Les Maîtres du hasard
344 pages
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Les Maîtres du hasard , livre ebook

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Description

Laure Tadler, brillante experte dans le domaine des probabilités, fait une découverte prodigieuse : la loi qui régit le hasard. Elle peut dès lors prédire l'avenir. Mais autour d'elle le danger rôde, sa découverte attisant les convoitises. Aurait-elle sans le savoir ouvert une brèche dans le tissu spatio-temporel où le passé, le présent et le futur s'entrechoquent comme les boules d'un jeu de billard cosmique ? Mais le hasard libérant des forces insoupçonnées ne se laisse pas vaincre facilement.
Issus de ce tourbillon de forces pétries dans la glaise de la création, il y a Trevor Alquist de la Guilde des Historiens, Jordan Tracy de l'Ecole des Gardiens du Temps, GOD le Grand Ordonnateur du Destin. Des liens étroits les relient tous à Laure Tadler et à sa formidable découverte...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juillet 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332561473
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56145-9

© Edilivre, 2013
Illustration de couverture : Salvatore DeVito
Dédicace

A Patricia
Dans les brumes d’avant le Commencement, le Destin et le Hasard jouèrent aux dés le droit de diriger la Partie ; puis celui qui avait gagné s’en alla à travers les brumes vers Màna-Yood-Sushai et dit : « Maintenant crée des dieux pour Moi, car j’ai gagné et la Partie sera Mienne. » Qui gagna, et qui, du Destin ou du Hasard, s’en alla à travers les brumes d’avant le Commencement vers Màna-Yood-Sushai, nul ne le sait.
Les Dieux de Pegàna – Lord Dunsany
Chapitre I Une expérience troublante
« Il est extrêmement dangereux de dire a priori qu’une chose est impossible. »
Arthur Conan Doyle
Novembre 1997
Frédéric Staine jeta un coup d’œil à sa montre. Deux heures d’attente encore avant le rendez-vous que lui avait fixé Laure Tadler. Il aurait pu rentrer chez lui et patienter en écoutant Haydn ou Mozart, ses compositeurs préférés. Mais il préféra marcher sans but précis dans les rues de Belfort où il trouvait toujours, ici ou là, matière à écrire un article pour le Quotidien du Territoire. Il aimait se fondre dans la foule, observer, écouter, rencontrer, parler. Sa source d’inspiration, il la trouvait là dans la rue aux côtés de ses concitoyens. Non pas afin de coucher sur le papier, de façon télégraphique, les quelques lignes destinées à la sempiternelle rubrique des chiens écrasés qui pourtant – cela il ne l’avait jamais compris – trouvaient un écho plutôt favorable auprès du lectorat du premier journal de Franche-Comté. Comme si les lecteurs prenaient plaisir à se tenir informé du malheur des autres ! Peut-être était-ce, se disait-il en manière d’explication, pour exorciser leur propre crainte de voir un jour le mauvais œil s’abattre sur eux. Du reste, bon nombre de feuilles de choux à sensation connaissaient un franc succès. Un succès malsain. Frédéric déplorait cet engouement pour cette presse à deux sous qui, aimait-il à répéter, ne faisait qu’attiser davantage l’instinct de bête sauvage qui couve secrètement en chacun de nous. Laissant à d’autres les dérives nauséabondes du fait divers spectacle, il signait pour sa part des articles de fond qui traitaient de problèmes de société et n’hésitait pas, malgré les protestations de son rédacteur en chef, à prendre des positions fermes sur tel ou tel sujet. Ce qui, bien souvent, se traduisait par des plaintes, voire des empoignades rocambolesques dans les bureaux du Quotidien, lorsque les parties mises en cause s’opposaient avec vigueur à ces « ragots » que tout le monde savait pourtant être la vérité.
Frédéric avait la plume acerbe. Acerbe mais impartiale. C’était ce qui avait contribué à bâtir sa renommée. Une franchise et une ouverture d’esprit exemplaires. On lui accordait une confiance totale car il mettait toute sa verve journalistique et son talent au service des causes justes. En quelques mois, il avait su gagner l’estime de ses lecteurs à tel point qu’on se ruait quasiment sur ses articles dès leur parution. L’écho de son succès étant parvenu jusqu’à la capitale, certains magnats, soucieux d’augmenter le tirage de plusieurs publications, lui avaient même proposé un poste de rédacteur en chef. A la plus grande satisfaction du Quotidien du Territoire, Frédéric Staine avait toujours opposé un refus catégorique prétextant qu’il aimait la région et que rien, pas même les promesses de carrière les plus mirobolantes, ne lui ferait changer d’avis. Il n’avait pour l’instant d’autre ambition que d’exercer au mieux son métier de journaliste dans une ville où il se sentait bien dans sa peau.
Sans prévenir, une pluie fine se mit à crépiter sur l’asphalte chaud de la rue. Une fragrance caractéristique monta aussitôt du sol. Frédéric s’engouffra dans la première brasserie qu’il trouva. Il prit place sur une banquette en simili cuir et commanda une bière pression. Désireux d’échapper à la pluie, plusieurs clients occupèrent peu à peu les places vacantes. Un couple âgé vint s’asseoir à ses côtés. Le reporter sortit de la poche intérieure de son blouson un paquet de Marlboro duquel il extirpa une cigarette. L’endroit était plutôt bruyant mais il aimait ce tohu-bohu dans lequel, paradoxalement, il puisait l’inspiration nécessaire à la rédaction de ses articles. Faisant fi de l’environnement ponctué de rires et du tintement métallique des flippers, il ouvrit une chemise cartonnée qu’il avait posée sur la table et, plaçant une feuille blanche devant lui, entreprit, cigarette à la bouche, de rédiger le texte de sa chronique quotidienne qui paraîtrait le lendemain. Il avait beau se concentrer, il ne parvenait pas à accoucher d’une seule ligne. Pas même d’un mot. Rien, le vide le plus complet. Car sa pensée était ailleurs… orientée vers le rendez-vous de Laure Tadler. Un rendez-vous qu’il n’aurait manqué pour rien au monde. Ce qui, du reste, faillit être le cas car il était parti deux jours en Allemagne pour les besoins d’un article portant sur les travailleurs frontaliers et ce matin, en rentrant à son bureau, il avait eu la surprise de lire la missive de Laure Tadler. Une missive laconique dans laquelle elle demandait gracieusement au reporter de bien vouloir honorer de sa présence une réunion restreinte et officieuse sur l’état d’avancement de ses travaux. Une réunion qui aurait lieu cet après-midi même à seize heures, non pas dans les locaux de l’Université de Belfort mais chez elle, 7 rue du pré fleuri à Bourogne, un petit village situé à quelques kilomètres du centre ville. Il ne s’agissait pas, précisait-elle, d’un exposé purement théorique du résultat de ses recherches – qu’elle désirait éviter dans un premier temps – mais plutôt d’une démarche scientifique qui consistait à recueillir les avis d’un auditoire ciblé. Elle procéderait même, in situ , à une petite expérience qui ne manquerait pas de susciter un certain intérêt.
Il y avait quelque chose, dans cette convocation, qui flattait l’ego de Frédéric. Non seulement parce qu’il avait su se faire remarquer – il faut dire qu’il y avait mis du sien – mais aussi parce que l’invitation revêtait un caractère non officiel. Comme si par ce geste, il entrait dans le cercle des intimes. Bien sûr, il connaissait Laure Tadler, brillant professeur de mathématiques, pour l’avoir rencontrée à plusieurs reprises ici ou là à l’occasion d’inauguration ou de journées portes ouvertes à l’Université. Mais sans plus. Il se souvenait très bien de leur dernière entrevue et notamment de la conversation passionnée portant sur la probabilité très mince qu’avait eue la vie d’apparaître sur Terre. La jeune femme qui avait su gagner le respect de ses pairs malgré son jeune âge, s’était alors montrée charmée par l’éloquence, la richesse d’esprit et l’érudition scientifique de Frédéric. Elle lui avait même confié que s’il n’avait pas embrassé une carrière littéraire, il aurait sans conteste pu gagner sa place dans le cercle des hommes de science.
Le journaliste la trouvait fort à son goût. Cette convocation était l’occasion de faire plus ample connaissance, d’aborder d’autres sujets de conversation et, qui sait, peut-être de programmer d’autres rendez-vous… moins scientifiques. Car Laure Tadler, pour être enseignante de mathématiques appliquées et maître de recherches dans l’une des plus grandes universités de France, n’en était pas moins une femme qui physiquement attirait l’attention de tout homme normalement constitué. Une tête bien faite sur un corps bien fait. Non pas qu’elle fût, à la vérité, d’une beauté extraordinaire, non, la sienne relevait tout simplement du mariage harmonieux d’une grâce naturelle et d’une joie de vivre qui exaltaient les sens. Il se dégageait de sa personne un charme particulier qui forçait l’admiration et attisait, dans le cœur, le désir secret de compter parmi ses amis. Frédéric était tombé follement amoureux de son sourire. Un sourire empreint d’innocence et de fraîcheur comme celui qui illumine le visage d’un enfant. La fossette qui, conjointement, creusait délicatement sa joue gauche la rendait à ses yeux plus irrésistible encore. De longs cheveux auburn tombaient en cascades sur ses épaules. Son regard noisette pétillait d’intelligence. Pourtant, jamais dans ses manières ou la façon dont elle s’exprimait, elle ne montrait qu’elle appartenait à cette catégorie de femmes qui en sait plus que les autres. Sa modestie n’avait d’égale que la passion avec laquelle elle se consacrait à ses travaux de recherche. Une obstination et une persévérance face à l’échec qui la menaient toujours plus loin dans les contrées inexplorées de la science.
Travailleuse infatigable, elle ne délaissait pas pour autant l’enseignement. Ses cours faisaient toujours salle comble. L’étude des probabilités, en général, ne rencontre pas un grand succès auprès des étudiants. Beaucoup trop compliqué et abscons. Cependant, Laure Tadler était toujours assurée de trouver en face d’elle un auditoire attentif qui ne pensait pas un seul instant à sécher les cours comme dans bien d’autres matières tout aussi impalpables. Car elle enseignait avant tout avec le cœur. Elle ne se contentait pas, à l’image de certains collègues, de noircir tous azimuts le tableau d’équations incompréhensibles dans le seul but de s’acquitter de cette mission injustement considérée comme peu valorisante dans le milieu universitaire face au prestige de la recherche. L’enseignement ne constituait pas, pour elle, une activité subalterne. Elle s’y investissait avec autant de dynamisme et d’attachement que lorsqu’elle se trouvait seule, confrontée aux mystères de la mécanique statistique. En revanche, elle ne tolérait dans ses cours que l

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