Métamorphose - Tome 1
158 pages
Français

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Métamorphose - Tome 1 , livre ebook

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Description

Émile, Édouard, Jeannot et Louis, tous quatre originaires de l'Hexagone, s'en sont éloignés du fait de sa politique et de leurs caractères intransigeants. Vivant désormais dans une de ses plus belles dépendances, la Réunion, ils se rassemblent régulièrement pour refaire le monde et donner libre cours à leurs débats enfiévrés...

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Informations

Publié par
Date de parution 05 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342008784
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Métamorphose - Tome 1
Édouard-Émile Alyac
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Métamorphose - Tome 1
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Il faut toujours avoir à l’esprit une chose importante : un auteur, sans pour autant se déjuger, s’autorisera à tout dire et son contraire. Ce n’est pas une opinion personnelle, c’est une possibilité qui est offerte à tout le monde selon ce qu’a démontré Schopenhauer dans son œuvre célèbre : L’Art d’avoir toujours raison  ; expérience philosophique d’ailleurs développée dans le long-métrage américain : Thank You for Smoking . Cependant, on peut tromper mille personnes une fois, mais on ne peut pas tromper une personne mille fois, selon l’idée d’un compatriote, indien celui-là, qu’il a, lui, clairement assenée en affirmant : « Trompez-moi une fois, honte à vous ; trompez-moi deux fois, honte à moi ! » Maintenant, je peux sans crainte laisser la parole à Émile, Édouard, Jeannot et Louis.
 
 
 
I
 
 
 
Il en a coulé de l’eau sur les radiers ! L’effet bénéfique sur la mémoire et la santé des marches en montagne organisées au début par leurs voisins créoles plus jeunes, pour la plupart agriculteurs et tous ayant charge d’enfants, s’est estompé. La graisse, commuée en muscles, s’est faite poids, qui obère l’efficacité des débuts. C’est pourquoi, avec ce second hiver réunionnais, qui fait oublier la douceur du dernier, la morosité s’est installée. Pourtant la Providence paraît ne pas avoir abandonné nos héros, qui continuent à se rassembler à tour de rôle chez l’un ou l’autre, pour le plaisir, au prétexte de faire le point…
 
— Qui se ressemble s’assemble, dit l’aphorisme. Originaires tous quatre du plus beau pays du monde, sinon pourquoi serait-il le plus visité, c’est, en y réfléchissant bien, du fait de sa politique et de nos caractères intransigeants que nous nous en sommes éloignés, résume Édouard, en maître de séance ; cependant, sans quitter la francophonie et pour une de ses plus belles dépendances. Il ne s’agissait pas de la couleur de sa politique, j’imagine, teinte tout à fait représentative de ce qui se fait de mieux dans le club, et Dieu sait qu’il y a pires associations sur cette pauvre terre, mais de sa spécificité à la brandir, pourtant battue par les flots tumultueux de la vie intellectuelle qu’aucun régime ne sait complètement empêcher de s’exprimer ! Peut-être parce qu’elle paraissait vouloir se pérenniser à cause d’une organisation verrouillée et même rouillée par tant d’ancienneté, et à la force d’inertie colossale de ses habitudes éculées, enracinées dans une réputation flamboyante à ses débuts, mais aujourd’hui largement erronée, s’opposant quasiment, au lieu de sombrer en ces temps difficiles, à toute tentative d’exister d’une partie grandissante de gens pensant différemment des édiles, jusqu’à la commuer en simple velléité. Car toutes sortes de problèmes nés de la modernité mal employée ne se voient-ils pas assurés de se reproduire comme une malédiction, par le manque de courage des législateurs, et sans doute leur réelle volonté de ne pas s’attaquer aux sérieux blocages générés par les intérêts des lobbies.
— À commencer par le fléau de la délinquance, l’interrompt Émile, dont le commerce de la drogue, pour ne citer que lui, représente un de ses bras armés et non des moindres !
— Attention ! s’insurge préventivement l’auteur. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ? Émile n’a jamais prétendu que la douane était inutile !
— J’ai simplement proposé, précise aussitôt celui-ci, immédiatement informé de l’étonnante incursion de leur démiurge hors de l’avant-propos, comme le photon de la parabole l’est de l’incident survenu à son double dans l’anneau du cern, illustration qui devrait suivre dans peu de temps, à qui je rends désormais la parole, s’excuse pratiquement celui-là dans sa légendaire magnanimité et pour donner le ton du bouquin une fois pour toutes, que ce noble outil administratif soit mieux utilisé et cesse notamment cette chasse infructueuse et même contre-productive, puisque la plus sévère de la communauté avec le moins de résultat sur la santé publique, des substances illicites douces ou dures. C’est différent ! Et pourquoi donc ? Non pas parce que les gens qui s’auto-élimineraient du fait de leur addiction mériteraient moins que les autres qu’on se mît en quatre pour les aider, tant il y a, effectivement, de jeunes qui restent de toute manière sur le carreau et parfois des plus méritants, en tout cas sobres et disciplinés ; mais à cause du chômage galopant dû pour partie à la baisse qualitative de la scolarité. Parce que, actuellement, le job de la revente de ces poisons fait que des petits merdeux n’ont aucun intérêt à accepter de se plier à la discipline d’une formation quelle qu’elle soit, dans la mesure où, en admettant qu’ils y donnent satisfaction, l’activité qu’elle leur permettrait d’exercer ne serait rémunérée qu’aux environs du smic du fait de la boulimie des actionnaires, alors qu’ils se font précisément, dans leur état de dénuement intellectuel, au bas mot, largement dix fois le salaire de leurs prétendus formateurs avec ce trafic. Rendez donc légale la circulation de ces amies qui nous veulent du mal, comme prit fin un beau jour l’époque de la prohibition américaine des alcools, et ces petits cons seront cantonnés à des salaires de marchands à la sauvette, de vendeurs de cravates dans des parapluies ; ce qui ne devrait pas longtemps les satisfaire, quand bien même ils ne tarderaient pas à se reconvertir fissa , comme le prétendent ceux chargés de les poursuivre, alors que tend à se redévelopper chez nous une vieille activité marseillaise, celle des arracheurs, qu’on pourrait peut-être tenter ensuite d’enrayer en dévaluant le prix de l’or sous forme de bijoux d’occasion. Cet artisanat désigne l’activité de jeunes adolescents opérant à pied, en bande, ou au minimum par paire en scooter, afin de détrousser les mamies de leurs colliers et autres sacs à main, ou les papys porteurs de baise-en-ville (Oh !), et qui se font, selon leurs propres aveux, trois mille euros par jour pour certains, depuis la publicité effrénée de l’achat d’or. Mais voilà : les énarques veillent ! Diplômés de l’ena donc, ils décident de pratiquement tout et parfois c’est judicieux, comme l’interdiction de payer le noble métal en liquide.
— Je me souviens pourtant, permettez-moi cet aparté, que, lors de l’émission télévisée C dans l’air du 10 septembre 2012 sur la Cinq, consacrée aux 1/3 payants de monsieur Hollande, la seule femme participant au débat ainsi intitulé a commis ce lapsus significatif sans même se reprendre, consistant à appeler les énarques des arnaques, ce qui lui a valu de l’être par le meneur de jeu, qui n’était d’ailleurs pas ce soir-là monsieur Yves Calvi, à l’humour parfois décapant. Eh bien, qu’ils se reconvertissent ! On fera autant de lois en cascades qu’il le faudra, et qui ne seront pas plus irréfléchies que celle consistant à exonérer de l’isf les œuvres prétendues d’art, où se réfugieront donc les bénéfices des entrepreneurs, qui, s’ils allaient à l’investissement dans leur moyen de production, leur seraient par contre taxés… C’est cette même dame qui disait encore, avec juste raison, mais enfonçant en cela une porte ouverte, que l’État ramassait davantage en faisant payer l’impôt à l’immense majorité des petites gens qu’en taxant à 75 % les plus aisés.
— Sauf que moi, je vous dis, et, pour mes lecteurs assidus s’il y en a, tant pis si je me répète, que la vraie justice consiste, si les plus pauvres doivent eux aussi dorénavant donner de leur nécessaire, à ce qu’il en soit de même pour ceux qui ne donnent qu’une part de leur superflu, y compris, à l’heure actuelle, avec cette taxation qui ne hérisse que les gavés ! Et je me fiche pas mal que Bernard Arnaud, pdg de lvmh, s’en aille en Belgique si ça lui fait plaisir. Car ma femme n’a jamais porté de sac Vuitton et n’en portera jamais : ça n’irait pas avec ses fringues ! Par ailleurs, je bois d’autres champagnes que celui de ce monsieur. Enfin, je me contrefous que tous ces gros lards quittent mon pays, car je sais bien qu’une foule de gens plus compétents n’attendent que ça pour prendre leur place à moindre coût ! Et surtout, qu’on affiche bien leur trombine dans toutes les « fonctionnairies », et qu’on leur fasse toutes les tracasseries administratives si les remords les incitaient à vouloir revenir ! En temps de guerre, ce genre de comportement s’assimilerait à intelligence avec l’ennemi ; et ne sommes-nous pas en guerre économique contre ceux qui « affament » notre peuple et, en tout cas, nombre d’autres sur la planète ? Mais je m’égare peut-être et ma fougue, je le sens bien, me ferait utiliser des termes que la bienséance réprouve. En tout cas, habitué à constamment me poser des questions existentielles, il arrive de temps en temps que je reçoive quelques réponses originales, avoue Émile, à la personnalité que l’auteur compare à celle du Jacques de Candide 1 , parce qu’humaniste souvent victime de sa générosité. Un jour que je questionnais sur son travail d’écrivain, Édouard, plutôt pessimiste dans l’ensemble parce qu’éternel malchanceux – mais c’est peut-être un travers assez fréquent chez ces faiseurs – qui, pour rester dans cette comparaison, serait, lui, le Martin de Candide – à savoir, comment les idées lui venaient et qui il était vraiment –, il me fit cette réponse qui m’étonna, gage pour lui d’un probable tournant du vent du destin : « J’ai la foi ! Je sens que c’est loin

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