Réalités parallèles
282 pages
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Réalités parallèles , livre ebook

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Description

Imaginez qu’un tabloïd quelconque annonce que, depuis cinquante ans, les dirigeants de tous pays trompent leurs sujets sur les phénomènes extrasensoriels, dans leur intérêt, pour ne pas les effrayer, parce qu’on ne les considère pas assez adultes pour absorber la vérité.



Que pensez-vous que ces mensonges, s’ils venaient à être découverts, créeraient à l’échelle mondiale ?



Une anarchie totale ? Plus personne ne croirait en rien.



Les églises qui prônent leur vérité seraient contestées, les structures familiales exploseraient, les systèmes commerciaux seraient effacés. Et alors ?



Donc, le mensonge continue et il continuera tant que les différences de classes, d’érudition, de compréhension sépareront les hommes et les femmes de leur réalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414498581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-49857-4
 
© Edilivre, 2020
Dédicace
 
A Stanislas Tristan.
(A la fin de l’ouvrage, un lexique est à la disposition du lecteur qui pourrait avoir de la peine à comprendre les tenants et aboutissants d’une vie parallèle).
Acte 1
 
Acte 1
Il y avait du feu
Il y avait des flammes
Lorsque le globe a explosé
Je n’étais que spectateur.
(Tiré du « Songe d’un voyageur » Poème de la Guilde)
Narrateur Stanislas
Mon nom est Stanislas Prudhomme et j’ai encore fait ce rêve stupide.
Celui où un rayon me transperce le torse, je m’écroule avec ce goût de sang dans la bouche, une brûlure intense au niveau du plexus.
Réveillé en sursaut, je me tâte la poitrine, néant.
Tout est à sa place, les tableaux, les rideaux, la pénombre.
Caroline est endormie à mes côté. Comme d’habitude, elle n’a rien remarqué.
Ça m’énerve. Elle dort comme une souche. Un sceau d’eau glacée ne la réveillerait pas.
Ses longs cheveux roux lui couvrent le visage, un sein à découvert, le poing fermé comme prête à se battre.
On m’a toujours dit que les rousses sentent mauvais. Eh bien non.
Dehors il fait jour, un ciel bleu clair et une mer légèrement houleuse d’un vert indécent.
Je me lève, doucement. Un verre de lait tiré du distributeur, me rends sur la terrasse, contemple le panorama.
Le père de Caroline nous a offert ce bijou australien pour notre mariage.
Une somptueuse villa surplombant la baie de Port Lincoln, Tasmanie.
Je n’ai pas fait la fine bouche, le tout aménagé, avec chauffeur et jardinier, cuisinière à demeure, payés à vie, plus que jamais je n’aurais pu rêver.
Mais depuis l’avènement de ce conte, de cette union impossible, entre un plébéien et une richissime héritière d’un empire grainier, je ne dors plus bien.
Nuits agitées, rêves si réels que de temps à autres je ne suis pas certain de quel côté je vis. Cette certitude d’incertitude, cette sensation de froid, ce décor si présent.
J’observe l’eau avec attention. J’y vois des formes mouvantes, des profondeurs inconnues, je suis attiré, aspiré.
Un mot me traverse sans cesse l’esprit, Thanathor. Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais il revient, lancinant.
En 1802, les terres de Port Arthur ont été attachées et annexées à la couronne Britannique, faisant fi des autochtones. Mis à part une prison célèbre, démontée dans les années 1960, cette ville de 60000 âmes est tournée vers la mer, la pêche à la crevette et l’agriculture.
En 1976 le père de Caroline a fondé une coopérative de gestion de grains, blés et autres, qui aujourd’hui fournit le 65 % des besoins de l’Australie. En 2017, il a vendu ses parts et est devenu le troisième plus riche rentier du pays.
Voilà comment, moi, européen, petit-fils de boulanger suisse du côté de ma mère, venu en stage chez Martinson & Co, après avoir courtisé la fille du Président du conseil, je suis devenu le plus jeune rentier de la famille.
Quand nous nous sommes mariés, Caroline et moi, avons hérité en plus de la maison, d’un confortable revenu à vie, de 500’000 dollars australiens par année ainsi qu’un staff attaché à la maison avec chauffeur et limousine, payés rubis sur l’ongle par joli papa. De quoi voir venir.
Je sens son haleine sur la nuque.
— Encore ce foutu rêve ?
— Oui.
— Pourquoi ne vas-tu pas consulter ? Tu sais, ma Psy est d’accord de te recevoir. Je lui en ai parlé.
— Que veux-tu que je lui dise ? Voyez-vous Madame, voici plus de deux ans que je fais le même cauchemar ? Elle va me prendre pour un demeuré, au pire, me faire enfermer pour psychose profonde.
L’eau recommence à reprendre d’étranges formes.
— Regardes Caroline, tu vois ces changements de couleurs sur la mer ?
— Où, je ne vois rien.
— C’est exactement cela, je vois des choses que tu ne vois pas, j’entends des trucs que tu n’entends pas, je rêve à des choses dont personne ne rêve.
 
 
Chez Rose
La chambre est simple, bien éclairée par une baie vitrée qui donne sur le port.
Un grand liner est amarré, le long du quai de chargement grainier.
Les fourmis qui en sortent sont des portefeuilles sur pattes, ils vont aller engraisser les môles et autres restaurants ou échoppes de la zone portuaire.
Ils entrent et sortent par grappes, certains vont à pieds, d’autres, les vieux ou les plus flemmards prennent les navettes taxis que le port met à disposition des croisiéristes.
C’est fou ce que les vieux peuvent voyager. Ils sont les seuls à avoir de la thune. Les jeunes doivent s’accrocher pour survivre, eux, les vieux, s’accrochent à la vie.
Les plus chanceux marchent encore seuls, les autres sont sur leur chaise roulante, s’accrochent à leur tintébins, telle une horde de boiteux et infirmes, dignes du plus noir roman de Zola.
Je m’allonge sur le sofa du cabinet. Elle s’assied derrière moi, allume un lampadaire qui projette une lumière crue sur le mur en face.
Elle se nomme Rose, c’est un vieux prénom répandu en France. Mais ici en Australie ça sonne mal. Un peu comme celui qu’on annone lorsqu’enfant on s’essaye au latin. Rosa, rosis, rosas, du moins je crois et… je ne sais plus.
— Racontez-moi votre rêve Monsieur. N’omettez aucun détail.
Je l’observe en relevant un peu la tête, elle a chaussé ses lunettes de prof, tiré ses cheveux en arrière, accrochés par une espèce de peigne à ressort. Elle est jolie, même observée depuis le dessous.
Je ne sais pas si vous avez remarqué qu’une personne est d’apparence différente selon si on l’observe de face ou de profile, mais depuis dessous, les perspectives changent. Elle, elle tient ses promesses. Je toussote comme un ballot, j’arrive à couiner :
— Ben c’est que…
— Que quoi ?
— Vous allez me prendre pour un taré.
— Ne dites pas de bêtise, parlez, tout simplement.
J’observe un silence et pense : -Par où commencer ?
Elle me répond calmement :
— Mais par le commencement.
J’en reste tétanisé. Je suis certain de ne pas avoir parlé.
— Ne vous affolez-pas, je ne lis pas dans vos pensées, ce que vous vous êtes demandé dans le fond de vous-même, ce ne sont que les paroles que ruminent tous les patients ou patientes qui passent par mon cabinet, avant de commencer leur première séance.
Impression d’être un enfant devant sa maîtresse.
— Bon, alors allons-y. Cela commence toujours par une vibration.
Un tremblement interne qui m’entraîne dans une spirale incontrôlable.
Non pas comme une sortie de corps telle que la racontent les habitués des dédoublements ou les spécialistes de la corde d’argent, où on sort par l’arrière de la tête. Non. C’est autre chose, une descente presque voluptueuse, dans un tourbillon de matière molle.
Je m’y enfonce, suis aspiré, propulsé, écrasé, intégré, libéré comme un insecte sors de son cocon dans une immense crypte aux murs d’obsidienne.
Et puis, une sorte de rayon, vert bleu ou bleu vert, me transperce au-dessus du nombril et je me réveille.
Silence.
— Quelle est votre première impression lorsque vous vous réveillez ?
— Tendu. Stressé, ou encore… certain d’avoir été tué et puis ce mot, Thanathor, qui me traverse l’esprit.
Silence.
Je relève la tête pour l’observer. Elle a les yeux fermés, comme en transe.
Allo ! Y a quelqu’un ?
Elle redescend.
— Bien, voici ce que je vous propose. On va faire une séance d’hypnose rétroactive.
— Heu…
— Oui, c’est simple, je vous hypnotise et nous revivons ce rêve afin que je puisse analyser la source de votre psychose.
Comme je ne sais que répondre, je ne peux que murmurer :
— Ça fait mal ?

Acte 2
 
Acte 2
Réalité ou fiction ?
Dans ce monde il faut choisir
Réalité t’es dans l’action
Fiction t’es dans le rêve.
(Tiré du « Passeur de rêves »)
— Crois-tu que je doive accepter ?
Caroline m’observe comme une menthe religieuse prête à attaquer.
— Mais bien sûr ! Enfin tu sauras ce qui te travaille au point que je ne te reconnaisse plus.
Avant, lorsque l’on sortait ensembles en tant que fiancés, tu étais mon clown, mon mentor.
Depuis notre mariage, tu t’étioles, te fanes. Alors vas-y.
Je vais aller faire des courses en ville, Jacques va m’y conduire.
D’un pas alerte, elle rejoint la voiture qui attend devant le perron, moteur au ralenti.
Je pousse la porte, me retourne et la vois me faire un petit signe d’encouragement.
Alea jacta est.
Rose s’est mise sur son trente et un.
— Bonjour Monsieur, allongez-vous, détendez-vous. Pensez à quelque chose d’heureux.
Je m’installe, baisse les paupières, imagine le visage de Caroline, sereine, heureuse, le jour où elle a dit oui.
— Bien, maintenant, ouvrez vos yeux, regardez-moi. Je vais compter jusqu’à 3, a 3 vous allez vous sentir lourd, à 6 vous…
Même descente, même sensation, tourbillon de matière molle, sortie du cocon et slatch.
Cette fois je reviens à moi immédiatement sur le sofa.
— Vous avez été à nouveau touché par le rayon ?
— Oui.
— Bien, nous allons y retourner, mais cette fois, vous savez ce qui vous arrive alors au moment de sortir du cocon, faites un mouvement de côté pour éviter le rayon, ensuite vous verrez bien ce qui se passe.
Je la regarde, effaré.
— Vous pensez ce que vous dites ? Vous croyez à ce phantasme de merde, que je traîne avec moi depuis si longtemps que j’en ai ma claque ?
Je viens vous voir pour arrêter ce binz et vous me poussez à continuer ?
Du calme Monsieur. Si vous désirez guérir, il faut aller au fond de votre malaise. Sans cela, vous ne vous en débarrasserez jamais.
— Comment pouvez-vous le savoir ?
— C’est moi la professionnelle, non ? Allez, détendez-vous.
Elle a dit ça avec tellement de douceur.
Même descente, même sensation, tourbillon de matière molle, sortie du cocon, écart du torse, « wish », le rayon frôle ma poitri

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