Les héritiers d'Higashi, 2 : Bakemono-san , livre ebook

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L’union entre Kaito Odai et Yin Daisen, orchestrée par leurs clans respectifs, paraît renforcer plus que jamais la mainmise de la dynastie des renards sur Higashi. Pourtant, dans l’ombre, la résistance s’organise. Ayané, ses origines enfin révélées, porte tous les espoirs de ses amis, mais tandis qu’elle voyage vers le Sud avec Yoriko et Tadashi, le fardeau de son héritage s’alourdit de jour en jour.


Loin dans les forêts de l’Est, un trio improbable se forme et croise la route d’un terrifiant chasseur de yokai.


Et au Palais des Mille Flamme, Midori, une jeune femme de la lignée des serpents promise à Ren Ishiga, se trouve déchirée entre son désir de servir Yin Daisen et les secrets qu’elle découvre bien malgré elle.


Aux quatre coins de l’archipel, au péril de leur vie, tous vont se rendre compte que le pouvoir des bakemono n’est pas celui que l’on croit...

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Nombre de lectures

33

EAN13

9782375681459

Langue

Français

Clémence Godefroy
Les Héritiers d’Higashi
2
Bakemono-san
Editions du Chat Noir


Découvez les mondes de Mirabilis
Le Cycle des Héritiers d’Higashi
1. Okami-hime
2. Bakemono-san
3. Inari-sama (à paraître)
Le Cycle Automaton
1. Eros Automaton
2. Thanatos Automaton (à paraître)
Le Cycle du Grand Froid
1. Le Grand Froid, dans l’anthologie Bal Masqué


Notes de l’éditeur :
Retrouvez en fin d’ouvrage un mémorandum récapitulatif des protagonistes du premier tome, des créatures du folklore japonais ainsi que de l’utilisation des suffixes honorifiques dans la société japonaise.


