennemie de l’Empire de Kamloops, et doit fuir. Avec ses fidèles amies, elles deviendront les Amazones qui troubleront les ordres de l’Empereur.


Madahine, future Intendante de la Contrée de Moncton du Royaume de Laurentides, est au chevet de sa mère malade. Avec l’aide d’un mystérieux jeune homme, elle découvrira un sombre complot.


Esteleen, en fuite dans les Montagnes d’Elodin, doit aller à l’est pour protéger un précieux trésor. Accompagné de son ami Rinès, elle affrontera mille dangers pour sauver ce trésor.



Au cœur de cette forêt interdite, les Bois de Vents Couverts, ces trois femmes parviendront-elles à atteindre leurs objectifs ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383515197
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Dédicace
Pour ma Tante Marie-Pierre,
À son lac, ses montagnes…

Épisode 1 « Rinès »
Les ténèbres de la nuit relâchaient enfin leur étreinte. Un timide halo orange et pourpre colorait au loin le bout du ciel. Les deux fuyards n’osèrent pas s’arrêter pour admirer ce nouvel éclat. La fatigue meurtrissait pourtant chacun de leurs pas, mais le danger qu’ils tentaient d’échapper ne leur permettait aucun répit, aucune halte contemplative. Ils avaient bravé l’obscurité de la nuit sans se retourner, ou à peine, avançant coûte que coûte au travers des roches, des pierres, des embûches, à peine aidés par la timide lumière des deux lunes. Même les étoiles avaient eu honte et s’étaient cachées derrière les nuages. La nuit avait été longue, silencieuse, haletante aussi, stressante au possible.
Rinès marchait devant Esteleen. Il avait passé la nuit à la guetter du coin de l’œil pour s’assurer qu’elle ne se perdait pas. Il n’avait jamais cherché à courir, autant pour ne pas la semer que pour ne pas chuter bêtement dans les pièges de l’obscurité. Sur certains tronçons qui le permettaient, ils avaient marché côte à côte. Leurs corps se rapprochaient alors, pour mieux sentir la chaleur de l’autre, mais sans pour autant se toucher l’un l’autre. Rinès avait pourtant eu envie, à plusieurs reprises, de prendre la main d’Esteleen, pour la rassurer, pour l’aider à marcher, mais il s’était à chaque fois retenu au dernier moment. Il n’avait même pas osé briser le silence de la nuit, tout comme Esteleen, d’ailleurs. Le danger qui était à leurs trousses n’attendait certainement qu’un bruit de leur part pour mieux les retrouver et les attaquer. Ils avaient alors tacitement convenu du silence pour toute la durée de la nuit, même s’ils avaient tant à se dire dans cette fuite de survie. Par moment, Rinès s’était malgré tout permis de prévenir d’un discret « attention », presque inaudible pour Esteleen. De temps à autre, l’un des deux émettait un petit bruit de surprise ou de frayeur lorsqu’un de leur pas trébuchait, mais dans l’ensemble, la nuit s’était déroulée sans qu’ils ne prononcent le moindre mot.
À ce moment-là du bout de la nuit, Rinès comprenait qu’il était temps d’arrêter temporairement leur fuite. Son dernier coup d’œil vers Esteleen l’avait peiné. La jeune femme serrait la mâchoire à chaque pas. Son regard semblait perdu, presque endormi. Rinès se permit alors de rompre le silence, après avoir jeté un dernier regard aux alentours :
— Esteleen, on va s’arrêter, il faut qu’on fasse une pause, on doit se reposer.
— Tu en es sûr ? Tu n’as pas peur qu’ils…
Esteleen ne termina pas sa phrase mais jeta un bref regard derrière elle, comme si elle appréhendait l’approche de l’ennemi tant redouté. Rinès la guida derrière des arbres, jusqu’à un rocher qui ferait un siège parfait.
— Je n’ai pas entendu de bruit derrière nous, pas de bruit de chevaux, et s’ils avaient réussi à suivre notre trace, ils nous auraient sûrement déjà rattrapés. Je crois qu’on peut être tranquille pour quelque temps.
— J’espère que ça sera le cas.
Rinès tendit à Esteleen sa gourde pour qu’elle se ravitaille. Ils avaient limité leur consommation d’eau durant la nuit, et la gourde serait bientôt à sec. Esteleen n’en but que deux petites gorgées avant de la rendre à Rinès.
— Tu ne veux pas boire plus ?
— Il t’en faut aussi, répondit Esteleen.
— Je préfère que tu boives ce dont tu as besoin.
— Il ne nous en reste presque plus, je n’ose pas.
— Esteleen, j’ai entendu des cours d’eau, j’ai bon espoir qu’on trouve bientôt une rivière, ou un ruisseau. Allez, bois encore une gorgée, s’il te plait.
Esteleen s’exécuta, et seulement après, Rinès fit de même. La jeune femme était assise sur le rocher, et se massait les jambes pour atténuer la fatigue. Rinès avait posé à ses pieds la précieuse besace qui était l’enjeu de tant de choses. À l’intérieur se trouvaient des manuscrits que l’Empereur souhaitait détruire à tout prix, lui qui avait déjà détruit tous les écrits de la grande bibliothèque de Laurentides. Rinès et Esteleen, accompagnés d’autres acolytes, disparus ou tués depuis, avaient réussi à sauver quelques parchemins avant de quitter le Royaume de Laurentides pour fuir en direction du Royaume de Gaspésie, à l’ouest. Leur fuite les avait alors emmenés dans les Montagnes d’Elodin, ces montagnes sacrées qui protégeraient la Cité des Fées Mères du Temps, les divinités de leur monde. Rinès et Esteleen devaient protéger ces derniers textes, les emmener loin de l’Empereur, pour les cacher à l’extrême orient du continent, au-delà des Bois de Vents Couverts, dans le Comté de Mestoren, désormais seul lieu épargné par la folie destructrice de l’Empereur…
