Prodiges - Cassandra et la pierre de givre
79 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Prodiges - Cassandra et la pierre de givre , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
79 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Une pierre hors du commun.
Une magie puissante.
Et un collectionneur cruel, prêt à tout pour retrouver ses joyaux.
Cassandra est en colère. En plus de se faire intimider à l’école, son oncle vient de la punir pour une durée indéterminée parce qu’elle a osé se défendre. Le soir venu, elle décide de prendre l’air en cachette. Accompagnée de son seul ami Enzo, elle découvre une pierre étrange dans une maison abandonnée. Très vite, elle comprend que cet objet lui confère des pouvoirs aussi extraordinaires qu’effrayants.
Mais le mal s’est réveillé. Et il se lance à sa recherche.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2021
Nombre de lectures 5
EAN13 9782897654825
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2021 Magali Laurent
Copyright © 2021 Éditions Scarab Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : L.P. Sicard
Révision éditoriale : L.P. Sicard
Révision linguistique : Sara Sfaya
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89765-710-9
ISBN PDF numérique : 978-2-89765-711-6
ISBN ePub : 978-2-89765-482-5
Première impression : 2021
Dépôt légal : 2021
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Scarab Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Cassandra et la pierre de givre / Magali Laurent.
Noms : Laurent, Magali, 1981- auteur.
Description : Mention de collection : Prodiges
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 2020009467X | Canadiana (livre numérique) 20200094688 | ISBN 9782897657109 | ISBN 9782897657116 (PDF) | ISBN 9782897654825 (EPUB)
Classification : LCC PS8623.A819 C37 2021 | CDD jC843/.6—dc23
CHAPITRE 1
B AM !
Le sac se balance légèrement. Cass frappe de nouveau quand il revient à sa position initiale.
BAM ! BAM !
Crochet du gauche et direct du droit.
Elle sent la puissance dans ses bras, comme un flux qui part de ses épaules et parcourt ses veines jusqu’à ses poings.
BAM ! BAM ! BAM !
La sueur ruisselle sur son visage, lui pique les yeux. Sous ses gants de boxe noirs, ses phalanges lui font mal, mais elle persiste à frapper, encore et encore.
— Il t’a fait quoi, ce pauvre sac, pour que tu lui en veuilles autant ?
La jeune fille s’arrête enfin et tourne la tête vers Gauthier, son entraîneur. Le regard de l’homme brille d’un éclat malicieux. Un léger sourire étire ses lèvres. Sa barbe de quelques jours et ses cheveux bruns hirsutes lui donnent un air batailleur. Sur un ring, cet ancien champion de boxe française est certes impitoyable, mais une fois qu’il en est sorti, il se montre d’une douceur et d’une empathie réconfortantes.
Cass renifle nerveusement et hausse une épaule, la mine basse, ne souhaitant pas exprimer les émotions qui tournoient en elle comme une tornade.
— J’ai trop d’énergie, répond-elle simplement.
Gauthier lui tend une serviette et une bouteille d’eau, qu’elle accepte avec un hochement de tête.
— Il commence à être tard, dit-il, ton oncle va s’inquiéter. Tu as bien progressé ce soir, tu mérites une bonne nuit de repos.
Je ne mérite rien du tout, songe l’adolescente en baissant les yeux sur sa bouteille, qu’elle fait passer d’une main à l’autre.
— Je peux revenir demain ? demande-t-elle.
— Tu peux revenir quand bon te semble, jeune demoiselle.
— Merci.
Les yeux toujours rivés sur sa bouteille, elle se détourne et marche en direction du vestiaire des filles. Il n’y a plus grand monde à cette heure-ci dans la grande pièce principale, juste quelques adolescents plus âgés qui s’entraînent en vue d’une compétition.
Gauthier a la gentillesse de l’accueillir ici autant de fois qu’elle le souhaite malgré la cotisation famélique qu’elle lui verse. Elle ne pourrait pas lui donner plus avec la faible somme qu’elle perçoit chaque mois de son oncle à titre d’argent de poche, et son entraîneur le sait. Accepte-t-il tout de même la jeune fille par charité ? Ou a-t-il vu qu’elle avait du talent ? Cass espère que c’est pour la seconde raison, parce qu’elle ne supporte pas qu’on la prenne en pitié.
Une fois habillée, elle sort son cellulaire de la poche de son manteau et esquisse une grimace. Son oncle lui a envoyé une dizaine de messages textes. Il est inquiet. Cass se sent un peu coupable de le préoccuper de la sorte, mais elle ressent aussi de l’agacement, parce qu’elle a besoin d’être seule, la plupart du temps. Pourtant, son oncle s’obstine à vouloir gérer sa vie, à s’inquiéter pour un oui ou pour un non.