Prologue
La canopée s’ étendait comme un océan de verdure sous le ciel opaque. On ne voyait pas la lune ce soir, ce qui demandait encore plus de vigilance. Perchée en haut d ’un grand teck sur une petite plateforme en bois, Naora essuya quelques mèches blondes de son front moite et plissa les yeux vers l’horizon. Si jamais des intrus commettaient la folie de pénétrer dans la forêt d’Anbaru, les torches des autres vigies seraient allumées les unes après les autres, ainsi elle pourrait immédiatement prévenir le reste de la tribu.
Quand elle était plus jeune, cette tâche ne lui paraissait pas vraiment nécessaire, même si elle s’ était toujours acquittée avec sérieux de son devoir ; les troubles étaient si loin, dans le temps et dans l’espace, qu’il était difficile de s’imaginer que quoi que ce soit viendrait perturber la quiétude de la forêt. Mais désormais, une angoisse diffuse lui tiraillait le cœur dès qu’elle montait à la vigie pour son tour de garde et elle ne la quittait pas avant d’être redescendue.
Comme une brise qui faisait bruire les feuilles des arbres, des rumeurs venaient peu à peu du monde extérieur. Les avant-gardes de la tribu Soé, les tanuki des îles, s’aventuraient parfois en mer pour s’entretenir et commercer avec les pêcheurs du peuple Aoi, qui vendaient leurs poissons sur les côtes de Suna. Ce qu’ils se disaient finissait par parvenir à la tribu Awan, qui habitait la mangrove, puis enfin à la tribu Kyu, au fond de la forêt. Au dernier conseil des clans, chacun avait pu faire part des nouvelles parcellaires qu’il ou elle avait entendues, et Gaya l’Ancêtre, la doyenne, avait fait rouler ses osselets sur un tapis tressé.
Sa peau était tellement burinée par le soleil et ridée par le temps que ses yeux ne semblaient même plus pouvoir s’ouvrir. Pourtant, un silence solennel était tombé sur l’assemblée tandis qu’elle se penchait sur les osselets avant de prendre à son tour la parole.
« La lignée des Trois Flammes va s ’unir avec l’engeance maudite du Lys. Les peuples se révoltent et les esprits invisibles se montrent aux yeux de tous. Ce sera la guerre. »
Un murmure inquiet avait parcouru l’assemblée. Tous connaissaient l’histoire de la Nuit de Feu, la grande guerre qui avait opposé les nogitsune et les orochi contre les autres bakemono , un siècle auparavant. Cependant, Gaya n’en avait pas fini avec ses prédictions.
« Les héritiers de l ’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud s’uniront pour faire face au danger, reprit-elle, mais la force de leurs lignées sera-t-elle suffisante pour les guider  ? »
Les augures de Gaya étaient certes inquiétants, toutefois Naora, pas plus que les autres, n’aurait pu dire exactement à quoi elle faisait allusion. Tout ce que Naora avait compris, c’est que le fils de Masahito Odai, le seigneur des nogitsune qui régnait sans partage sur Higashi, allait se marier et qu’une guerre civile menaçait. Mais en quoi cela les concernait-il  ? Et qui étaient ces héritiers censés affronter le danger  ?
Si certains d’entre eux venaient du sud, il ne s’agissait certainement pas de tanuki , se dit Naora en regardant au loin. Et c’ était tant mieux. Les trois tribus avaient réussi envers et contre tout à se forger une existence dans un milieu hostile, en renonçant à tout contact avec le monde extérieur – tel était le prix de leur survie. Un tanuki qui s’aventurait au nord d’Anbaru était un tanuki mort  : c’est ce qu’on lui avait toujours répété depuis son plus jeune âge.
Et pourtant, une partie d’elle-même refusait obstinément de croire que c’ était vrai. Non, si Ta- chan était mort, elle le saurait, d’une façon ou d’une autre, son instinct le lui dirait… Mais même s’il avait survécu à l’exil, quelle différence cela faisait-il  ? Elle n’avait pas la moindre idée d’où il se trouvait ni dans quelle situation il était, et jamais il ne se risquerait à revenir, pas même pour elle.
« Où es-tu, Ta- chan   ?   murmura-t-elle dans un soupir, devant l’immensité obscure. »
Trois longs sifflements déchirèrent la nuit. Naora prit son javelot et s’assura que son surujin , une longue corde lestée par de lourds anneaux de pierre à chaque extrémité, était bien attaché autour de son torse. Puis elle déroula l’ échelle en lianes tressées et descendit de la plateforme.
Dès qu’elle passa en dessous de la canopée, elle fut enveloppée par les stridulations des insectes et des grenouilles. Shoyo l’attendait en bas de l’ échelle, une torche à la main.
« Rien à signaler ? demanda-t-il en lui donnant la torche.
— Tout est calme, répondit-elle. La pluie ne va pas tarder à arriver. Profitons-en, ce sera peut-être la dernière avant l’ été. »
Shoyo hocha la tête, mais il semblait préoccupé.
« J ’ai vu une drôle de chose en arrivant ici. C’ était une flamme bleue lumineuse qui flottait toute seule, un peu plus loin dans la forêt. 
— Un onibi   ?  demanda Naora, surprise. D ’habitude ils ne se manifestent jamais en notre présence…
— Quand j’ai tourné ma torche en sa direction, il a disparu très rapidement. Peut-être était-il égaré  ? 
— Dans tous les cas, mieux vaut en parler à Gempashi, demain. »
Les onibi étaient des yokai timides et peu dangereux, mais à cause de leur pouvoir hypnotique et leur propension à se montrer aux petits et non aux adultes, il était arrivé qu’un jeune tanuki en suive un et finisse par se perdre au milieu de la forêt.
« Je crois que Gempashi n ’est pas rentré dormir, si tu veux lui en faire part tout de suite, indiqua Shoyo avant de se mettre à grimper l’ échelle. »
En revenant au village, Noara put constater que Shoyo avait dit vrai. Adossé à la fenêtre de la maison commune du village, éclairé par une vasque à huile de palmier, Gempashi semblait veiller sur ses congénères endormis. C’ était un tanuki aux muscles saillants , encore plus grand et plus robuste que la moyenne, capable de manipuler deux surujin à la fois en les faisant tournoyer autour de lui et de transpercer un tronc d’arbre de part en part avec son javelot. Même quand ils s’entraînaient ensemble, petits, Noara avait été impressionnée et un peu apeurée par la force de son frère aîné.
« Il a des biceps en pierre et sa tête est encore plus dure, lui glissait Ta- chan d’un air malicieux pour la rassurer.  »
Submergée par les souvenirs, Naora hâta le pas sans s’arrêter. La plupart du temps, elle voyait Gempashi comme le voyaient les autres  : un chef de clan puissant et respecté. Mais à d’autres moments, comme cette nuit, elle ne pouvait le voir autrement que comme celui qui avait fait exiler Ta- chan .
Arrivée au pied de son teck, Naora éteignit sa torche dans une petite motte de terre prévue à cet effet, puis l’enfonça dans le sol et grimpa sur une échelle en lianes semblable à celle du point de vigie. Cependant la plateforme vers laquelle elle montait était plus basse et surtout plus spacieuse, entourée d’un rideau tressé en fibres de bananier.
Naora enleva ses sandales et déposa sans bruit son surujin et son javelot à côté de ceux de Goro. Puis elle franchit le rideau sur la pointe des pieds, ses yeux s’habituant peu à peu à l’obscurité.
Goro était allongé sur leur paillasse, son torse arrondi se soulevant lentement au rythme de sa respiration. Non loin de lui, elle devinait les formes de leurs petits, Eiro et Ateshi, qui ne s’endormaient jamais l’un sans l’autre et partageaient la même paillasse. Les larmes lui montèrent aux

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