Stupid Design
160 pages
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Stupid Design , livre ebook

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Description

Alors que la théorie de « l’Intelligent Design » (Dessein Intelligent) contamine de plus en plus les connaissances cosmologiques, peut-être que la vérité est tout autre : et si l’Univers était né d’une énorme bourde ? C’est l'hypothèse que développe la nouvelle principale de ce recueil, « Stupid Design ».
« Le Signal » éclaire les possibilités surprenantes nées de la découverte des exoplanètes, notamment par la méthode du transit devant leur étoile : et si ce phénomène tout simple ouvrait la voie à une méthode de communication virtuellement sans limite ?
Les deux dernières nouvelles qui complètent ce recueil, « L’expérience interdite » et « Alien 74 » explorent d’autres facettes sombres du cosmos et de la physique. Les humains ne sont pas toujours faciles à comprendre pour les aliens...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414008506
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00848-3

© Edilivre, 2017
Illustration de couverture

Illustration de couverture : transit de Vénus du 8 juin 2004 (photo M. Favret)
Dédicace

A Danielle, la sémillante.
Le Signal
[… ] the Pole Star, evil and monstrous, leers down from the black vault, winking hideously like an insane watching eye which strives to convey some strange message, yet recalls nothing save that it once had a message to convey.
HP. Lovecraft – Polaris
(… l’étoile Polaire, diabolique et monstrueuse, darde de la voûte ténébreuse ses rayons cendrés et froids, clignant hideusement comme un œil fou qui essaie de transmettre un message, mais qui a tout oublié, excepté qu’il y avait un message à transmettre.)
– Que suis-je sensé comprendre à ce charabia mon fils ?
Les yeux du père Balsamo exprimèrent immédiatement une crainte insondable, presque de la terreur, et roulaient alternativement du jeune stagiaire au cardinal. L’audience avec le Secrétaire d’État n’aurait pas pu débuter plus mal. Laisser son Éminence interroger directement cet astronome fougueux et – bien pire ! – accepter que cet écervelé lui réponde ! Quel gâchis ! Le regretté père Consolmagno, qui avait dirigé l’Observatoire Astronomique du Vatican avant lui l’avait pourtant bien mis en garde lorsqu’il lui avait cédé son poste : «  Mon frère, agis toujours avec la plus grande prudence quand tu es confronté aux membres de la Curie Romaine car ce sont plus des politiques que des intellectuels ! Et la plupart du temps leurs motivations réelles t’échapperont complètement.  ». Il fallait essayer de sauver la situation au plus vite.
– Eminentissime Seigneur, veuillez excuser ce jeune astronome qui a parlé avec trop de précipitation. Comme la plupart des chercheurs, et particulièrement ceux les moins expérimentés, il est trop pressé d’entrer dans les détails des travaux qui le passionnent en oubliant que ses interlocuteurs ne sont pas tous aussi éclairés que lui dans le domaine très pointu qu’il explore avec une poignée d’autres spécialistes dans le monde…
Le visage du cardinal se fit un peu moins sévère et il en vint à considérer avec dédain les feuillets couverts d’équations et de graphiques que le stagiaire avait eu l’audace de poser sur son vénérable bureau. Il suffit que le directeur fronce légèrement les sourcils en désignant vaguement les documents d’un geste du menton pour que le chercheur commence à les retirer timidement de l’auguste regard.
– Euh… veuillez excuser mon empressement, Monsieur le Cardinal, je…
Il valait mieux éviter tout nouvel impair, aussi le directeur n’hésita pas à couper sèchement son jeune assistant :
– Peut-être conviendrait-il mieux à votre Éminence de commencer par exposer quelques notions plus générales concernant les exoplanètes avant d’entrer dans des sujets plus complexes ? Moi-même, je ne peux pas prétendre dominer complètement les toutes dernières avancées dans ces observations…
Ce pieu mensonge finit par rasséréner complètement leur distingué supérieur, comme son léger soulagement l’indiquait sans équivoque. Le ton redevint plus aimable :
– Effectivement, Monsieur le Directeur, je crois qu’il est aisé de comprendre que mes lourdes charges administratives…
Il se redressait sur son fauteuil au dossier exagérément grand. C’est vrai que son poste, ce que l’on nommerait « Premier ministre » dans un autre état que le Vatican, n’avait rien d’une sinécure.
– … ne me laisse guère le loisir de lire les articles scientifiques qui, dans d’autres circonstances, ne manqueraient pas de retenir toute mon attention… (encore un petit accommodement avec la vérité)
– … Faites, mon frère, je vous en prie. Et n’hésitez pas à me parler comme si vous aviez affaire à une personne totalement novice dans ce domaine. Je ne vous reprocherai pas d’être trop simpliste même si vos explications sont superfétatoires.
Le directeur n’était pas dupe de cet assaut de modestie et, malgré la mine défaite du jeune stagiaire, il débuta son exposé par les notions les plus basiques.
