Que la lumière soit
182 pages
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Description

«?Son cœur qui, depuis son arrivée au spatioport n'avait cessé d'accélérer le rythme de ses battements, avait maintenant atteint un stade d'excitation peu commun chez Penny. Ce n'était pas de la peur, mais un enthousiasme profond pour l'inconnu. L'ivresse de la découverte et de l'aventure. Il lui faudrait environ deux heures pour que son avion s'amarre à la station orbitale, à six cent cinquante km d'altitude.?» Le roman d'anticipation de Joris Larigaldie met en scène un futur fantasmatique où l'intelligence artificielle a pris son autonomie. La lune est devenue le siège de l'État Robotique, à la tête duquel une puissante ambassadrice tient tête au monde des humains. Nous suivons les pérégrinations de Penny Wolverton, brillante conseillère sur la diplomatie lunaire employée par l'ONU à Londres. La jeune femme est envoyée en mission diplomatique sur la Lune pour y rencontrer Yoko Hishiyama, l'ambassadrice de la Terre. Ses efforts pour maintenir des relations pacifiques entre les puissances antagonistes sont entravés par des intérêts divergents de part et d'autre. Pour ne rien arranger, le rayonnement gamma d'une étoile provoque une catastrophe aux conséquences désastreuses pour la planète Terre...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342163216
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Que la lumière soit
Joris Larigaldie
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Que la lumière soit
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Chapitre 1
Quel doux bonheur. Le vent frais du mois d’octobre, chargé d’un air humide et boisé, s’engouffrait dans la capitale britannique. Devant une grande tour de verre du centre de Londres, les yeux fermés par la fatigue d’une longue journée de travail, Penny prenait un instant pour apprécier la lumière et les odeurs de la ville. Le soleil diminué, qui éclairait la City d’une chaleur le plus souvent chimérique, rebondissait sur les quelques flaques laissées par la pluie de la nuit précédente. Pendant quelques instants, perdue dans cette œuvre éphémère, la jeune femme de vingt-huit ans vida son esprit des petits tracas de la vie quotidienne. Elle ouvrit ses paupières, un léger sourire aux lèvres, les yeux brillants, et reprit sa marche d’un pas franc en direction de la rue. Elle descendait les quelques marches devant les nouveaux bureaux de l’ONU lorsque, venant de sa droite, son taxi bulle s’approcha, faisant tournoyer quelques feuilles mortes sur son passage. Le véhicule s’arrêta à quelques centimètres de ses pieds. Penny s’installait dans l’unique siège quand sa montre-bracelet ondula légèrement sur son poignet gauche, dans une légère caresse, pour attirer son attention. On pouvait lire sur un petit écran holographique :
"Confirmez destination. Penny Wolverton domicile. 16 Crs. 4 minutes et 25 secondes."
Elle confirma du bout du doigt. La porte se referma, étouffant ainsi le bruit de la ville, puis le taxi accéléra progressivement dans le silence presque absolu d’un déplacement magnétique. Durant son trajet, la jeune femme contemplait la capitale anglaise qui défilait devant ses yeux. Elle connaissait évidemment ces quartiers sur le bout des doigts, mais ne pouvait s’empêcher de les admirer et de regarder les gens que l’on y croisait, tous ces visages familiers qui semblaient passer et repasser, venant de droite à gauche et de gauche à droite.
Penny avait passé son enfance dans un village pittoresque du nord de l’Angleterre. Une petite communauté de quelques centaines d’âmes révolutionnant principalement autour d’une large église, le plus souvent vide, et d’un pub exigu, le plus souvent plein d’une foule multigénérationnelle. Elle avait quitté sa famille pour commencer ses études à Londres à l’âge de 17 ans, découvrant alors ces quartiers légendaires, riches d’une atmosphère unique. Observer ces rues fourmillantes de personnages, tous plus insolite les uns que les autres, lui rappelait encore régulièrement ses premiers pas dans la capitale britannique et l’excitation qu’elle avait alors ressentie.
