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Description

Les Capella-Sun, qui mènent une vie agréable et sécurisante à Paris, partent séjourner dans le sud pour vider une maison familiale. En ce mois d’avril 2150 des évènements dramatiques et des rencontres bouleversantes mettront à mal leurs certitudes. La petite famille idéale n’en sortira pas indemne.



C’est l’histoire de Lian Sun, Marvin Capella et leur fils Timéo dans un futur politique et climatique plausible, entre le confort protecteur d’une société ultra-contrôlée et l’isolement d’une région naturelle soumise aux aléas climatiques.



Une famille favorisée, intégrée et docile se retrouve soudain piégée dans un village de rebelles créatifs et libres qui fuient le système liberticide de la Matrice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juillet 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414541805
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-54181-2

© Edilivre, 2022
A Sonia, Arthur, Milena, Octave…
« Que sera, sera
Whatever will be, will be
The future’s not ours to see
Que sera, sera
What will be, will be »
Jay Livingston, Ray Evans
1
Une voix suave se fit entendre dans les locaux de la galerie d’art. Accompagnée d’une musique agréable mais insistante, elle demandait aux personnes présentes de bien vouloir quitter les lieux. Le Centre allait fermer pour la nuit. Lian et ses employés se dirigèrent vers les ascenseurs qui les remonteraient à la surface. Ils se saluèrent à distance en inclinant la tête et joignant les mains. Chacun rentrait chez soi. Seuls les cobots restaient sur place se recharger.
La nuit enveloppait la mégapole francilienne, une nuit violette et orangée, scintillante des lumières des buildings environnants, une nuit vivante de ce grouillement d’activités humanoïdes et humaines bien à l’abri dans leurs espaces de vie. Marvin Capella debout face à la haute baie vitrée de son loft au sommet de la Tour Crystal contemplait pensivement l’immensité urbaine qui s’étendait à perte de vue dans la prolongation de banlieues interminables et dont la sourde rumeur montait jusqu’à lui. Plus de vingt millions d’êtres et de créatures vivaient là agglutinés et s’agitaient tels des insectes. La nuit avait fait disparaitre la végétation s’accrochant aux immenses façades ne laissant voir que l’éclairage artificiel d’une région qui ne dormait jamais. La vieille tour métallique de Gustave Eiffel, mascotte légendaire de la ville capitale depuis des siècles mais dérisoire gardienne, avait beau se parer de couleurs attrayantes, elle paraissait toute petite en comparaison des constructions gigantesques qui l’environnaient. Depuis la naissance de Marvin soixante ans auparavant, les modes de vie avaient encore évolué, l’invention des capteurs d’énergie cosmique ayant provoqué un boom économique sans précédent, la ville-monde qu’il regardait était à l’apogée de sa civilisation. Tout y était mis en œuvre pour maintenir la paix sociale et protéger ses habitants des dangers majeurs, alertes sanitaires, épidémies, canicules pénibles, pluies diluviennes, ouragans dévastateurs. Cette réussite tenait du miracle. Les générations précédentes avaient souffert de graves pandémies virales provoquant un effondrement mondial de l’économie et une augmentation importante de la mortalité. Des millions de personnes abandonnées à leur sort avaient disparu des camps de réfugiés. Les gouvernements avaient pris des mesures drastiques pour sauver leurs concitoyens. Inquiets de leur santé, de leur survie, ceux qui avaient manifesté en grand nombre pour plus d’humanité, pour conserver leurs libertés et leurs acquis sociaux, s’étaient retrouvés confinés chez eux. Cela avait permis l’émergence de gouvernements autoritaires et protecteurs. Les virus, comme une réaction intrinsèque de la planète Terre, avaient apporté la solution ultime. Suite à l’arrêt des activités polluantes on avait constaté le retour du bleu dans l’atmosphère, une amélioration de la qualité de l’air. Chaque région du globe s’était repliée sur elle-même. On avait trouvé les vaccins, instauré de nouveaux systèmes politiques et économiques. Justifiée par l’état d’exception, la Matrice avait pris le pouvoir sur le vieux Continent Européen.
Le levitator de Lian se faufilait habilement dans la circulation aérienne, évitant les conducteurs imprudents, avides de sensations fortes, qui slalomaient à grande vitesse entre les véhicules autonomes. Une sirène annonça la police des airs prenant en poursuite les réfractaires.
Marvin regarda l’heure à l’intérieur de son poignet et pensa tendrement à sa compagne. Lian avait maintenant quitté sa galerie d’art et devait être sur le trajet du retour. Il entra en contact avec elle pour la caresser à distance, entendre sa voix douce.
— Oh ! Marvin ! J’arrive ! Mais ne me distrais pas s’il te plait. Il y a beaucoup de trafic comme tu le sais. Même si je fais confiance à mon véhicule je dois rester vigilante ! Je t’embrasse Chéri ! A très vite !
Marvin pensa à l’information importante qu’il venait de recevoir. Il avait hâte de l’annoncer, mais ne pouvait l’évoquer par télépathie. En attendant il alla rejoindre son jeune fils. Dans sa chambre, perché sur le nuage de son lit, Timéo dessinait des hologrammes au plafond et les accompagnait d’une musique de sa composition, tandis qu’Alicia sa noubot, dernière création des robots d’assistance aux enfants, lui préparait de nouvelles activités.