Ainsi il commença par expliquer que jusque dans les années 1990 – déjà le siècle dernier ! – on ne connaissait que les neuf planètes du système solaire. Enfin, les huit, comme le fit remarquer sournoisement le cardinal, puisque Pluton fût déchu de ce titre en 2006. Mais des astronomes ingénieux, comprirent alors qu’avec la sensibilité des télescopes de l’époque, il devenait possible de détecter l’éventuelle présence d’une planète autour d’une autre étoile que le Soleil, ce que le monde scientifique et les médias ne tardèrent pas de qualifier « d’exoplanète ». Il évoqua la méthode qui consistait à repérer par spectrographie les mouvements de l’étoile légèrement perturbée par la révolution d’une planète géante (il fallut détailler la technique au cardinal en lui montrant un graphique). Pour illustrer le ballet des deux astres, il utilisa la bonne vielle image du couple de patineurs en rotation : comme ils pivotent autour de leur centre de gravité commun, le porteur ne peut pas rester bien vertical mais doit s’incliner vers l’arrière pour compenser le « balourd » causé par sa partenaire.
Il fût difficile de faire comprendre à son Éminence que même dans le cas d’une géante gazeuse comme Jupiter, la masse de l’étoile était tellement plus grande qu’elle n’effectuait pas à proprement parler une orbite mais plutôt une sorte de « dandinement » (il n’avait pas trouvé de meilleur terme) sur elle-même. Il était compliqué d’expliquer qu’un mouvement aussi subtil puisse être détecté à des distances considérables mais le regard du cardinal s’éclaira quand il lui évoqua les radars routiers qui mesuraient la vitesse des véhicules depuis le bord des routes. Il n’était effectivement question que de vitesse, bien visible sur le spectre de l’étoile, alternativement décalé vers le rouge quand son mouvement la faisait reculer par rapport aux observateurs situés sur Terre, ou vers le bleu quand elle se « dandinait » en se rapprochant. Et bien entendu, le directeur ne manqua pas d’évoquer la première découverte d’une exoplanète par des astronomes suisses depuis un observatoire situé dans le sud de la France en 1995.
– Ah, la France ! La fille aînée de l’Église… glissa le cardinal sur un ton mélancolique.
Sans relever cette remarque saugrenue, probablement liée à un épisode de la lente ascension du monsignore jusqu’au poste le plus envié de l’administration vaticane, le père Balsamo poursuivit son exposé en abordant l’autre méthode de détection des exoplanètes : les transits. Il était beaucoup plus facile de montrer la petite tache noire d’une planète traversant le limbe du soleil, par exemple sur les photos du transit de mercure de 2016, pour illustrer la « mini-éclipse » qu’elle provoquait et oser mettre sur le bureau une courbe de lumière avec sa silhouette caractéristique en U correspondant à la légère baisse de l’éclat global de l’étoile pendant que la petite pastille noire de la planète pénétrait, traversait puis quittait le disque éblouissant de l’astre.
– Mais pourquoi employer ces deux méthodes ? Est-ce que l’une ne suffirait pas ? risqua le cardinal.
– Très bonne remarque, votre Éminence… (une touche de flatterie était toujours indiquée dans ce genre d’entretien avec une si haute autorité)… mais voyez-vous, il ne peut se produire un transit que si l’orbite de la planète est orientée de telle manière qu’elle la conduise à passer entre l’étoile et la Terre et, statistiquement, cela n’est possible que pour une toute petite fraction d’entre-elles. De plus, une baisse de luminosité de l’étoile peut être causée par d’autres phénomènes car il existe de nombreux cas d’étoiles variables et malgré la forme caractéristique de la courbe de lumière d’un transit, on ne peut jamais être totalement sûrs qu’elle révèle la présence d’une planète. On utilise donc toujours la méthode du déplacement radial, celle avec les spectres, pour vérifier ensuite. Mais le transit reste la manière la plus simple de détecter une exoplanète… du moins si l’on a de la chance ou de la patience…
– Que voulez-vous dire par là, père Balsamo ?
Et le directeur dut alors expliquer que si les plus grosses planètes, comme Jupiter, étaient les plus faciles à découvrir de cette façon car elles réduisaient l’éclat de leur étoile d’environ 1 %, ce qui était à la portée d’un télescope d’amateur, elles ne traversaient le limbe en face de nous que très rarement. Au bout de plusieurs mois ou années. Treize ans dans le cas de Jupiter. Il fallait donc soit observer sur de très longues périodes, soit avoir la chance de mesurer juste au bon moment. Même la découverte de 51 Pegasi b , la première exoplanète trouvée avec la méthode des spectres, relevait un peu de ce genre de hasard car bien que très massive, elle orbite si proche de son étoile que sa période n’est que de quelques jours. C’est d’ailleurs de cette façon que l’équipe franco-suisse grilla la priorité à leurs concurrents américains qui eux recherchaient uniquement des oscillations très lentes des étoiles, sur plusieurs mois.
– Pour augmenter le rendement de ces recherches, on a donc lancé des satellites spécialisés dès les années 2000. Le premier avait été baptisé Kepler et Mayor 1 , du nom du prix Nobel, est le tout dernier télescope de ce type encore en service, bien plus performant que ses prédécesseurs. En s’affranchissant des distorsions optiques dues à l’atmosphère et en étant placé à des points particuliers…
– Les points de Lagrange ! crut bon de préciser inutilement le stagiaire dont l’audace lui valut le foudroiement d’un regard courroucé de son supérieur.
– … qui leur permettent de pointer la même région du ciel s

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