Le taxi s’arrêta devant son immeuble. Une voix douce la remercia alors qu’elle posait son pied gauche sur le trottoir. À l’ombre de son bâtiment, l’air semblait s’être rafraîchi. Elle se blottit dans sa veste, marchant rapidement vers l’ascenseur extérieur, tandis que les lourdes portes de métal s’ouvrirent devant elle. Penny confirma machinalement le 7e étage sur sa montre et les portes se refermèrent silencieusement pour s’ouvrir quelques instants plus tard sur son appartement. Penny y vivait seule. Ce logement, au loyer payé par les Nation Unis, était devenu au fil du temps son chez-elle, son repaire. Amoureuse du rythme impersonnel de la ville mais, malgré cela, fondamentalement timide, c’était un endroit où elle se sentait bien, protégée du monde extérieur et des contraintes de la vie en société. On trouvait sur les murs des peintures d’artistes pour la plupart inconnus. De temps à autre, on pouvait remarquer, dans un de ces rares cadres de bois chiné sur les marchés du coin, des coups de pinceaux plus familiers, une Alice d’Arthur Rackham ou un paysage brumeux d’Alan Lee. Chaque œuvre semblait se trouver à sa place pour une raison précise, et n’aurait pu être déplacée sous aucun prétexte. Les grands murs blanc cassé étaient parcourus de deux larges bandes de papier auto-lumineux qui baignait la pièce d’une lumière délicate. Dans la pièce principale se trouvait une table basse rectangulaire de presque trois mètres, entourée de sofas de tissus clairs. La table, conçue comme un large vivarium de verre de papier, entretenait une relation symbiotique avec l’air ambiant. À l’intérieur on pouvait voir, sur une terre noire et humide, de larges champignons d’une dizaine de centimètres de hauteur et d’environ un demi-mètre de large, luisant faiblement d’une lumière ocre. L’appartement qui, au premier abord, semblait vide, se distinguait par sa fonctionnalité et son modernisme. Chaque surface avait la capacité de produire des hologrammes d’objets divers, que la jeune femme pouvait modifier selon son humeur. Sur un petit chevet blanc, dans un coin de la pièce, se trouvait une lampe, quelques fleurs estivales, une photo de sa mère jeune, et une de son père, plus récente. Penny s’assit profondément dans son canapé, à côté d’une pile d’habits et de quelques vieux livres, les jambes croisées, pour parcourir brièvement quelques e-mails sur sa montre. Elle brillait d’une beauté discrète. Blonde aux cheveux fins, avec les yeux vert clair, son splendide sourire ne manquait pas d’attirer l’attention. Alors que ses yeux pouvaient se montrer parfois évasifs, son sourire ne dissimulait rien de son honnêteté et de son calme presque innocent. Étrange qu’un simple sourire puisse être si révélateur et surtout si juste, mais c’était le sien. Toujours du bout du doigt, elle faisait défiler les nombreuses pages du rapport qu’un de ses collègues de travail venait de lui envoyer. Il lui fallut peu de temps pour comprendre que le dossier n’avait pas une grande importance, ainsi que pour le refermer. Elle se leva d’un coup et atteignit sa petite cuisine en quelques enjambés. Cette dernière, très compacte, n’avait jamais été utilisée pour préparer de spectaculaires festins. Elle aimait préparer de bons petits plats (son tajine de topinambour était un grand classique dans sa famille) mais il est difficile de trouver la motivation de se mettre derrière les fourneaux lorsque l’on cuisine uniquement pour soi. À la vue de l’inventaire affiché sur l’écran de son frigidaire, il paraissait évident qu’il ne contenait que peu de choses. Quelque sauce, deux sachets de quinoa et une soupe de légumes. Elle appuya sur l’écran. « Voulez-vous cette soupe chaude, Penny ? » La voix de son frigidaire se trouvait être une copie de celle d’un acteur célèbre de son enfance. Un peu étrange, mais ce détail produisait encore et toujours un sentiment de bien-être enfantin. « Oui, s’il te plaît », répondit-elle. Une petite porte s’ouvrit sur le côté, et la soupe chaude apparut presque instantanément dans un large bol de porcelaine blanche. Penny saisit une cuillère dans un vase de bois et alla s’asseoir du bout des fesses sur le bord de son canapé. Elle poussa l’e-mail du doigt de son bracelet en direction de sa table, qui devint immédiatement opaque à sa propre luminescence. Le dossier s’y afficha clairement. Penny prit une large cuillère fumante et commença à préparer son entretien du lendemain, tournant les pages du dossier une par une, soufflant sur sa soupe encore brûlante.
Chapitre 2
La réunion de 10 h 45 réunissant les quatre vice-présidents du Conseil économique et social de l’Organisation des Nations Unis, ainsi qu’une poignée des membres du conseil, devait poser les bases de la session annuelle sur le développement durable des relations entre la Terre et la Lune. Depuis que la Lune était devenue la propriété de L’État Robotique, il y a bientôt cinq ans de cela, l’équilibre économique entre les deux planètes avait souffert de fragilités grandissantes. Le développement exponentiel de l’industrie lunaire, ainsi que leur programme spatial pour le moins audacieux, avait inquiété à juste titre la communauté scientifique humaine. La vice-présidente Ployer, assise derrière son grand bureau de bois noir sculpté, étudiait les derniers rapports de la veille. Elle connaissait très bien les tenants et les aboutissants de son métier. Du haut de ses 74 ans, elle était l’une des figures les plus respectées de l’ÉCOSOC. Ses travaux, de 2094 à 2097, sur les intérêts économiques de la propagation d’énergie renouvelable dans les pays en voie de développement par les pays surdéveloppés, comme les solutions qu’elle avait mises en place pour leurs déploiements immédiats, avaient marqué les mémoires. Ce sont sur les fondements de ces réussites, mais grâce aussi à la diplomatie dont elle avait fait preuve pour les mener à bien, que lui avait été offert en 2101 le poste si prestigieux qu’elle occupait encore aujourd’hui. Douze ans au poste de VP et (si l’on en croit les bruits de couloirs) favorite au poste de présidente aux prochaines élections de l’assemblée générale. Jacqueline savait qu’elle devait néanmoins se montrer doublement prudente depuis la création de L’État Robotique et de la situation précaire dans laquelle se trouvait désormais l’alliance internationale. Elle finissait de lire un rapport lorsque l’on frappa à sa porte.
— Entrez, dit-elle calmement
Penny approcha sa main de la porte qui s’ouvrit sur la grande pièce. Assise derrière son bureau d’ébène, Jacqueline Ployer lui sourit. De ses courts cheveux blancs soigneusement coiffés d’une longue mèche qui se rabattait

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