Les Fils des étoiles
172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Fils des étoiles , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dernière partie d’un ensemble de trois histoires relatant les aventures de trois hommes unis par les liens du sang, ce roman nous ramène vers le berceau de l’humanité.

Yadam Wyllie-Bosc vous entraînera dans la quête de ses origines. Tout au long de son voyage, vous retrouverez en filigrane Elinor, Madeline, Lyorand, et tous ceux qui, précédemment, ont osé s’aventurer au-delà des frontières du monde connu.

En lisant Les Fils des étoiles, vous saurez ce qu’il est advenu de la Terre pendant que le « la Pérouse » et le « Light of Earth » traversaient la galaxie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332985125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-98510-1

© Edilivre, 2015
Chapitre Premier Ab origine fidelis 1
I
Y adam n’avait repris ses esprits que depuis quelques heures ; il se sentait encore mal à l’aise, un peu désorienté, et l’étrange légèreté de son corps lui soulevait le cœur.
Le premier réflexe qu’il avait eu à son réveil pouvait sembler curieux ; dès qu’il s’était senti capable de marcher, il avait traversé tout le vaisseau pour jeter un œil sur les écrans de surveillance et vérifier la justesse de sa trajectoire après s’être assuré de l’amorce du processus de réveil de ses huit compagnons.
Il cherchait du regard un détail sur un écran lorsqu’un cliquetis irrégulier retentit.
– Je persiste à penser que reprendre le chemin de la Terre est une très mauvaise idée.
La voix métallique de Jared surprit Yadam ; il se retourna lentement vers le robot et observa ses yeux artificiels aux reflets d’argent. Pendant un instant, il avait cru discerner une nuance de regret dans l’intonation habituellement impersonnelle de Jared, mais il chassa cette idée de son esprit : comment un robot pourrait-il exprimer un sentiment quelconque ?
– Nous avons déjà discuté de ce sujet, Jared. Tu connais mon opinion, je n’en changerai pour rien au monde. Nous retournons sur Terre, et si cela ne te plaît pas, tu n’avais qu’à rester sur Deala, je ne t’ai pas forcé à nous suivre.
Le robot pivota sur ses roulettes et sembla hésiter quelques secondes avant de reprendre la parole.
– Je suis à ton service. Je n’ai aucun droit de discuter tes ordres, je ne peux m’opposer à ta volonté.
– Si tu as une bonne raison de penser qu’il valait mieux que nous restions sur Deala, pourquoi ne pas avoir pris le commandement du “Light of Earth” pendant notre sommeil ? Tu aurais pu déprogrammer le vol et nous ramener chez nous. Pourquoi n’avoir rien fait ?
– Nous n’avions rien de tangible à objecter, reprit le robot ; tu connais notre programmation aussi bien que nous. Vous vouliez connaître la Terre, c’était là votre plus cher désir. Si nous avions entravé vos projets, nous aurions failli à notre fonction en portant atteinte à votre souhait, car nous vous aurions désobéi. Trois robots ne peuvent rien contre la volonté de neuf humains tant qu’un péril immédiat ne se présente pas.
Yadam haussa le ton.
– Il n’y a donc aucun danger à retourner sur Terre ! Si nous courrions le moindre risque, toi et tes semblables nous auriez empêchés d’entreprendre ce voyage. Cela ne semble pas être le cas, donc tu n’as rien à redire ! Nous voulions voir la Terre et nous la verrons d’ici six mois. Va vérifier que tout va bien pour les autres ; aide-les à se réveiller et laisse-moi en paix.
Jared ne répondit pas, recula de quelques centimètres puis se retourna et sortit, laissant Yadam seul dans la salle des commandes.
Alors qu’il observait le robot s’éloigner lentement, Yadam se sentit envahi par une foule de pensées et de souvenirs. Il voulait connaître la Terre ; depuis des années, il rêvait de la voir enfin. On lui en avait soigneusement décrit son aspect, mais l’image que s’en faisaient les passagers du “Light of Earth” était trop floue pour être suffisante. Ils espéraient bien davantage, et si peu à la fois : voir le Soleil se lever à l’horizon d’une planète dont ils ne connaissaient qu’une sorte de légende, fouler le sol terrestre, découvrir des sensations ignorées des hommes de Deala.
Il pensa alors à la mission première de ses aïeux Terriens. Ils devaient s’envoler vers une planète connue pour être habitable, sans aucun espoir d’en découvrir un jour la surface, et laisser à leurs descendants lointains le soin d’y établir une colonie. Fallait-il du courage pour tenter un voyage de cinq siècles, se disait-il souvent. La plupart de ces aventuriers n’avaient laissé nulle trace dans la mémoire des habitants de Deala ; on les avait oubliés depuis longtemps, et le vague souvenir d’être issu de la Terre s’était estompé avec eux. Yadam, au contraire, gardait au fond de lui, bien ancré dans son cœur, la sensation d’être étranger au nouveau monde qu’ils avaient bâti sur Deala.
Sa mère souriait toujours lorsqu’il lui avouait que les vastes étendues désertiques de leur planète le désolaient. Gaïadama n’avait pas connu la Terre, et elle s’était assez bien adaptée à la vie sur Deala. « Je crois que nous n’avons pas le choix, mon garçon » , lui répétait-elle à chaque fois qu’il se plaignait de vivre dans un décor si rude, et il se consolait en écoutant les récits magnifiques du seul survivant parmi les passagers originels du premier vaisseau lancé vers Deala à avoir vécu sur Terre. Lyorand était la mémoire du « La Pérouse », il avait traversé les siècles par le truchement de la cryogénie et aimait à raconter la Terre à ceux qu’il considérait comme ses petits-enfants, malgré les vingt générations qui les séparaient. Yadam était ravi de se savoir le lointain descendant de cet homme dont il arborait le nom avec fierté. Nul n’aurait pu le convaincre de ne porter que le nom de son père, et il reprenait souvent ceux qui jugeaient suffisant de le nommer Wyllie d’un cinglant « Wyllie-Bosc ! » qui faisait sourire Gaïadama.
Lyorand lui avait conté la Terre, il lui avait si bien décrit cette petite planète de légende que Yadam avait toujours rêvé de la connaître. Pendant des années, il avait cru son rêve irréalisable, mais, petit à petit, à force de questions, il avait découvert que l’un des deux vaisseaux qui avaient transporté les colons vers Deala était encore en état de fonctionner, bien qu’abandonné en orbite autour de leur planète. Lentement, l’idée de s’embarquer vers la Terre avait fait son chemin dans son esprit. Dans les premiers temps, il n’avait pas osé en parler, craignant d’être pris pour un fou ; mais parvenu à l’âge adulte, après avoir étudié les schémas de fonctionnement du “Light of Earth”, il avait acquis la conviction qu’un voyage vers la Terre était réalisable. Il s’était tout d’abord confié à son cousin, Darius, qui avait lui aussi si souvent écouté les récits de Lyorand, puis à Ludiana, dont la grand-mère avait voyagé à bord du “Light of Earth”, et pour finir, à quelques amis qu’il jugeait aussi rêveurs que lui. Lyorand avait eu vent de leur projet qu’il avait accueilli avec bienveillance ; il avait toujours eu une certaine attirance pour l’aventure, et leur enthousiasme qu’il jugeait malgré tout un peu insensé l’avait séduit.
Yadam avait longuement préparé un dossier qu’il n’avait soumis au gouverneur de Deala que lorsqu’il avait été certain que ses arguments étaient inattaquables. Il avait dû attendre des mois avant de connaître la décision des autorités, et s’il n’avait eu qu’un seul chagrin dans toute sa vie, c’était de n’avoir pu faire savoir à Lyorand qu’il avait obtenu le feu vert pour son entreprise. Son aïeul était mort quelques jours avant que la sentence des dirigeants de Deala soit connue. Il lui avait laissé Jared en héritage, et le petit robot s’était immédiatement plié à la volonté de son nouveau maître ; il se considérait désormais comme le serviteur de Yadam et avait insisté pour l’accompagner sur Terre.
Yadam ne doutait pas un instant que ses huit compagnons de voyage et lui seraient accueillis en héros par les Terriens. Nul autre n’avait jamais accompli un voyage tel que celui qu’ils avaient entrepris ; ils avaient amassé une somme incommensurable de données scientifiques, et tous pensaient être utiles sur le vieux monde originel.
Yadam fut tiré de ses rêveries par le glissement feutré de la porte d’accès au poste de pilotage ; il se retourna sur son siège et essaya de distinguer plus nettement la silhouette qui s’avançait vers lui. Celle-ci paraissait sombre dans le flot de lumière crue qui surgissait du couloir de communication, puis, lorsque la porte se referma dans un souffle, il reconnut les traits de Ludiana. Elle s’approcha d’un pas dansant, allégé par la faible pesanteur régnant dans le vaisseau, vint embrasser Yadam, puis s’assit auprès de lui sur l’un des fauteuils cossus du poste de commandes.
– Te voilà donc réveillée, fit-il gentiment ; quand je suis passé te voir, tout à l’heure, tu dormais encore à poings fermés.
– Normal, lança Ludiana ; ton caisson était programmé pour s’ouvrir le premier.
Yadam la regarda sourire ; elle avait toujours été trop cartésienne et avait l’art de transformer un compliment en ironie. Ludiana était blonde comme un soleil, et ses yeux de glace mentholée pétillaient d’intelligence ; elle s’était immédiatement laissé tenter par ce voyage vers la Terre, et quelquefois, Yadam pensait qu’elle était encore plus folle que lui tant elle semblait convaincue de la nécessité de leur retour sur Terre. Elle était tout sauf une femme susceptible de se laisser dominer ; c’était d’ailleurs ce trait de caractère hérité de sa grand-mère qui avait séduit Yadam. Sullivia avait été gouverneur de Deala, elle avait inculqué à sa fille ses principes d’indépendance, et Ludiana appliquait tout naturellement les maximes de sa grand-mère. Yadam aimait son joli visage au teint de porcelaine ; elle lui semblait lumineuse quand il se jugeait terne, et il fallait bien reconnaître qu’il ne pouvait exister de plus curieux contraste que celui formé par leur couple. Les cheveux de Yadam avaient la sombre brillance du jais, ses prunelles vives au regard intense étaient d’une noirceur d’ébène et son teint mat tranchait avec la fragile pâleur de Ludiana. Il y avait de la dignité dans ses attitudes, et son allure générale lui conférait une noblesse quasi-pharaonique. Yadam avait trente ans, toute la force et la détermination de la jeunesse, et nul n’avait jamais pu dominer son caractère bien trempé.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents