Plaidoyer pour une autre vie
150 pages
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Plaidoyer pour une autre vie , livre ebook

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Description

« Lève les yeux au ciel nocturne et essaie, pour voir, de compter ses scintillements en nombre transfini, dont certains, y compris ceux invisibles du fait de leur éloignement, sont des galaxies. Ce trésor inextinguible d'apparence inutile, est-il le fruit d'un rêveur matérialiste et s'il ne sert à rien, pourquoi pareil gaspillage ? Serions-nous seuls dans cet écrin démesuré ? » Situé en 2050, le roman de science-fiction de Jean-Louis Cayla met en scène la découverte d'une vie extraterrestre dotée d'intelligence, les Extra-Ummites. Le récit des voyages interstellaires et les descriptions de cet univers parallèle fourmillent de détails savoureux. En outre, l'auteur dénonce les inégalités et rapporte d'authentiques conclusions de la recherche scientifique actuelle, notamment sur les conséquences de la crise écologique, comme le dérèglement climatique. Paradoxalement, cette aventure futuriste lui donne ainsi l'occasion de prendre du recul pour réfléchir à la situation politique française et plus généralement à l'état du monde contemporain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342166705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Plaidoyer pour une autre vie
Jean-Louis Cayla
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Plaidoyer pour une autre vie
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
edouard-emile-alyac.societedesecrivains.com
 
Première partie : Comme si vous y étiez
 
Alerté par son ami Lacsap, Elime s’était précipité sur la fenêtre, qu’il avait ouverte sans ménagement, malgré le grincement des volets, accru par un épisode prolongé de précipitations.
— Einna, réveille-toi, ça vaut le coup ! Il n’est encore jamais rien arrivé de tel !
— Mmmmm…
— Je t’assure que tu ne le regretteras pas, mais je ne sais pas comment te l’annoncer sans te faire peur.
— Essaie quand même.
— Les Extra-Ummites existent !
— Tu les as rencontrés ?
— Je te dis de te lever et de regarder les infos sur l’écran céleste !
De son lit, vaguement maintenue assise arc-boutée sur ses bras, Einna, tendant le menton vers la clarté éblouissante du Liélos, naine brune à l’éclat cependant un millième de celui de notre Soleil, lisait sans comprendre les inscriptions en lumière noire du journal du matin :
« Nous en sommes certains : le petit objet composite, capturé récemment dans le filet protecteur d’Ummo, arrivait bien en provenance d’un autre système liélaire. Les scientifiques, sur le gril depuis cette époustouflante découverte, ont tout mis en œuvre pour s’attaquer au déchiffrage de son contenu métallique, que l’on est bien contraint de considérer comme une sorte de message, en plusieurs langues et plusieurs modes d’écriture ! »
— Tu te rends compte ? La vie intelligente existe bien ailleurs et nous en avons enfin la preuve !
« Parallèlement », continuait le message uéide, « la Fédération de nos meilleurs cosmologistes tente de remonter le temps le plus loin possible sur sa trajectoire et des supputations étonnantes commencent à se dessiner, privilégiant, comme lieu d’émission, le trou noir au centre de notre petite galaxie ! »
La veille, Uéid avait fait un mauvais rêve, qu’il savait prémonitoire de par sa propre qualité, à savoir qu’il n’existait plus en tant que tel, mais était appelé « imposteur » par les scientifiques. À mi-chemin entre angoisse et impatience, il était le premier à espérer quelque chose d’enthousiasmant dans ces résultats a priori aberrants, à moins qu’il n’ait l’omniscience que parmi les particules à masse de signe identique à toutes celles détectables censées composer la totalité de son univers, il en existe 5 % d’un autre signe, composant la masse manquante parce qu’indétectable, ne lui ayant jusqu’ici posé aucun problème, du fait qu’aucun doute n’avait encore surgi des circonvolutions pourtant fumeuses des chercheurs de tout son firmament, dont aucun n’avait imaginé que les plus massifs de ces trucs-là soient possiblement des portes vers un autre au-delà. D’autant plus qu’il ignorait tout des risques qu’il courrait éventuellement à tenter d’aller s’assurer de visu qu’aucun danger pour lui-même ne résulterait de l’inversion du signe des masses de sa personne lorsqu’il franchirait le seuil fatidique qui lui avait interdit jusque-là toute visualisation. Cependant, réfléchit-il plus avant, doutant soudainement du judicieux de l’expression «  de visu  », laquelle lui avait évidemment échappé sous le choc du premier cauchemar de son existence : ne pourrai-je me soustraire aux dégâts collatéraux de ma curiosité toute matriarcale, en visualisant, au moyen de ma vue perçante sans limite, les photons du passé de cet autre possible univers, par chance dépourvus de masse hors des expériences rarissimes et peu quantitatives d’éventuels allumés « natassiques » 1 , comme lorsque l’on regarde par le trou d’une serrure, sans franchir le seuil fatidique ? Si je n’aperçois rien, personne non plus n’en saura davantage sur ces Aliens et je n’aurai qu’à espérer que nul, parmi mes scientifiques déçus, ne parvienne davantage à situer leur lieu d’origine, par le déchiffrement de leurs gravures sacrilèges, peut-être d’ailleurs insuffisamment précises à garantir leur localisation extra-universelle. Ainsi, s’il y a flou ou non unanimité, personne n’y croira.
— Je suis de bonne bonne bonne, bonne humeur ce matin : il y a des matins comme ça, chantonnait Elime, sous l’effet de l’enthousiasme, parodiant sans s’en douter le moins du monde un vieil air qui flottait dans le continuum et que le franchissement de l’objet mystérieux avait englobé dans son plasma en violant les limites positives de l’univers ; rengaine autrefois psalmodiée du vivant de cet interprète peu prolixe. Vivement les infos du soir, afin que nous en sachions plus !
« …Nonobstant cette impossibilité, sauf à admettre qu’existerait un moyen de franchir cette barrière. Cela confirmerait, dans ce seul cas, l’existence d’univers parallèles », en terminait l’Uéid, qui ne pouvait décemment se soustraire à l’honnêteté de son éthique communicante.
 
Après la démolition du rail, qui jadis transportait la pléthore de camions traversant l’Hexagone en direction du reste de l’Union, la présidente Emma Kron, jusqu’à sa destitution, qui fit place à un nouveau type de gouvernance sur le mode en vigueur chez la plupart de nos voisins, eux aussi saturés des pertes de temps en présidentielles truquées : celui de la présidence à vie, s’était méthodiquement attelée, au cours de ce que l’on appela « la parenthèse allemande », à la refonte du modèle social, puis des autres spécificités qui faisaient l’identité du pays, comme un bousier roule sa boule. Les premiers migrants avaient d’abord été logés dans les maisons vacantes des villages désertés par les services publics, puis dans les résidences secondaires désertes et surtaxées. Ailleurs, là où il n’y avait rien auparavant, on avait dû, une fois ces solutions épuisées, créer un nouvel habitat, sommaire, mais correctement équipé, à base de matériaux recyclés et de torchis, pour reloger les squatters de la capitale, dont la visibilité faisait du tort aux bobos.
Bref, nous étions déjà en 2050. En ce début de printemps, où les arbres ne bourgeonnaient pas encore, les gens inspectaient la terre des jardins le long de la nationale 21 pour voir si quelque chose en pointait, tandis que les cheminées des maisonnettes, qui la bordaient tout du long, laissaient monter jusqu’au nuage épais, ayant pris depuis quelque temps ses quartiers sur la région, un mince filet de fumée quasi transparente, dû aux inserts à granulés à combustion quasi totale permettant de compléter le tout électrique, insuffisant, en effet, à lutter en solitaire contre les basses températures de la seule saison de l’ouest européen : l’hiver.
La stéréotypie de l’habitat en adobe, isolant thermique et matériau disponible sur place, car l’argile en effet ne manque pas en milieu volcanique tel l’ouest du Massif Central, se composait de parallélépipèdes si standardisés, qu’il avait forcément obéi à quelque plan étatique dicté par la nécessité et l’urgence : les toits, à une seule pente inclinée au sud, étaient recouverts de capteurs solaires. En façade, chaque entrée, bordée d’une sorte de jardinière garnie d’un fouillis varié, formait une courette donnant sur la voie, fermée par un portail censé protéger de la circulation la jeune engeance des adultes habitant là, quoique laissant à peine la place d’installer une chaise de part et d’autre. La chaussée, heureusement, était réservée, sur ses bords, au couloir étroit limité à trente kilomètres/heure, réservé aux triporteurs et autres deux-roues faiblement motorisés. Ça, c’était côté nord. Au sud, la voie était réservée aux congères formées l’hiver par la lame des déneigeuses, repoussant en congères qui fondraient vers le milieu d’avril la neige que le sel répandu avait été impuissant à faire fondre. Tandis que l’été, ce côté dégagé dévoilait la prairie clôturée le longeant, où paissaient des vaches laitières pies holstein, plus populaires que les limousines à viande, bien qu’appartenant aux vieux habitants autochtones, dont la descendance, troublée par le véganisme, devenait peu à peu flexitarienne et laissait grandir les veaux pour en faire des bœufs qui, soit montés à cru comme des chevaux, soit attelés à des luges de bois ferré comme pratiqué à Cuba il y a vingt ans sur l’autostrade du centre du pays, soient mis au joug pour être accouplés deux par deux et destinés à remplacer les vieux moyens agricoles disparus, tels que tombereaux ou tracteurs, créant par la même occasion des emplois de bouviers qui satisfaisaient les bouddhistes, gens sans envies malsaines, remettant au goût du jour de vieux airs à peine remaniés : « J’ai de grands bœufs dans mon étable, de grands bœufs noirs, tachés de blanc ». Ou encore déclamant de la poésie bucolique, dont celle du grand faiseur africain Ahmed Dawoud Tchary, aux vers connus de tous depuis que la Toile, avant eux, les avait longuement chantés, en particulier les plus prisés, traitant des luminaires rythmant semailles et moissons éthiques, dont ces cinq, qui devaient vraisemblablement s’intituler Éclipse :
« Votre haut Soleil, quand le touche,
Fort, la Lune, elle le gouverne,
Sous sa clarté, il se prosterne,
Au lit de sa beauté, il couche,
Tombe de sa main sa lanterne. »
De temps à autre, un rond-point, permettant de faire demi-tour, acceptait un autre type d’habitat, constitué de containe

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