Rinès sentait enfin son cœur se calmer, une première depuis le début de leur échappée. Il s’autorisait enfin à observer le décor, et même savourer l’instant. S’il n’y avait pas un danger qui était à leurs trousses, il aurait même pu s’émerveiller de ce que la nature lui offrait. Lui qui avait grandi à Laurentides, aux pieds des Montagnes d’Elodin, et qui avait passé sa vie dans les champs bordant la capitale du Royaume, il découvrait enfin le cœur des montagnes interdites. L’aube se levait enfin, apportant enfin un peu de lumière dans cette nuit de torpeurs. Rinès voyait les sapins scintiller sous les premiers rayons de soleil, les perles de rosée se réveillant sous cette timide lueur lointaine. Le terrain était escarpé, confirmant, s’il avait un doute, qu’ils se trouvaient bien au cœur des Montagnes. L’air était frais, mais le froid ne se faisait pas ressentir. Il faut dire qu’en ayant marché d’un bon rythme toute la nuit, ils n’avaient pas eu le temps de s’appesantir sur la fraîcheur de la nuit. Rinès respirait à pleins poumons, pour se requinquer, mais aussi pour savourer la pureté de l’air. Il ferait tout pour continuer à respirer cet air, n’importe quel air en fait, il ne voulait pas mourir, pas maintenant, pas avant d’avoir accompli la mission.
Rinès observa ensuite Esteleen. Elle était descendue du rocher pour s’asseoir par terre, les jambes tendues devant elle. Elle avait fermé les yeux, et plongé les mains dans la terre. Sa longue chevelure blonde, un peu secouée par la longue marche, encadrait son visage et tombait sur ses épaules, dans son dos, et quelques mèches sur sa poitrine. Son visage était blanc de fatigue, et les joues rougies par la course. Sa longue robe aux teintes pourpres portait les vestiges de leur longue échappée. Entre les traces de terre, de boue, et quelques déchirures ici et là, l’usure faisait son œuvre. La tenue de Rinès n’était pas en reste non plus. Son pantalon en lin, sombre, masquait peut-être un peu plus les estampilles de la terre, mais tenait le coup. Sa chemise, sombre aussi, était un peu plus épargnée. Il espérait que leur tenue tienne pour tout leur périple, sans aucune estimation possible de sa durée.
Rinès avait envie de s’asseoir par terre, à côté d’Esteleen, mais il voulait aussi la laisser se reposer. Ils se connaissaient depuis leur enfance, étaient des amis, mais cette amitié s’était transformée, en lui, en quelque chose de plus sentimental depuis le début de leur fuite. L’adrénaline était peut-être la cause de cette évolution. Ou alors c’était la prise de conscience que la vie est fragile. Depuis que l’Empereur s’était emparé du trône de Laurentides, la mort sévissait à chaque coin de rue. Rinès avait vu mourir des personnes qui lui étaient chères, et avait vu que la sécurité de leur vie s’étiolait au fil de leur échappée. Quelque chose de plus grand que leur vie était en jeu, Rinès ne remettait pas cela en cause, et faisait tout pour garder cela en tête, mais il ne fallait pas pour autant négliger la valeur d’une vie, aussi simple soit-elle. Se sacrifier les yeux fermés ne ferait pas avancer leur cause. Il leur fallait rester en vie, coûte que coûte, car ce qu’ils transportaient dans la besace était d’une valeur inestimable, et ils devaient déployer tout leur possible pour la transporter au bout du monde. Alors seulement après cela, ils pourraient sacrifier leur vie, et retourner dans la Source Genèse des Âmes…
— Rinès, tu sais dans quelle direction il faut aller ?
Esteleen sortait de son repos. Ses yeux étaient ouverts à moitié, mais observaient les alentours. C’était comme si elle prenait enfin conscience de l’importance de ne pas fuir les yeux fermés.
— On doit viser le nord-est.
— Tu penses que c’est la direction qu’on a prise cette nuit ?
— Je pense, oui. Les deux lunes m’ont aidé, malgré les nuages. J’espère que la nuit prochaine il y aura moins de nuages, pour mieux voir les étoiles, ça aidera.
— Et avec le soleil, tu arriveras à suivre la direction ?
— Oui, répondit-il avec assurance pour ne pas éveiller une quelconque crainte de la part d’Esteleen. Mais je te propose qu’on marche plus lentement pendant le jour. Et même qu’on se reposera si on trouve un coin à l’abri. Je préfère qu’on marche la nuit.
— La nuit ? demanda Esteleen, à la fois surprise et curieuse.
— Oui. On sera plus difficile à repérer. On marchera peut-être plus lentement à cause de l’obscurité, mais si les Fées sont avec nous, elles éclaireront notre chemin comme il faut.
— Gloire aux Fées alors !
— Tu vas être prête à repartir ?
— Oui, ça va mieux, répondit doucement Esteleen.
— Je sens qu’on approche d’un cours d’eau, on va pouvoir remplir nos gourdes. On trouvera ensuite un coin pour se cacher et se reposer. Ça te va ?
— Je te fais confiance, Rinès.
Esteleen le regar

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