Frustrée, l’adolescente sort du vestiaire et va ranger le matériel prêté par Gauthier dans le bureau de celui-ci. L’entraîneur lui envoie la main. Cass fait semblant de ne pas l’avoir vu. Elle se dirige vers la sortie en rentrant la tête dans le col de son manteau, prête à affronter les températures déjà trop froides pour un mois de septembre… ainsi que l’humeur certainement massacrante de son oncle.

Le petit bungalow de banlieue est presque totalement plongé dans l’obscurité, ce qui n’annonce rien de bon. Quand son oncle est fâché, il aime s’entourer des ténèbres, comme pour nourrir les émotions négatives qui sommeillent en lui.
Debout devant la façade en briques, Cass soupire profondément, pour se donner du courage.
Elle entre par la porte de la cuisine, celle qui donne sur le côté de la maison. C’est la seule pièce dont l’ampoule est allumée. L’odeur de riz fraîchement cuit qui lui parvient fait grogner son ventre, et Cass y pose une main pour le sommer de se taire. Elle mangera plus tard, quand la tempête sera passée.
Ses chaussures et son manteau dans les mains, elle entre dans le salon et marche en direction de la penderie.
— Je t’ai envoyé une centaine de messages.
Son oncle est assis dans son fauteuil, en face de la télévision éteinte. Dans l’obscurité, Cassandra ne l’avait pas vu. Une centaine de messages, c’est quand même exagéré. La jeune fille lève les yeux au ciel.
— J’étais à la salle de…
— Cassandra, je me fiche de tes excuses, la coupe-t-il en tendant un index dans sa direction. Tu n’as que quatorze ans. Tu es sous ma responsabilité. Il est neuf heures du soir, bon sang ! J’étais mort d’inquiétude ! Quand je t’ai acheté ce téléphone, c’était pour savoir où tu te trouves en tout temps, mais on dirait qu’il ne sert à rien !
Sur ce, il se lève en s’appuyant sur les accoudoirs du fauteuil et marche en direction de la cuisine. Cass l’entend marmonner, tandis qu’il sort des ustensiles des armoires.
La honte refait surface. La jeune fille serre les poings autour des vêtements qu’elle tient toujours. Elle n’a pas demandé qu’il la prenne sous son aile. Elle n’a jamais réclamé son aide. Celle-ci lui a été imposée. Mais la situation pourrait être bien pire, elle le sait…
Après avoir rangé ses chaussures et son manteau, l’adolescente descend dans sa chambre, au sous-sol. Les larmes lui piquent les yeux. Il est hors de question que son oncle la voie si vulnérable, que le monde sache qu’elle est faible.
Elle s’échoue sur son lit, à plat ventre, et enfouit son visage dans sa couette. Mordant le tissu à pleines dents, elle force ses larmes à faire marche arrière, à retourner là d’où elles viennent. Pour y arriver, elle songe au sac de frappe qu’elle malmène plusieurs fois par semaine afin de canaliser la colère qui menace de tout dévaster en elle. Elle se concentre sur l’image de ses gants contre le cuir, du vide qui s’installe en elle quand elle déverse sa rage en toute liberté. Cette pensée l’apaise.
Elle avait douze ans quand elle a commencé la boxe. Un soir de tempête estivale. Une nouvelle crise de colère. Des cris. Des larmes de rage, et la main de son oncle qui s’est refermée sur son bras pour la tirer de force jusqu’au sous-sol. Il avait installé un sac de frappe pendant la journée, et Cass se souvient parfaitement de sa surprise quand il l’a immobilisée devant : « Maintenant, tu frappes ici ! » qu’il lui a dit en tapant le sac en tissu de son index ; « Plus de colère avec moi. Jamais ! » Et il est remonté, la laissant seule devant cet instrument étrange qui l’avait obligé à percer le plafond.
Cass se rappelle les premiers coups, timides, incertains. Puis le défoulement. La liberté, l’espace d’un entraînement. Quelques semaines plus tard, elle trouvait une petite annonce dans le journal et dépensait la totalité de son argent de poche pour s’inscrire à son premier cours de boxe…
Au bout d’un moment, elle entend gratter à sa porte.
— Cassandra, je vais me coucher, l’informe son oncle de l’autre côté du battant.
Sa voix est lasse. L’adolescente hésite à répondre. Il ne lui en laisse pas le temps, le frottement de ses chaussons sur le plancher avisant Cass qu’il s’éloigne déjà pour rejoindre sa propre chambre, à l’étage.
Après de longues minutes, elle finit par sortir et regagne la cuisine.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents