Les Pierres du Dagda - Tome 1
122 pages
Français

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Les Pierres du Dagda - Tome 1 , livre ebook

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Description

La vie de Pierre est au point mort. Écrivain en mal d’inspiration, sa femme qui le quitte, les banques, les huissiers...

Comment s’en sortir ? Et quand un parent lointain lui lègue une petite maison en Bretagne, il saute sur l’occasion pour quitter Paris afin de se ressourcer.

Mais cette maison n’est pas comme les autres. Ce qu’il se passe à l’intérieur défie toutes les lois de la physique. Pierre va découvrir que le monde qu’il connaît n’a plus rien en commun avec celui dans lequel il vient d’entrer.

Il voulait juste prendre un peu le temps. Il ne croyait pas si bien dire : le temps, il va le prendre. Il va même le maîtriser !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414376452
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-37646-9
 
© Edilivre, 2019
Chapitre I
Mercredi 3 mars 1971, office notarial, Ploërmel.
Le téléphone se mit à sonner. Marie, la secrétaire se précipita.
— Office notarial bonjour ? Ah, oui, bonjour monsieur le maire. Non, toujours pas mais… vous savez, c’est compliqué et… Je comprends, mais que voulez-vous que… Bon, attendez un instant.
Marie posa le combiné, un peu excédée et se dirigea vers le bureau juste à côté.
— Maître, c’est encore lui.
— Dites-lui que je ne suis pas là !
— Mais ça fait dix fois que je lui réponds ça ?!
— Ce n’est pas possible, qu’est-ce qu’il ne comprend pas dans recherche ? Dites-lui, je ne sais pas moi, dites-lui… Enfin, trouvez quelque chose à lui dire.
— Mais j’ai tout épuisé, moi.
— Bon, bon, ça va. Passez-le-moi.
— Ah, merci. Quand même !
Marie courut vers le combiné.
— Je vous le passe, monsieur le maire.
Marie transmit l’appel à son plus grand soulagement, et repartit classer ses dossiers.
Dans le bureau d’à côté, maître Lebret prit le combiné.
— Oui, bonjour Michel. Mais non, je ne vous fuis pas. Mais une recherche c’est long, très long. Oui, je comprends, je sais. 16 mois, oui, cela fait beaucoup. Mais que voulez-vous que je fasse ? J’ai confié cette recherche à l’un des plus grands cabinets de Paris, et ils vont nous répondre. Eh bien oui, plusieurs mois, plusieurs jours, qui sait ? Il faut prendre son mal en patience. Et nous appeler toutes les semaines ne changera rien. Bien, Michel, bien. Je vous tiens au courant, c’est promis. À bientôt.
Maître Lebret raccrocha.
— Quel chieur, celui-là !
Il se leva, et quitta son bureau. Dès qu’il fut dans la pièce à côté, il saisit sa veste.
— Marie, je m’en vais. Essayez de joindre l’office de Paris dans l’après-midi, ou demain, pour savoir où ils en sont avec la recherche d’héritier pour le maire de Néant. Ah, demain, je ne serai pas là, je ne reviens que vendredi en fin de matinée. Bonne soirée.
— Bonsoir, maître.
Il quitta l’office sans autre forme de politesse. Mais Marie ne s’en soucia guère. Elle continuait son classement, et dès que l’horloge marquerait 17 h 30, elle rentrerait chez elle. Comme chaque soir.
Le printemps se présentait en avance. Et un peu de soleil ne faisait de mal à personne. La pluie était beaucoup tombée, cet hiver, et il avait fait froid. Mais de nouveau, quelques plantes revivaient, et annonçaient des jours meilleurs. Et bien que le froid pesât encore un peu sur cette partie de Bretagne, les gens recommençaient à sortir de chez eux. Chaque rayon de soleil pris ressemblait à une victoire.
* *       *
Vendredi 2 avril 1971, office notarial de Saint-Jean, Paris.
Le grand bureau était encombré de documents éparpillés dans tous les sens. Les trois hommes examinaient ensemble chaque document.
— Vous en êtes sûr, Paul ?
— Oui, sûr. Regardez vous-même. Sur le triptyque, à votre droite.
Il prit le papier sur sa droite.
— Il y a une erreur d’orthographe sur le nom ? Il est écrit MALAIT.
— Cela date de 1931, alors… Mais les dates, les lignées, tout correspond. Et puis, ce n’est pas comme si nous avions le choix. Nous n’avons qu’un nom.
— Oui, oui, mais tout de même. Il faut être sûr. Pierre, vous me confirmez ?
— Oui, je peux confirmer. J’ai d’ailleurs l’adresse correspondant à celle des impôts.
— Comment s’appelait le propriétaire déjà ?
— Alors, selon le testamentaire, il s’agirait de… Monsieur Legarec Louis Michel.
— Bien, je valide donc le suivi. Messieurs, c’est une longue course qui s’achève, je crois ? Tout est prêt ?
— Non, pas encore, mais demain matin, tout sera prêt.
— Bien, Paul, je vous charge de contacter monsieur Malais, et vous, Jacques, vous organiserez le rendez-vous de remise de documents. Je vais me charger de prévenir l’office de Ploërmel. Et d’envoyer la facture, bien évidemment.
— Parfait. Cela a été long, mais rudement bien mené, messieurs. Un verre ?
— J’allais justement vous le proposer. On passe dans mon bureau.
Les trois hommes se rendirent dans la grande pièce à côté, tout sourire. Dans un style très vieille France, le bureau avait une connotation XVIII e  siècle. Cela faisait la fierté d’Édouard. Il passa derrière son bureau, et ouvrit l’une des petites portes en bois. Il en sortit une bouteille de Brandy 1912.
— 1912, grande année, dit-il.
— Une année encore insouciante, mais tout se tramait déjà ! renchérit Paul.
— Je ne parlais que du brandy.
— Toutes mes excuses, Édouard.
Il prit trois verres à pied, puis servit le brandy. Chacun leur tour, ils prirent leur verre et le levèrent.
— Messieurs, buvons à Pierre Malais !
— À Pierre Malais ! répondirent en chœur les deux autres en riant !
* *       *
Lundi 5 avril 1971, Paris.
La nuit s’écoulait doucement. Pierre ne dormait pas. Cette satanée page devant lui le narguait. Il aurait pu la couvrir en un rien de temps, comme il savait le faire, mais pas ce soir. Encore une fois, Hélène était passée par là. Et vider sa tête n’était plus aussi simple. Surtout dans cet appartement. Elle devait le faire exprès. Elle venait récupérer ses affaires au compte-gouttes, pensait-il. Et chaque fois, elle revenait, prenait un carton, lui faisait son petit sourire maussade, et repartait. Puis, elle montait dans la grosse voiture de chargé d’affaires de je-ne-sais-quoi, et repartait. Et Pierre, lui, restait. Il restait dans son silence. Il restait dans sa misère sociale, seul. Avec encore un peu d’Hélène dans la tête. Et assis devant son bureau, il tentait de passer à autre chose. Mais apparemment, son esprit ne voulait pas passer à autre chose. Il resterait encore là une grosse partie de la nuit. Et dès le lendemain, son éditeur appellerait pour savoir où il en était. Comme toutes les semaines. Le téléphone sonnerait, et le propriétaire appellerait pour savoir quand il pourrait récupérer l’appartement. Si jamais le téléphone ne lui était pas coupé, bien sûr !
Et la sonnerie de l’entrée retentit. Pierre sursauta. Il n’avait pas mis le réveil. Quelle heure était-il ? 9 h 30. Ce n’était pas bon signe. Mais il fallait affronter, se lever. Alors, il passa un vieux pull en laine et se dirigea vers la porte, où la sonnerie retentissait pour la troisième fois.
— Oui, oui, ça va ! J’arrive !
Il déverrouilla la porte, et en prenant une grande inspiration, prêt à tout entendre même le pire, il ouvrit la porte. Un homme avec une petite sacoche en cuir se tenait devant lui.
— Monsieur Malais ? Monsieur Pierre Malais ?
— Oui, c’est moi. Et vous êtes ?
— Paul Garnier, notaire. Vous permettez ?
— Oui, je vous en prie.
Un notaire, pourquoi pas ? C’était toujours mieux qu’un huissier, encore que… Qu’avait encore trouvé Hélène pour le broyer un peu plus ? Pierre se dirigea vers la cuisine.
— Je vais faire du café, vous en voulez ? demanda-t-il sans conviction.
— Avec plaisir, monsieur Malais.
— Bien.
Il amena les deux tasses de café et les posa sur la table. Le notaire était affairé à trouver des documents dans un fourbi incroyable et Pierre haussa les yeux quand il vit le nombre de papiers que pouvait contenir cette singulière petite sacoche.
— Sucre ?
— Hon, Herfi ! répondit le notaire avec un document entre les dents.
Il porta la tasse à ses lèvres. Elle lui ferait du bien. La nuit avait été difficile. Pas une ligne d’écrite, peu dormi, et le moral à zéro. Mais le café était fort, et cela, il aimait bien.
— Ah, voilà ! Bien, on va pouvoir commencer, monsieur Malais.
— Pierre !
— Pierre, si vous préférez. Pour débuter, sachez que vous nous avez donné du fil à retordre.
— Moi ?
— Oui, oui, vous. Nous sommes à votre recherche depuis près de deux ans. Vous connaissez un certain monsieur Legarec, heu, Legarec Louis Michel ?
— Non, cela ne me dit rien.
— Ah, Legarec, cela ne vous parle pas. Bon.
— Eh bien, disons que, par hasard, le nom de jeune fille de ma mère, c’est Legarec. Ma mère est bretonne.
— Oui, attendez. Ah voilà, Legarec Madeleine, c’est bien cela ?
— Ah mais oui, c’est le nom de ma mère. Elle est décédée il y a une dizaine d’années.
— Oui, nous le savons, Pierre. En fait nous savons presque tout sur vous. Votre père s’appelait Simon Malais, et vous êtes fils unique. Le fils unique d’une fille unique et d’un fils unique, c’est peu banal. Je vous explique. Monsieur Legarec Louis Michel était un lointain oncle de votre mère, et sur toute la lignée familiale, vous êtes le seul héritier encore en vie.
— Héritier, vous avez dit ?
— Oui, héritier. Une petite propriété près de Néant-sur-Yvel, en Bretagne. Nous avons été chargés, par l’office notarial de Ploërmel de trouver un héritier en vie pour procéder à l’héritage. Et vous voilà !
— Et c’est un héritage conséquent ?
— Ça, c’est l’office de Ploërmel qui vous le dira. Voici la convocation pour récupérer quelques documents chez nous. Et ensuite, adressez-vous dès que vous pouvez à leur office. Une petite signature ici, s’il vous plaît.
Pierre s’exécuta sans difficulté. Un héritage ? Un oncle d’Amérique ? Bon, pourquoi pas ? Finalement la journée ne se présentait pas si mauvaise.
— Eh bien voilà. Tout a été dit. Vous comptez passer bientôt ?
— Je passerai tout à l’heure. Et je contacterai cet office dans les prochains jours. Je voulais changer un peu d’air, l’occasion m’en est donnée.
— Parfait. Tout est prêt, pour nous. Alors, à tout à l’heure.
— À tout à l’heure.
L’homme se leva, rangea ses papiers dans sa sacoche et sur un dernier sourire, quitta l’appartement. Pierre referma la porte derrière lui. Puis, il retourna à sa tasse de café.
— Un héritage ! dit-il à haute voix. C’est bien, ça, un héritage !
Il fila sous la douche. Cette nouvelle lui avait

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