Prédateurs supérieurs

Thierry Coquet

Description

Grâce à son sens inégalé de l'adaptation, l'Homme a pu relever bien des défis. Il a su conquérir sa planète en un temps record et s'avère être le surdoué du monde de Darwin. La lignée du très redoutable Homo sapiens paraît capable de perdurer quels que soient les obstacles. Et pourtant, comme nous le pressentons, nous sommes à une croisée des chemins : le temps est venu pour l'humanité de se confronter à un problème d'un genre nouveau. Geena K., femme d'expérience au fort tempérament, doit nous communiquer à ce sujet une information d'une importance capitale. Avec les qualités particulières qui la caractérisent, elle est déjà en ordre de marche et ce pourrait être déterminant pour notre avenir. Est-elle une femme singulière parmi les humains ? Les humains... vous, moi... Que sommes-nous vraiment ?

Sujets

• Science Fiction
• Adaptation.
• Vie extraterrestre
• Charles Darwin
• Humanité
• Évolution
• Adaptation
• Fiction

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 31 mars 2017
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342151992
• Langue: Français

Extrait

Prédateurs supérieurs
Thierry Coquet
Société des écrivains

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Prédateurs supérieurs
 
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Je m’apaise…
Je verrouille prestement ma porte. Ce n’est pas dans mes habitudes.
Je me retrouve avec soulagement dans la suite que je loue dans une résidence hôtelière au cœur de Santa Monica, après quelques heures… d’absence.
Adossée à la porte du réfrigérateur pour ne pas chanceler, je descends en quelques gorgées compulsives une grande bière glacée ; j’ai oublié que je n’aime pas vraiment ça. Mes mains sont hésitantes. Je n’ai pas dit tremblantes ! Pas mon genre… Durant ces dernières heures et jusque-là, je suis restée calme malgré les événements ; une sérénité artificiellement imposée et salutaire.
À présent, l’adrénaline me submerge…
Je vais prendre quelques heures de cette nuit qui pointe, soutenue par l’insomnie promise, afin de vous rapporter deux ou trois bricoles qui vous concernent de près… J’agirai plus tard, mais pas trop tard. Le plus tôt serait même judicieux. Et autant vous dire que dans la foulée ce sera à votre tour de bouger vos petites fesses, ou vos grosses fesses, et toutes les fesses du monde…
 
Je dois me présenter à vous, sinon me décrire. Cela est nécessaire et vous comprendrez plus avant l’importance de cette formalité…
Mon patronyme officiel est Geena Kowalski, j’ai quarante-deux ans en cette fin d’année 2016, et un passeport de citoyenne américaine indiquant que j’ai les yeux bleus. D’un bleu souvent qualifié de miraculeux par les gentils observateurs. Je tiens à ce qualificatif, comme à mon cul d’ailleurs, lequel me demande plus de travail, j’en conviens. Je suis plutôt fière du résultat, si j’en juge le nombre de coaches bénévoles qui se proposent de m’aider à produire toujours plus d’efforts de ce côté-là…
Une sacrée belle fille je fus ; une belle femme mûre à croquer je suis.
Pour compléter cet excitant portrait, sachez que je gagne ma vie au poker. Gagner est le terme adéquat, car je déteste être sortie d’une table avant… tous les autres.
Mes parents, décédés après quarante ans d’un tabagisme forcené et exemplaire, démontrèrent une constante volonté d’en découdre avec la mort, laquelle remporta l’unique manche haut la main. Ils firent des cancers synchrones qui se conclurent par des agonies quasi simultanées et ostensiblement fort dégueulasses. Papa devança maman d’une petite quinzaine, démontrant à tous que c’est bien lui qui portait la culotte dans ce couple de compétiteurs.
Ils eurent ainsi la délicatesse, dès mes trente ans, de me transmettre leur patrimoine immobilier constitué d’un beau paquet d’appartements situés un peu partout dans la région de Chicago. Je peux donc vivre sans pointer pour un patron, ni pour la nation, ni même pour quiconque. L’activité de joueuse de poker n’est pas reconnue comme un vrai travail, ce que je déplore quand on sait qu’il peut m’arriver de rester vingt heures de suite à une table !…
Je vis seule. Pas eu d’enfant. C’est un sujet qui m’est étranger. J’avoue n’avoir jamais ressenti le besoin de m’encombrer d’un mouflet. Ou d’un chiard… Je sais, je viens d’employer deux termes différents pour la même… conception… Mais je tenais à bien vous faire comprendre mon authentique réticence à partager ma vie avec d’autres ; à l’exception notable des quelques épisodes lors desquels je m’adonnais à l’étude des mâles de la planète, de leurs disparates et bigarrés attributs, et de leur pauvre créativité érotique. Constat navrant qui m’a probablement entraînée parfois à tâter du jupon, question d’essayer.
Je suis une costaude, jamais dégonflée devant l’adversité dans la vie de tous les jours, ni même lors d’une affaire délicate comme celle qui m’amène à vous alerter aujourd’hui.
Je ne suis pas une garce, inutile d’en rajouter. Disons que je ne suis pas une tendre, ou ...