Renaissances
89 pages
Français

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Renaissances , livre ebook

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Description

Le monde parallèle entre le rêve et la réalité.


À la suite d’une chute accidentelle, le héros se trouve dans le coma puis en état de mort imminente. Tout en ne comprenant pas ce qui lui arrive ni où il est ni dans quel état, il revoit plusieurs parties de sa vie. En plus de ce rappel, le héros se rencontre avec lui-même et vit ou rêve d’autres histoires qui lui font se poser un certain nombre de questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 mars 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381530024
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Renaissances
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
Nicolas Sorine
Renaissances
Roman


Avertissement : tous les noms de médicaments ou de spécialités pharmaceutiques utilisés dans le chapitre 7 sont des marques déposées par des groupes pharmaceutiques et des laboratoires distincts. Ils ne sont utilisés ici que dans un but narratif et d’illustration d’un conte. Ils ne sauraient donc alimenter une polémique quelconque et porter un préjudice quelconque à leurs performances et à leurs propriétaires.

Chapitre 1
Mon château
Ce matin-là en ouvrant mon courrier, je remarquai sur une enveloppe blanche perdue au milieu des factures, le tampon de l’étude d’un notaire installée quelque part en Sologne. Me demandant de quoi il pouvait bien s’agir, je l’ouvris et lus le courrier qu’elle contenait. Celui-ci me demandait en substance de prendre contact avec Maître Delatour, au sujet d’une succession en déshérence. Je restai étonné par la teneur de ce courrier, mais puisque l’on me demandait de prendre contact, c’est ce que je fis. Après quelques instants de conversation, il fut convenu que je me rende à l’étude. Le jour prévu, je me présentai donc chez le notaire. Maître Delatour me détailla longuement l’enquête qu’il avait menée pour me retrouver. Il m’informa qu’à la suite de celle-ci, je devenais l’unique héritier d’une personne rencontrée trente ans auparavant, au cours d’un voyage d’affaires en Écosse. Si je me souvenais bien du voyage en question, car j’en avais profité pour visiter un château dont j’ai oublié le nom, j’ignorais en revanche de qui je devenais l’héritier, et surtout pourquoi. Je m’en ouvris donc au notaire. Maître Delatour exhuma alors de son dossier une lettre d’un certain Jacques de Saint Clair. Dans cette lettre, il apparaissait qu’à la suite de la visite du château écossais, le soir à l’hôtel, nous avions ce monsieur et moi, longuement parlé des châteaux et du plaisir que l’on devait avoir à les faire revivre. À la fin de cette soirée, nous avions échangé nos cartes. Cela faisait longtemps que j’avais jeté la sienne et oublié l’épisode, lui à priori n’avait pas dû le faire. Continuant sa lecture, le notaire me précisa que devant l’enthousiasme que j’avais manifesté au cours de cette conversation, mon testateur veuf et sans enfant, lui-même propriétaire d’un château, avait décidé de me le léguer à sa mort. Le ciel me tombait sur la tête et connaissant mes possibilités financières, je commençai par refuser cette succession. M. Delatour m’expliqua alors que les frais étaient déjà réglés et que si j’acceptais la succession, je n’avais plus qu’à emménager. Il me fit part aussi de la somme rondelette qui garnissait un compte en banque faisant partie de l’héritage.
J’étais bien ennuyé avec cette histoire. Un jour, je pensais accepter et le lendemain refuser cette succession. Au fond de moi, j’étais quand même très tenté. Je pris plusieurs jours pour réfléchir et décidai d’aller voir à quoi ressemblait le château de Saint Clair, au moins de l’extérieur, le notaire ne pouvant pas encore m’en donner la clé. Ma première rencontre avec le château fut un immense coup de cœur. Il était là, au bout d’une allée de vieux tilleuls, les volets fermés, noyé dans les hautes herbes. Il dormait dans sa gangue de verdure, protégé des intrusions par une grande grille solidement cadenassée.
Dès mon retour à Paris, j’acceptai la succession et c’est ainsi que je devins châtelain. Je pris alors une semaine de vacances afin de faire connaissance avec le château de Saint Clair, ses communs et ses terres. J’arrivai un beau jour à Saint Clair en début d’après-midi, remontai l’allée de tilleuls, garai la voiture devant la grille et essayai d’entrer. La rouille bloquait le cadenas, je dus le briser pour ouvrir l’un des battants. Avec un grincement aigu, celui-ci pivota, se coinça me laissant à peine la place de me faufiler. Je traversai la cour d’honneur envahie par les mauvaises herbes. En son milieu, trônait un bassin rempli d’une eau marronnasse, peuplée de nombreuses rainettes prenant le soleil sur les longs filaments verdâtres des algues en couvrant la surface. Le château, composé d’un rez-de-chaussée auquel on accédait par un perron haut de trois marches et d’un étage, avait la forme d’un u. La façade était faite de larges blocs rectangulaires de couleur claire. Huit hautes fenêtres à grands carreaux équilibraient le corps principal. Au-dessus de la grand-porte, un fronton classique orné d’une sculpture en son milieu donnait à l’édifice la majesté et l’harmonie des temples grecs. Le toit, recouvert de tuiles plates, était percé d’œils-de-bœuf régulièrement disposés.
De cet ensemble parfaitement équilibré, ressortait une douce quiétude, un art de vivre ancien qui m’avaient immédiatement séduit lors de ma première venue. Légèrement anxieux, à l’idée de pénétrer et de découvrir mon « chez-moi », j’hésitai à faire tourner dans la serrure, la grosse clé en fer forgé que m’avait remise M. Delatour. C’est avec une certaine émotion que je poussai la porte et m’avançai dans le hall d’entrée. Une légère odeur de renfermé baignait l’atmosphère. Un tapis de feuilles desséchées, passées sous la porte, recouvrait le sol en carrelage beige à cabochons noirs. Un grand lustre, enveloppé d’une tarlatane, pendait du plafond au-dessus d’un piano à queue recouvert d’une toile grise de poussière. Toutes les portes donnant sur l’entrée étaient ouvertes, montrant à droite comme à gauche l’enfilade des pièces. J’avançai doucement dans la première pièce à ma droite, puis continuai jusqu’à la dernière salle. Je fis la même chose de l’autre côté de l’entrée. Puis je montai le bel escalier de pierre dont la rampe était constituée de balustres et arrivai à l’étage. Là, il y avait une succession de chambres et de salles de bains. Je ne fis que pousser les portes et regardai rapidement à l’intérieur, intimidé que j’étais d’être là. Je fis de même à l’autre étage, sous le toit, puis ouvris la porte des combles, y jetai un coup d’œil, encore plus bref, me disant que j’approfondirais plus tard mon exploration et redescendis rapidement. À ma grande stupéfaction, lors de cette visite, je découvris que le château était meublé. Je ne sais pas pourquoi je m’étais imaginé qu’il était vide. Chaque meuble était recouvert d’une housse de protection, les tableaux protégés par une mousseline, les tapis roulés, les lustres encapuchonnés. La lumière tamisée qui passait par les volets à clair-voies, créait une atmosphère étrange, un aspect fantasmagorique. Je pensai immédiatement au film de Jean Cocteau : La belle et la bête . À l’exception du crissement de mes pas sur la poussière des parquets, le silence était total. Peut-être même oppressant. J’avais l’impression de violer la vie privée de quelqu’un qui, me semble-t-il, m’observait, guettait mes réactions. Pour moi, je me comportais comme un coucou. Je m’emparais d’un lieu, marqué profondément par l’art de vivre d’une autre personne pour m’y installer.
Je sortis sur le perron du château et m’assis sur la première marche pour respirer. J’en avais vraiment besoin. Songeur, je me demandai ce que je faisais là. J’éprouvai vraiment la sensation d’être un intrus. Un long moment passa pendant lequel je cherchai à me débarrasser de cette gêne, mais je n’y arrivai pas. Cette sensation désagréable m’empêcha de retourner à l’intérieur, aussi je quittai les lieux et cherchai un hôtel pour y passer la nuit. Il y avait un petit village à proximité avec un modeste café-auberge, proposant 3 chambres. J’en pris une et me jetai tout habillé sur le lit. Je dus m’endormir sans m’en apercevoir, car je me réveillai le lendemain matin, à l’heure du laitier, toujours habillé. Après avoir pris une bonne douche, je descendis au bar où le patron m’accueillit par un sonore :
— Bonjour ! Vous avez bien dormi ? Qu’est-ce que vous prendrez pour le petit déjeuner ?
— Un café et un croissant si vous avez, s’il vous plaît.
— C’est comme si c’était fait ! clama le tenancier qui se mit à fredonner « Toréador » en préparant mon café.
Mon petit déjeuner avalé, je réglai la note et repris la direction du château.
La nuit m’avait porté conseil : puisqu’il était à moi ce château, il était à Moi ! Moi ! Moi, tout seul ! Je n’allais pas me laisser écraser par lui, c’était à moi de le dominer. Donc exécution !
Pour commencer, j’ouvrirai en grand toutes les fenêtres afin de chasser l’odeur de renfermé et changer l’air. Ensuite, je m’attribuerai une chambre avec une salle de bain. Je remettrai l’eau chaude en marche et prendrai possession de la cuisine. Après ça, j’enlèverai les housses recouvrant les meubles et je verrai bien ensuite ce que je ferai ! C’est ainsi que je fis ou plus exactement que j’essayai de faire, car je n’avais pas compté avec la réticence du château à se laisser dominer. J’entrepris d’ouvrir toutes les fenêtres du rez-de-chaussée, ceci me demanda un temps fou, car non seulement le bois des huisseries avait joué, mais les gonds des volets étaient grippés. Il me fallut, au risque de casser les carreaux : tirer, pousser, secouer violemment les éléments récalcitrants. Finalement, j’y arrivai sans casse et un flot de lumière envahit tout le bas du château.
Suivant mon plan, je montai à l’étage, visitai toutes les chambres et en ouvris là aussi toutes les fenêtres. J’en sélectionnai une qui me convenait. Il s’avéra que c’était la chambre de l’ancien propriétaire, car la plus confortable de toutes avec sa salle de bain particulière, d’une facture somme toute assez ré

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