Les pionniers de Hôdo
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Les pionniers de Hôdo , livre ebook

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Description

La Terre est exsangue. Dans un climat de lutte de pouvoir, de guerre civile et de terrorisme permanents, est pourtant né ce qui est certainement le dernier projet à échelle planétaire : sauver l'Humanité d'une extinction probable. De nombreux organismes, corporations, mafias, groupes politiques et religieux sont devenus les « généreux » mécènes de la plus complexe construction jamais créée, prototype sans seconde chance, roulette russe technologique : Le Livingstone, un énorme vaisseau spatial. Il devra transporter, à travers des distances jamais envisagées jusqu'à présent, un millier de volontaires désignés, la plupart, fanatiques représentants de leur corporation, vers un astre extrêmement lointain que les astronomes espèrent être une planète sur laquelle la vie humaine est possible. Lubie, croisade, prudence, stratégie politique ou publicitaire, tous ont un objectif inavoué dans ce que chacun considère comme un échec assuré. Si le vaisseau n'est pas détruit au cours de la chevauchée spatiale, les voyageurs mourront sauf si...

L'auteur, présentant ici le premier volet de son roman de science fiction ; introduit le lecteur dans un univers intergalactique fantastique et passionnant où les péripéties se succèdent à un rythme frénétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782812189548
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright





















www.edilivre.com

Edilivre Éditions APARIS (Collection Coup de cœur)
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 - Fax : 01 41 62 14 50 - mail : actualite@edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

EAN Epub : 978-2-3327-2030-6
Dépôt légal : août 2011

© Edilivre É ditions APARIS, 2011
Chapitre 1 Le voyage des mille idées
Extrait de la grande encyclopédie du Réseau.
Sea-morgh’N
Prononcé sîmorg-nn ( ) . L’étymologie est incertaine. Ce rtains prétendent qu’il s’agit de deux mots de langues nordiques : sea morgen, mer-matin, une allusion à l’albatros. D’autres prétendent qu’il s’agit du sîmorgh, oiseau fa buleux persan, qui transportait les héros comme la célèbre Rûdâba.
Les Sea- morgh ’N sont des convois spatiaux composés d’astrolabs, d’un ou de plusieurs milanautes et d’une flottille de tychodrômes. […]
Astrolab
Contraction de « Laboratoire astronautique ».
Ce sont de grands tubes de transports d’astronautes, de voyageurs et de matériel. […]
Milanaute
Initialement, vaisseau de guerre dont l’emblème est le milan. […]
Tychodrôme
L’allusion à Tycho Brahe, astronome danois, est sûrement accidentelle. Il s’agirait plutôt d’une déformation de tichodrome, oiseau qui vit sur les rochers des hautes mers en allusion avec le fait que cette navette s’accroche aux flancs des Sea-morgh’N. C’est le seul véhicule qui relie le sol et les engins spatiaux, d’où la présence du mot drome, terme issu de la marine pour désigner les embarcations servant à assurer les communications du bâtiment avec la terre. […]
Le Livingstone était le plus extraordinaire de tous les vaisseaux spatiaux. C’était le plus gros des Sea-morgh’N, il pouvait abriter un équipage de mille vingt-quatre membres. Mais surtout, c’était le plus sophistiqué, chargé de prototypes à peine expérimentés, pour un objectif des plus ambitieux : tenter pour la première fois un voyage interstellaire avec l’espoir de coloniser un nouveau monde.
Il fallait sauver la Terre, où les problèmes de toute nature, écologiques ou sociaux, n’allaient qu’en empirant. Et le dernier espoir auquel s’accrochaient les Terriens était ailleurs, dans l’Espace… Ailleurs, une solution bien rodée pour rassurer les peuples toujours mécontents depuis que le monde existe.
Pourtant, ce gigantesque vaisseau de quelque quatre cents mètres de diamètre sur deux cents mètres de hauteur avait été conçu pendant la Terreur. La Terreur, nom qui désignait la dernière guerre mondiale. Une guerre pas comme les autres, car il n’y avait pas d’ennemis face à face. L’ennemi était partout. Une multitude de factions terroristes et antiterroristes s’étaient développées au cours du dernier siècle. Elles frappaient aveuglément, n’importe où, sans respecter le mélange de populations. Les moins terroristes se vantaient d’épurer la société et de bien choisir leurs cibles. Quant à ceux qui se limitaient aux seuls dégâts matériels ou même aux actions antigouvernementales, ils étaient considérés comme des enfants de chœur, des réactionnaires nostalgiques d’un temps passé prétendument loyal.
D’ailleurs, quel gouvernement devait être basculé ? Quel territoire devait être refaçonné ? Il ne se passait pas une semaine sans qu’une frontière ne se modifie. Il n’était plus possible de publier le moindre atlas valable plus d’un an. Même les États-Unis d’Amérique du Nord avaient fini par se briser en trois blocs et avaient perdu les états insulaires, et aujourd’hui « USA » était le sigle de la Unión Sur Americana, ce qui provoquait parfois certaines confusions. Il existait, plus que par le passé, une grande variété de formes de pouvoir : monarchies héréditaires, consortiums, élus du peuple, grands initiés de toutes sortes de croyances et diverses mafias. Mais il n’y avait que deux sortes « civilisées et normalisées » de gouvernements : des démocraties qui tournaient de plus en plus à l’anarchie « dépolicée », amorale, « groupusculaire » et des républiques qui donnaient volontiers dans les dictatures militarisées ou intégristes. Il n’existait plus, depuis longtemps, que huit Unions, mais chacune d’entre elles était morcelée en centaines de petites régions, anciens territoires nationaux ou nouvelles associations. Les grandes puissances des siècles antérieurs avaient fondu comme la banquise en été. La médicracie – d’étymologie incertaine : média ou médio – cracie – n’avait réussi qu’à créer une paix factice. Jusqu’au jour où, les unes après les autres, toutes les frustrations, toutes les haines resurgirent plus vigoureuses que jamais. Qui avait dit : « l’Histoire ne se répète jamais » ? L’Histoire ressemblait pourtant à une rage de dents bien douloureuse entre deux prises d’antalgiques. Et pendant que la souffrance s’atténuait, que le mal était occulté, la racine continuait à pourrir.
C’était dans ce chaos que naquit le dernier des Sea-morgh’N, le Livingstone.
Les quelque mille âmes qui vivraient à bord de cet énorme transporteur formeraient un équipage des plus hétérogènes. La Compagnie Internationale de l’Exploration Spatiale, la CIES, s’était vue contrainte de choisir un et un seul membre de diverses organisations statistiquement représentatives de la planète. Il fut décidé que la moitié des représentants appartiendrait aux groupes les plus puissants, le reste, aux minorités les moins hostiles.
En fait, le commandant du Livingstone savait que les critères étaient plus complexes. Il fallait souvent choisir en fonction des chantages et des menaces de sabotage. C’était aussi dans d’autres cas, l’occasion d’évincer les gêneurs ; c’était bien le cas de Lucien Nicolas Porte. Loyal officier de l’Union Européenne, il appartenait à l’une des communautés de l’Association des Petits Territoires d’Europe, le Brabant wallon, siège de nombreuses administrations cosmopolites, comme la CIES. Mais, ce maître astronaute s’était lié de sympathie à la « Nouvelle Internationale Communiste » en Russie occidentale, où il se rendait fréquemment, trop fréquemment. Déjà, tous ses collègues le surnommaient Nic, allusion claire et inadmissible dans un univers où le socialisme n’était guère plus prôné que par divers mouvements exotiques, souvent fanatiques et parfois même armés. Sinon, pourquoi l’avoir choisi, lui, à la tête de cette plus fameuse expédition de l’Humanité ?
C’était son premier commandement à bord d’un Sea-morgh’N de passagers. Jusqu’à ce jour, ses supérieurs l’avaient toujours écarté de toute responsabilité. Son grade d’officier acquis à l’école de la CIES était plus un titre honorifique pour ses compétences en astronautique qu’une qualification pour lui concéder le moindre droit de décision. Nic était peu bavard, et toute émotivité était, autant que possible, cachée sous une chape épaisse de rationalité. Son esprit de synthèse – ou son intuition ? – le handicapait fréquemment, ses clairvoyances difficile-ment analysables, empreintes de doutes et de scepticisme, en avaient fait un Cassandre prêchant dans un monde cartésien. Il en avait pris son parti depuis longtemps.
Un tiers des membres du Sea-morgh’N étaient des couples. Bien entendu, chaque conjoint devait militer dans des organismes distincts. La femme du commandant présidait à la Ligue de Droits des Travailleurs Domestiques, association inoffensive, sauf par ses idées perturbatrices. Ce mouvement était d’ailleurs interdit. Il fallait bien que les gouvernements puissent feindre leur puissance par quelques lois prohibitives. Comme il était impossible de juguler les divers puissants syndicats et les groupes armés, il ne restait qu’à s’en prendre aux moins offensifs, quitte à les dépeindre comme de dangereux agitateurs.
Pour les responsables de la CIES, les contraintes de recrutement représentaient un véritable casse-tête, mais toutes les conditions étaient réunies pour désigner Lucien Porte à la tête de l’expédition. Il avait presque carte blanche pour « régler les petits différends de managements », et, gracieusement, on lui avait accordé quarante-huit heures pour mettre en place son état-major et une semaine pour que tout l’équipage soit « rangé » à bord, comme s’il s’agissait de bétail. En fait, les responsables de la Terre s’en lavaient les mains. Eux, ils avaient accompli leur travail : offrir de quoi rêver aux populations, et tenir en haleine tous ces impatients d’un monde à venir, meilleur que l’actuel.
À zéro heure U. T. C., du jour j-9, le commandant était à bord du vaisseau avec quinze autres astronautes. Normalement, il était prévu qu’il monte avec son encadrement supérieur et son clan, implicitement sous-entendu celui de cohabitation terrestre. Mais Nic n’avait pas emmené la totalité de son clan composé principalement d’orphelins qu’il avait adoptés. Deux d’entre eux préféraient rester pour l’instant sur Terre, et son fils cadet ne le rejoindrait que le dernier jour, avant le départ. Stella et William l’avaient accompagné dans ce premier transfert, ainsi que son épouse. Quant à son fils aîné qui était parti un an plus tôt, il avait la satisfaction de savoir qu’il faisait partie de l’aventure et qu’il appartenait à l’équipée du Livingstone. Les cinq autres premiers arrivants à bord avaient été « proposés » pour son équipe de commandement.
Il était urgent de réunir tous les officiers supérieurs dès le début officiel de la mission. Certes, le commandant connaissait déjà tous ses collaborateurs. Certains, comme les deux ingénieurs principaux du Sea-morgh’N, étaient presque toujours à bord, suivant de près l’assemblage du Livingstone, pour ainsi dire depuis sa naissance. D’autres, comme le « coco » – abréviation de co-commandant – et l’équipage de timonerie, étaient de vieilles connaissances. Mais il restait quelques membres qu’il n’avait jamais pu voir en chair et en os.
Trois inconnus lui avaient été imposés. Ils les avaient convoqués dans son bureau.
Nic ne regardait plus l

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