Les Montagnes hallucinées
65 pages
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Les Montagnes hallucinées , livre ebook

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Description

Au cours d'une expédition en antarctique, deux scientifiques mettent au jour, derrière une chaîne de montagnes en apparence infranchissable, les vestiges d'une ancienne cité aux proportions gigantesques. Pendant cinq ans, un vénérable professeur d'université devient la proie d'étranges visions. Cherchant à comprendre ce qui l'a «possédé», il découvre des ruines plus qu'antédiluviennes cachées au regard des hommes. En visitant les dédales et recoins de ces lieux maudits, tous vont observer des fresques évoquant l'arrivée sur terre d'entités d'outre-espace. Et constater que la menace de les voir reprendre le contrôle de la planète existe toujours...

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 461
EAN13 9782820606860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Montagnes hallucin es
Howard Phillips Lovecraft
1936
Collection « Les classiques YouScribe »
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Suivez-noussur :

ISBN 978-2-8206-0686-0
Chapitre 1

Je suis obligé d’intervenir parce que les hommes de science ontrefusé de suivre mes avis sans en connaître les motifs. C’est toutà fait contre mon gré que j’expose mes raisons de combattre leprojet d’invasion de l’Antarctique – vaste chasse aux fossiles avecforages sur une grande échelle et fusion de l’ancienne calotteglaciaire – et je suis d’autant plus réticent que ma mise en garderisque d’être vaine. Devant des faits réels tels que je dois lesrévéler, l’incrédulité est inévitable ; pourtant, si jesupprimais ce qui me semblera inconcevable et extravagant, il neresterait plus rien. Les photographies que j’ai conservéesjusqu’ici, à la fois banales et irréelles, témoigneront en mafaveur, car elles sont diablement précises et frappantes. Ondoutera néanmoins, à cause des dimensions anormales qu’on peutattribuer à un truquage habile. Quant aux dessins à la plume, on enrira bien entendu, comme d’évidentes impostures ; cependant,les experts en art devraient remarquer une bizarrerie de techniqueet chercher à la comprendre.
Finalement, il me faut compter sur le jugement et l’influence dequelques sommités du monde scientifique, qui aient d’une part assezd’indépendance d’esprit pour apprécier mes informations à leurpropre valeur effroyablement convaincante, ou à la lumière decertains cycles mythiques primordiaux et déroutants au plus hautpoint, et d’autre part un prestige suffisant pour dissuader lemonde de l’exploration dans son ensemble de tout programmeimprudent et trop ambitieux dans la région de ces montagnes dudélire. Il est regrettable qu, e des gens relativement obscurscomme moi et mes collaborateurs, liés seulement à une petiteuniversité, aient si peu de chances de faire impression là où seposent des problèmes par trop étranges ou vivementcontroversés.
Ce qui joue par ailleurs contre nous, c’est que nous ne sommespas, à proprement parler, spécialistes des domaines principalementconcernés. Comme géologue, mon but en dirigeant l’expédition del’université de Miskatonic était uniquement de me procurer à grandeprofondeur des spécimens de roche et de sol des différentes régionsdu continent antarctique, grâce au remarquable foret conçu par leprofesseur Frank H. Pabodie, de notre département de technologie.Je n’avais aucun désir d’innover dans quelque autre domaine ;mais j’espérais que l’emploi de ce dispositif mécanique endifférents points déjà explorés conduirait à découvrir dessubstances d’une espèce jusqu’ici demeurée hors d’atteinte par lesprocédés ordinaires de collecte. Le système de forage de Pabodie,ainsi que nos rapports l’ont déjà appris au public, étaitabsolument exceptionnel : léger, facile à porter, il combinait leprincipe du foret artésien courant et celui de la petite foreusecirculaire de roche, de manière à venir à bout rapidement desstrates de dureté variable. Tête d’acier, bras articulés, moteur àessence, derrick en bois pliant, mécanisme de dynamitage, sondepour le déblai des déchets, et tuyauterie par éléments pour foragesde cinq pouces de large et jusqu’à mille pieds de profondeur, il nepesait pas plus, tout monté, avec les accessoires nécessaires, quene pouvaient porter trois traîneaux à sept chiens ; cela grâceà l’alliage d’aluminium dont étaient faites la plupart des piècesmétalliques. Quatre gros avions Dornier, spécialement étudiés pourle vol à très haute altitude qui s’impose sur le plateauantarctique, et avec des appareils supplémentaires pour leréchauffement du carburant et le démarrage rapide, mis au point parPabodie, pouvaient transporter toute notre expédition depuis unebase au bord de la grande barrière de glace jusqu’en divers pointschoisis à l’intérieur des terres, et de là nous disposerions d’uncontingent suffisant de chiens.