Timéo était un enfant magnifique aux proportions parfaites, sa peau claire, ses cheveux blonds bouclés et son regard étrange formaient un ensemble fascinant. Sa sélection génétique était une parfaite réussite : ses talents et son intelligence provoquaient l’admiration. Marvin s’assit à côté de ce fils qui lui ressemblait si peu et l’embrassa tendrement. Lui, ses origines afro-américaines l’avaient fait brun de peau et crépu de cheveux. Bel homme athlétique son profil sur la toile faisait souvent l’objet de propositions virtuelles. Depuis qu’il avait rencontré Lian sa finesse et sa beauté asiatique ne cessaient de l’émouvoir et il s’était assagi. Très amoureux et plein d’admiration il faisait tout pour lui être agréable. Tous deux ayant largement dépassé le demi-siècle conservaient une jeunesse apparente et se classaient dans les adultes productifs. Après avoir vécu une enfance douloureuse et violente, orphelins d’épouvantables tragédies, après des années de vie conforme et solitaire, ils s’étaient reconstruits en créant une famille avec leur fils adoré, une vie qui ne faisait que commencer. En s’installant ensemble ils ne suivaient pas la tendance générale de vie célibataire, chacun chez soi retrouvant ponctuellement un partenaire souvent virtuel, ni la tendance homosexuelle perçue comme plus satisfaisante à bien des égards. Trop amoureux pour vivre séparés, ils avaient officialisé une unité familiale et obtenu un permis de procréer. Marvin se consacrait maintenant au bonheur de sa famille.
Lian arriva peu après, accostant silencieusement au ponton de la terrasse-dôme du 150 ème et dernier étage, la baie vitrée ayant reconnu sa présence s’ouvrit lentement. Lian passa dans le sas de désinfection puis signala son retour dans l’appartement.
— Hello Marvin ! Hello Timéo ! Je suis rentrée ! Où êtes-vous ?
Timéo se laissa glisser de son nuage comme d’un toboggan et sortit en courant de la chambre, heureux d’embrasser sa mère, Marvin qui le suivait sourit à Lian avant de l’enlacer.
— Alors ta journée ? demanda Marvin en français, la langue qu’ils aimaient parler en famille.
— Chargée ! Comme tu peux l’imaginer avant un vernissage ! dit Lian. Nous invitons des centaines de personnes et programmons une visite virtuelle pour attirer nos nombreux clients lointains. Nous espérons ainsi des millions de visiteurs. Et vous deux ?
— Moi j’ai dessiné des monstres marins dit Timéo et composé de la musique. Alicia dit que je ne dois pas jouer à des jeux idiots.
— C’est bien mon chéri ! Je te félicite. Tu me montreras tes œuvres. Et toi Marvin ? Comment vont tes placements ? demanda Lian.
— Tout va bien, les profits augmentent. La situation économique est stable et les algorithmes restent fiables. J’espère être cité cette année au tableau d’honneur de la banque.
— Fantastique ! Tu le mérites bien.
— Merci ma chérie. Ta nouvelle exposition sera aussi une réussite tout comme les précédentes, j’en suis certain !
— J’ai faim, annonça Timéo.
— Regardons ce que propose le distributeur, dit Lian. Aujourd’hui, si le protocole l’autorise, je dînerais volontiers asiatique.
Le père et l’enfant approuvèrent l’idée, le distributeur alimentaire ne s’y opposa pas. Le dîner de graines, légumes, algues et coquillages, délicieusement frais et synthétiquement garanti, fut accompagné de smoothies et d’eau enrichie, le tout sévèrement contrôlé.
L’eau francilienne était sous très haute surveillance ainsi que les usines de mise en bouteilles des eaux minérales depuis que certaines régions du globe avaient malheureusement subi plusieurs attaques bactériologiques faisant des milliers de morts. L’industrie alimentaire œuvrait pour la paix sociale. Plats cuisinés et boissons contenaient ingrédients et additifs favorisant le calme des esprits, une certaine joie de vivre sans débordement.
Tout en dînant de bon appétit tous trois échangèrent sur leurs journées respectives.
— La surveillance des galeries souterraines vient d’être renforcée, dit Lian. Personne n’en connait la raison. Les autorités sont toujours rassurantes, elles ne veulent pas inquiéter la population.
— Mieux vaut prévenir, dit Marvin. Nous ne nous plaindrons pas d’être protégés sous la haute intelligence de la Matrice.
— Evidemment, dit Lian. L’exposition a reçu l’agrément international. Nous recevrons à la galerie des personnalités importantes.
— Ces installations souterraines, ces gratte-terre comme j’ai envie de les nommer, ne me rassurent pas, dit Marvin. Tu imagines les conséquences en cas de panique ?
— Tu devrais peut-être te faire soigner pour claustrophobie, dit Lian étonnée. C’est une affection handicapante. Pourquoi n’est-ce pas signalé dans ton profil ? Moi je me sens très bien sous terre dans ma galerie.
Une immersion virtuelle et ludique pourrait te montrer les avantages de la vie souterraine.
— De quoi s’agit-il ? demanda Marvin.
— Un jeu très réussi ! L’action basée sur un fait réel se passe en 2038 à la TGB, la Très Grande Bibliothèque. Des drones explosifs se faufilant entre les quatre tours en livres ouverts sèment la terreur dans le temple de la mémoire du

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