Royom
212 pages
Français

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Royom , livre ebook

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Description

Des elfes, des orks, des nains.


Pas d'humains.


Dans un monde ravagé par le chaos, Royom est comme un phare qui brille dans la nuit.


Mais Royom est menacé. Qui pourra sauver ses terres, et à quel prix ?


Et surtout, peut-on se fier aux dragons ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 décembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332856357
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-85633-3

© Edilivre, 2015
Chapitre 1 La fuite
Être un ork, déjà, c’était pas facile. Mais être un ork qui se posait beaucoup de questions comme Grunt, ça posait un paquet de problèmes. A quinze ans, il ressemblait à n’importe quel ork de son âge.
Près de deux mètres de haut, les épaules larges et une carrure massive, des traits lourds et une mâchoire épaisse le faisaient paraître au premier abord menaçant. Une voix gutturale et des gestes pesants accentuaient cette impression. La ressemblance avec l’ork commun s’arrêtait là. Grunt n’aimait pas chasser, Grunt n’aimait pas boire ou se droguer, et par dessus tout Grunt n’aimait pas se battre. Dans ces conditions, sa survie jusqu’à l’âge adulte devrait tenir du miracle. Oui, mais pas tout à fait. Car Grunt suivait la voie du shaman, ou plutôt il essayait de la suivre. Rares parmi les orks sont ceux qui ont une affinité avec la magie. Plus rares encore sont ceux qui survivent à son étreinte. Corps et esprits broyés, les apprentis shamans imprudents, trop confiants dans leur force, ou assoiffés de toujours plus de pouvoir, arrivent rarement au terme de leur apprentissage.
Grunt n’était ni assoiffé, ni trop confiant. En fait c’était plutôt le contraire : fasciné par la magie, Grunt la laissait couler en lui doucement, comme un ruisseau, avant de chercher à la modeler, la diriger à sa guise, au grand désespoir de son maître. Selon le vieux Garsh en effet, l’attitude d’un ork face à la magie devait être la même que face à un taureau sauvage : hurler son cri de guerre et se précipiter vers la bête pour la saisir, la dompter.
Grunt comprenait d’autant moins ce conseil que la dernière fois qu’il s’était trouvé face à un taureau sauvage, il s’était efforcé de passer inaperçu aux yeux de l’animal, de disparaître. Par peur ? Sans doute en partie, mais pas uniquement. Quel intérêt à combattre l’animal ? Récolter un coup de corne, non merci. Calme, il avait laissé le flot de magie couler en lui, doucement, tout doucement. Lorsque le poids de la magie avait été suffisant, il l’avait relâché lentement autour de lui, lui donnant la forme d’un écran, le masquant à la vue, à l’odeur et à l’ouïe du taureau.
Bien plus utile que de saisir le taureau par les cornes, se disait Grunt. Garsh, percevant l’utilisation de la magie à quelques centaines de mètres de là, ne partageait pas cette opinion. Il ne parvenait cependant pas à être déçu par le jeune Grunt, probablement le meilleur de ses apprentis. Il espérait que ce serait Grunt qui, au soir de sa vie, lui offrirait son dernier combat en le défiant pour lui ravir la place de shaman de la tribu.
Aujourd’hui, il espérait juste sauver Grunt d’une mort prochaine, et se maudissait tout autant de nourrir de telles pensées : « L’ork doit être fort » enseignait-il aux jeunes orks. « Plus jamais il ne doit être mis dans les fers ». Comment les pensées de Grunt avaient-elles pu corrompre les siennes ? Pourquoi la faiblesse de Grunt avait-elle rejailli sur lui ?
– Grunt, triple andouille, tu dois briser ce rocher avec la voix ! Si tu ne maîtrises pas les sorts d’attaque, tu seras vaincu par cet imbécile arrogant de Borsch !
– J’ai toujours dit que les arrogants étaient des imbéciles, maître Garsh. Je te remercie de partager cette opinion avec moi.
Grunt cherchait à reprendre son souffle, l’exercice d’attaque magique par le cri l’épuisait.
– Cesse de me remercier à tout bout de champ, ce n’est pas comme ça que se comporte un ork, enfin ! Tu te prends pour un elfe, avec tes manières de bouffeur de salade ? Tu veux faire quoi avec la magie, changer la couleur des fleurs, faire des arcs-en-ciel ?
Grunt savait reconnaître les signaux. Quand Garsh en venait à le comparer à un elfe, ce que tout autre ork aurait considéré comme une insulte mortelle, mieux valait s’arrêter immédiatement. Il garda donc le silence pendant que le shaman continuait.
– Le premier cri appelle la magie, vite et fort. Le second cri la relâche, plus vite, plus fort. Les yeux guident la frappe de la magie, comme ça ! AARR TAGH !
Le lourd rocher, haut comme trois orks et large comme cinq, qui se dressait à vingt mètres de leur position, explosa, projetant des débris jusqu’à leurs pieds.
A son corps défendant, Grunt ne put s’empêcher d’admirer le vieux shaman. Rapidité d’exécution et précision formaient sa marque de fabrique. Il canalisait la magie plus vite que personne, la douleur devait être atroce. Pour autant, aucune défaillance n’était visible dans l’attitude du vieux shaman. Sitôt canalisée, la magie était projetée hors de son corps, et venait frapper, telle une vague invisible, la cible du shaman, la brisant en morceaux.
