Rescapée
226 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
226 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

2027, une guerre fait rage dans l'espace depuis neuf ans. Line, une jeune militaire, travaille comme mécanicienne à bord d'un vaisseau de guerre terrien, le Spacraketo 647B. Lors d'un combat contre les Kalariens, celui-ci est détruit, condamnant son équipage. Line parvient à s'embarquer dans une capsule de survie et décide de se mettre en léthargie pour attendre les secours. Elle se réveille des années plus tard sur un vaisseau de guerre kalarien, et découvre qu'elle est la seule survivante de l'équipage. La guerre est finie désormais, mais pour elle, les ennuis ne font que commencer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342009279
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rescapée
Delphine Herrenberger
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Rescapée
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
12 mars 2027, un vaisseau de guerre traverse l’espace à vitesse lente. Sa mission : débusquer et détruire les Kalariens, des ennemis qui menacent la survie des Terriens. Je m’appelle Line Durkane, je suis mécanicienne sur le vaisseau de guerre Spacraketo  647B, ce n’était pas le métier de mes rêves, mais le manque de main-d’œuvre et mes aptitudes moindres au combat m’ont menée ici. Toutefois, je me débrouille bien et c’est aussi plus sûr d’être ici, car beaucoup de ceux qui partent au combat ne reviennent pas. Pourquoi ? me direz-vous. Laissez-moi vous raconter. Il y a neuf ans, les Kalariens sont venus en nombre, armés jusqu’aux dents, et ont attaqué la Terre par surprise, en ne laissant aucune chance aux Terriens. Depuis, nous nous battons pour éradiquer cette espèce sanguinaire qui veut s’emparer de notre planète. Pour les garder à distance, nous menons les combats dans l’espace. Nos soldats sont des pilotes de navette spatiale. Ils se battent de la même manière que les pilotes de la Première Guerre mondiale. Je n’ai jamais su piloter convenablement une de ces navettes, alors on m’a appris à les réparer. Quand la guerre a commencé en 2018, j’avais 16 ans. Lors de la première attaque, beaucoup des membres de ma famille ont péri. Aujourd’hui, j’ai 25 ans et il ne me reste que ma sœur qui est restée sur Terre. Elle a deux ans de moins que moi. Quand je me suis engagée, elle n’avait pas l’âge requis pour me suivre. Puis peu après mon départ, les femmes furent interdites lors des combats dans l’espace. Pour les femmes déjà enrôlées, tant que leur vaisseau ne retourne pas sur Terre, elles ne seront pas rapatriées. Moi, ça fait six ans que je ne suis pas revenue sur la Terre et ma sœur me manque. Je n’ai jamais vu à quoi ressemble un Kalarien. Les pilotes disent qu’ils sont laids, mais sans plus de détail. Lorsque nous rencontrons des ennemis, ils restent cloîtrés dans leurs vaisseaux et les navettes détruites pendant les batailles ne nous permettent pas d’avoir des prisonniers ni même des cadavres à peu près entiers. En y repensant, ils n’ont jamais cherché à communiquer avec nous ; par ailleurs, nous non plus, nous nous sommes toujours contentées d’attaquer. Mais j’ai peur que tout cela finisse mal, car les pilotes se font de plus en plus rares et les vaisseaux de guerre aussi. À ce rythme, je crains que nous ne tenions plus très longtemps.
 
 
 
Chapitre 2
 
 
 
Assise autour d’une table, une petite équipe de techniciens mangeait son repas de midi dans la meilleure ambiance que l’on pouvait trouver. Christophe, un grand brun utilisant davantage son intelligence que ses muscles, étaient le chef d’équipe. Il discutait avec Roy, un beau gosse aux bras musclés et au regard de braise, de la panne du secteur D, pendant que David, un petit jeune blond de dix-neuf ans fraîchement sorti de l’académie militaire il y a un an et demi et qui, malgré le fait qu’il ait maintes fois prouvé ses compétences, était encore bien souvent traité comme un bleu par la petite équipe, regardait Jack, une armoire à glace aussi grand que large et à la peau noire qui avait bien terni par le manque de soleil, noyer de sel sa bouillie, car la nourriture qu’on leur servait était très fade et ça empirait de jour en jour, mais malgré cela, elle restait très nourrissante. Quant à Line, le travail de ce matin l’avait affamée. Elle engloutit sa part en une minute et reprit du rab, sous l’œil dégoûté du jeune David. Ses longs cheveux noir ébène et bouclés étaient modestement attachés en queue-de-cheval avec un simple élastique et ses yeux verts pétillaient quand elle riait. Pour les membres de son équipe, c’était une lumière réconfortante dans cette période sombre. Même si elle était un peu plus petite que la moyenne, elle n’avait besoin de personne pour faire son travail et son devoir de soldat. Ils portaient tous une combinaison vert kaki parsemée de quelques taches d’huile. Rassasiés, ils retournaient tous à leurs travaux quand une sirène d’alarme retentit. Des troupes ennemies étaient repérées et sur le point d’attaquer. Sans attendre, toute l’équipe traversa les couloirs en courant pour rejoindre leurs postes. Leur job était de veiller à ce que tout dégât n’entraîne pas un mauvais fonctionnement ou la destruction du vaisseau. Line et Roy arrivèrent à l’intersection d’un couloir, les autres avaient déjà rejoint leur secteur. Avant de se séparer, Roy attrapa le bras de Line et l’embrassa fougueusement, c’était un rituel entre eux avant chaque combat ; Roy disait que ça leur portait chance. Jusque-là, ça avait bien marché. Ils s’échangèrent un dernier « je t’aime » et partirent chacun de leur côté. Dehors comme dedans, la bataille était rude, les fuites et les incendies ne laissaient aucun répit aux techniciens. Les tirs ennemis étaient puissants et le vaisseau terrien semblait se disloquer, mais lorsqu’une navette se crasha au niveau de la salle des machines, ce fut le drame. Une poutre de fer tomba sur un réacteur principal et provoqua une fuite irréparable. Christophe voulut actionner le système de refroidissement mais celui-ci ne répondit pas. Tout tombait en panne, provoquant une surchauffe des réacteurs et grillant tous les circuits. Tout était perdu, le vaisseau allait exploser d’une seconde à l’autre. Le chef d’équipe enclencha l’alarme d’évacuation. Line éteignait un feu lorsque l’alarme retentit. Elle lâcha son extincteur et courut vers les capsules de survie. David et Jack la rejoignirent dans le couloir menant aux capsules. Ils couraient à perdre haleine, quand un grand choc se produisit, une violente explosion les balança dans tous les sens. Quand le calme revint, Line, allongée sur le ventre, se releva péniblement en soulevant une plaque de tôle tombée sur elle ; elle posa sa main sur son front, elle saignait mais ça n’avait pas l’air grave. Elle observa l’état du couloir : l’éclairage était détruit, seules quelques flammes et des gerbes d’étincelles éclairaient l’endroit, des débris jonchaient le sol. Heureusement, la paroi semblait avoir tenu le coup – c’était le seul rempart entre l’air ambiant et le vide de l’espace. En se retournant, elle vit David et Jack inconscients, elle s’approcha d’eux et vérifia leur pouls. Ils étaient morts, tous les deux. Pas le temps de pleurer, elle devait sortir d’ici au plus vite. En se levant, une fumée noire et suffocante lui saisit la gorge, elle se baissa en toussant ; un incendie avait dû se produire quelque part. Elle noua son foulard autour de sa tête pour couvrir sa bouche et avança en se baissant. La fumée dense lui piquait les yeux. Elle n’était pas loin des capsules, mais ne les voyait pas. Elle chercha à tâtons, heurta une poignée rouge. C’était ça ! Elle les avait enfin trouvées. À la vitesse de l’éclair, elle s’agrippa à une barre et sauta dedans, mais au moment de fermer le sas, elle pensa à Roy ; elle ne l’avait pas croisé depuis l’enclenchement de l’alarme. Elle n’avait pas le temps d’aller le chercher, c’était trop risqué. De plus, la fumée et les débris l’empêcheraient d’avancer rapidement. À contrecœur, elle ferma le sas en espérant que Roy ait pu rejoindre une capsule de secours sans dommage. Son instinct de survie reprenant le dessus, elle appuya sur le bouton rouge au-dessus d’elle et la capsule se propulsa dans l’espace. Dix mètres, trente mètres, soixante mètres… Le vaisseau de guerre explosa, le souffle ballotta la capsule de Line, puis les flammes s’estompèrent et disparurent pour ne laisser que des débris.
 
 
 
Chapitre 3
 
 
 
Une voix informatique se fit entendre dans la capsule de Line.
—  Mise en marche du programme. Rapport : évacuation de la capsule de survie 127B19 à 13 h 46. Mise en marche du système automatique à 15 h 46. Analyse des fonctions : télécommunications 100 %, étanchéité 100 %, énergie 100 %. Analyse complète effectuée. Rapport de l’état général de l’appareil : 97 %. Cause : dégât extérieur mineur. Recherche vie intérieur capsule : une personne détectée. Recherche vie extérieur capsule : Aucune personne détectée. Demande analyse médicale. Analyse en cour. (Un rayon rouge passa le long du corps de Line.) Analyse effectuée. Résultat de l’analyse : aucun dégât osseux, pas de signe hémorragique, aucun organe vital touché. État de santé du sujet : sujet vivant et inconscient. Mise en marche du signal de détresse. Mise en marche réveil. (Un sifflement strident résonna dans la capsule.) Appuyez sur n’importe quelle touche pour désactiver réveil.
Line ouvrit péniblement les yeux. Elle ressentit un violent mal de tête. En se retournant pour voir d’où venait le bruit, elle se rendit compte qu’elle flottait. Elle se rappela qu’elle n’était plus sous l’influence de l’attraction artificielle du Spacraketo , et que dans la capsule il n’y en avait pas. Dans la panique, elle avait oublié d’attacher le harnais de sécurité.
—  Appuyez sur n’importe quelle touche pour désactiver réveil , répéta l’ordinateur de bord.
La jeune femme appuya sur un bouton, fit apparaître un clavier coulissant et appuya sur un autre clignotant pour arrêter le sifflement. En même temps que le bruit s’arrêta, la lumière de la cabine s’alluma.
— Bonjour, rescapé n° 127B19.
D’une main, Line s’appuya à la paroi, s’installa sur les genoux, et avec l’autre main, se maintint la tête pour calmer sa migraine et pour enfin se concentrer. Elle avait mal partout. Elle se souvint que dans

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents