Les Portes d'Astheval

Jeanne Sélène

Description

Le destin du prince est entre leurs mains. Leur magie et leur amitié suffiront-elles ?

Mage prometteur, Aeon étudie sous la supervision de la reine Stellya. Insouciant, il partage son temps libre entre ses nombreuses conquêtes et sa meilleure amie : la dylfane Nafeesa avec laquelle il aime tant voler.

Son quotidien se voit pourtant bouleversé quand la reine lui demande de partir à la recherche d’un manuscrit. Seul espoir pour venir en aide au jeune prince tourmenté par un étrange mal, ce document est conservé sur le mystérieux mont Akashikh. Pour le récupérer, Aeon et Nafeesa devront traverser plusieurs pays où la guerre fait rage, mais leur voyage ne s’arrêtera pas là. Leur quête les emmènera d’un bout à l’autre des mondes connus et oubliés. Sont-ils prêts à affronter tous les dangers qui les attendent ?

Sujets

• Fantastique
• Epic Fantasy
• Littérature
• Épopée
• Fantasy
• Fiction
• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Dragons
• Mythical Creatures

Informations

• Publié par: Jeanne Sélène
• Date de parution: 09 juin 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782493087195
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Table des matières
Les Portes d'Astheval
Liste des triggers warning
Carte du monde connu
Partie 1
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Partie 2
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Partie 3
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Epilogue
Remerciements
Autres ouvrages dans l'univers
Retrouvez d’autres histoires de fantasy dans la collection
Mentions legales
Les Portes d'Astheval
Jeanne Sélène
Liste des triggers warning
Attaque de panique
Sexe non explicite
Meurtre
Violences physiques envers les enfants
Soucis de santé mentale
Soucis de santé physique

Partie 1
Chapitre 1
Aeon
L es gouttelettes scintillaient à la lueur de la bougie, exprimant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Aeon contacta Nafeesa en la laissant voir à travers ses yeux. La présence douce de la dylfane emplit son esprit et son rire cristallin fit vibrer chacune des cellules de son corps.
— C’est superbe, Aeon ! Tu es un véritable artiste !
La sculpture éphémère figurait une réplique miniature de Nafeesa : une tête chevaline, un corps massif à la grâce féline dont les ailes membraneuses battaient l’air avec d’amples mouvements. Le jeune homme avait mis toute sa sensibilité dans cette création et une satisfaction mutine l’emplissait face au retour de sa muse. Il relâcha le serpent de la magie et l’eau, qui paraissait vivante l’instant d’avant, retomba inerte dans le bassin de l’acùada, sa salle de bains privée.
Depuis bientôt quatre cycles1 qu’il habitait le palais d’Aemon, la capitale d’Ayth, le pouvoir d’Aeon s’était affiné. La reine Stellya se révélait excellente professeure. Quand il se rappelait son enfance miséreuse en Vimula, il n’en revenait toujours pas de sa chance. Qui eût cru que ce petit garçon impertinent deviendrait un puissant mage ?
— Je t’attends, sors de ce bain ! Je ne veux pas rater le lever du Solénon ! , héla son amie de sa voix mentale mélodieuse.
Souriant à l’idée de la balade qui les attendait, il quitta la baignoire et attrapa une serviette de chanvre. Il frictionna avec énergie sa chevelure blonde et y glissa les doigts pour la remettre en ordre. Le miroir renvoyait l’image d’un adolescent à la mâchoire volontaire et au nez droit. Sa peau claire mettait en valeur des yeux verts aux reflets d’or. Il fit rouler les muscles de ses épaules. Pitoyable… Il avait beau subir tous les entraînements de Brandaron, le garde et conseiller personnel de la reine, il restait désespérément freluquet. Une vraie carrure de vigogne sous-alimentée… Il avait pourtant dix-neuf cycles, il n’était plus un enfant !
Il enfila une tenue chaude, une paire de bottes fourrées et se glissa hors de la chambre, les bras chargés d’une selle. Un garde de nuit le salua avec déférence. Malgré son air juvénile, il inspirait le respect en raison de son pouvoir. Maîtriser l’élément eau n’était pas donné à tout le monde, chevaucher un dylfan non plus !
Nafeesa atterrit avec élégance sur la pelouse royale. Elle replia ses larges ailes noires pareilles à celles d’une chauve-souris et secoua la tête. Le jeune Vimulien vint embrasser le doux museau duveteux.
— As-tu bien dormi, Nafeesa ?
— Comme un enfant ! J’ai une énergie folle !
Il plaça l’équipement sur le cou de son amie et sangla consciencieusement avant de sauter sur le siège.
— C’est bon, le harnais est fixé, en avant, ma belle !
Elle poussa sur ses puissantes pattes et, en un coup d’aile, ils furent loin de tout. Ils s’élevèrent encore un peu avant de planer doucement dans les premiers rayons du Solénon. Lentement, la dylfane commença à virer puis plaqua ses membres contre ses flancs, tombant comme une pierre dans les airs. Le mage hurla de plaisir. Voilà une journée qui commençait bien !
Un long chiffre 2 plus tard, ils se posèrent épuisés, mais heureux. Aeon sauta au sol et entoura le cou de la dylfane de ses bras. Sa peau était si veloutée contre sa joue…
— Appeler Aeon, appeler Aeon, appeler Aeon, scanda une voix mécanique.
Le jeune homme se retourna vers un garçonnet d’environ trois cycles dont les yeux noirs semblaient fixer un point imaginaire lointain. Il roula la tête en frappant l’air de ses bras fins.
Le mage se mit à genoux devant lui en prenant garde de ne pas le toucher.
— C’est Stellya qui me cherche ?, demanda-t-il à Évanescent.
— C’est Stellya ! C’est Stellya !, répéta le petit garçon en plaçant ses mains sur ses oreilles avec angoisse.
La dylfane tendit son esprit vers celui d’Évanescent et le contint avec une douce fermeté. Aussitôt, l’enfant s’apaisa. Il se laissa tomber sur le sol et se balança doucement d’avant en arrière.
— Laisse, Aeon, je m’occupe de lui. Tu enlèveras mon harnais après, vas-y vite, elle est à la salle des Quatre Vents.
Quand il arriva, la reine était en pleine discussion avec Kerlin, l’administrateur du palais. Comme à son habitude, elle portait une simple tunique et des bottes hautes. Seule une mèche argentée s’échappait de la longue tresse noire qui reposait entre ses omoplates. Quand elle se retourna pour venir à sa rencontre, la feuille qu’elle arborait en pendentif émit une vibration énergétique qu’il ressentit à travers son don. Elle ne lui avait jamais raconté l’histoire de cet objet et il n’avait jamais osé la lui réclamer – il pressentait trop de tristesse –, mais la curiosité le rongeait à chaque fois…
— Aeon ! Bien volé ?
— Le vent était parfait pour les acrobaties !
— Avec vous deux, tout est toujours parfait pour les acrobaties !, s’amusa tendrement Stellya.
— Vous avez besoin de moi ? Évan est venu me chercher.
Le visage de la souveraine s’assombrit à l’évocation de son enfant si différent.
— Viens, suis-moi.
Elle emprunta un escalier en colimaçon qui plongeait vers le sous-sol et le guida jusqu’à la salle des cartes. Un grand parchemin déplié sur la table circulaire trônait au centre de la pièce étroite.
— Quack, dit-elle en plaçant l’index sur le document.
Il se pencha et découvrit un pays dont la forme rappelait vaguement celle d’un dauphin.
— Votre prochaine destination à toi et Nafeesa. Près de la capitale se trouve la plus grande bibliothèque d’Astheval. La confrérie des Argans a pour mission d’y réunir tous les savoirs du monde. On dit qu’elle existe depuis la chute de l’Ombre. J’ai besoin que vous fassiez sortir un manuscrit très précieux.
— Pourquoi nous ? Vous avez des armées de diplomates pour ce genre de mission. Je ne suis que votre apprenti magicien.
— Et fidèle ami, également… Je t’explique : la bibliothèque se trouve sur le mont Akashikh, au centre d’un fleuve, et il semblerait que les Argans aient quelques soucis d’eau… Ils ont besoin d’un mage puissant capable de maîtriser cet élément. En échange de ton aide, ils me transmettront une copie du texte.
— Que contient ce livre ?
Stellya resta silencieuse un instant.
— Peut-être des réponses à mes questions…? Je voudrais pouvoir tenir Évan contre moi sans qu’il souffre… Je voudrais qu’il puisse me regarder et en éprouver du plaisir. Qu’il m’appelle « maman » aussi. Qu’il joue et coure comme un enfant de son âge… Ou juste qu’il soit heureux, au moins heureux…
Aeon sentit la carapace de la reine voler en éclats. Sans plus hésiter – le protocole n’existait plus depuis longtemps entre eux –, il ouvrit les bras et l’y accueillit. Elle paraissait si forte aux yeux de tous et cachait tant de douleurs. Elle devait rester digne, fière, porter seule le poids de tant de responsabilités. Il reçut toute cette peine, l’accepta en son cœur et la transforma en un amour qui contenait toute son admiration pour Stellya.
— Je vais trouver et ramener ce volume, maîtresse. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider Évan.
Chapitre 2
…
U n pied froid, un pied dur. Du mouillé ; une main. Du vert, du vert, du vert… Du pas vert ! Oh non, du pas vert ! Du mouvement devant, du mouvement encore. Du bruit, du bruit, du bruit… Appeler Aeon. Aeon. Aeon. Un pied levé, un pied posé pas trop, la pointe. Un pied levé. Du mouvement. Bouger !
Appeler Aeon ! Appeler Aeon. Aeon.
Un pied, un pied, une jambe, une jambe. Un œil vert et des reflets jaunes.
Du bruit, du bruit…
Ça gonfle dans la poitrine, non pas ça ! Peur ? Peur ! Pas du bruit ! Pas du bruit !
Une enveloppe douce et chaude.
Plus rien.
C’est bien.
Chapitre 3
Aeon
D ernière nuit à Aemon, hors de question de rester dans son appartement ! Le mage quitta l’enceinte du palais en direction du quartier Vonge dès la tombée du jour. Après quelques mi-chiffres de marche entre ruelles et canaux, il déboucha sur une place étroite fourmillant de monde. Les élèves de toutes disciplines avaient pour habitude d’y festoyer chaque soir et Aeon se mêlait parfois à la foule, jouissant du plaisir d’être un simple anonyme parmi les autres et non plus le mage royal.
À la lueur des torches, on dansait, buvait, chantait, jouait de la musique… Il s’installa sur un banc pour observer cette effervescence et commanda une bière. Près de lui, un groupe de jeunes filles riait. Elles arboraient la cravate émeraude des disciples ébénistes. Depuis le couronnement de Stellya, les femmes jouissaient des mêmes droits que les hommes pour se former, du moins en apparence. Malgré tous les textes de loi, le sexisme restait fortement ancré dans les mentalités. Il fallait sûrement beaucoup de volonté à ces étudiantes pour s’imposer dans ce monde encore majoritairement masculin. L’une d’elles portait une chemise bleue à la coupe originale. Ses courts cheveux blond vénitien étaient ornés d’un diadème de plumes. S