Le plus impressionnant était que ce déluge de violence était maîtrisé, dans une certaine mesure. Garsh prenait de magie juste ce qu’il lui fallait pour remplir son objectif, ni plus, ni moins. Il avait l’instinct, ou l’expérience, de la mesure.
Grunt admirait ce trait et avait énormément travaillé pour le développer. Pour le reste, et bien, il semblait faire le contraire de son maître : Grunt n’arrivait pas à associer magie et violence. Utiliser la magie pour détruire lui répugnait, de même que faire violence à son corps et son esprit en appelant la magie avec force.
Mais pourquoi aujourd’hui était-il un jour spécial qui faisait s’inquiéter Garsh pour son jeune apprenti ? Était-ce lié au fait qu’il devrait bientôt se battre et peut-être mourir pour poursuivre son apprentissage, ou au fait qu’un shaman d’un autre village était arrivé le matin même ? Il avait, semble-t-il, traité de certaines affaires avec le vieux Garsh qui l’avait invité à déjeuner. Après le repas, il avait indiqué qu’il dispenserait son enseignement à qui voulait le recevoir sur la colline à la sortie du village. Une fois ses exercices terminés, Grunt se mit en route pour trouver Khartoum, car il était toujours intéressant d’entendre l’enseignement d’autres maîtres. Il traversa le village et vit un ork assez colossal, limite un ogre, avec des dents qui sortaient telles des défenses de pachyderme de sa mâchoire. Il se tenait debout au milieu d’un groupe d’une vingtaine d’orks et de gobelins, assis en rond autour de lui, étrangement calmes et immobiles.
– Moi c’est Khartoum et je suis un shaman. On nous appelle également les maîtres du désordre, tu sais ce que ça veut dire, tête de gland ?
Un ork à l’air ahuri semblait visé, tous les regards se tournèrent vers lui, mais il ouvrit grand la bouche sans qu’aucun son n’en sorte.
– Ouais t’as raison, ferme ta gueule, ça vaut mieux. Bon les demeurés, et ça vaut aussi pour toi face de bouc, vous m’écoutez bien tranquillement sans l’ouvrir sinon ça va mal se mettre.
– Chut, ça commence, chuchota l’un des orks en donnant un coup de coude bien appuyé dans la bouche d’un gobelin qui faisait un peu trop de bruit à son goût. Le grand ork debout leva les bras vers le ciel, puis les écarta à hauteur d’épaules.
– Il était une fois le monde, qui était une boule suspendue dans le néant, et qui tournait autour du soleil en une année. Ce monde était aux mains des orks, et les dieux étaient contents. Les orks vivaient dans des demeures en pierre dans la plaine alors que les elfes ne quittaient pas leurs cabanes dans les bois et les nains restaient terrés dans leurs trous. C’était une époque bénie des cieux où la bière coulait à flots. Puis le chaos est arrivé, il s’est répandu sur le monde, brûlant sa surface, réduisant les fières cités orks en cendres, forçant leurs habitants à prendre la route et fuir le feu tombé du ciel. Après la grande catastrophe, le monde était changé. Le chaos s’était installé sur de grandes parties du monde, séparant les portions épargnées par des espaces infranchissables pour les elfes, les orks et les nains.
Les orks se lamentèrent, et en appelèrent aux dieux. Les dieux entendirent les prières de leurs plus fervents serviteurs, et donnèrent la magie aux orks. Pour des raisons mystérieuses, qu’il ne nous appartient pas de juger, la magie fut également donnée aux elfes et à certains nains. Pour des raisons qu’il ne nous appartient pas de juger non plus, mais qui nous étonnent quand même, les dieux se mirent à parler par la bouche de certains elfes, et il fut interdit de manger, blesser, ou porter ombrage à ces elfes.
L’arrivée de la magie fut un grand bienfait, car elle permit de réaliser des miracles, et notamment de créer des passages qui peuvent transporter les orks sur de grandes distances, à travers le chaos, à une très grande vitesse et en toute sécurité.
Grâce à ces portes, les tribus autrefois séparées ont pu être réunies, et les meilleures territoires de chasse partagés entre tous les orks de bonne volonté.
Mais le plus grand de tous les bienfaits fut le pouvoir de disperser le chaos par les prières magiques des orks, de combattre le feu qui brûle le monde, et de repousser sans cesse les limites de notre monde. Ceux qui chassent le chaos sont appelés les maîtres du désordre.
Des cris de joie fusèrent de l’assistance après les mots de Khartoum. Ses élèves ne semblaient pas avoir compris un traître mot de son discours, mais la ferveur avec laquelle il prononçait ces mots avait galvanisé sa jeune troupe. Satisfait, il poursuivit son enseignement jusqu’à ce que le soleil soit bas dans le ciel, et que par petits groupes l’assemblée qui l’écoutait se dispersa totalement. Grunt attendait qu’il ne reste plus personne pour aller à la rencontre de Khartoum et lui parler car des questions brûlaient ses lèvres. Après s’être présenté et avoir échangé quelques paroles avec le maître, Grunt expliqua ses problèmes avec l’usage de la magie. Khartoum a

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