Nous avions prévu de couvrir un territoire aussi étendu que lepermettait une saison antarctique – ou au-delà si c’étaitabsolument nécessaire – en opérant essentiellement dans les chaînesde montagnes et sur le plateau au sud de la mer de Ross ;régions plus ou moins explorées par Shackleton, Amundsen, Scott etByrd. Avec de fréquents changements de camps, assurés par avion etcouvrant des distances assez importantes pour présenter un intérêtgéologique, nous comptions mettre au jour une masse de matière toutà fait sans précédent ; spécialement dans les stratesprécambriennes dont un champ si étroit de spécimens antarctiquesavait jusqu’alors été recueilli. Nous souhaitions aussi nousprocurer la plus large variété possible des roches fossilifèressupérieures, car l’histoire de la vie primitive de ce royaume deglace et de mort est de la plus haute importance pour laconnaissance du passé de la Terre. Ce continent antarctique avaitété tempéré et même tropical, avec une végétation luxuriante et unevie animale dont les lichens, la faune marine, les arachnides etles manchots de la côte nord sont, comme chacun sait, les seulssurvivants et nous espérions élargir cette information endiversité, précision et détail. Si un simple forage révélait destraces fossilifères, nous élargirions l’ouverture à l’explosif,afin de recueillir des spécimens de taille suffisante et en bonétat.
Nos forages, de profondeurs diverses selon les perspectivesoffertes par le sol ou la roche superficielle, devraient selimiter, ou presque, aux surfaces découvertes – qui étaientfatalement des pentes ou des arêtes, les basses terres étantrecouvertes d’un mile ou deux de glace. Nous ne pouvions pas nouspermettre de gaspiller les forages en profondeur sur une masseconsidérable de glace pure, bien que Pabodie ait élaboré un planpour enfouir par sondages groupés des électrodes de cuivre, etfondre ainsi des zones limitées avec le courant d’une dynamo àessence. Tel est le projet – que nous ne pouvions mettre àexécution, sinon à titre expérimental, dans une entreprise comme lanôtre – que la future expédition Starkweather-Moore propose depoursuivre, malgré les avertissements que j’ai diffusés depuisnotre retour de l’Antarctique.
Le public a pu suivre l’expédition Miskatonic grâce à nosfréquents communiqués par radio à l’ Arkham Advertiser et àl’Associated Press, ainsi qu’aux récents articles de Pabodie et auxmiens. Nous étions quatre de l’université – Pabodie, Lake dudépartement de biologie, Atwood pour la physique (égalementmétéorologiste), et moi qui représentais la géologie et assurais lecommandement nominal – avec en plus seize assistants ; septétudiants diplômés de Miskatonic et neuf habiles mécaniciens. Deces seize hommes, douze étaient pilotes qualifiés, tous sauf deuxopérateurs radio compétents. Huit d’entre eux connaissaient lanavigation au compas et au sextant, comme aussi Pabodie, Atwood etmoi. En outre, bien sûr, nos deux bateaux – d’anciens baleiniers debois renforcés pour affronter les glaces et munis de vapeurauxiliaire – étaient entièrement équipés. La fondation NathanielDerby Pickman, assistée de quelques contributions particulières,finança l’expédition ; nos préparatifs purent être ainsiextrêmement minutieux, malgré l’absence d’une large publicité.Chiens, traîneaux, machines, matériel de campement et piècesdétachées de nos cinq avions furent livrés à Boston, où l’onchargea nos bateaux. Nous étions admirablement outillés pour nosobjectifs spécifiques, et dans toutes les matières relatives àl’approvisionnement, au régime, aux transports et à la constructiondu camp, nous avions profité de l’excellent exemple de nos récentsprédécesseurs, exceptionnellement brillants. Le nombre et larenommée de ces devanciers firent que notre expédition, siimportante qu’elle fût, eut peu d’échos dans le grand public.
Comme l’annonça la presse, nous embarquâmes au port de Boston le2 septembre 1930 ; faisant route sans nous presser le long dela côte et par le canal de Panama, nous nous arrêtâmes à Samoa puisà Hobart en Tasmanie, pour y charger nos derniersapprovisionnements. Personne dans notre équipe d’explorationn’étant encore allé jusqu’aux régions polaires, nous comptionsbeaucoup sur nos capitaines – J. B. Douglas, commandant le brick Arkham et assurant la direction du personnel marin, etGeorg Thorfinnssen, commandant le trois-mâts Miskatonic –,tous deux vétérans de la chasse à la baleine dans les eauxantarctiques. Tandis que nous laissions derrière nous le mondehabité, le soleil descendait de plus en plus ba

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